lundi 20 Sep 2021 | A la une, Communiqués de presse, Nature, Nucléaire, Rhin et Milieux alluviaux, Urbanisme
Alsace Nature s’était engagée dans le projet de territoire et notamment pour la création d’une zone d’activité (ECORHENA) parce que nous estimions nécessaire et responsable de participer à la revitalisation économique du secteur tout en préservant les richesses écologiques de la bande rhénane. A l’époque, nous aurions pu nous contenter d’applaudir la fermeture de la centrale nucléaire.
Le projet de Territoire se voulait un modèle d’innovation pour l’industrie et les énergies du futur, mais le projet d’EDF soutenu par l’Etat et les élus d’un Technocentre ou Val’m, c’est-à-dire d’une fonderie de déchets nucléaires est à notre avis totalement incompatible avec cet objectif ambitieux.
En-dehors d’un futur gouffre économique, cette fonderie produira des rejets toxiques, nécessitera un trafic intense de convois exceptionnels (avec la mise au gabarit des voiries) et donc dégradera la qualité de vie des riverains. Elle sera en outre totalement contre-productive pour attirer (à proximité dans ECORHENA) des entreprises de pointe à priori moins génératrices de nuisances. Quel entrepreneur de ce type s’installerait à côté d’un haut-fourneau traitant des déchets radioactifs ? Mais visiblement les élus, toujours addicts au nucléaire sont pour le « en même temps » au risque de compromettre durablement l’avenir du territoire.
En outre, en tant qu’association anti-nucléaire, nous ne comptons pas faire la courte échelle au nucléaire qui essaie de revenir à Fessenheim par la fenêtre, alors qu’il a été sorti par la porte !
mardi 27 Avr 2021 | Energies Climat, Nucléaire, Pollutions et santé, Réseaux Thématiques, Risques industriels
Communication de la CRIIRAD
DÉCHETS RADIOACTIFS
Il ne faut pas ouvrir la boîte de Pandore !
Ne laissons pas les matériaux contaminés sortir des circuits contrôlés
Le gouvernement s’apprête à modifier la réglementation (cf. projets de décret CE, décret simple et arrêté). Les déchets radioactifs métalliques produits par le démantèlement des installations nucléaires pourront être “libérés” et recyclés dans les filières conventionnelles si leur niveau de contamination ne dépasse pas les limites autorisées (dites “seuils de libération”). Ils ne seront plus soumis à aucun contrôle et se retrouveront, à terme, dans notre environnement quotidien. De l’acier contaminé sera déclaré “non radioactif” par l’Administration alors que sa radioactivité artificielle (normalement égale à 0 Bq/kg) pourra atteindre 100 Bq/kg, 1 000 Bq/kg, et jusqu’à 10 millions de Bq/kg !
L’absence de contamination doit rester la norme
D’après les autorités, la « libération » des métaux contaminés aura un impact sanitaire négligeable et permettra d’économiser les ressources naturelles et les capacités des installations de stockage de déchets radioactifs.
Nous considérons que la priorité est d’isoler les déchets radioactifs des êtres vivants pendant tout le temps où ils restent nocifs. Si les autorités veulent économiser les capacités de stockage, elles doivent d’abord rendre obligatoire la densification des déchets métalliques afin de réduire les 85% de vide qui les composent ! (1)
Par ailleurs, rien ne garantit que le recyclage des métaux contaminés dans le domaine public permette d’économiser les ressources naturelles. Le bilan réel dépend de paramètres qui ne sont pas maîtrisés. EDF et Orano reconnaissent, de plus, que le recyclage à l’intérieur du secteur nucléaire est possible (fabrication de conteneurs en acier pour les déchets radioactifs) mais ils écartent cette option à cause d’un surcoût.
Nous demandons que toutes les options de gestion des déchets de très faible activité soient étudiées et que soient retenues les plus favorables à l’environnement et à la santé (même si elles sont plus onéreuses pour les exploitants). La gestion des déchets radioactifs doit rester à la charge de ceux qui les produisent, sans transfert de risques sur les générations actuelles et futures.
Nous ne sommes pas des cobayes !
En 50 ans, les limites de dose ont dû être abaissées plusieurs fois parce que les faibles doses de rayonnements ionisants se sont révélées plus nocives qu’attendu. Et ce n’est pas fini : des concepts de base sont remis en question et la liste des maladies radio-induites s’allonge. Dans un tel contexte, prendre la décision de disséminer volontairement, et de façon irréversible, des substances radioactives est irresponsable.
La libération des matériaux contaminés contrevient par ailleurs à l’obligation de limiter, autant que raisonnablement possible, les niveaux d’exposition et le nombre de personnes exposées. Elle est aussi en totale contradiction avec les efforts consentis pour diminuer l’exposition des personnes à la radioactivité naturelle !
L’étude réalisée par la CRIIRAD démontre que ne sont garantis ni le respect des limites, ni les niveaux de dose et de risque qu’elles impliquent. Nous demandons l’abandon des projets de dérèglementation, à tout le moins un moratoire laissant le temps de produire les contre-expertises et les études indépendantes qui font aujourd’hui défaut. Vu l’importance des enjeux, toutes les zones d’ombre doivent être levées.
Il faut aussi mettre fin à la séparation entre « gestion des déchets radioactifs » et « création des installations qui les produisent ». Les citoyens ne sont pas seulement là pour écoper quand la baignoire déborde. Ils doivent pouvoir agir sur l’ouverture, ou la fermeture, du robinet.
En savoir plus : Synthèse et fiches complémentaires.
Télécharger l’appel au format PDF.
(1) Cas des stockages du CIRES (centre industriel de regroupement, d’entreposage et de stockage) qui accueille les déchets radioactifs de très faible activité (TFA) issus notamment du démantèlement des installations nucléaires.
SIGNER LA PETITION
vendredi 26 Juin 2020 | A la une, Energies Climat, Nucléaire, Réseaux Thématiques
Mardi 30 juin 2020, le deuxième réacteur de la centrale alsacienne sera débranché, quatre mois après le premier réacteur (débranché le 22 février 2020), ce qui signifie l’arrêt définitif de la plus vieille centrale nucléaire de France.
Interrogés par l’AFP, Daniel Reininger, président d’Alsace Nature, André Hatz, président de l’association Stop Fessenheim et Jean-Marie Brom de Stop Transports-Halte au nucléaire donnent leurs points de vue.
C’est une première victoire pour les militants anti-nucléaires mais « le combat contre le nucléaire en comporte plusieurs« , prévient Daniel Reininger. André Hatz, qui a milité pendant 40 ans pour sa fermeture confirme : « Clairement, le combat ne s’arrêtera pas là« .
La suite concerne le démantèlement de la centrale, qui ne devrait pas s’achever avant 2040. La question qui inquiète les militants et associations est le stockage des combustibles nucléaires, qui restent hautement radioactifs. Il est prévu de les entreposer à Fessenheim dans des piscines de refroidissement, avant d’être évacués à l’été 2023 vers le centre de traitement du combustible nucléaire usé de La Hague (Manche). Mais d’ici cette date, les risques d’accident restent nombreux, ce qui inquiète vivement les associations.
André Hatz, en effet, estime que les combustibles « vont séjourner dans des piscines non sécurisées », notamment du fait de l’absence de groupes électrogènes à moteur diesel d’ultime secours (DUS). Malgré les propos d’EDF qui affirme être capable de maitriser la situation en cas d’accident, les opposants rappellent que le site de Fessenheim est en zone sismique et qu’une rupture de la digue du Grand Canal n’est pas impossible..
Concernant l’avenir du site sur le plan économique, les associations s’interrogent sur le projet de « technocentre » pour le recyclage des matériaux métalliques faiblement radioactifs, projet soutenu par la ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne. En effet le risque est que cela devienne un site de décontamination des métaux issus de centrales nucléaires européennes en déconstruction, à commencer par ceux provenant du démantèlement de la centrale, et qui seraient réinjectés ensuite dans l’industrie métallurgique classique. M. Hatz s’interroge : « vous imaginez des casseroles, des fourchettes, des voitures fabriquées avec de l’acier dont on ignore s’il dégage encore, même très faiblement, de la radioactivité ? Jean-Marie Brom, spécialiste de la physique des particules, renchérit : « La loi française interdit actuellement que tout élément issu d’une centrale nucléaire soit réutilisé mais EDF pourrait demander une dérogation« .
Daniel Reininger se demande également quel effet cela aurait sur l’attractivité du secteur, car « aucune entreprise sérieuse ne s’installera à côté d’une décharge nucléaire« . Et il prévient que « Le combat contre le nucléaire dépasse Fessenheim et va continuer ».
Voir l’article de l’AFP : https://www.connaissancedesenergies.org/afp/apres-fessenheim-les-antinucleaires-preparent-les-prochains-rounds-200626
A VOIR AUSSI
Le réseau Sortie du Nucléaire organise le 30 juin 2020
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À partir de 18:00
Lieu : Place Kléber à Strasbourg (67)
L’association Stop Transports-Halte au Nucléaire vous invite à participer à une cérémonie pour la fermeture de la centrale de Fessenheim et le futur incertain de l’Alsace nucléaire.
Contact orga :Stop Transports-Halte au Nucléaire stthn@free.fr
mardi 25 Fév 2020 | A la une, Communiqués de presse, Energies Climat, Nucléaire, Presse, Réseaux Thématiques
Le 22 février 2020, le 1er réacteur de Fessenheim a été mis à l’arrêt, 1ère étape de la fermeture définitive de la centrale nucléaire de Fessenheim.
Lors d’une conférence le jour-même, les associations environnementales ont souhaité exprimer avec sobriété leur satisfaction de l’arrêt du réacteur n° 1 de la centrale tout en appelant à une grande vigilance pour l’avenir. Elles ont évoqués plusieurs aspects liés à l’activité et la fin de la centrale, notamment :
- Un premier pas vers l’aboutissement de 50 années de lutte citoyenne, unis de part et d’autre du Rhin
- Les risques inhérents à cette centrale prototype et ses « incidents » les plus graves
- La récente condamnation d’EDF, différentes autres plaintes en cours d’instruction et le signalement adressé à la Commission Européenne pour indemnités indues promises par l’Etat à EDF
- La position des associations au regard des projets post-Fessenheim ; l’orientation aux économies nouvelles et l’appui apporté par les instances allemandes § Les conséquences de l’imobilisme des élus locaux et de leur déni de la fermeture de la centrale nucléaire
- La réalité économique de la centrale nucléaire de Fessenheim
- Les graves insuffisances du Plan de démantèlement publié par EDF, et aussi de l’analyse qu’en a faite l’Autorité de Sûreté Nucléaire
- Le projet fou d’un « Technocentre » à Fessenheim et les raisons de notre refus absolu
- L’appel officiel des associations à témoigner devant la Mission parlementaire récemment créée
- Les étapes et risques à venir, la suite à nos actions…
Concernant l’avenir du territoire proche de la centrale les associations ont rappelé leur position :
Nous disons OUI aux perspectives suivantes
- Zone d’activité binationale
- Soutiens touristiques
- Accompagnement du tissu commercial et artisanal
- Favoriser les start-up et projets innovants
- Développement de l’Ecole commerciale de Breisach
- Appui à la conversion de la sous-traitance
- Développement des mobilités douces
- Création d’un réseau ferré Colmar-Breisach
- Faire du territoire un modèle de transition énergétique (solaire, éolien, etc…)
- Réussir le démantèlement de la centrale nucléaire de Fessenheim… etc
Mais nous disons NON à tous les axes du projet visant à :
- Pérenniser l’industrie nucléaire, sous quelque forme que ce soit
- Créer un « Technocentre » où seraient recyclés les aciers contaminés afin de les réintroduire dans la fabrication d’objets métalliques de notre quotidien
Voir les arguments complets dans le DOSSIER DE PRESSE
REVUE DE PRESSE :
Suite à la conférence de presse, plusieurs médias ont relayé l’information.
Voici quelques articles ; (cette revue de presse sera complétée très prochainement)
200222-toute petite victoire pour les opposants au nucléaire – Les Echos
200223- Fessenheim-Un point d’étape, pas une victoire – DNA
lundi 23 Avr 2018 | Energies Climat, Nucléaire
Jeûne sur la Neutorplatz à Breisach
Au pain et à l’eau contre la mort radioactive…
Le collectif de veille de Breisach entame un jeûne. Du 23/04/2018 à 19h ( après la 366e Mahnwache) jusqu’au 30/04/2018, à 18h (début de la 367e Mahnwache) une information permanente sur la situation actuelle de la centrale nucléaire de Fessenheim sera donnée jour et nuit. Il s’agit d’un signal fort et supplémentaire pour la fermeture immédiate, définitive et sans condition des 2 réacteurs. Pendant ce temps, les jeûneurs Gustav Rosa et ses soutiens (dont Pierre Rosenzweig) n’ingéreront aucune autre nourriture que du pain et de l’eau. L’action bénéficie d’une surveillance médicale et sera interrompue en cas de danger.
La centrale nucléaire de Fessenheim produit de l’énergie depuis 1977. Construite à l’origine pour une durée de 25 ans, elle est aujourd’hui avec plus de 40 ans d’âge la plus vieille centrale nucléaire encore en activité en France. Les innombrables pannes et incidents sont connus. Depuis le début de cette année, la décision a été prise de fermer cette centrale bientôt. A cette décision s’opposent l’exploitant, les salariés et une partie des personnalités politiques et économiques locales. Cette opposition amène à violer les lois, et à considérer les mots respect, bienséance et raison comme des termes étrangers.
En même temps, les initiatives naissent afin de réfléchir à l’après ère atomique dans notre région et d’établir des plans pour un nouveau développement économique. Ces plans sont soutenus par des hommes et femmes politiques des 2 côtés du Rhin, et c’est heureux. Chaque jour de fonctionnement supplémentaire reporte d’autant leur réalisation.
C’est pour ces raisons que nous sommes là sur cette Neutorplatz depuis 7 ans tous les lundi sans interruption , et c’est pourquoi nous entamons aujourd’hui 7 jours de jeûne au pain et à l’eau pour exiger la fermeture immédiate et inconditionnelle de la centrale nucléaire de Fessenheim.
STOPP Fessenheim First! Stop Risking Europe! Fermez la centrale !
Sur notre stand nous proposons de l’information et montrons à la demande des données vidéos, musicales, textuelles. Nous avons aussi des documents pour recueillir votre avis. Merci de préciser votre nom, et votre adresse (qui ne seront pas communiquées à des tiers) et donnez-nous votre avis en quelques lignes. Il y a 3 catégories de documents: partisans de l’énergie nucléaire, opposants au nucléaire, et pas encore décidés. Ils seront assemblés selon ces critères…
Merci de respecter nos périodes de repos . Panneau „merci de ne pas déranger. „ Il nous faut aussi dormir parfois. Merci de revenir plus tard.
Nous vous remercions de votre attention et de votre soutien.
Stopp „Fessenheim FIRST!“, „Stop Risking Europe!“ – „Fermez la Centrale !!!“
Gustav Rosa, Mahnwache Breisach
lundi 12 Mar 2018 | Energies Climat, Nucléaire, Risques industriels
Prenez le temps de lire cette lettre ouverte et découvrez comment EDF tente de jouer avec la sécurité pour extorquer aux contribuables quelques centaines de millions € supplémentaires.
Monsieur le Président,
Le réacteur n°2 de la centrale nucléaire de Fessenheim a été mis à l’arrêt par EDF le 13 juin 2016, il y a bientôt 21 mois, et pourra être considéré en arrêt définitif au bout de 2 années d’inactivité, soit dans trois mois, le 13 juin 2018.
Depuis lors, par décision CODEP-CLG-2016-029245 du 18 juillet 2016, vous avez suspendu le certificat d’épreuve du générateur de vapeur n° 335 fabriqué par AREVA NP, considérant (entre autres) «… que l’Autorité de sûreté nucléaire n’aurait pas délivré le certificat d’épreuve du 1er février 2012 susvisé si l’information relative à cette non-conformité avait été portée à sa connaissance et qu’AREVA NP n’avait pas apporté de justification particulière ».
Ainsi, durant plus de quatre années votre Autorité a été délibérément trompée par l’un des acteurs de la chaîne nucléaire, AREVA NP. Quant à l’exploitant EDF, il a pour sa part tardé à vous livrer les éléments dont il disposait au regard de la virole basse de ce générateur de vapeur et a continué d’exploiter ce réacteur quelques semaines (en mai et juin 2016) après avoir été informé de la falsification.
Ces graves manques de rigueur de la chaîne nucléaire (fabrication de composants, contrôle de l’ASN, alerte de l’exploitant) ont placé en grand danger les populations d’Alsace et de tout le Rhin Supérieur durant plus de quatre années.
Fort heureusement, l’accident imparable et ingérable qu’aurait constitué la rupture de ce GV, n’a pas eu lieu !
La gravité de la situation a conduit les associations Greenpeace, Réseau Sortir du Nucléaire, France Nature Environnement, ainsi que quatre des associations soussignées (Alsace Nature, Stop Transports-Halte au Nucléaire, Stop Fessenheim et le Comité pour la Sauvegarde de Fessenheim et de la plaine du Rhin) à déposer plainte contre AREVA NP, Electricité de France (EDF) et contre X. L’enquête est encore en cours.
Pour votre part, vous avez également signalé la gravité des faits à la Justice et, par vos déclarations sous serment devant l’OPESCT, vous avez évoqué – prudemment mais fermement – l’analogie des faits à des falsifications. Et, devant la même instance, vous avez interrogé la procédure de la chaîne de contrôle, au cœur de laquelle l’ASN tient évidemment un rôle primordial.
Lors de la dernière réunion de la CLIS de Fessenheim, le 28 novembre 2017, le Chef de Division de l’ASN de Strasbourg Monsieur Pierre BOIS avait annoncé à l’Assemblée que le dossier de ce générateur de vapeur n°335 est en cours d’examen par l’ASN et qu’il a été transmis à l’IRSN pour contrôle. Il indiquait alors également à la CLIS que le GPESPN (Groupe Permanent d’Experts pour les Equipements sous Pression Nucléaires) allait en examiner les conclusions, puis que des modalités d’information du public seraient définies en association étroite avec la CLIS.
Monsieur Pierre BOIS, en réponse à un mail de notre part, nous a fait savoir que le GPESPN allait se réunir le 27 février 2018. Cette réunion a effectivement eu lieu, comme le confirme un communiqué de l’Agence MONTEL qui indique que « selon une source proche du dossier, les experts se seraient orientés vers une solution positive ».
Et la même agence indique que l’un des membres de ce groupe d’experts « a fait valoir mardi, auprès de la présidence du groupe, un droit de retrait dans son rôle d’expert au sein du GPESPN, en ne participant pas à la rédaction de l’avis, jugeant que « la procédure de justification technique portait ”une atteinte grave et profondément regrettable” aux principes en matière de sûreté ».
Pour autant, nous restons très inquiets de la décision finale que vous pourrez prendre vous-même, Monsieur le Président Pierre-Franck CHEVET. Car, bien évidemment, vous portez une lourde, une très lourde responsabilité :
Allez-vous déclarer « conforme » un générateur de vapeur dont vous savez maintenant qu’il ne l’est pas ? En considérant qu’un GV, réalisé hors des standards de fabrication exigés, est quand même « bon pour le service », l’ASN renoncerait à ses propres « standards », perdrait de sa crédibilité, et créerait ainsi un dangereux précédant ; comment refuser ultérieurement d’autres GV dont les masselottes n’auraient pas été chutées, ou d’autres composants non conformes ?
Allez-vous entrer dans le jeu bassement financier d’EDF qui a pour seule perspective, dans cette affaire, de remettre en marche le réacteur n° 2 de Fessenheim pour valider son concept de « fermeture anticipée » d’une centrale prétendument « en pleine production et la plus sûre de France » et ainsi tenter d’engranger 490 M€ d’argent public (plus une indemnité supplémentaire avec une échéance quasi surréaliste : 2041)… au mépris de l’intérêt majeur qui est bien de votre responsabilité : la sécurité des populations ?
Allez-vous prendre une telle décision « technique » sans considérer que court simultanément une procédure « juridique » ? Quelle sera votre ligne de conduite au sens de « l’éthique » ?
Nous tenons à rappeler solennellement que ce générateur de vapeur fait partie des composants relevant des exigences dites de « l’exclusion de rupture ». En conséquence, il aurait dû faire l’objet d’un retrait pur et simple de son agrément et non pas d’une simple « suspension ».
Un redémarrage consécutif à des considérations autres que cette « exclusion de rupture », telle qu’annoncée à l’enquête d’utilité publique initiale, relèverait d’une modification substantielle. Aussi, dans cette hypothèse, une nouvelle enquête d’utilité publique devrait constituer un préalable à toute autorisation de redémarrage. Nous n’hésiterions pas à en saisir la Justice en tant que de besoin.
Un tel redémarrage serait d’ailleurs totalement incompréhensible, y compris pour l’opinion publique, lorsque l’on sait que le Gouvernement a acté le principe de la mise en arrêt définitif prochaine de la centrale nucléaire de Fessenheim et que Monsieur le secrétaire d’Etat Sébastien LECORNU s’est déplacé trois jours en Alsace (en décembre) afin de lancer une dynamique pour le devenir économique des territoires concernés !
Aussi, Monsieur le Président, nous espérons très fermement que vous aurez la volonté de commuer l’arrêt provisoire actuel du réacteur n°2 de Fessenheim en une décision de mise en arrêt définitif.
Vous laisserez ainsi la marque d’une ASN que vous aurez conduite, jusqu’au terme annoncé de votre mandat, dans la volonté de garantir avant toute autre considération la sécurité des populations et de ne pas céder aux visées bassement économiques et court-termistes, d’un exploitant dont l’activité nucléaire est en déclin, et qui peine à envisager sa conversion.
Nous espérons que vous nous apporterez une réponse très prochaine, antérieurement à toute décision.
Dans sa présentation devant la CLIS le 28 novembre, Monsieur Pierre BOIS écrivait « les modalités d’information du public restent à définir mais prévoiront dans tous les cas d’associer la CLIS ». Au vu de l’ampleur du risque, nous considérons que toute hypothèse de requalification de ce générateur de vapeur imposerait, avant toute décision irréversible :
1) une réunion publique de la CLIS ; nous espérons que vous saurez l’obtenir de la part de Monsieur le Président de la CLIS, Michel HABIG, (qui ne répond en ce sens ni aux sollicitations de Monsieur Pierre BOIS, ni aux nôtres).
2) un dossier mis en consultation publique durant 3 mois, comme vous l’aviez fait pour le fond de cuve et le couvercle de l’EPR et ceci quand bien même, au bout de ce délai, le réacteur n° 2 pourrait être mis en arrêt définitif de plein droit du fait qu’il aurait entretemps atteint 2 années d’inactivité.
Car, de tout ce qui précède, c’est la sécurité des populations qui nous importe !
Comme indiqué plus haut, nous rendons cette correspondance publique et ne manquerons pas de publier largement votre réponse.
Nous vous prions de croire, Monsieur le Président, en nos sincères salutations.
Jean-Jacques RETTIG – Président du Comité pour la Sauvegarde de Fessenheim et de la plaine du Rhin (CSFR)
Rémi VERDET – Président de l’association Stop Transports – Halte au Nucléaire
André HATZ – Président de l’association Stop Fessenheim
Lucien JENNY – Collectif Les Citoyens Vigilants des environs de Fessenheim
Jean-Paul LACÔTE – Membre du C.A. de la fédération Alsace Nature et France Nature Environnement
Membre de la CLIS de Fessenheim
Vice président de l’ANCCLI
Membre du Haut Comité pour la Transparence et l’information sur la Sécurité Nucléaire
Au nom des associations réunies,
André Hatz – Président de l’Association Stop Fessenheim