C’est par voie de presse que les citoyens de la Communauté de Communes de la Région de Guebwiller (CCRG) ont appris, le 26 novembre 2019, que les élus communautaires avaient adopté, avec une surprenante célérité et discrétion, un projet d’usine de biométhanisation, implanté sur des terres à vocation agricole du ban d’Issenheim. Ce projet a été validé en l’absence de tous documents techniques remis aux délégués, personne ne connaissant ni la nature des intrants, ni la composition des digestats destinés à être épandus. Stupéfiant…
La « fiche référence » disponible en ligne auprès du Cabinet d’Ingénierie en méthanisation, gazéification et biocarburant S3D, missionné entre 2014 et 2016 par la CCRG pour une Assistance à Maîtrise d’Ouvrage (AMO), prévoit un plan d’approvisionnement de 30 000 tonnes/an « composé pour 1/3 d’ordures ménagères triées à la source, complété par des gisements industriels et agricoles ». Nul ne sait de quelles ordures il s’agit, quelle est leur traçabilité, quelle est la nature de ces « gisements industriels »… Mais nul secret industriel ne saurait résister aux impératifs de la transparence démocratique et du principe de précaution !
Le groupe local Alsace Nature – FLorival a interpellé le 10 février 2020, le président de la CCRG à ce sujet :
« Le groupe local Alsace-Nature Florival regrette qu’une fois de plus ce sont nos terres agricoles fertiles qui font les frais des extensions industrielles, alors que tant de friches mériteraient d’être revalorisées par la transition énergétique et écologique. Le groupe local demande à la Communauté de Communes de communiquer largement et dans les meilleurs délais par une présentation technique détaillée qui permettrait d’avoir une véritable évaluation des risques de pollution des terres et d’impact sur la nappe phréatique, potentiellement générés par des épandages hasardeux (boues de station d’épuration avec métaux lourds, médicaments, stéroïdes…, « biodéchets » sans traçabilité…). Il nous semble également inconcevable que ce biométhaniseur puisse engendrer l’extension des cultures de maïs comme futurs intrants. La terre/Terre doit prioritairement nourrir les hommes, le cas échéant les troupeaux qui nourriront à leur tour les hommes, mais certainement pas l’appétit financier des promoteurs de méthaniseurs ! »
à suivre …