Alsace Nature est opposée à ce projet de Parc Solaire dans une des dernières zones naturelles du secteur,
Historique
Ces terrains avaient été remaniés lors de la construction du Grand Canal. Depuis 1971, ce site est géré comme un espace naturel, il est classé comme « réserve de Chasse et de Faune sauvage ». Constitué d’une mosaïque de boisements et de pelouses qui présentent, selon l’évaluation environnementale, des enjeux moyens à fort, avec une flore (Orchidées) et une faune comprenant des espèces protégées, cet espace à un rôle important dans la trame verte et bleue. Il est situé à proximité directe d’un site Natura 2000 et d’une ZNIEFF de type II.
Un avis défavorable de la comcom M2A
Lors de l’enquête publique en novembre 2020, Alsace Nature a développé ses arguments contre ce projet.
Etant donné les impacts sur l’environnement, la communauté d’agglomération de Mulhouse (M2A) a donné un avis défavorable au projet.
Impacts sur l’environnement
Le projet nécessitera le défrichement d’une grande surface de forêt (au minimum 1,5 ha). De plus, l’impact sur les pelouses remarquables n’est pas à négliger, notamment pour ce qui concerne les conditions de luminosité et d’humidité, avec un impact sur les espèces inféodées à ces milieux (insectes notamment).
Suite à notre prise de position lors de l’enquête publique et l’avis négatif de la M2A, EDF a organisé, le 8 décembre 2020, une réunion pour examiner un nouveau projet revue à la baisse et susceptible de nous convenir. Le bureau d’étude chargé du dossier a reconnu que leur étude d’impact était incomplète.
Malgré quelques améliorations sur le projet, Alsace Nature reste opposée à ce projet, notamment parce qu’il reste peu d’espaces de nature dans le secteur et qu’un tel projet pourrait se faire dans des zones moins impactantes pour les espèces.
Nous estimons qu’en l’état, le diagnostic environnemental est très fortement déficitaire, et insuffisant pour une évaluation pertinente des enjeux. Nous estimons que le projet ne peut être accordé en l’état et demandons que le diagnostic soit complété par des inventaires plus poussés et étalés sur une année complète.
Impact sur la trame verte
Le projet risque aussi de réduire fortement les possibilités de connexions écologiques locales, malgré les (maigres) mesures d’évitement et de réduction proposées, en amputant une part importante de milieux boisés qui contribuent à la trame verte locale (cf. Atlas de Biodiversité Communale d’Ottmarsheim, qui classe ce secteur comme étant le plus important dans le réseau écologique communal, en dehors de la Hardt) et en installant une clôture sur tout son périmètre. Le site correspond en effet à une des dernières grandes zones de boisements, pelouses, friches (même composées d’espèces exotiques) et de fourrés arbustifs permanente, d’un seul tenant, sur la façade rhénane dans ce secteur. Il correspond à une zone refuge pour de nombreuses espèces, communes et plus rares que l’on ne retrouve nulle part ailleurs dans ce secteur. C’est aussi un zone refuge pour la grande faune, qui profite ici du statut de RCFS des milieux (absence de chasse). Or, le projet prévoit d’être clôturé sur tout son périmètre. Et même si l’Arrêté Préfectoral n°2020-974 du 23 janvier 2020 portant autorisation de défrichement des parcelles boisées exige, dans son article 6, que les «clôtures laissent un espace vide de 10 cm entre le sol et le bas de la clôture» pour améliorer la transparence écologique du projet, cela reste inefficace pour la grande faune qui se verra privée de 15 ha d’habitats précieux dans ce secteur de la bande rhénane
Effets cumulés avec d’autres projets
L’étude d’impacts répond certes à l’obligation règlementaire de prise en compte des effets cumulés, mais cela est insuffisant. Les effets cumulés avec le projet de déboisement de 30 ha au sud de l’usine Solvay au nord du site d’étude ne sont pas traités, sous prétexte que l’avis de l’autorité environnementale (MRAe) a demandé des compléments. Or, il est évident que ce projet aura des effets significatifs similaires à ceux de la centrale solaire, réduisant alors à néant les espaces boisés d’importance (> 10 ha) sur la bande rhénane entre Kembs et Fessenheim.
Par ailleurs, nous considérons que le projet global de production de 200MW avec des centrales solaires au sol sur environ 300 ha de «friches industrielles» identifiées dans le département, majoritairement composées de milieux naturels secondaires et notamment de milieux pelousaires similaires à ceux d’Ottmarsheim, doit être traité dans son ensemble, et non de manière fractionnée, projet par projet: les effets du projet d’ensemble du post-Fessenheim doivent être traités à la lumière des sites fléchés par la DDT et la DREAL, notamment pour la biodiversité.
Conclusion
En conclusion, Alsace Nature, par ailleurs favorable au développement des énergies renouvelables, estime que ce vaste projet de centrale solaire au sol fait l’objet de graves manquements et n’est pas acceptable. Nous sommes totalement opposés à ce projet qui cumule de nombreuses faiblesses et contribue à des incidences fortes sur la biodiversité. L’effondrement actuel de la biodiversité, mis en avant par toutes les études scientifiques, y compris dans notre région justifie largement notre refus.
Ce 3 décembre 2020, 2 militants d’ANV COP21, qui avaient participé au décrochage d’un portrait d’Emmanuel Macron pour dénoncer son inaction en matière de climat, ont été relaxé·es au nom de la liberté d’expression.
Christine et Charles avaient participé au décrochage d’un portrait d’Emmanuel Macron à la mairie de Lingolsheim le 29 juillet 2019. Ils avaient été convoqués devant le tribunal de grande instance de Strasbourg le 22 octobre 2020 pour vol en réunion, et le procureur avait requis à leur encontre 300€ d’amende avec sursis. Mais le tribunal n’a pas suivi et a décidé de les relaxer au nom de la liberté d’expression.
Le tribunal a estimé que : ”les agissements des prévenus qui visaient à interpeller les pouvoirs publics et à alerter l’opinion sur les enjeux environnementaux et leurs conséquences pour l’avenir de la communauté nationale et au-delà planétaire relevaient à l’évidence de l’expression politique et militante dans le cadre d’un débat dont il ne peut sérieusement être contesté qu’il était d’intérêt général. Dès lors, la condamnation du chef de vol en réunion, à une peine, fut-elle une amende avec sursis, de faits commis sans violence et ayant causé un préjudice matériel dérisoire, s’inscrivant dans une démarche militante de protestation politique, constituerait une ingérence disproportionnée dans l’exercice de la liberté d’expression.”
Cette décision a été accueillie avec joie par les militants rassemblés à l’extérieur du tribunal en soutien aux prévenus, dont certains membres d’ANV COP21, d’Alsace Nature ou du collectif GCO NON MERCI au sein duquel Christine s’est beaucoup investie.
Cette décision constitue une légitimation des actions de désobéissance civile menées par les activistes du mouvement climat, d’autant plus qu’elle fait suite à une décision similaire du tribunal d’Auch du 13 octobre [1].
L’action à laquelle ont participé les deux militants relaxés fait partie d’une vague de 150 décrochages de portrait partout en France, dont le but est de symboliser l’inaction du président de la République et de son gouvernement quant au dérèglement climatique, en laissant le mur de la mairie aussi vide que son bilan. A ce jour, 81 personnes ont été ou sont poursuivies pour des faits similaires dans 37 procès, dont un à Strasbourg le 26 juin 2019 qui avait également donné lieu à une relaxe [2]. D’autres procès sont toujours en cours d’instruction : les prévenus de Paris recevront le délibéré de leur jugement le 10 décembre alors que le prochain procès aura lieu à Agen le 17 décembre [3]. La multiplication des victoires juridiques suivant la campagne de décrochage de portrait renforce ANV COP21 Strasbourg dans sa détermination à poursuivre ses actions de dénonciation de l’immobilisme du gouvernement.
Nous avons appris entre-temps que le Parquet a décidé de faire appel de la décision du tribunal. Mais les militants et leurs avocats sont plus que jamais motivés pour continuer à défendre la liberté d’expression et d’alerter l’opinion sur l’inaction climatique du gouvernement !
Alsace Nature soutient ANV COP21 et ses militants engagés sur les questions liées au climat.
et appelle à participer au rassemblement organisé le 22 octobre 2020 à STRASBOURG devant le Tribunal de Grand Instance
Deux militant.es ANV COP21 comparaîtront devant le tribunal ce 22 octobre pour avoir participé au décrochage d’un portrait du président Macron. Soutenons les !
Rendez vous devant le tribunal de grande instance de Strasbourg (1 quai du Finkmatt) de 8h à 12h ! Nous avons besoin d’un maximum de monde pour faire entendre le message de l’urgence climatique et demander la relaxe de nos lanceurs d’alerte !
== RAPPEL DES FAITS ==
Les deux prévenu.es, Christine et Charles, ont reçu une ordonnance pénale les condamnant à plus de 300€ d’amende, sans aucune forme de procès, pour leur participation à cette action.
Christine a été très active dans la lutte contre le Grand Contournement Ouest de Strasbourg et est membre d’Alsace Nature.
ANV COP21 Strasbourg y voit :
Des méthodes judiciaires expéditives et injustes
Une instrumentalisation de la justice permettant de museler les représentants d’une vision de l’écologie différente de celle du gouvernement
Un acharnement sur des militant.es connu.es pour leur engagement respectivement contre le GCO et au sein des Gilets Jaunes
Pendant ce temps là, le gouvernement :
annonce un plan de relance insuffisant face à la crise climatique, qui fait la part belle aux demandes des lobbies et vient confirmer que les objectifs de l’Accord de Paris ne seront pas atteints [1]
affiche clairement son mépris pour les propositions de la convention citoyenne pour le climat [2]
ne fait rien contre l’implantation généralisée d’entrepôt d’e-commerce [3]
Ce 22 octobre le rassemblement permettra non seulement de soutenir les militant.es en procès, mais aussi de dénoncer l’inaction du gouvernement sur le dossier de l’urgence climatique.
Ce 3 octobre 2020, plus de 1500 citoyens et citoyennes ont marché sur les aéroports dans toute la France pour demander la réduction du trafic aérien, la reconversion du secteur aéronautique et le gel des extensions d’aéroports.
En Alsace, nous étions plus de 200 personnes, petits et grands, à marcher sur l’aéroport de Bâle-Mulhouse avec le collectif Climat 3f, Alsace Nature, RUCSSA (Réseau Urgence Climatique et Sociale Sud Alsace), Alternatiba Mulhouse, ANV-COP21, l’ADENAH, l’APDCV et les jeunes de Greenpeace Regionalgruppe Basel, Klimabewegung Basel et les associations de riverains de Suisse et d’Allemagne. Ils sont même venus de Lure nous soutenir (Extinction Rebellion).
L’aéroport de Bâle-Mulhouse ne remet pas en cause son modèle de développement, basé sur le low-cost et le fret express. L’urgence climatique voudrait qu’on fixe des limites et qu’on se donne un plan pour une transition écologique. A l’opposé, l’Euroairport souhaite revenir en 2-3 ans à la situation de 2019, voir la dépasser. Ce faisant il pèse grandement sur l’environnement (bruit, pollution) et s’appuie sur un modèle économique fragile, qui met en danger les emplois (comme lors de la crise Swissair/Crossair en 2002). Par ailleurs les mesures prévues dans le Plan de Prévention du Bruit dans l’Environnement, PPBE 2018-2020, sont minimes et n’empêcherons pas que les nuisances subies par les riverains atteignent les niveaux de 2019 et les dépassent.
Alsace Nature soutien l’ADRA (Association de Défense des Riverains de l’Aéroport de Bâle-Mulhouse) et demande la mise en oeuvre d’une politique volontariste concernant l’avenir de l’aéroport :
➡ Abandonner les projets d’extension de l’aéroport induisant une croissance du trafic. Plafonner le trafic aérien, préparer la décroissance,
➡ Donner la priorité aux voyages et au transport de fret vraiment nécessaires. Eviter les vols qui ne sont pas indispensables, mais qui impactent fortement l’environnement,
➡ Abandonner la Nouvelle Liaison Ferroviaire, NLF, qui n’est pas prioritaire (250 million pour financer la croissance du trafic aérien !),
➡ Fermer les lignes aériennes intérieures pour lesquelles une alternative en train existe en moins de 3-4 heures. Développer les trains de nuit,
➡ Définir un plan climat comportant une trajectoire carbone conforme à l’Accord de Paris (-50% de CO2 en 2030). pour le développement de toute activité aéronautique à Bâle-Mulhouse,
➡ Instaurer un couvre-feu entre 23h – 6h à Bâle-Mulhouse, aéroport inséré dans le tissu urbain ➡ Supprimer les trajectoires bruyantes et polluantes au décollage et à l’atterrissage.
➡ Réorienter les aides pour le financement de la reconversion des emplois et la sécurisation des parcours professionnels des salariés de la filière aérienne.
Plusieurs événements ont été organisées récemment par les opposants aux projets d’installations de méga entrepôts en Alsace. Plusieurs représentants d’Alsace Nature ont participé à ces actions.
Rassemblement le 30 septembre 2020 au champ de Mars à COLMAR
Ce mercredi 30 septembre, le Conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (CODERST) s’est réuni à la préfecture de Colmar. A l’ordre du jour figurait initialement, le dossier le projet d’installation d’un projet d’entrepôt géant pour le commerce en ligne à Ensisheim ; l’avis du CODERST sur ce dossier étant la dernière étape avant l’autorisation du Préfet du Haut-Rhin permettant le démarrage des travaux, puisque le permis de construire a déjà été délivré par la mairie d’Ensisheim.
Pour protester contre l’installation de ce type d’entrepôt qui promeut un type de consommation non compatible avec les enjeux climatiques et sociaux, plusieurs associations* appelaient à un rassemblement devant la préfecture du Haut-Rhin au moment où se tenait la réunion du CODERST.
Une soixantaine de personnes ont répondu à l’appel, pour attirer l’attention des élus et des citoyens sur ce projet. En clair, ils demandentau préfet du Haut-Rhin, Louis Laugier, de stopper ce projet qui contribuerait grandement à détruire des emplois, dégrader le climat et la qualité de vie dans notre territoire.
Le sujet de l’entrepôt Amazon ne figurait finalement pas à l’ordre du jour du CoDERST. Le préfet, nouvellement nommé, a préféré reporter ce point (cf article Rue89 Strasbourg ci-dessous)
*Les citoyen·ne·s engagé·e·s du RUCSSA -Réseau d’Urgence Climatique et Sociale du Sud Alsace qui regroupe actuellement Alsace Nature, Alternatiba Soultz, l’Association de Défense des Riverains de l’Aéroport, Attac 68, Climat 3 Frontières, la Confédération du Logement et du Cadre de Vie de Wittelsheim et environs, l’Institut de la transition écologique, citoyenne et sociale d’Ungersheim, le Mouvement pour une Alternative Non-violente Centre Alsace -, du Chaudron des Alternatives et d’Extinction Rébellion Strasbourg et Colmar
Le 2 octobre : conférence de presse et plantations d’arbres
Le chaudron des alternatives a organisé ce vendredi 2 octobre une conférence de presse concernant les futures implantations éventuelles d’entrepôt logistique Amazon à Ensisheim et Dambach-la-ville en présence des élus parlementaires européens qui soutiennent cette opposition. Mme Leila Chaibi s’est déplacée spécifiquement ce jour. Mmes Manon Aubry députées européennes, Mathilde Panot députée dans le val-de-Marne ainsi que Monsieur Damien Carême, député européen, quant à eux nous ont assuré leur soutien et leur solidarité mais leur calendrier ne leur permettait pas d’être présents.
Le programme de cette journée s’est déroulé en 2 temps :
D’abord à Ensisheim de 10h45 à 11h45 avec une description de la situation actuelle et une visualisation de la zone concernée suivies par la plantation d’un alisier des bois pour marquer symboliquement et pacifiquement leur opposition à ce projet d’entrepôt de 190 000 m², sur 24 mètres de haut. Ensuite un temps de prise de paroles était organisé devant la mairie de Ensisheim où un arbre plus petit, un sorbier des oiseleurs, a été offert de manière symbolique à M. Habig maire d’Ensisheim et président de la communautés de communes d’Ensisheim, lui rappelant ainsi la réalité de l’urgence climatique.
images : le chaudron des alternatives
Ensuite, un autre temps a été dédié au site de Dambach-La-Ville de 12h30 à 13h30.
Ici c’est un prunus domestica (Quetsch d’Alsace) qui a été choisi pour être planté aux alentours de la zone artisanale concernée. A suivi une conférence de presse dans le but d’interpeller M. Hauller, maire de Dambach-la-Ville et président du pays de Barr, favorable au projet.
Les opposants ont rappelé que des alternatives existent et que le chaudron a déjà envoyé aux élus une ébauche de réflexion sur les alternatives créant des emplois pérennes et positifs pour l’économie circulaire en rapport avec les besoins de la population.
Le vice président d’Alsace Nature Christian Uhrweiller est revenu sur les recours juridiques portés par les Amis de la Terre et Alsace Nature
Samedi 19 septembre 2020, le Groupe local Alsace Nature – EMS a animé un stand à la fête de la nature organisée par la municipalité de Schiltigheim.
Dans le cadre bucolique du Parc des Résistants, le public était parfois clairsemé, mais très intéressé par l’action d’Alsace Nature.
Les bénévoles, sur le stand, ont pu leur apporter des précisions sur nos différentes actions en faveur de la nature : sensibilisation par les sorties nature, conférences, débats-publics, suivi des dossiers liés à des aménagements urbains, agricoles, à des pollutions etc … mais aussi manifestations, recours juridiques … dans des domaines très variés tels que nature (notamment en ville), agriculture, déplacements, climat, réduction des déchets etc …
Un petit aperçu de cette journée nature en vidéo :