L’opération « amours des anoures » que je vous annonçais première quinzaine de Mars n’a débuté rue Altenhoff à Metzeral que le 10 avril 2013 pour s’achever (normalement) avant hier !
Malgré les quelques tracts apposés dans les commerces, un article de presse, une intervention radio, les panneaux artistiques de Jean Martin représentant des grenouilles invitant les conducteurs à ralentir leur allure, la mobilisation fut faible !
C’est normal : c’était la première année !
Une dizaine d’intervenants ont pu cependant sauver, en se relayant pendant plus d’une semaine de 21 heure à minuit, près de 900 grenouilles et crapauds !
Le nombre d’évacués par rapport au nombre d’écrasés étant très largement supérieur, nous parlerons de succès…
Même sur une route de faible circulation, pour nos amis batraciens, tout engagement de véhicule devient un pur danger.
Trois raisons principales à cela.
Un crapaud pourrait mettre jusqu’à vingt minutes pour traverser une chaussée de sept mètres de large.
Face au danger le crapaud se fige au lieu de détaler.
De nombreux mâles, prévenants, prévoyants, opportunistes, n’ayant la patience d’attendre d’être dans l’eau pour entamer les procédures d’approche, se font porter par leur dulcinée jusqu’à la mare ralentissant de ce fait les mortels franchissements d’asphalte.
A noter que, la création étant bien faite, la « moitié » de Monsieur en fait le plus souvent le double.
J’attire, sur ces déclarations, l’attention de tous les petits maris poids plume. Ne faites pas mauvais emploi de cette lecture. Votre épanouie et dodue épouse NE SERA JAMAIS la « Rossinante » attitrée de vos déplacements.
Ce qui est valable pour le Bufo bufo (nom latin de notre ami batracien) ne l’étant que pour le Bufo bufo…
Comment s’est déroulée notre action ?
Les deux premières nuits de sauvetage, l’opération fut simple.
Il s’agissait de transporter à la mare la plus proche de la direction empruntée les amphibiens récupérés. Ils hivernent aux abords de leur point de reproduction s’en rapprochant dès l’automne.
La love migration, au cours de la troisième nuit, se transforma pour les noceurs en chassé croisé délicat : les crapauds ayant procréé quittaient la mare, croisant ceux qui, n’ayant pas encore consommé l’acte printanier, s’y rendaient !
Un casse tête pour les sauveteurs !
« Et celui là, où qu’c’est qu’il veut aller ? » devînt un refrain pour chacun !
Nous remercions d’ailleurs Jeannine, membre LPO, pour les explications fournies sur ces notions de déplacement. Elles nous échappaient et nous étions partis pour ramener inlassablement à la mare ceux qui souhaitaient la quitter !
Ce qui eut fait désordre !
Une réunion soldera prochainement cette action réunissant au passage les membres d’une nouvelle section associative sur Metzeral vouée 100% à la protection nature. La LPO, Bufo Bufo, Alsace Nature, l’Aspas, l’association Mélés, la fondation Bardot et la SPA, y seront mises à l’honneur. Une adhésion de la section aux différentes revues éditées par les associations de la rue Riton de Strasbourg sera proposée.
(Que les lecteurs de la vallée relaient l’info à leurs amis écolos de Mittlach, Mulbach, Metzeral, Sondernach, cette section est pour eux!)
Pour clore ce courriel…
Oui je sais c’est un peu long aujourd’hui mais certains d’entre vous (quatre) sont devenus membres des baladins via les cinq euros de cotisation annuelle. Je voudrais m’assurer qu’ils en aient pour leur argent. Comme il y a peu d’adhérents, je ne voudrais pas les perdre en cours de route !
Pour clore ce courrier donc, disais je, je vous propose un article consacré à la sève d’ un arbre mythique pour de nombreuses peuplades du Nord, de la Scandinavie à la Sibérie.
Cousin du charme, aulne et noisetier, symbole de luminosité, voici la sève du bouleau !
Pascal à invité les quelques membres fondateurs des « baladins du meyersbuhl » à partager gratuitement cette cure tant vantée. Je mets en gras la gratuité, cet élixir de Dieu généreusement donné aux hommes étant commercialisé par les petits malins de l’écolo-business jusqu’à 30 euros le litre à Paris !
Posologie : un verre de 150 ml le matin à jeun pendant 21 jours entre la mi février et la mi avril – variable selon région –
Selon un certain Monsieur Docteur Tétau , ce « nectar »renferme du Bétuloside et du Monotropitoside qui, libère par hydrolyse enzymatique du salicylate de méthyle…
Si vous n’avez rien compris c’est normal : il faut être médecin pour s’exprimer ainsi et médecin pour le comprendre !
A moins de vouloir fanfaronner au sein de vos cercles, vos tablées et réseaux respectifs – en tel cas je vous conseillerai d’acquérir ce langage indécodable ! – vous retiendrez, ce qui est déjà fort habile, que la sève est analgésique, anti-inflammatoire et diurétique. Elle amincirait.
La sève de bouleau (riche en minéraux, oligoéléments, acides aminés, sucres, antioxydants, vitamines A, E, D3, C, B1, B2, B3, B5, B6, B8, B9, B12, K1 …) permet à l’organisme d’évacuer toxines et déchets organiques (cholestérol et acide urique).
Le silicium permettrait de lutter contre l’ostéoporose,
Le calcium et le phosphore interviendraient dans la solidité des os,
Le potassium rééquilibrerait le rythme cardiaque et interviendrait dans la circulation sanguine,
Le magnésium et le lithium permettraient d’améliorer l’humeur (états dépressifs),
La vitamine C et le sélénium, antioxydants, lutteraient contre le stress oxydatif.
Fortement conseillée pour les trop bien portant, les personnes souffrant de rétention d’eau ou de cellulite. Elle s’emploie depuis des siècles comme dépuratif pour les surcharges diverses de l’organisme… et les problèmes de peau nous rajoute Pierre-François Percy, le chirurgien militaire et inspecteur général du service de santé des armées de Napoléon. Merci Percy !
Dès le douzième siècle, Hildegarde Von Bingen (sainte Hildegarde), vante les bienfaits de ce breuvage.
Le « Malarmé »de la « syphilis congénitale », le dermatologue-vénérologue Fournier, lui octroie le pouvoir de stopper la perte des cheveux. Nous le devinons, au vu de son frontal luisant, un intéressé de la chose !
Le médecin botaniste Matthiole qui fit un carton en publiant son best seller* de l’herboristerie au 16ème siècle – soixante versions, trente deux mille exemplaires – * la considère souveraine contre les inflammations rhumatismales.
A titre de comparaison sur le succès mis en avant, le roman photo commenté par Valérie Trierweiller sur son compagnon-président paru l’été dernier plafonnait deux mois après parution à moins de 2000 exemplaires vendus. (source / L’Express).
Imaginez vous le succès si ce Pulitzer praticien du végétal avait bénéficié en 1534 du pouvoir des mass médias actuelles ?
Bon, ne nous égarons pas et achevons ce courriel.
Ceux qui ont l’habitude de sortir de l’hiver enrobés et engourdis d’avoir trop hiberné n’auront qu’à me rejoindre en Mars 2014 pour chanter le « Buvez, éliminez ! » mercantile des spots publicitaires.
Le dangereux biosphénol A, ce poison dont l’on nous fait savoir aujourd’hui la haute toxicité et qui sera présent dans les embouteillages plastiques de flotte peut être encore jusqu’en 2015, date à laquelle les brillants savants pétrochimistes agro-alimentaires des rockfeller’s instituts devraient l’avoir remplacé semble donner d’ailleurs un double sens à ce slogan.
« Buvez, éliminez ! » !!!
Humour de mauvais goût, je vous l’accorde mais jeu de mot au passage.
Quoi qu’il en soit, pour la sève de l’année prochaine, nous utiliserons la bonne bouteille de verre de grand mère !