vendredi 26 Sep 2025 | Aménagement du territoire, GL M2A, Groupes Locaux, Réseaux Thématiques, Revue de presse, Transports
La Nouvelle Liaison Ferroviaire est un vieux serpent d’acier et de béton (plus de 15 ans). Le projet a été déclaré d’utilité publique le 14 mars 2022. L’ADRA et Alsace Nature ont porté un recours contentieux en septembre 2022. Le Préfet a rendu un mémoire en réponse le 6 février 2023 ! Le tribunal administratif a déclaré l’étude d’impact « erronée » et « insuffisante ». L’Etat avait 12 mois pour régulariser la DUP. La bataille juridique reste ouverte. Puis, dans un contexte de crise politique (vacances du gouvernement et dette publique), le projet est suspendu pour raisons budgétaires en septembre 2025.
Depuis 2013, date de la première consultation, nous démontrons que ce projet n’est ni prioritaire, ni économique, ni écologique. Il n’apporterait même pas de gain de temps décisif et n’éviterait pas les ruptures de charge (changement de mode de transport ou correspondance dans la majorité des cas) : « Il vaudrait mieux utiliser cet argent pour améliorer les lignes existantes, renouveler le matériel vieillissant et développer les liaisons du quotidien. On est pour le train, mais pas pour augmenter le trafic des avions et donc les pollutions sonores et environnementales. » ADRA,
En effet, le bilan carbone de ce projet ne deviendrait positif qu’au bout de plusieurs décennies. D’ici là, les émissions de CO2 des avions auront consumé la planète. Développons plutôt les mobilités douces au quotidien pour tous (navette bus, raccordement au tram, réseau TER, …) et renonçons à l’avion quand il n’est pas indispensable (voir les arguments dans notre avis pour l’enquête publique en 2021).
Historiquement, nous ne sommes pas les seuls opposés à ce projet. C’est donc sans surprise et soulagé que nous avons appris la nouvelle :
« C’est une décision raisonnable, logique et attendue. L’État ne peut pas faire autrement à l’heure où les gens sont dans la rue parce que le budget est mal réparti et que les finances ne suivent plus. Il y a d’autres priorités, surtout quand on voit l’état du réseau et du matériel ferroviaire en Alsace. On espère maintenant que ce projet ne sera pas seulement suspendu mais tout simplement annulé.» Bruno Wollenschneider, président de l’Adra (cf article DNA et l’Alsace du 19/09)
Les élus (à de rares exceptions près) ne font pas la même analyse. Ils n’entendent pas l’appel de la rue et ne voient toujours pas l’impact du changement climatique sur nos sociétés. Ils continuent à défendre les viellent recettes de la croissance, du développement économique délétère à tout prix en repoussent une transition durable plus qu’urgente.
Voir les infos sur le site de l’ADRA
REVUE DE PRESSE :
Le projet de desserte ferroviaire de l’EuroAirport encore une fois retardé
Le projet de desserte ferroviaire de l’aéroport de Bâle Mulhouse a pris du plomb dans l’aile. Le ministère des Transports vient d’annoncer qu’il suspendait son financement pour des raisons budgétaires.
France bleu Alsace, ICI, Emilie Pou, 22.09.25
L’État suspend sa participation au projet ferroviaire à l’aéroport Bâle-Mulhouse
Le ministère français des Transports a suspendu sa participation à un projet de ligne ferroviaire vers l’aéroport de Bâle-Mulhouse (EuroAirport) pour des raisons budgétaires, a indiqué lundi la préfecture du Grand Est. «Il s’agit à ce stade d’une suspension du projet dans l’objectif d’optimiser les coûts et de rechercher un cofinancement par l’Union européenne»
Le Figaro avec AFP, 22.09.25
Desserte ferroviaire de l’EuroAirport : le projet suspendu pour raisons budgétaires
Le ministère français des Transports a décidé de suspendre sa participation au financement du projet de desserte ferroviaire de l’EuroAirport, en attendant de solliciter des financements européens. Les services de la préfecture de région l’ont annoncé ce vendredi matin lors d’une réunion avec les partenaires du projet.
L’Alsace et les DNA , Olivier Claudon et Sébastien Spitaleri, 19.09.2025
Vu de Suisse : pour Bâle et la Suisse, un simple report, la NLF reste prioritaire
La France fait marche arrière et ne souhaite plus financer la liaison ferroviaire
Plus de 70 ans de discussions, des retards à répétition : le projet de gare à l’Euroairport, une histoire qui se prolonge. Le projet est à nouveau reporté.
Selon Mme Esther Keller (responsable cantonale de la construction et des transports), il reste évident que pour la région, « La liaison ferroviaire vers l’Euro-Airport est indispensable. Il s’agit d’un projet clé pour le réseau ferroviaire trinational de Bâle. »
Baz Online, Manuela Humbel, 23.09.25
jeudi 18 Sep 2025 | A la une, Agriculture et Alimentation, Eau et zones humides, Pollutions et santé, Presse, Réseaux Thématiques, Revue de presse
L’étude PestiRiv, publiée le 15 septembre 2025 par l’ANSES et Santé publique France, évalue l’exposition aux pesticides des habitants vivant à proximité immédiate des vignes. Menée auprès de plus de 3 000 personnes dans six grandes régions viticoles, elle mesure l’imprégnation de riverains installés à moins de 500 mètres des parcelles. Cette pollution aux pesticides a été mesurée dans l’air, la poussière, le sol, les urines, les cheveux ou les légumes du jardin.
Les résultats sont sans appel : vivre près des vignes augmente significativement l’exposition aux pesticides et cette imprégnation est plus forte pendant la période de traitements phytosanitaires, entre mars et août.
Cette étude conduite par l’Etat a le mérite de confirmer ce que de nombreuses associations de médecins et d’associations environnementales dénoncent depuis de nombreuses années. Cette étude ne révèle pas les conséquences sur la santé humaine à moyen et long terme, ni les effets sur la biodiversité, la qualité des sols et l’eau (zones de captages, la nappe phréatique). Ce n’était pas l’objet de l’étude, mais les conséquences sont déjà connues.
Ce qui manque aujourd’hui c’est la mise en œuvre de bonnes pratiques, connues depuis longtemps !
Ce que révèle cependant l’étude Pestiriv , c’est que les mesures décrites dans les décrets et arrêtés relatifs aux ZNT (zones de non traitement) ne sont pas à la hauteur des dangers. Il s’agit là d’un sujet de SANTE PUBLIQUE que les autorités se doivent de prendre des décisions courageuses. Les coûts de santé liés aux maladies issues de ces substances chimiques sont faramineux.
Alsace Nature n’aura de cesse de répéter et répéter encore que les pratiques agricoles se doivent d’évoluer vers de l’agroécologie en favorisant des produits labellisés en agriculture biologique et bio-contrôle. L’arrêt immédiat des herbicides est possible dès à présent.
Nous devons tous collectivement exiger :
- Un arrêt progressif de l’usage des pesticides, et pas seulement dans la viticulture, qui par ailleurs présente les meilleurs taux de conversion vers l’agriculture biologique du secteur, (35% mais qui stagne depuis 3 années)
- la mise en place de zones tampons (zones de non-traitement (ZNT)) de plus de 300 mètres autour des habitations en limite de champs en transformant ces zones en agriculture biologique
- des contrôles réguliers des autorités publiques pour faire respecter les droits des riverains et préserver leur santé,
- l’ouverture des registres d’épandages au public pour avoir une informations précises des produits répandus
- le soutien financier par les pouvoirs publics (PAC, aides régionales…) des exploitations qui pratiquent ou sont en conversion vers les alternatives agronomiques vertueuses, en particulier le bio, et avec de réelles débouchées pour les filières.
Des solutions existent, mais nécessite un courage politique pour leur mise en œuvre. attendons de la relance du plan écophyto préconisée dans cette étude des actes pertinents.
Nous avons besoin d’engagements clairs, mesurables et contraignants pour que la santé des riverains et celle de l’environnement ne soient pas sacrifiées au profit des rendements. Ces solutions ne pourront être mises en œuvre que dans le cadre d’un dialogue apaisé entre les représentants des filières agricoles, les pouvoirs publics et les citoyens représentés par des associations, qu’Alsace Nature appelle de ses vœux.
Voir les résultats de l’enquête Pestiriv
Une première tentative plus que mitigée en 2020 avec les Chartes Riverains
Des chartes d’engagements des utilisateurs de produits phytosanitaires (parfois appelées « chartes riverains ») avaient été prévues par un décret national en 2019. Leur déclinaison locale (départementale) a été élaborée par la Chambre d’agriculture, l’Association des viticulteurs d’Alsace, et les organisations professionnelles agricoles (FDSEA, JA).
L’objectif des chartes était :
1/ de protéger les personnes habitant ou travaillant de manière régulière près des zones de traitements
2/ de définir des zones de non-traitement (ZNT) près des habitation,
3/ d’engager un dialogue entre viticulteurs/agriculteurs, riverains et élus locaux pour améliorer la cohabitation,
4/ de prévenir les risques par l’information des riverains,
5/ de mettre en place un comité annuel.
Voir nos articles précédents à ce sujet :
Alsace Nature et son réseau d’associations ont cependant mis en évidence de nombreuses lacunes concernant ces Chartes, dont le niveau d’exigence initial est déjà au raz des pâquerettes : certaines chartes prévoient la réduction des ZNT dans certaines conditions injustifiées (ex : habitation peu occupée, traitement hors période sensible, etc.) ; l’information des riverains n’est pas systématique et trop générique ; le comité de suivi existe mais les rapports publics pas suffisamment clairs et transparents.
Elles ne garantissent donc aucune protection si les distances de non traitement restent faibles ou modulables, si les contrôles ne sont pas rigoureux, ou si les dispositifs d’information ne sont pas effectifs. Elles sont plus symboliques que contraignantes, et leur impact réel reste à démontrer, faute d’études ou de bilan accessible transparent.
Revue de presse
DNA, le 15/09/2025 : Jusqu’à 60% de hausse du taux de pesticide dans les urines : ce que révèle une étude sur les riverains des vignes – https://www.dna.fr/environnement/2025/09/15/les-riverains-des-vignes-davantage-exposes-aux-pesticides-les-resultats-d-une-etude-devoiles
Reporterre.net, le 15/09/2025 – Habiter près des vignes vous expose davantage aux pesticides – https://reporterre.net/Habiter-pres-des-vignes-vous-expose-davantage-aux-pesticides
Le Monde, le 15/09/2025 : Pesticides : une étude d’ampleur vient confirmer la surexposition des riverains des vignes- https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/09/15/pesticides-une-etude-d-ampleur-vient-confirmer-la-surimpregnation-des-riverains-des-vignes_6641281_3244.html
Libération, le 15/09/2025 : Pesticides : les personnes vivant près des vignes sont surexposées, révèle la grande étude PestiRiv – https://www.liberation.fr/environnement/agriculture/pesticides-les-personnes-vivant-a-proximite-des-vignes-surexposees-a-ces-produits-revele-letude-pestiriv-20250915_I5WJQSHESNEHRG44SUZ2FE7YCM/
France Bleu Alsace, le 16/09/2025 : Les riverains en première ligne face aux pesticides épandus dans les vignes – https://www.francebleu.fr/emissions/l-info-d-ici-ici-alsace/les-riverains-en-premiere-ligne-face-aux-pesticides-epandues-dans-les-vignes-1641800
BFM TV Alsace, le 16/09/2025 : JT du soir (vers la minute 3) – interview de Michèle Grosjean, présidente d’Alsace nature, sur l’étude Pestiriv : https://www.bfmtv.com/alsace/replay-emissions/bonsoir-l-alsace/video-bonsoir-alsace-du-mardi-16-septembre-2025_VN-202509160840.html
JT de FR3 de 19h du 15/9/2025, 1er sujet : interview de Michèle Grosjean, présidente d’Alsace nature, sur l’étude Pestiriv : https://france3-regions.franceinfo.fr/grand-est/programmes/france-3_grand-est_france-3-alsace?id=7478126
France 3 Alsace, le 16/09/2025 : Pesticides : les habitants vivant près des vignes surexposés « de 20 à 40 % et même de 60 % au moment des traitements », confirme une étude : https://france3-regions.franceinfo.fr/grand-est/alsace/pesticides-les-habitants-vivant-pres-des-vignes-surexposes-de-20-a-40-et-meme-de-60-au-moment-des-traitements-confirme-une-etude-3217196.html
jeudi 24 Juil 2025 | A la une, Groupes Locaux, Nature, Revue de presse, Vie associative
ÉTAPE 01 – Niederlauterbach > Wissembourg
Une étape de plaine entre champs et bords de rivière (la Lauter), entre France et Allemagne.
Dimanche 29 juin, un groupe de 7 marcheurs français et allemands se lançait à l’assaut des chemins de randonnée alsaciens depuis le village de Niederlauterbach. A l’issue d’une conférence de presse rassemblant nos amis d’outre rhin (BUND Rheinland-Pfalz et RegioConsult) pour évoquer nos luttes associatives communes, ils rejoindront dans la soirée Wissembourg puis le col du Pigeonnier pour y passer la nuit.
Ce début de randonnée sera caniculaire… Stéphanie, l’une de nos aventurières nous aura fait peur en subissant une insolation, néanmoins repérée suffisamment tôt pour ne pas avoir de conséquences graves. Par sécurité, elle passera tout de même les prochains jours de fortes chaleurs chez elle et rejoindra le groupe un peu plus tard.
ÉTAPE 02 – Wissembourg (Col du pigeonnier) > Liebfrauenthal (Woerth)
Entrée dans les Vosges du Nord
Pour cette 2e étape, nos marcheurs ne seront que 3, les conditions pour rejoindre le circuit à la journée étant difficiles en transports en commun. L’occasion de constater que nous avons encore quelques beaux paysages reculés. Dans le secteur de Lembach par exemple Alsace Nature et ses associations fédérées se battent contre un projet de centrale photovoltaïque. Lors de notre passage nous avons pu faire quelques belles observations naturalistes sur le pré-verger ciblé par le projet. Des espèces sensibles et menacées comme la pie-grièche écorcheur et le bruant jaune ainsi que quelques papillons plus communs Robert le diable et Paon du jour.
A Gundershoffen, nous découvrons un écolieu (La Mironde), une résidence vivante qui organise des soirées, des bals, des ateliers… Nous y rencontrons Mickael et Lucille de l’association HERON, fédérée à Alsace Nature, pour un repas partagé, avant de rejoindre pour la nuit le super refuge de Reipertswiller.
ÉTAPE 03 – Reipertswiller > Reipertswiller
Une boucle en forêt sur le thème des chouettes
Le président de la LPO Alsace Yves Muller a rejoint les 4 aventuriers du jour pour présenter les petites chouettes des forêts des Vosges du Nord. Un grand moment et une réelle chance de partager cette connaissance ! Chevêchette d’Europe ou chouette de Tengmalm, ces deux espèces sont rares et menacées en Alsace. D’autres observations vont égayer cette journée : Un lucane cerf-volant mâle et un caloptéryx vierge mâle
ÉTAPE 04 – Reipertswiller > La Petite Pierre
Chaleur caniculaire, mais aussi chaleur humaine au rendez-vous
Pour cette dernière étape de canicule, nous avons décidé de ne pas accueillir le public. C’est donc Lucie, Corentin et Gilbert qui prendront seuls la route de La Petite Pierre. Nous avons traversé quelques prairies ouvertes où l’alouette lulu se fait entendre près de Wimmenau. A Wimmenau la pause au frais chez Monique était la bienvenue. Cette charmante dame ouvre généreusement sa cour aux randonneurs de passage pour se rafraîchir, grignoter des biscuits ou simplement discuter avec elle, une belle rencontre ! Une fois à destination, une visite du château et de la boutique Parc Naturel Régional des Vosges du Nord s’improvise.
ÉTAPE 05 – La Petite Pierre > Saverne
Dernière étape dans les Vosges du Nord et soirée riche en émotions
Enfin la pluie ! Après plusieurs jours sous un soleil de plomb, la pluie pointe le bout de son nez. Des conditions beaucoup plus adaptées pour la marche à pied. Fabien rejoint l’étape pour la journée et Christian rejoint le groupe Aventurier pour les 10 jours de randonnée restants. C’est aussi l’étape la plus longue (22 km) avec de forts dénivelés positifs et négatifs ! Les Vosges Gréseuses abritent ici des maisons troglodytes. Dans la forêt, nous croisons quelques arbres morts, éléments naturels indispensables pour les espèces et pour le cycle de la forêt. Certains d’entre eux sont marqués avec un triangle avec la pointe en bas, ces marquages sont réalisés par l’ONF pour signaler leur présence.
Le midi, nous retrouvons les bénévoles du groupe local de Saverne pour un pique-nique au lieu-dit Oberhof. Merci à Benoit, Sybille et Fabienne ! Arrivés à destination, une soirée conviviale au port de Saverne nous permet de profiter des belles lueurs de la fin d’après-midi. Belle surprise que ces 25 personnes réunies pour nous accueillir. Notre Présidente Michèle Grosjean était de la partie et les membres du groupe local Saverne en ont profité pour souffler la première bougie de la constitution de leur groupe. Quelques tartes flambées partagées et un bon gâteau fait maison ont été savourés pour l’occasion ! On ressent bien ce dynamisme à Saverne et la nuit s’est faite chez l’habitant pour nos 4 randonneurs itinérants de choc.
ÉTAPE 06 – Marmoutier > Wangenbourg-Engenthal
Transition vers le piémont avec météo de rêve pour une grosse troupe de marcheurs
Stéphanie rejoint à nouveau le groupe des Aventuriers et Marc, Julie, Sophie feront l’étape à la journée entre Marmoutier et Wangenbourg-Engenthal. 3 membres du groupe local Mossig : Michèle, Rolande et Benoit, nous accompagneront à travers des paysages qu’ils connaissent bien. Des projets délétères pour l’environnement ont été contrés par Alsace Nature ici. C’est le cas à la Sommerau où des collines et prairies étaient ciblées pour accueillir un golf… Ces aménagements qui semblent plutôt “verts” avec leurs étendues de gazon sont en fait des gouffres financiers, une gabegie d’eau d’arrosage à la sauce intrants et d’énergie pour la tonte. Tout cela pour une poignée de privilégiés au détriment d’une biodiversité riche qui ne peut pas survivre dans ces conditions.
Dénouement plus tragique sur les hauteurs de Wangenbourg-engenthal, où la destruction de 8 ha de prairies a démarré pour accueillir un “trail center”. Devant les grilles du chantier, rencontre fortuite avec le maire de Wangenbourg. Nous ne sommes évidemment pas d’accord avec lui sur le bien fondé de ce projet. La journée se finit sur un apéro avec les pilotes du groupe local.
ÉTAPE 07 – Wangenbourg-Engenthal > Oberhaslach
La barre symbolique des 100 km est dépassée
Trois marcheurs seulement au départ de l’étape 7, puisque Lucie et Stéphanie ont des obligations pour le week-end, notamment le dernier temps de formation des Guides Nature, dispensée par Alsace Nature. Nous quittons le refuge du Grand Tétras, pour arpenter les chemins en direction d’Oberhaslach, Grand Tétras qui était présent sur ce massif il y a quelques dizaines d’années… Le Schneeberg est le point culminant de l’étape du jour (868 m). Pour ceux qui marchent depuis le départ, Corentin, Gilbert, la barre des 100 km vient d’être dépassée ! Nous évitons un feu de forêt dans le secteur et arrivons à l’incontournable cascade du Nideck pour finir cette belle journée à Oberhaslach.
Jour de repos au sentier pieds nus, l’occasion d’enlever enfin les chaussures…
Aujourd’hui, c’est jour de pause à Oberhaslach pour les marcheurs. Ou presque ! Une vingtaine de personnes participeront à l’animation au sentier Pieds nus avec JC Rodriguez, président de la maison de la nature Bruche Piémont.
ÉTAPE 08 – Urmatt > Rosenwiller (LPO) > Ottrott
Un pique-nique-barbecue interassociatif pour midi
Après un court transfert, 8 marcheurs quittent Urmatt pour rejoindre le siège de la Ligue de Protection des Oiseaux d’Alsace à Rosenwiller où un grand rassemblement associatif a lieu sur le temps de midi. Des salariés et bénévoles d’une dizaine d’associations se sont donné rendez-vous pour accueillir les marcheurs et casser la croûte avec eux lors de cette étape symbolique de mi-parcours.
Quelques-uns d’entre eux ont d’ailleurs réalisé une balade instructive entre la gare de Rosheim et Rosenwiller en passant par le site de la toute nouvelle Réserve Naturelle Régionale du Holiesel, guidés par Marc Brignon, directeur du CEN Alsace. Un grand buffet rassemblant une cinquantaine de personnes est ouvert ! Mais attention, pour les Aventuriers il reste d’ascension du Mont Sainte Odile dans l’après midi, un verre de trop et c’est la sortie de route assurée… La nuit au cloître aura marqué les esprits par la singularité et la beauté des lieux.
ÉTAPE 09 – Mont-Sainte-Odile > Champ du Feu
Une étape montagneuse pour rejoindre le point culminant du Bas-Rhin
Nos Aventuriers Gilbert, Christian, Maurice, Stéphanie et Denis sont accompagnés de Juliette et Martine comme guide, en bonne “locale de l’étape”. Des points de vue sur la plaine à couper le souffle sur cette première demi-journée… un peu humide.
Pour la pause de midi, Ludovic Lemaire le conservateur du CEN Alsace nous attend pour nous présenter le site de La Soutte. Il abrite la source de l’Ehn dans la forêt de Bernardswiller et Obernai. La route se poursuit ensuite jusqu’au Champ du Feu. Encore un petit effort, ca monte un peu !
ÉTAPE 10 – Champ du Feu > Thanvillé
Descente dans la vallée de Villé, ça chauffe les cuissots quand on a sa maison sur le dos !
10e jour de marche, on apercevrait presque l’objectif en ligne de mire. Le matin, visite de la Réserve Biologique Dirigée du Champ du Feu avec des agents de l’ONF.
C’est un groupe conséquent qui rejoindra Thanvillé depuis le Champ du Feu. Gilbert, Christian, Maurice, Stéphanie, Denis, Martine, Juliette, Emilien et Virineia seront guidés par Hubert et des membres de la LPO et des groupes locaux Val de Villé et Taennchel. Nous entamons la descente vers Breitenbach pour la visite d’un site “écotouristique” en compagnie du maire, Jean-Pierre Piela, qui offre le couvert à nos marcheurs. Gäelle Imbert, chargée de mission Trame Verte et Bleue fera une intervention avant la reprise. L’arrivée au château de Thanvillé marque aussi les esprits par sa beauté, par chance nous pourrons y passer la nuit ! Mais avant, une soirée tarte flambées bien méritée.
ÉTAPE 11 – Thanvillé > Châtenois
Les papillons d’Hubert et la série de châteaux forts
Nos 7 aventuriers sont accompagnés par Pascale et Jean-Pierre du groupe local Taennchel. Passage obligé dans le jardin d’Hubert, le paradis des papillons. Mais pas n’importe lesquels, des Azurés des paluds, papillon menacé en Alsace. Sa présence dépend de la présence d’une seule plante ! la sanguisorbe officinale (Sanguisorba officinalis) et de fourmis du genre Myrmica qui gardent les jeunes chenilles dans leur fourmilière. Quand on parle de fragilité des écosystèmes, cette symbiose là est un bon exemple.
Des journalistes de BFM Alsace qui font un reportage visible ici, nous rejoignent. Nous cassons la croûte au rocher du Falkenstein, passons aux châteaux du Ramstein et de l’Ortenbourg où nous parlons batraciens avec Christian Madenspacher (LPO) et botanique avec Francis Bick (SBA), Arnaud Schaal et Michel Klein (Gerris) avant de rejoindre Chatenois pour cette dernière étape Bas-Rhinoise. Le soir, à Sainte-Marie-aux-Mines l’association Val Avenir organise une soirée publique autour d’un magnifique documentaire photo et vidéo sur la faune et la flore de la vallée.
ÉTAPE 12 – Sainte-Marie-aux-Mines > Lapoutroie
Arrivée dans le Haut-Rhin pour l’étape la plus redoutée
Depuis Sainte-Marie-aux-Mines, nos Aventuriers sont 6 pour une étape longue (18 km) et difficile (920 D+ et 877 D-) jusqu’à Orbey. Lucie a réintégré le groupe après une petite bronchite. La pause de midi est prise au lieu-dit de la Pierre des trois bans. Nous croisons sur notre route quelques espèces emblématiques (sur la photo Gilbert, Hubert, Christian, Stéphanie, Lucie et Eliane). A l’arrivée à la ferme du Busset la seule énergie qui nous reste est pour admirer le coucher de soleil.
ÉTAPE 13 – Station du Lac Blanc > Gaschney
De la tranquillité au vroum vroum des automobiles
Nous sommes 14 marcheurs ce matin entre le Lac Blanc et le col du Gaschney. Le beau temps est au rendez-vous, nous surplombons les différents lacs de montagne vers la Schlucht et croisons quelques espèces d’altitude, la gentiane et l’arnica, allègrement butinées par un machaon ; l’anémone à fleur de narcisse protégée par des filets contre l’abroutissement par une surpopulation de chamois. Sur les crêtes, nous pouvons observer le cirque glaciaire du Frankenthal avec à son pied la tourbière ainsi que le Grand Hohneck.
Arrivés au col du Gaschney c’est changement d’ambiance et de décor puisque la route a été réservée pour une course automobile et une faune d’un autre genre…
ÉTAPE 14 – Gaschney > Maison du Rothenbach
C’est bientôt la fin… après 250 km de marche !
Une étape courte pour Gilbert, Christian, Stéphanie, Hubert, Lucie, Maurice, Arnaud et Albert. Depuis le Gaschney, après une bonne montée en direction du Hohneck, passage en bordure de la Réserve naturelle de Frankenthal-Missheimle. Nous avons profité de la présence d’Arnaud Foltzer, salarié du Parc et personnage engagé dans la protection de l’environnement sur le secteur et qui nous fait profité de ses grandes compétences naturalistes et historiques sur la démarche de classement en réserve à laquelle Alsace Nature a contribué. La première pause est prise au col du Wormspel. Le constat de la fréquentation intensive des crêtes se fait sentir. Que de monde sur les sommets !
Nous seront suivis ensuite, sur les prochains kilomètres, par une équipe de France 3 dont le reportage est visible–ICI–.
Nous suivons les crêtes sur les Hautes Chaumes en direction de l’Auberge de la chaume du Firstmiss et du Rainkopf pour une arrivée triomphante au Centre Permanent d’Initiation à la Nature et à l’Environnement (CPIE) du Frankenthal. Accueillis par les bénévoles de Atouts Hautes-Vosges, nous avons pu profiter d’un fabuleux moment convivial et festif, grâce au goûter gargantuesque confectionné par C’Passiflora et au son du bandjo, harmonica, basse et guitare d’un groupe de musique local.
Que de souvenirs inscrits en nous ! Une belle aventure qui n’aurait pas été possible sans tous ces bénévoles qui animent, façonnent, et dynamisent Alsace Nature et son tissu associatif. Un grand merci surtout à tous ces marcheurs qui ont pris le temps de partager avec nous cette passion pour la nature qui guide nos pas chaque jour.
mardi 17 Juin 2025 | A la une, Communiqués de presse, Eau et zones humides, GL M2A, Nappe phréatique, Pollutions et santé, Presse, Revue de presse, Risques industriels
Le Tribunal Administratif de Strasbourg vient de rendre son jugement dans le dossier Stocamine et rejette le recours d’Alsace Nature ouvrant ainsi la porte à la poursuite des travaux de confinement définitif.
Alors qu’il avait suspendu l’arrêté en référé, notamment au regard du droit des générations futures à bénéficier d’un environnement sain, le tribunal vient de faire volte-face en cédant aux sirènes du « fait accompli », du « il est trop tard on ne peut plus le faire » lancées par l’État qui montre de plus en plus son incapacité à protéger sa population. C’est le cas dans le dossier des PFAS et de l’eau potable de Saint-Louis, dans celui des pesticides d’une manière générale qui rendent impropre à la consommation l’eau de très nombreux puits de captage alsaciens et aujourd’hui dans le dossier de Stocamine où l’État s’entête encore, contre l’avis des parlementaires et des citoyens, à vouloir durablement polluer la nappe phréatique qui alimente le cœur de l’Europe.
La Cour Européenne des Droits de l’Homme vient pourtant, de son coté, de demander des éléments d’explication dans ce dossier Stocamine suite au recours déposé par Alsace Nature et des citoyens.
Le rejet aujourd’hui du tribunal ne fera que rallonger les montants financiers et les délais d’engagement de la seule solution possible à savoir le déstockage de l’intégralité des déchets. Ce dernier est réclamé non seulement par les citoyens mais aussi par les parlementaires alsaciens et nos collègues allemands.
Espérons que le nouveau Préfet qui prendra sous peu ses fonctions dans le Haut-Rhin aura, dans sa feuille de route, l’apaisement de la situation et l’engagement du déstockage afin de cesser de perdre un temps précieux.
Alsace Nature étudiera dans les jours qui viennent les suites juridiques de ce dossier.
REVUE DE PRESSE
vendredi 23 Mai 2025 | Aménagement du territoire, Communiqués de presse, GL Ried Centre Alsace, Groupes Locaux, Presse, Réseaux Thématiques, Revue de presse, Rieds
Dans un article du journal Rue 89 Strasbourg en date du 22 mai, nous apprenons que les élus de la Collectivité Européenne d’Alsace (CeA) se prononceraient ce jour sur une modification du Schéma de cohérence territoriale de la région de Strasbourg (SCOTERS) afin d’y inclure subrepticement le projet Europa Vallée. Ce projet, né en 2018 après une rencontre entre le Président de la République et M. Mack, patron historique d’Europa Park, semble donc finalement poursuivre son chemin.
Que penser de la méthode ?
En 2020, des consultants ont été sélectionnés par le CeA pour faire des entretiens et animer des ateliers. Dans ces derniers, le projet d’Europa Vallée a toujours été présenté comme « éventuel ». Lors de la restitution organisée en présence de tous les officiels, il est mentionné que pour les participants, la nécessité est de répondre prioritairement aux besoins quotidiens des habitants et des villages du Grand Ried, plutôt qu’au développement d’un projet qui ne conduira qu’à permettre l’extension foncière sans fin d’Europa Park.
Depuis, ce dossier est enveloppé de silence. C’est donc avec la plus grande surprise qu’Alsace Nature découvre qu’il semble poursuivre sa folle avancée.
Malgré l’accroissement des effets du changement climatique et l’effondrement de la biodiversité, malgré une concertation locale qui tendait à rejeter ce dossier, la CeA s’entête et surtout avance en sous-marin… comme une amère impression de déjà-vu avec comme mode opératoire le “fait accompli”.
Devant une telle opacité – nul ne connaît la nature, la forme, le fonctionnement et les impacts d’un tel projet – les citoyens ne peuvent comprendre que des élus votent favorablement une modification aussi engageante pour le devenir du territoire de la région de Strasbourg.
Il est certain que l’ensemble des associations de protection de la nature s’opposeront à la destruction de 100 ou 150 hectares dans les derniers Rieds !
Rappelons que le 5 avril dernier, des centaines de citoyens ont répondu présent à l’appel de nos associations à sauver le Courlis cendré, symbole des zones humides remarquables de notre région. La renaissance du projet d’Europa Vallée ce jour est un très mauvais signal qui leur est envoyé.
REVUE DE PRESSE
mardi 20 Mai 2025 | Eau et zones humides, GL M2A, Nappe phréatique, Pollutions et santé, Presse, Réseaux Thématiques, Revue de presse, Risques industriels
Ce jeudi 15 mai 2025, le tribunal administratif s’est réuni une xème fois pour statuer sur le sort réservé aux 42 000 tonnes de déchets industriels toxiques enfouis à Stocamine. C’est devant une salle comble pleine de militants, d’élus locaux, de scientifiques que le rapporteur public a présenté ses conclusions aux magistrats du tribunal. Il a estimé, vu l’état dégradé de la mine, que l’enfouissement définitif était la seule solution actuellement. Les avocats d’Alsace Nature, de la CeA, des associations et des communes, ont proposé d’autres solutions. Le jugement a été mis en délibéré au 17 juin.
Ce même rapporteur a reconnu que : « Nous ne vous aurions certainement pas présenté les mêmes conclusions quelques années plus tôt, mais telle n’est plus ici la question posée au tribunal » et que les magistrats se trouvaient devant « un fait accompli ».
Le confinement définitif consisterait à « remblayer les galeries vides, puis (d’)isoler le stockage de son environnement en mettant en place douze barrières de béton, de 12 mètres de long chacune, pour fermer l’ensemble des galeries menant à la zone de stockage, en remblayant les puits, en réalisant deux bouchons d’étanchéification destinés à limiter l’infiltration des eaux dans les puits, puis en recouvrant chaque puits d’une dalle de protection en béton armé« .
Alsace Nature, par l’intermédiaire de Me Zind son avocat, a dénoncé ce fait accompli….
« On évite d’engager les responsabilités en disant : “C’est trop tard.” C’est un mépris de classe avec des gens d’en haut qui décident pour ceux d’en bas. Pourquoi dépenser 200 millions d’euros s’il n’y a pas de risque« . Or, l’Etat, qui dans les années 90 avait soutenu qu’un déstockage serait tout à fait possible, a laissé ensuite la mine se dégrader après l’incendie survenu en 2002.
… et estime que d’autres solutions existent
Deux experts, invités à intervenir par l’avocat, ont présenté leurs arguments pour le déstockage.
Marcus Buser, géologue suisse, membre du comité de pilotage sur Stocamine en 2011, a déjà piloté une opération d’extraction de déchets d’une mine à Sainte-Ursanne. « Les Allemands mettent en place des déstockages bien plus difficiles que Stocamine, avec par exemple la préparation de l’extraction de déchets radioactifs de la mine de Asse. » Et, , « Le sel (des parois de la mine) se prête bien au reprofilage, dans les situations où les galeries s’affaissent trop. »
Georges Walter, ingénieur hydraulique et ancien directeur du service environnement au Conseil départemental du Haut-Rhin a, quant à lui,expliqué avoir découvert « des erreurs majeures » dans les études du risque lié à un confinement définitif. Selon lui, l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) est parti d’un postulat erroné » Ils ont pris en compte l’épaisseur du cuvelage en 1910 dans leurs calculs, alors qu’il est déjà largement corrodé. J’ai trouvé ça tellement gros que je n’y ai pas cru, mais c’est bien confirmé. » Cela implique que la mine risque de se remplir de l’eau de la nappe phréatique beaucoup plus vite que prévu. et que le liquide pollué par les déchets va remonter vers la ressource en eau potable.
L’avocat d’Alsace Nature questionne les juges : « Nous avons hérité d’une nappe phréatique qui s’est formée en plusieurs millions d’années. Il a fallu une génération pour la polluer aux pesticides. Allons-nous en plus léguer ces produits toxiques aux générations futures ? »
Il demande également, en plus de l’annulation de l’arrêté préfectoral autorisant le confinement définitif, le maintien des galeries en état pour permettre le déstockage des déchets, sous peine d’astreinte de 6,8 millions d’euros par trimestre.
Inclure les Allemands et les Hollandais dans les processus de décisions
Me Théophile Begel l’avocat de la CeA, de l’association Consommation logement et cadre de vie 68, ainsi que des communes de Wittenheim et d’Ungersheim, a insisté sur la nécessité d’inclure l’Allemagne et les Pays-bas dans le processus de décision sur Stocamine, comme leurs populations profitent également de la nappe phréatique rhénane : « Eux aussi risquent une pollution, d’autant plus au vu des insuffisances dans les études d’impact relevées par Georges Walter. »
Les avocats de l’Etat ont essentiellement minimisé les risques de pollution de la nappe, en se basant sur d’anciennes études réalisées par des scientifiques, mais qui ne portaient pas sur la réversibilité ou non de l’enfouissement des déchets.
La décision des trois juges du tribunal administratif, présidé par Stéphane Dhers, a été mise en délibéré au 17 juin.
A suivre …
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