vendredi 25 Nov 2022 | Aménagement du territoire, GL EMS, Groupes Locaux, Nature, Réseaux Thématiques
Dans le cadre de l’enquête publique prescrite sur le projet de révision et extension de plan de sauvegarde et de mise en valeur de Strasbourg (PSMV), le groupe local d’Alsace Nature a transmis, le 18 novembre 2022, ses remarques au commissaire enquêteur.
Tout d’abord, nous avons relevé que la promotion de la nature en ville qui s’inscrit dans la lutte contre les îlots de chaleur, et dans la reconquête de la biodiversité en ville est une réelle plus–value apportée dans ce document du PSMV, et que l’OAP « nature en ville » prolonge la Trame verte et bleue au cœur de Strasbourg par le maintien des continuités écologiques identifiées dans le PLUi de l’Eurométropole de Strasbourg.
Nous avons insisté sur la prise en compte de la reconquête de la biodiversité dans certaines zones particulières, telles que :
- la place de Haguenau – en la reconnectant avec le parc de l’Aar – en repensant le statut des parking autour de la place (désimperméabilisassions), végétalisation et en densifiant la végétation (rue Jacques Kablé, rue Adèle Riton, parking place de Haguenau).
- la place saint Pierre – en procédant à une déminéralisation du secteur et en favorisant la végétalisation
- OAP Université – en réaffirmant au cœur de la ville la fonction écologique du parc (préservation du patrimoine végétal) et en transcrivant dans les documents d’urbanisme l’interdiction de toute nouvelle construction.
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Monsieur le Commissaire Enquêteur,
Nous vous faisons part de nos observations concernant le projet de révision et extension de plan de sauvegarde et de mise en valeur de Strasbourg, mis à l’enquête publique.
La promotion de la nature en ville qui s’inscrit dans la lutte contre les îlots de chaleur, et dans la reconquête de la biodiversité en ville est une réelle plus- value apportée dans ce document du PSMV.
L’OAP « nature en ville » prolonge la Trame verte et bleue au cœur de Strasbourg par le maintien des continuités écologiques identifiées dans le PLUi de l’Eurométropole de Strasbourg. Elle encourage la création d’espaces verts, et valorise les cours d’eau et leurs ripisylves. Dans la Neustadt, les jardins typiques sont protégés par le règlement en vue de conserver l’aspect contribue de quartier-parc. Dans la Grande-Île, les secteurs de renforcement du végétal sont identifiés ainsi que les groupes d’arbres à préserver.
Parmi les différentes OAP sectorielles de sauvegarde, la place de Haguenau mérite une attention particulière. En effet, outre cette OAP, d’autres projets de l’EMS (parc métropolitain, tramway nord, valorisation des entrées de ville) entrent en résonance. Nous souhaitons rappeler quelques principes même s’il apparaît à la lecture du dossier soumis à l’EP que ces éléments sont largement considérés.
I. OAP Place de Haguenau :
Trame verte et bleue
Le premier élément à prendre en compte c’est la requalification vers l’état naturel des berges de l’Aar (débétonisation des berges). Recréer des ripisylves compatible avec la nécessité de reconquête de la biodiversité.
Connecter le parc avec l’Aar et profiter de la présence de l’Aar pour créer une diversité de milieu dans le parc pour avoir une trame bleue latérale à l’Aar (par exemple: roselière en bordure de parc, végétalisation des berges avec des espèces locales, création de ripisylve, …). La proximité d’un tel cours est une opportunité à saisir. L’Aar est un corridor identifié dans le SRADDET (caractérisé avec un état fonctionnel « Satisfait » et des Enjeux « À préserver ». Les espèces cibles de ce corridor sont l’agrion de Mercure (une demoiselle) et l’Hypolaïs polyglotte (un passereau).
Élargir l’espace parc public en repoussant les limites au-delà de la première couronne d’arbres. Créer une couronne végétale entre la route et les immeubles dans le prolongement de ce qui existe déjà. Conserver tous les arbres (intérêt tant patrimonial que naturel) Faire de la place de Haguenau un lieu perméable à la faune.
Réfléchir à comment organiser le fonctionnement routier de cette place pour que sa fonction de trame verte urbaine soit efficiente.
Une place pour la biodiversité
Augmenter de façon générale la place réservés pour des haies vives (autour zone canine, autour de la place…), favorables à la biodiversité.
Améliorer les stratifications végétales de la place. Il y a beaucoup d’arbres actuellement. La présence d’arbustes et de buissons locaux favoriserait une plus grande diversité d’espèces.
Renaturation écologique du bassin (zone humide). Création de noue avec la possibilité de récupération d’eau de pluie.
Imaginer une variété de zones favorables (humides, sèche) aux insectes et autres pollinisateurs.
Promouvoir une gestion différenciée des zones herbeuses. Laisser des zones où la strate végétale peut être gérée de manière différente, pour favoriser la présence d’insectes. Éventuellement faucher le premier mètre le long des chemins mais laisser les cœurs des zones enherbées pousser librement .
Traiter la pollution sonore
L’enjeu est de limiter tant l’impact sonore du au trafic routier.
- Apporter des solutions pour réduire la circulation (Place,A355,A35).
- Requalification des autoroutes dans le cadre du” parc métropolitain”
- Jouer avec le végétal pour faire obstacle aux bruits générés par la circulation routière. (buttes support à une haie vive…).
Traiter la pollution lumineuse
- Aménagement lumineux avec un impact faible voir neutre sur la biodiversité. (Tant au niveau de l’Aar que du parc).
II. Zones à requalifier : place saint Pierre
Si la suppression du parking n’est pas possible, une opération de déminéralisation de la place semble être en accord avec les enjeux environnementaux.
Dans les avenues : Déminéraliser au maximum entre les pieds d’arbre, augmenter l’apport en eau lors de pluie..
Redonner de la place au végétal quand c’est possible et préserver les arbres déjà présents.
En zone proche de l’OAP
Repenser le statut des parking autour de la place (désimperméabilisassions), végétalisation
Densifier la végétation (rue Jacques Kablé, rue Adèle Riton, parking place de Haguenau).
OAP Université
Réaffirmer au cœur de la ville la fonction écologique du parc et préserver le patrimoine végétal. Transcrire dans les doc urbanisme l’interdiction de toute nouvelle construction.
OAP sectorielles de mise en valeur et OAP sectorielles de renouvellement urbain.
Pas plus de commentaire sur les différentes nous considérons en effet que l’esprit du documents est cohérent avec les enjeux qui sont aujourd’hui bien identifiés et compris.
Pour en savoir + : https://www.strasbourg.eu/plan-sauvegarde-mise-en-valeur-psmv
jeudi 10 Nov 2022 | Aménagement du territoire, Communiqués de presse, GL M2A, Groupes Locaux, Pollutions et santé, Presse, Réseaux Thématiques, Transports
Les associations de riverains de l’aéroport de Bâle-Mulhouse font part de leur colère face à l’inefficacité des mesures de réduction du bruit.
« Même après la pandémie de la Covid, l’Euroairport poursuit une stratégie de développement favorisant les compagnies low-cost avec leur tourisme de masse et le fret tout cargo. Tous deux profitent d’horaires d’ouverture prolongés. En conséquence, les associations constatent l’échec de tous les plans de mesures contre le bruit depuis 2011 (Plan de Prévention du Bruit dans l’Environnement, PPBE, de 2011-2015 et 2018-2022). En particulier les dernières promesses de l’aéroport concernant l’extension du repos nocturne par un arrêté de restriction d’exploitation introduit le 1er février 2022 sur l’arrêt des décollages programmés après 23 heures, n’ont pas été tenues. En outre l’optimisation des procédures de décollage en piste principale vers le sud par les services de la sécurité aérienne, DGAC, n’ont fait que déplacer le bruit et maintiennent les courbes bruyantes et polluantes telle que la courbe dite d’ELBEG (voir L’Alsace du 1.02.2022).
Les chiffres recueillis par les associations comparant la période d’avril à septembre 2022 avec 2019, année où le trafic a atteint des sommets, sont sans appel :
– Les survols dus aux décollages entre 23 heures et 1 heure du matin ont augmenté de 12 % pour atteindre 480, et ce, bien que le trafic aérien total ait été inférieur de 19 % à celui de 2019.
– l’augmentation des nuisances est attesté par la quantité de bruit mesuré au sol entre juin et septembre par une station de mesures de l’Euroairport au Sud de l’aéroport entre 23h et 24h : l’indice LAeq (23h-24h) moyen était de 55.2dB en 2022 contre 54.5dB en 2019.
Les associations avaient pourtant prédit que les mesures seraient inefficaces. En effet, les dérogations systématiques accordées pour résorber les retards, les amendes ridiculement basses pour les vols tardifs et les taxes aéroportuaires arrangeantes à l’encontre des avions bruyants qui décollent et atterrissent entre 22 heures et 6 heures ne permettaient pas de tirer une autre conclusion. (Le trafic de fret qui nous est imposé est principalement assuré par de vieux avions dont la grande majorité a entre 25 et 35 ans).
A l’inverse, l’aéroport de Zurich Kloten se donne les moyens de protéger ses riverains : un repos nocturne strict entre 23 heures et 6 heures, très peu de vols low-cost et pas de développement du fret tout cargo.
Les associations déplorent également depuis des années le manque d’écoute et de réponse de la part du Service environnement. Compte tenu du fait que les associations de riverains ne se sont jamais prononcées contre l’aéroport, mais demandent seulement que le trafic aérien nécessaire soit géré de manière raisonnable, ce manque de communication de l’aéroport est incompréhensible.
Plus choquant encore, les responsables politiques et économiques de l’aéroport continuent de minimiser l’impact la plateforme aéroportuaire et dutrafic aérien sur la santé et l’environnement en soutenant un modèle économique qui ne répond pas aux défis sociétaux de demain, notamment de la transition écologique. Le greenwashing (écoblanchiment) n’est pas une réponse aux graves conséquences de l’exploitation de l’aéroport. Il ne permet pas de préserver la santé de la population ni d’arrêter la destruction de nos ressources économiques.
Les associations de riverains demandent la révision rapide de l’arrêté d’exploitation pour un repos nocturne strict entre 23 heures et 6 heures, ainsi que la révision des trajectoires des envols vers le Sud.
Les 3 Frontières, le 9 novembre 2022. »
- ADRA, Association de Défense des Riverains de l’Aéroport de Bâle-Mulhouse, Bruno Wollenschneider, Président
- BISF, Bürgerinitiative Südbadische Flughafenanrainer BISF e.V. Jürgen Fingerle, Vorsitzender SV, Schutzverband der Bevölkerung um den Flughafen Basel-Mülhausen, Katrin Joos, Präsidentin
Plus d’informations : www.adra-bale-mulhouse.fr
lundi 19 Sep 2022 | A la une, Aménagement du territoire, Déchets, Energies Climat, Forêt, GL Colmar et environs, GL Meyenheim, GL Nambsheim, Groupes Locaux, Nucléaire, Pollutions et santé, Réseaux Thématiques, Risques industriels
Le Syndicat Mixte Ouvert (SMO) Port Rhénan de Colmar / Neuf-Brisach veut déboiser plus de 10 hectares de forêt à côté de Nambsheim (Haut-Rhin) pour préparer une zone industrielle avec un label « Eco », la zone « Ecorhena ». La préfecture a donné l´autorisation pour ce déboisement et ce, alors qu´il n´y a pas de permis pour quelconque industrie déposé pour l´instant et que le PLUi n´est pas encore changé. Ce qui veut dire que la forêt serait rasée pour préparer le terrain, au cas où des entreprises seraient intéressées.
Alsace Nature soutient l’association des villageois réunis de Nambsheim et environs et appelle à une :
manifestation le 1er octobre 2022 – De 10H à 12H
Entre le rond–point et l ‘entrée de Dupont de Nemours
dans la « zone 2 » RD 52 à Nambsheim
Pour dire
NON au Défrichement
NON au Technocentre
NON à l ́industrialisation à outrance & trop proche du village
OUI aux énergies renouvelables
OUI aux entreprises propres
OUI à conserver les forêts et une zone tampon
OUI à une vision transfrontalière et durable pour notre région.
Rappel des faits
Après la fermeture de la centrale de Fessenheim, Alsace Nature s’était engagée dans le projet de territoire et notamment pour la création d’une zone d’activité (ECORHENA) parce que nous estimions nécessaire et responsable de participer à la revitalisation économique du secteur tout en préservant les richesses écologiques de la bande rhénane. Mais nous avions fini par quitter le Comité de Pilotage du Projet de Territoire de Fessenheim, car nous estimions que le projet d’EDF soutenu par l’Etat et les élus d’un Technocentre ou Val’m, c’est-à-dire d’une fonderie de déchets nucléaires, était totalement incompatible avec un projet de territoire novateur et ambitieux.
En-dehors des risques importants de pollution (rejets toxiques, pollution atmosphérique liée aux flux de transports, …), ce projet de technocentre, dégraderait la qualité de vie des riverains, s’il était réalisé.
Par ailleurs, ayant appris que le défrichement de la forêt allait être autorisé, Alsace Nature a adressé un courrier au préfet du Haut-Rhin le 31 août, en lui demandant de ne pas sacrifier ces pans de forêts rhénanes, tant que les travaux n’ont pas effectivement commencés. En effet, « même si ces méthodes ont été pratiquées durant des décennies, il nous apparait, au regard des semaines de chaleur et de sécheresse que nous venons de passer et des effets directs du changement climatique que nous vivons, que le prélèvement de forêts, qui conduit à la libération de carbone, à réduire la capacité de rétention d’eau des milieux, au développement d’espèces exotiques, etc. est une idée pour le moins passéiste. »
« Dans l’attente des potentiels preneurs de chaque lot, une conduite de projet permettant aux entreprises de venir positionner leur implantation au regard de la végétation existante nous parait bien plus opportune que de rester dans un modèle faisant table rase de la nature existante.«
La forêt est une des forêts les plus riches du territoire, la Mission Régionale de l’Autorité environnementale (MRAe) décrit l´impact comme suit :
« La demande de dérogation porte sur 4 espèces floristiques, 4 espèces de mammifères terrestres (Chat forestier, Écureuil roux, Hérisson d’Europe, Muscardin), 12 espèces de chiroptères, 42 espèces d’oiseaux dont la Mésange boréale, le Pic cendré, la Pie-grièche écorcheur et la Linotte mélodieuse, 9 espèces d’amphibiens dont le Pélobate brun et 3 espèces de reptiles. […] 18,14 ha de formations arborées et arbustives (dont 11,82 ha d’enjeu moyen à très fort […]. »
Cette zone industrielle serait d´ailleurs destinée à accueillir une rampe roll on roll off (RoRo), destinée au transfert de matériaux irradiés pour le futur technocentre d´EDF prévu à Fessenheim. Le déboisement vise à préparer le terrain pour l´installation de cette rampe, nous nous opposons fermement à ce projet, qui ne correspond plus à l´idée du post Fessenheim comme elle a été formulée au début.
INFOS :
site de l’association des villageois réunis de Nambsheim et environs : https://www.nambsheim.com/
Nous avons appris récemment que : bien que la société d’économie mixte franco-allemande Novarhéna sera dissoute en octobre,
(cf article des DNA ICI )
le SMO a débuté le défrichage de la zone le 23 septembre !
Voir aussi l’article de Rue89Strasbourg : https://www.rue89strasbourg.com/nambsheim-ecologistes-habitants-contre-ecorhena-reacteurs-nucleaires-recycler-245945

Les habitants de Nambsheim et les défenseurs de l’environnement espèrent vous voir nombreux pour préserver les forêts et empêcher l’installation d’usines polluantes dans le secteur!
jeudi 25 Août 2022 | Aménagement du territoire, Eau et zones humides, GL Colmar et environs, Groupes Locaux, Nature, Réseaux Thématiques, Rhin et Milieux alluviaux
Alsace Nature organisait le 7 août dernier, une sortie à vélo pour alerter sur le projet de déclassement de la liste des Espaces Naturels Sensibles d’un tronçon du canal du Rhône au Rhin entre Kunheim- Neuf Brisach, en vue de l’ouvrir à la navigation de plaisance.
Le tronçon de 6 km du Canal du Rhône au Rhin entre Kunheim et Neuf-Brisach est classé Espace Naturel Sensible (ENS).
L’ ouvrir à la navigation de plaisance et le déclasser serait une grave erreur.
Il nous a suffi de faire une sortie à vélo avec un groupe de citoyens suffisamment nombreux pour être représentatif (un peloton de 35 cyclistes) , avec des avis d’experts (ornithologue , élus politiques locaux) le long de ce canal pour diagnostiquer la haute valeur écologique de cet espace.
Celui-ci n’est pas isolé, il constitue également un Corridor qui permet la migration de la faune et de la flore (identifié comme le C194 par le SRCE=Schéma Régional de Cohérence Ecologique), coincé entre les espaces voués à l’agriculture intensive si pauvres en biodiversité.
Le Haut -Rhin peut s’enorgueillir de ses 1900 ha d’ Espaces Naturels Sensibles (ENS). Nous rappelons aux lecteurs que ces achats de foncier ont pu être réalisés grâce à la Taxe d’aménagement. Rajoutons surtout que 1900 ha c’est 0,34% de la surface du Haut-Rhin, rassemblés en plus de 30 ans, autant dire un minuscule confetti ! Mais de grande valeur écologique !
Haute valeur écologique par la quiétude, malgré la piste cyclable sur son chemin de halage, par la richesse et la diversité de sa ripisylve. Les grands arbres centenaires comme les marronniers, érables, platanes s’associent aux saules, roselières, jusqu’à couvrir le courant d’eau procurant un habitat favorable à de multiples espèces possibles. Nous témoignons avoir vu par cette brève visite : héron, martin pêcheur, loriots, pics verts,tourterelle des bois, gobe mouche gris, poule d’eau…
Ouvrir à la navigation reviendrait à détruire ce que la nature a mis du temps à recréer le long de ce canal si artificiel à ses origines.

Ancienne écluse-canal RR
Il faudrait refaire 4 écluses, curer, artificialiser les berges et les déboiser, rehausser une passerelle, assurer un débit d’eau suffisant afin de remonter le tirant d’eau nécessaire au passage des « péniches hôtels ou restaurants » providentielles.
Ces plaisanciers arriveront dans une impasse nommée Neuf-Brisach, quoique l’association locale caresse publiquement le rêve de l’ouverture du canal jusqu’ à Mulhouse.

Port au charbon
Il faudrait bétonner les rives du Port à charbon pour y accrocher les 120 anneaux projetés.
Neuf-Brisach : le port aux 100 anneaux tandis que Strasbourg, cité européenne à l’intérêt touristique majeur se contente de 110 et Colmar de 58 !?
On nous fait miroiter une croissance du trafic de 1200 passages à 4000, dans l’hypothèse pessimiste, à plus de 7000 pour les optimistes et faire passer la pilule .
Le coût ? 14 ? 14 quoi ? Le document technique omet d’écrire « millions d’€ » . (D’autres erreurs repérées certes mineures, parsèment le dossier technique du projet, à se demander si on veut vraiment qu’on ne fasse pas confiance aux chiffres avancés).
Nous pensons que ces 14 millions d’euros seraient plus utiles et rendraient un service plus important par la création de pistes cyclables de qualité et agréables à l’ombre d’arbres, protégées du vent par des haies, par exemple entre Colmar et Vieux Brisach, à l’occasion de la restauration de la voie de chemin de fer Colmar-Vieux Brisach ou par la création de Corridors fonctionnels de la Trame Verte (qui sont trop délaissés ). Et ses solutions fondées sur la nature, face aux défis que devons relever, sont hautement plus évaluables.
Notre boucle de visite à vélo nous a mené Place d’Armes à Neuf-Brisach, puis au port de Neuf-Brisach, à l’entrée du Canal de Neuf-Brisach (écluse de Volgelsheim). L’eau prélevée sur le Rhin permet, en transitant par le canal de Colmar, d’alimenter l’Ill en étiage et d’assurer la dilution du rejet de la station d’épuration de Colmar et ainsi atteindre les objectifs de qualité.
Alsace Nature ne s’oppose pas à la restauration du tronçon Nord (Friesenheim – bouchon d’Artzenheim) puisque 8 écluses/11 ont déjà été restaurées lors d’un plan précédent en 2008, à condition qu’une évaluation environnementale sérieuse soit conduite et qu’une séquence Eviter-Réduire-Compenser (ERC) soit correctement menée.
La halte du canal de Neuf-Brisach pourrait être transformée en port, permettant la visite à Neuf-Brisach à 6 km de là (et non 11 km selon le document technique).
Nous attendons donc l’étude environnementale en cours, qui nous l’espérons, reconnaitra la précieuse valeur écologique de ce canal reconquis par la biodiversité, et découvrira peut-être des espèces protégées pour lesquelles on aura la sagesse de ne pas demander de dérogations.
Nous estimons que nulle compensation équivalente de ce lieu ne pourra être trouvée dans le Haut -Rhin.
Dans la démarche ERC c’est Eviter qui s’impose.
Cet Espace Naturel Sensible doit être sanctuarisé et déclaré inviolable !
samedi 2 Juil 2022 | Aménagement du territoire, GL Fecht, Groupes Locaux, Nature, Pollutions et santé, Presse, Réseaux Thématiques, Revue de presse, Transports
Le 26 juin, une centaine de militants se sont mobilisés malgré le mauvais temps pour sensibiliser public et élus aux questions de circulation dans les Vosges, aux nuisances sonores et aux impacts sur la biodiversité et la santé des riverains.
Cette manifestation, organisée par Alsace Nature, SOS Massif des Vosges et le collectif pour la quiétude et la sécurité dans le massif des Vosges visaient à mettre un coup de projecteur sur la circulation croissante des motos et des voitures en période de beau temps. Les participants sont restés déterminés malgré la pluie. Cette action a été bien relayée par la presse.
Ainsi Dominique Humbert, président de SOS Massif des Vosges explique :
« Le problème, ce sont les nuisances sonores des voitures et essentiellement des motos, des motards non respectueux de la règlementation. Les habitants et usagers du massif subissent des nuisances insupportables. Dans certains secteurs on a dénombré le passage de 150 motos par quart d’heure dans un vacarme épouvantable au point que certains habitants ne pouvaient pas rester dans leurs jardins. Mais le problème, ce n’est pas tellement le nombre de véhicules mais ceux qui sont bruyants et ne respectent pas les limitations de vitesse. »
Les associations demandent la mise en place de plusieurs mesures pour limiter ces nuisances et préserver le milieu naturel.
Jean Uhrweiller, représentant d’Alsace Nature dans la vallée de Munster, a détaillé les raisons de cette demande aux participants lors d’une prise de parole au Tanet. Il a insisté aussi sur les impacts de la surfréquentation du massif sur la faune et la flore, entrainant un déclin de la biodiversité.
Voir la video : https://www.vosgesmatin.fr/environnement/2022/06/26/massif-des-vosges-la-route-des-cretes-favorise-la-degradation-des-chaumes-appuie-le-representant-d-alsace-nature
Nos demandes :
- la fermeture de la route des Crêtes entre les cols de la Schlucht et du Calvaire,
- la fermeture de la route d’accès au Hohneck,
- la limitation à 40km/h sur les routes sommitales et 60kmh sur les routes d’accès aux cols,
- ainsi que l’installation de radars de bruit et de vitesse.
REVUE DE PRESSE :
vendredi 1 Juil 2022 | A la une, Aménagement du territoire, GL Bruche Aval, GL EMS, GL Kochersberg, Groupes Locaux, Pollutions et santé, Presse, Réseaux Thématiques, Revue de presse, Transports
Le jeudi 23 juin 2022, le collectif a organisé une conférence de presse dans les locaux d’Alsace Nature. Ont répondu à l’invitation France3 Alsace, l’AFP, Rue89 Strasbourg et l’Ami Hebdo.
Lors de cette conférence les représentants de GCO NON MERCI et d’Alsace Nature ont surtout fait le point sur l’avancée du dossier sur le plan administratif et juridique et ont donné les premiers résultats d’une action de comptage réalisée sur le terrain.
Sur le plan administratif et juridique où en est-on ?
Même si l’autoroute de Vinci est ouverte, la bataille des opposants n’est pas terminée, du moins sur la partie juridique. Le 20 juillet 2021, le Tribunal administratif (TA) de Strasbourg nous a donné raison et a demandé à Vinci de revoir son dossier des mesures compensatoires et à l’État de refaire une enquête publique complémentaire, le tout avant mai 2022. D’abord conditionnée à l’exécution des études complémentaires demandées par le TA, la mise en service a cependant été autorisée par une décision de la cour administrative d’appel de Nancy , sans attendre la fin de ces études. Ainsi, le 17 décembre dernier, le contournement de Strasbourg a été ouvert à la circulation.
En parallèle, en novembre 2021, le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) a rendu un nouvel avis négatif, tout comme l’Autorité environnementale en janvier, sur le dossier qu’a représenté Vinci.
Début avril, s’est tenue l’enquête publique complémentaire dont la commission a rendu son avis mi-mai et qui est lui aussi défavorable. Aujourd’hui, nous sommes à 10 avis négatifs cumulés sur le dossier du GCO.
Le 1er juillet, la préfète a publié un nouvel arrêté complémentaire d’autorisation (afin de régulariser le dossier de Vinci). Cet arrêté interviendra après l’avis du CODERST (COnseil Départemental de l’Environnement et des Risques Sanitaires et technologiques) qui s’est réuni le 23 juin. Les arguments des associations vis-à-vis de ce nouvel arrêté préfectoral seront joints au dossier juridique que le TA va réexaminer, celui-ci ayant annoncé en 2021 qu’il étudierait la question de l’intérêt public majeur de l’autoroute, seulement une fois tous ces éléments en sa possession.
Si le tribunal en vient à remettre en cause les raisons impératives d’intérêt public majeur (RIIPM), l’État comme Vinci va se retrouver dans une situation inédite en France : avoir une autoroute en fonction qui serait illégale.
A SUIVRE donc …
Réunion du CODERST du 23 juin 2022
Lors de la réunion du CODERST, le représentant d’Alsace Nature est intervenu pour dénoncer le fait que tout au long des procédures administratives, l’Etat a traité tous les avis négatifs d’experts comme des avis favorables avec réserves alors que 10 avis clairement négatifs ont été pris sur ce dossier ! Le problème est que l’Etat est juge et partie ! Il est à la fois commanditaire de l’autoroute et doit en même temps assurer le respect des règles concernant les atteintes en matière de nuisances et environnement. Dans le cas du GCO, l’Etat a choisi de passer en force et d’imposer l’autoroute malgré tous les avis négatifs par les experts environnementaux.
Alsace Nature estime, avec cette autoroute payante concédée à Vinci, qu’on n’a pas ici des « raisons d’intérêt public majeur » mais des « raisons d’intérêts privés majeurs ». Le GCO continue de favoriser le trafic des gens et des marchandises, alors que l’intérêt public majeur serait que l’Etat fasse tout pour protéger les populations dans le contexte de crise climatique. L’argent capté par Vinci pour cette route pourrait servir à des projets de transition écologique des territoires concernés.
Notre représentant a fait part également au CODERST des plaintes des riverains du GCO concernant le trafic et le bruit.
Le vote du CODERST sera rendu officiel dans les prochaine semaines …
Le collectif pointe un certain nombre de nuisances (bruit, pollution de l’air …) et une augmentation de la circulation des poids lourds
Alors que le GCO a été présenté par l’Etat et ses promoteurs comme un outil permettant de réduire les nuisances, nous constatons qu’au lieu de réduire les nuisances, il a surtout pour effet de les étaler sur un territoire plus vaste.
Même si la circulation a légèrement baissé sur la M35 sur la portion proche du centre de Strasbourg, les riverains subissent toujours une forte pollution atmosphérique et des nuisances sonores. La baisse de la vitesse est un élément certainement plus efficace sur ce dernier point.
Par contre, les habitants des villages proches du GCO qui avant étaient relativement épargnés sont soumis à leur tour à la pollution et aux nuisance sonores. L’impact du bruit est fortement ressenti, surtout la nuit, avec des effets d’amplification au niveau des viaducs : d’après nos comptages et les mesures effectuées par un habitant de Vendenheim, plus d’autres témoignages, il passe a minima 1 poids lourd toutes les minutes la nuit aux heures « creuses » entre 2 et 3 heures du matin, avec des dépassements de seuils légaux en terme de décibels. (cf document ci-dessous)
Le bruit est un élément qui n’a pas été suffisamment pris en compte dans les dossiers présentés par Vinci. Le concessionnaire et l’Etat se targuent de respecter la réglementation mais d’après nos premières mesures, il est évident que les limites légales sont fréquemment dépassées …
Cette question du bruit avait été mise en avant dans le rapport de l’Enquête publique complémentaire d’avril 2022 :
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le bruit représente le second facteur environnemental provoquant le plus de dommages sanitaires en Europe (OMS, 2018) derrière la pollution atmosphérique : de l’ordre de 20% de la population européenne (soit plus de 100 millions de personnes) se trouve ainsi exposée de manière chronique à des niveaux de bruit préjudiciables à la santé humaine.
Le coût social total du bruit est estimé en France à 147,1 milliards d’euros chaque année, sur la base des données et études existantes. Les deux-tiers (66,5%) des coûts, soit 97,8 milliards d’euros, sont liés aux transports : le bruit routier représente 54,8% des coûts (80,6 milliards d’euros), le bruit ferroviaire 7,6% (11,1 milliards d’euros) et le bruit aérien 4,1% (6,1 milliards d’euros).
Valeurs de niveau sonore recommandées
D’après l’OMS : « Le bruit est un important enjeu de santé publique, car il a des conséquences néfastes sur la santé et le bien-être de l’être humain. Il est l’objet de préoccupations croissantes.
Le Bureau régional de l’OMS pour l’Europe a élaboré ces lignes directrices en se fondant sur la prise de conscience grandissante des effets néfastes pour la santé de l’exposition au bruit dans l’environnement. En ce qui concerne l’exposition moyenne au bruit, le groupe chargé de l’élaboration des lignes directrices recommande fortement de réduire les niveaux sonores produits par le trafic routier à moins de 53 décibels (dB) Lden4, car un niveau sonore supérieur
à cette valeur est associé à des effets néfastes sur la santé. En ce qui concerne l’exposition au bruit nocturne, le groupe chargé de l’élaboration des lignes directrices recommande fortement de réduire les niveaux sonores produits par le trafic routier nocturne à moins de 45 dB Lnight, car un niveau sonore nocturne supérieur à cette valeur est associé à des effets néfastes sur le sommeil »
MESURES BRUIT à Vendenheim – face à Berstett – entre le 8 février et le 24 février 2022 (cliquez sur l’image pour agrandir)

Action de comptage du trafic sur le GCO réalisée les 20-21 juin par des bénévoles du collectif
Afin d’avoir une idée plus précise de la circulation sur le GCO et pour pouvoir comparer ensuite avec les chiffres de l’administration, le collectif a organisé une action de comptage sur 24 heures du lundi 20 juin à 22h au mardi 21 juin à 22h.
(un précédent comptage avait eu lieu le 26 avril 2022 : https://gcononmerci.org/revue-de-presse/gco-retour-sur-terres-revue-de-presse/)
Comptage véhicules du lundi 20 juin 22h au mardi 21 juin 22h
- Comptage GCO nord sur le pont de la D31 entre Pfettisheim et Pfulgriesheim
- GCO sud sur le pont de la D45 au nord de Kolbsheim
Tableau de synthèse sur les 24 h :
|
GCO Nord |
GCO Sud |
Type de véh |
Sens Nord/Sud |
Sens Sud/Nord |
Total |
Sens Nord/Sud |
Sens Sud/Nord |
Total |
PL |
3842 |
3473 |
7315 |
3715 |
3277 |
6992 |
UL |
929 |
765 |
1694 |
931 |
853 |
1784 |
VL |
5125 |
3088 |
8213 |
3469 |
3059 |
6528 |
Trafic total |
17 222 veh/jour dont 7315 PL (42%) |
15 304 veh/jour dont 6992 PL (47%) |
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PL = poids lourds UL = Utilitaires type camionnette VL = véhicules légers
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Commentaires :
Ces chiffres sont à comparer avec les prévisions de trafic sur le GCO indiquées dans le rapport du CGEDD de 2013 : 26 000 à 30 000 veh/j dont 4 700 à 5 200 PL
Avec un peu plus de 17 000 véhicules/ jour, nous sommes donc loin du compte pour le trafic global, très loin du compte pour les VL, mais bien au-dessus des prévisions pour les PL.
On estime habituellement à environ 5000/j les camions concernés par l’interdiction de transit sur la M35. Si on peut estimer à environ 1000 ceux qui ne respectent pas l’interdiction additionnés de ceux qui se reportent sur le réseau secondaire, on peut donc estimer que environ 4 000 PL/j se reportent de la M35 sur le GCO. Or, il y en a 7 000 sur le GCO ! Ce serait donc déjà environ 3 000 PL/j qui basculeraient du côté alsacien du Rhin supérieur faisant ainsi entre 30% et 70% d’économie (comparaison LKW Maut / péage du GCO). Et ce sont les camions les plus polluants qui sont les plus gagnants. Bref : GCO = couloir à camions impactant toute l’Alsace du nord au sud !
Seule une écotaxe à la hauteur des enjeux, c’est-à-dire équivalente à la LKW Maut allemande pourra éviter ce report massif. La CeA semble très hésitante sur la question et, si un jour elle se fait, ce sera au détriment de la rentabilité du GCO et l’argent public devra peut-être renflouer le déficit du GCO. Le piège que notre collectif dénonce depuis des années semble se refermer.
Pour ce qui est des UL, les professionnels (petites entreprises, artisans) utilisent certes le GCO et notamment aux heures de pointe mais ce n’est pas l’usage massif que nous promettait la CCI.
Pour les VL, on note environ 2000 v/j de plus sur le GCO nord dans le nord-sud par rapport au sens sud-nord et aux deux sens du GCO sud. Est-ce un effet de l’échangeur Sanef de Vendenheim qui piège encore beaucoup d’usagers qui se retrouvent sur le GCO sans l’avoir voulu ? Ou lié à la fête de la musique (des usagers du sens nord-sud finissent leur soirée à Strasbourg et ne rentrent pas par le GCO) ? Ou peut-être les deux à la fois…
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