Un ciné-débat sur les pesticides et les abeilles dans le Kochersberg

Un ciné-débat sur les pesticides et les abeilles dans le Kochersberg

Le groupe local Alsace Nature Kochersberg organisait le 30 mars dernier, un ciné-débat dans le cadre de la semaine des alternatives aux pesticides, qui a rassemblé un quarantaine de participants .

Après la projection du film « Le cri de l’abeille » de Cyril Romano, a eu lieu un débat avec la salle.

Les intervenants : Maurice Wintz pour Alsace Nature et Bernard Schneider et Isabelle Mey pour l’association Apikochersberg ont donné leurs impressions sur le film et répondu aux questions du public.

 

 

La plus grande partie des interventions allaient dans le même sens que les personnes interrogées dans le documentaire.

Afin d’éviter la disparition des abeilles domestiques mais aussi des autres insectes pollinisateurs, il est important de :

  • Bien observer la nature pour mieux la protéger
  • Planter des plantes mellifères
  • Ne plus utiliser de produits nocifs (agriculteurs et particuliers)
  • Défendre les abeilles au niveau juridique (ex avec pollinis) pour protéger le patrimoine génétique de l’abeille noire notamment
  • Sortir du modèle de monoculture
  • Modifier l’enseignement dans les formations agricoles > sensibilisation plus forte à la biodiversité
  • Quand il y a diversité de pollinisateurs, les rendements sont plus importants dans les cultures

 

Bernard Schneider, président de Apikochersberg a témoigné : « cela fait 40 ans que j’ai des abeilles, … j’en ai à Strasbourg près du jardin botanique, et à la colline d’Oberhausbergen … depuis une quinzaine d’année mes abeilles de la ville se portant mieux que celles de la campagne ».

Paradoxalement, en ville il y a plus de diversité . A la campagne il y a trop de monoculture

 

Isabelle Mey, également apicultrice et membre de Apikochersberg, a rappelé que 80% de la biomasse a disparu :

https://www.ouest-france.fr/economie/agriculture/pesticides-en-france-un-rapport-accablant-mais-peu-d-ambition-5686165? >> rapport publié en 2018 d’une mission conjointe de sénateurs et de députés sur l’impact des pesticides sur la santé humaine et sur l’environnement en France

Une étude de la Krefeld Entomological Society parue le 18 octobre 2017 dans la revue PlosOne montre qu’en vingt-sept ans plus de 75 % de la biomasse des insectes volants a disparu au sein d’espaces pourtant protégés en Allemagne. » Cependant, le même constat est dressé de ce côté du Rhin. « Des travaux menés en France par V. Bretagnolle, notamment sur la Zone Atelier du CNRS Plaine et Val de Sèvre, démontrent le même déclin des insectes terrestres (80 %) en exploitant des données recueillies depuis vingt-cinq ans. Ils font supposer que cette évolution touche toute l’Europe. »

Elle a rappelé la toxicité des pesticides pour les insectes mais aussi pour les humains.

D’après des études récentes, les pesticides agiraient sur le microbiote aussi bien chez les insectes que chez les humains.

 

Maurice Wintz, d’Alsace Nature, a insisté sur la nécessité de changer les pratiques agricoles et notamment de faire évoluer les règles de la PAC (les agriculteurs ne pourront pas seuls changer les choses > il faut changer le système)

Il a aussi rappelé l’importance des milieux situés dans les « interstices » : bords de parcelles, de chemins etc … Il faut y planter des haies, pratiquer des fauches tardives.

Il a conseillé la lecture d’un livre très intéressant sur le sujet « réconcilier Nature et agriculture » de Vincent Bretagnolle, Vincent Tardieu, chercheurs au CNRS.

 

Dominique Daul, agriculteur, a dit qu’il était d’accord avec les interventions des autres participants. Il a donné des exemples de changements de pratiques agricoles qui se font tout doucement : mettre des plantes mellifères dans les zones de non traitement (ZNT) autour des villages par exemple.

Il reconnait que ce n’est pas suffisant mais le système économique est tel qu’il est difficile de changer rapidement les choses.

Jean-Charles Lambert, maire de Stutzheim-Offenheim a témoigné de quelques avancées sur le ban communal de sa commune, notamment pour ce qui concerne la trame verte et bleue où des travaux de renaturation ont été réalisés avec le SDEA le long de la SOuffel.

René Wunenburger, maire de Griesheim, a regretté que dans sa commune, il était plus difficile de convaincre les agriculteurs.

Enfin, il a été convenu que les agriculteurs et les apiculteurs devaient travailler ensemble (aux côtés des associations environnementales) pour faire émerger de nouvelles pratiques plus respectueuses de la biodiversité.

Alsace Nature interpelle les élus des vallées de la Thur et la Doller sur leur rejet du Plan de Gestion du Risque Inondation

Alsace Nature interpelle les élus des vallées de la Thur et la Doller sur leur rejet du Plan de Gestion du Risque Inondation

Le groupe local  Alsace Nature Thur Doller, associé à l’association « Thur Ecologie Transport » ont interpellé les élus des deux vallées sur leur rejet quasi-généralisé (consultation 2021) du Plan de Gestion du Risque Inondation* (PGRI) qui porte sur 6 ans (2022-2027).

Le PGRI pose les bases, à l’échelle de tout le bassin Rhin-Meuse, des manières d’aborder les risques d’inondation et de coulées de boues. Il prépare les futurs Plans de Prévention au Risque Inondation (PPRI) propres aux rivières comme la Thur qui vont être révisés.

Les élus ont été enjoints par Rivières de Haute Alsace de refuser le PGRI au principal motif que ce plan applique un décret rendant les espaces proches des digues peu ou difficilement constructibles afin d’intégrer le risque de rupture de ces digues. M. Habig président de Rivières de Haute Alsace a fait diffuser un texte tout prêt pour les élus. Résultat : presque tous ont obtempéré pour faire barrage à l’Etat et à l’Agence de l’Eau Rhin-Meuse.

Les préconisations de ce PGRI de limiter les digues et de miser notamment sur des « solutions fondées sur la nature’ (ex : restaurer les zones humides alluviales) ne semblent pas plaire.

Le courrier d’Alsace Nature et de Thur écologie Transports aux élus a pour but de pointer les risques qui s’avèrent plus importants comme l’a montré l’épisode de l’été 2021 en Rhénanie et en Belgique. La ville de Thann est notamment menacée, ce qu’a établi un article d’universitaires dont notamment Brice Martin de l’UHA à Mulhouse (La géohistoire des inondations au service de l’évaluation critique …).

Nous pensons que le PGRI est un bon document davantage à soutenir qu’à combattre. Il propose des avancées à même d’améliorer la prise en compte du risque inondation notamment en :

  • préconisant des actions préventives;
  • poursuivant aussi des objectifs d’amélioration de la qualité des rivières et des zones humides (reconquête) au lieu de pratiques hydrauliques qui ne permettent pas de s’interroger sur les pratiques (urbanisation, agriculture intensive);
  • s’attaquant dorénavant aux risques de coulées de boues (donc n’est plus seulement limité aux zones inondables) ;
  • cherchant à développer une culture du risque.

Nous constatons que les élus se sont fait instrumentalisés par Rivières de Haute Alsace au lieu d’être encouragés à s’approprier le sujet et se préparer à mieux gérer le risque. Nous les interpelons en leur demandant de s’approprier le sujet et de revoir leurs avis sur le projet de PGRI avant mars 2022.

Une conférence de presse a notamment eu lieu à Saint-Amarin lundi 24/01/2022. Voir ci-dessous le papier proposé par Alterpresse 68, un autre est attendu de la part du journal L’Alsace.

Nous poursuivrons cette problématique lors d’une visite de l’APB de la Thur, zone humide alluviale précieuse gérée par le Conservatoire des Espaces Naturels Alsace (CSA), le 5 février prochain https://alsacenature.org/%C3%A9v%C3%A8nement/sortie-nature-balade-le-long-de-la-thur/?instance_id=578.

Ce tronçon de la Thur fait aussi l’objet d’une contestation de la part de l’APPMA de la Thur pour des prises d’eau excessives ayant conduit à l’assec en novembre 2021. Cf. La Thur à sec sur 3 km : les pêcheurs portent plainte

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*Cf. http://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr/projet-de-prgi-des-districts-hydrographiques-rhin-a19941.html

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REVUE DE PRESSE