Le groupe local Mossig organisait le 24 juin 2023, une sortie pour découvrir les richesses naturelles qui sont menacées de destruction ou de perturbations par l’implantation, sur 7 ha, de la future Zone d’Activités de la communauté de communes Mossig Vignoble à Odratzheim. Il s’agit de zone humide, de prairies, vergers et de haies à préserver.
Une trentaine de participants, guidés par Dominique Bersuder et Benoît Rosin, ont ainsi emprunté la voie verte qui va d’Odratzheim à Westhoffen sur l’ancienne emprise du tram interurbain. Cette voie verte longe la ripisylve du ruisseau Kohbach et un milieu semi-ouvert de pré-vergers dont certains sont à l’abandon.
Ce fut l’occasion d’écouter et d’apercevoir quelques oiseaux caractéristiques de ces milieux: Bruant jaune, Fauvette à tête noire, Pie-grièche .. . ainsi qu’un écureuil.
Ont également été évoqués les enjeux de préservation des écosystèmes traversés (cf infos ci-dessous).
A l’issue de la balade, l’apéritif à l’ombre des haies a été apprécié.
ZA Odratzheim – Rencontre avec les élus de la Comcom et d’Odratzheim
Lors de cette rencontre, les représentants d’Alsace Nature ont insisté sur la nécessité de protéger un certain nombre de milieux naturels :
cliquer sur l’image pour agrandir :
Pré-verger à préserver en raison de la directive Habitat pour préserver le gîte et le couvert
d’oiseaux (34 espèces recensées telles que Bruant jaune, Tarier des prés, Verdier, Busard des roseaux, Milan noir, alouette des champs, …)
de mammifères dont certains sur liste rouge (muscardin, écureuils roux, …),
d’ amphibiens (crapauds vert, …)
de reptiles (lézard des murailles, …)
plusieurs insectes…
Zone à préserver selon l’étude environnementale : 2,7 ha
Or, pour l’instant ce qui est retenu par la Comcom ne représente qu’1 ha constitué principalement de la zone humide et de haies en périphérie.
Le site n’est pas bien choisi pour une Zone d’activités car elle est particulièrement en pente ce qui nécessitera énormément de remblais et déblais.
A noter que les prés-vergers sont principalement situés dans la zone la plus pentue.
Alsace Nature comprends que la haie située le plus au nord soit plus difficile à préserver. C’est pourquoi une option intermédiaire serait possible et partiellement compensée par la plantation de haies en limite nord de la ZA. Surface naturelle qui serait ainsi préservée : 1,7ha
Nous avons proposé de faire passer la route en boucle vers le nord en mutualisant le chemin agricole et la desserte de la ZA, plutôt que de faire une boucle vers le sud qui impacte la zone des pré-vergers.
Cette rencontre a permis un temps d’écoute et d’échanges.
La situation peux encore évoluer dans le sens d’une meilleure préservation des réservoirs de biodiversité
Ont été évoqués un projet de trame verte auquel Alsace Nature serait associé et la possibilité de convention à long terme entre la Comcom et le Conservatoire des Espaces Naturels Alsace pour la restauration et l’entretien des prés-vergers abandonnés
Quelques points d’amélioration sont à noter toutefois :
La surface naturelle préservée est notoirement insuffisante
Les habitats d’espèces sur liste rouge, oiseaux et mammifères principalement, ne sont pas suffisamment pris en compte
De la même manière, les avis de la MRAE ne sont pas suffisamment pris en compte
Les besoins en surfaces et la liste des entreprises qui veulent s’implanter sur la ZA n’ont pas été communiqués.
Nous avions déjà interpellé officiellement les élus à l’occasion d’enquêtes publiques au sujet de révision du PLU d’Odratzheim et lors de l’enquête du SCOT Bruche-Mossig en 2021.
Alors que les citoyens ont largement tenté d’alerter les pouvoirs publics sur l’inadéquation du projet de Trail Center à Wangenbourg-Engenthal, la communauté de communes Mossig Vignoble persiste à faire naitre ce projet.
La réalité du projet ne peut qu’interpeller nos élus quand on connait les grands défis qui sont face à nous : changement climatique, sécheresse, perte de biodiversité, tourisme de masse destructeur, etc.
Car ce projet s’inscrit dans une vision obsolète du tourisme de loisirs et ses illustrations sont nombreuses : en concentrant les aménagements de loisirs dans des milieux naturels qu’on « aménage » en faisant fi du fonctionnement de ces derniers ou des espèces qu’ils hébergent. Est-ce encore un tourisme de nature si la nature est rendue artificielle et stérile par son aménagement ? En construisant une « remontée mécanique » pour que les cyclistes n’aient pas à pédaler pour remonter les pentes. Est-ce encore du sport ?
En continuant à miser sur le « tout-voiture » pour amener les touristes au vert. Est-ce encore du développement durable ?
Les assises du sport de nature, organisée par le comité régional olympique fin 2021 ont pourtant débouché sur un consensus des ligues sportives et des associations de protection de la nature autour de l’absolue nécessité d’une meilleure prise en compte de la fragilité de nos milieux naturels. Aucun citoyen ni aucun pratiquant des sports de nature ne veut se ressourcer dans un milieu détruit et stérile, aménagé à outrance.
Dès lors, pourquoi un tel projet à cet endroit ? La destruction de la prairie agricole de 8 ha du Langacker exploitée depuis des décennies est inacceptable en raison des conséquences pour l’agriculteur et au-delà sur nos ressources alimentaires. L’aménagement de la forêt l’est tout autant en raison de sa préciosité en termes de captation du carbone et de rétention de l’eau dans le secteur amont de la Mossig.
Ce projet n’a définitivement aucun sens au regard des débats actuels sur la fréquentation des milieux naturels, sur les aspirations des pratiquants des sports de nature et sur les enjeux du climat et de la préservation de la biodiversité.
Aucune étude d’impact sérieuse sur le tissu économique n’a été conduite, alors que l’argent public va financer ce projet destructeur de nature.
Nous appelons la commune et la communauté de communes à revenir sur ce permis de construire et à ouvrir de toute urgence une phase de concertation large autour d’un tel projet permettant la prise en compte de tous les enjeux.
C’est le sens du recours gracieux contre le permis de construire que nous venons de déposer.
Nous souhaitons vivement que cela permette de sortir de l’impasse dans laquelle le projet se trouve aujourd’hui et ceci pour le bien de tous.
Alsace Nature a participé à la consultation récente sur le Plan Climat du PETR Bruche-Mossig et a rédigé une contribution.
Nous demandons que ce Plan climat (PCAET) se mette en conformité avec la Loi Climat et Résilience et avec le Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Egalité des Territoires (SRADDET) du Grand Est. Nous estimons qu’il est urgent d’abandonner le scénario dit « volontariste », et d’adopter un scénario exemplaire, s’inspirant du scénario « Génération frugale » de l’ADEME.
Dans cette contribution, Alsace Nature souligne le travail qui a été fait « avec des actions pertinentes et intéressantes« , notamment « sur les énergies renouvelables et sur la mobilité qui sont des défis particulièrement difficiles« . Le principe de reconnaître et de promouvoir des actions exemplaires, dans notre secteur ou d’ailleurs, est pertinent et réaliste.
Mais nous avons également relevé un manque d’ambition pour atteindre certains objectifs : « la prédominance de cette méthode douce, qui ne dérange personne, reflète aussi le manque de moyens et, nous le verrons, le manque d’ambition. »
En effet, alors que le SRADDET avait osé des objectifs plus ambitieux, pourquoi alors être moins téméraire au niveau Bruche-Mossig qu’au niveau Grand Est ? Le projet de PCAET prévoit une baisse de 12 % des Gaz à Effet de Serre (GES) entre 2017 et 2030, tandis que le SRADDET prévoit de les diviser par 4.
Et Pire ! Il faudrait aller encore plus loin si l’on veut atteindre l’objectif de diviser par 6 (et non plus 4) les émissions des GES à l’horizon 2050 (par rapport à 1990), conformément à la règlementation européenne et la Loi Climat et Résilience. Celles-ci prévoient une baisse de 55 % à l’horizon 2030, par rapport à 1990.
Il est difficile de se représenter la gravité et l’urgence de la crise climatique et le coût des dégâts à venir. Car il faudrait diviser les émissions moyennes d’un Français par 6. Si les sociétés industrialisées ne baissent pas leur « train de vie », alors, les températures prévisibles seront mortelles sur de grandes parties de la terre, et pourront dépasser 40° voire 50° (au cours du siècle) en Alsace.
Le SRADDET peut certes être critiqué pour avoir inscrit certains objectifs difficiles à atteindre et qui nécessitent sans doute quelques ajustements au niveau des matières premières (surtout biomasse) mais au moins il reconnaît l’urgence d’agir. Ainsi les écarts entre trajectoire PCAET et trajectoire SRADDET (page 23 de la Stratégie) ne sont pas acceptables.
En retenant le scenario « volontariste », le plan climat Bruche-Mossig retient des performances modestes voire minimalistes, tant pour 2030 que pour 2050 pour ce qui concernent les réductions des consommations et de l’empreinte carbone ou la production d’énergies renouvelables.
En conclusion, Alsace Nature demande l’adoption du scénario exemplaire et la mise en conformité avec la Loi Climat et Résilience et le SRADDET (y compris sa mise en conformité). Alsace Nature recommande aussi les trajectoires du scénario 1 Génération frugale de l’ADEME, qui est le plus sécurisant comparé à des réparations technologiques à fonctionnement aléatoire.
Nous soulignons également le manque de moyens alloué à ces questions de transition écologique, que ce soit au niveau des communes ou des inter-communalités.
Alsace Nature insiste aussi sur le fait que les aménagements du territoire doivent intégrer ces questions climatiques et les impacts sur la biodiversité.
Ainsi lorsqu’on aborde les questions d’aménagement et d’artificialisation où la Comcom de Molsheim-Mutzig a à ce jour porté et promu, avec l’ADEUS comme exécutant, un certain non-respect de la terre et de la biodiversité. L’ADEUS nomme à juste titre les pressions importantes sur les milieux agricoles et naturels. « Ainsi, en page 104 la réduction voire suppression de l’artificialisation des terres est classé en « fort » – mais pas en « très fort » : est-ce par conformisme politique ou par évaluation objective ? Toujours est-il que dans les tableaux synthétiques (pages 117 à 135) sur les effets notables, le risque le plus fréquemment pointé porte sur l’atteinte à la biodiversité, à la continuité écologique et la nature ordinaire, et le paysage. Ce serait malheureux qu’une fois de plus les actions « trame verte et bleue » ne soient que compensation de destructions. »
Alsace Nature a ensuite détaillé ses remarques et propositions par rapport aux fiches-actions du PCAET
Agriculture et alimentation
circuits alimentaires de proximité
Re-territorialiser le conditionnement et la transformation des produits agricoles
Agir sur le foncier et les cultures
Limiter et réduire l’imperméabilisation des sols, végétaliser
1119 personnes dont 217 citoyens de Wangenbourg-Engenthal ont signé la pétition pour un moratoire du projet de Trail Center !
Grâce à une très forte mobilisation ces dernières semaines, 1119 personnes se sont prononcées pour un moratoire du projet de trail center. Nous sommes très satisfaits de ce résultat et encore plus particulièrement des 217 signatures obtenues à Wangenbourg-Engenthal (soit 1 électeur sur 5) et un total de 333 habitants de la Comcom, preuve que le projet de trail center n’est pas accepté par la population locale.
Le collectif Nature et Cadre de Vie de Wangenbourg et Alsace Nature se trouvent ainsi confortés dans leur démarche de demande de moratoire et demandent à présent au vu du retour sans équivoque des habitants un arrêt pur et simple de ce projet sans intérêt public, fossoyeur de biodiversité et du calme des habitants de Wangenbourg-Engenthal.
Le président de la communauté de communes ignore les résultats de la pétition et veut passer en force
Lors de la remise des résultats de la pétition au président de la communauté de communes Mossig-Vignoble et maire de Wangenbourg-Engenthal, celui-ci n’a manifesté aucune volonté de tenir compte de l’avis de ses administrés, bafouant ainsi la voix de ses concitoyens et considérant les signataires comme des non-Wangenbourgeois. En effet Monsieur le Maire a affirmé que « la pétition n’a pas été signée par de vrais villageois, la majorité des signataires de la commune sont seulement des gens qui habitent ici depuis peu et ils ne connaissent donc pas le village » !!!
Y a-t-il donc deux sortes de Wangenbourgeois ? Dont certains seraient moins aptes à juger ce qui est bon pour l’environnement et la commune ? Est-ce que de tels propos ont leur place dans la bouche d’un élu ?
Où en est le projet aujourd’hui ?
Fin octobre, le permis de construire a été déposé en mairie pour instruction et il va d’ores et déjà impacter 4 hectares de prairie.
Malgré notre demande, le permis ne nous a pas été communiqué au motif que celui-ci peut encore évoluer en fonction des avis des services instructeurs.
Nous regrettons le manque de transparence et le passage en force sans tenir compte de l’avis des habitants et sans concertation avec les parties prenantes.
Nous avons appris par le président de la communauté de communes que celle-ci avait fait diligenter une étude faune-flore qui se déroulera sur une année.
Or les travaux sont prévus à partir du printemps 2022 soit avant la conclusion de l’étude faune-flore prévue pour fin 2022. A quoi servira-t-elle si le milieu est détruit avant ?
Dans le cas où la commune continuerait à s’entêter à vouloir faire ce projet, nous demandons instamment la suspension de tout travaux sur la prairie du Langacker afin de pouvoir tenir compte des préconisations de l’étude faune-flore.
Il y aurait tant à faire de mieux au niveau local :
Les grandes causes internationales que sont la lutte contre l’effondrement de la biodiversité et le dérèglement climatique ne trouvent pas d’écho dans la Suisse d’Alsace !
Les investissements publics devraient se faire en priorité sur :
Le soutien des commerces locaux dont certains sont en danger de fermeture imminente en appelant à la recherche de repreneurs et en demandant aux habitants de faire leurs courses en priorité sur place.
Les transports en commun et la mobilité douce à commencer par relier Wangenbourg à Wasselonne !
La sécurisation de l’alimentation en eau potable, l’amélioration de la qualité des eaux de surface et souterraines, et la prévention contre les coulées de boues sur Wasselonne.
La rénovation énergétique des logements et les énergies renouvelables.
Au lieu de cela et à grand renfort d’argent public, le trail center va artificialiser 8 hectares de prairies et une centaine d’hectares de forêt sans forcément réussir à améliorer le tourisme et l’économie locale. C’est un projet d’un autre temps en décalage complet avec les enjeux environnementaux actuels et irrespectueux des générations futures.
Ce que demande Alsace Nature et le collectif
L’abandon du projet de trail center et la mise en œuvre d’une concertation locale pour un tourisme doux, respectueux de la nature et du calme des habitants.
Nous demandons que soient organisées des groupes de travail réunissant des habitants volontaires et les acteurs locaux du tourisme, pour élaborer ensemble les solutions pour permettre au secteur du tourisme et du commerce local de se maintenir et de se développer en se basant sur l’existant et les atouts environnementaux de la Suisse d’Alsace. Nul besoin qu’un promoteur venu de l’extérieur fasse main basse sur la prairie du Langacker et des forêts alentour sans aucun bénéfice pour les habitants !
Après un communiqué de presse expliquant ses griefs contre le projet de Trail center à Wangebourg-Engenthal (Voir nos infos ICI ), le groupe local Alsace Nature organisait le 19 septembre, une sortie sur le terrain pour montrer aux habitants et citoyens intéressés les impacts que le projet risquent d’avoir sur le cadre de vie et la biodiversité. Près d’une centaine de personnes se sont déplacées pour s’informer et protester contre ce projet.
Cette sortie a été suivie d’une réunion publique d’information le 24 septembre 2021 organisée par la commune de Wangenbourg-Engenthal. Cette réunion a rassemblé également beaucoup de citoyens.
Une pétition va également être distribuée dans les boites aux lettres des environs pour sensibiliser les habitants et les appeler à se mobiliser. Cette pétition demande un moratoire sur le projet :
pétition contre le projet de Trail center
DEMANDE DE MORATOIRE PROJET DE TRAIL-CENTER au LANGACKER WANGENBOURG-ENGENTHAL Aux habitants de Wangenbourg-Engenthal et environs, Suite à l’imprécision ou à l’absence de réponses de Monsieur le Maire et président de la communauté de communes aux nombreuses questions et inquiétudes exprimées sur les points suivants du projet : • l’impact réel sur les milieux naturels, sur la consommation en eau potable, sur la qualité de vie des habitants… • les réelles retombées économiques sur le secteur – commerces – restaurants-hotels – entreprises • la viabilité économique et financière de ce projet : hériterons-nous d’un champ de ruines après 2 ou 3 ans de fonctionnement déficitaire ? Ou lorsque le VTT sera passé de mode ? • et bien d’autres encore… et à l’annonce du dépôt du permis de construire dès le mois d’octobre. NOUS DEMANDONS à Monsieur le Maire et Président de la communauté de communes un MORATOIRE pour : • permettre une évaluation sérieuse de l’impact environnemental et économique de ce projet • proposer un modèle de développement touristique fondé sur des initiatives locales, en adéquation avec les atouts et les richesses naturelles de notre village et le besoin croissant de nos contemporains de nature et de calme, • impliquer les acteurs du tourisme et les associations locales plutôt que de reproduire des concepts élaborés par des industriels du tourisme.
Wangenbourg : la manifestation contre le projet de trail center rassemble une centaine de personnes
Extraits de l’article :
« Parcours VTT en pleine prairie
La Communauté de communes Mossig Vignoble (CCMV) projette l’implantation de parcours VTT et d’un bâtiment au Langacker, lieu-dit sur la commune de Wangenbourg-Engenthal. Les travaux devraient débuter dès 2022.
La prairie du Langacker qui représente 8 hectares de terres agricoles ainsi que la forêt avoisinante devraient être impactées. Le projet prévoit en effet 21 km de pistes sur un site d’environ 100 hectares. Rolande Eisentler, d’Alsace Nature, ni va pas, elle, par quatre chemins. « C’est une aberration écologique. Comment créer 21 km de pistes sans toucher à un seul arbre ? C’est ce qu’on nous dit et c’est tout simplement impossible. Nous on a calculé : pour créer ces sentiers VTT il va falloir abattre 3 hectares d’arbres. Il faut protéger le peu de vert qu’il nous reste, ça va bien comme ça hein. »
Sans compter que ces nouveaux équipements pourraient accueillir jusqu’à 1000 personnes par jour. « Le dossier est mal ficelé, beaucoup trop ambitieux. On va saigner la forêt et dénaturer la prairie alors qu’aucune étude d’impact n’a été réalisée ni même projections économiques. Les riverains n’ont à aucun moment été consultés. Le calme dont ils jouissent va pourtant être bien entamé avec la circulation qui va s’intensifier fatalement. Si effectivement 1000 personnes viennent chaque jour faire du VTT ça va créer des nuisances, des déchets, de la pollution. »
Côté impact écologique, les choses ne sont pas claires non plus. Aucun tracé précis des pistes en forêt n’a pour l’heure été rendu public. Une certitude : le projet se situe au cœur du bourg, aux abords du château, de la rivière Mossig et surtout de la zone Natura 2000. La prairie du Langacker abrite, elle, des espèces comme le torcol fourmilier, le merle à plastron, le faucon, l’épervier, la pie-grièche et de nombreux insectes dont des abeilles sauvages.
Cette zone naturelle est une halte migratoire importante pour de nombreux oiseaux comme les grues cendrées ou les oies sauvages de passage. « Difficile de dire quelles espèces précisément y viennent mais grâce à nos observateurs locaux nous savons qu’elles sont nombreuses. Où iront se reposer ces oiseaux lors de leurs migrations si cette halte n’existe plus ? » s’interroge Rolande Eisentler. « On va commencer par les VTT et puis les luges d’été et quoi d’autres ? Le tourisme ne doit pas menacer la nature.On est en plein dedans là ».
La communauté de communes Mossig Vignoble et la commune de Wangenbourg-Engenthal se sont engagées dans la réalisation d’un pôle d’activités touristiques de sports de nature. Ce pôle comprendrait la construction d’un trail center pour promouvoir le tourisme par le VTT, ceci en sacrifiant une prairie agricole de plus de 8 ha et en aménageant des pistes sur plus d’une centaine d’hectares de forêt. S’ajouteraient des services touristiques à Marlenheim avec la création d’une maison du terroir et un tracé « pumptrack » à Wasselonne
Des objectifs environnementaux affichés mais qu’en est-il réellement ?
Entre début 2018 et mi 2019, deux réunions ont été organisées pour présenter à quelques habitants, associations, élus, les conclusions d’une étude. Une bien maigre consultation du public pour ce projet dont les promoteurs espèrent un rayonnement européen.
Le projet présenté consiste en :
la construction de bâtiments de près de 500m2 sur le site du Langacker,
la création d’un « pumptrack » artificiel sur le terrain de foot actuel,
l’aménagement d’un « bikepark » clôturé sur les 2/3 de la prairie du Langacker et l’installation d’un tapis de remontée mécanique pour s’affranchir de l’effort !
le modelage de 21 km de pistes ludiques à travers de plus 100 ha de forêt (3,4 ha d’emprise au sol)
L’intégration environnementale est une de leur priorité affichée, mais qu’en est-il réellement ?
Par arrêté préfectoral, le projet a été dispensé d’évaluation environnementale. Or le site est classé à enjeu fort ; la biodiversité sera perturbée car :
réserve de biodiversité,
en bordure de la Mossig et de zones humides.
zone Natura 2000 proche,
Ces espaces constituent la trame paysagère de la commune et s’inscrivent dans les écosystèmes plus vastes assurant la continuité dans le temps et dans l’espace. S’ajoute l’inscription dans un site patrimonial remarquable avec le château, qui n’est pas considérée. L’ensemble des impacts, pourtant clairement affiché, a été totalement balayé.
Où en est le projet aujourd’hui ?
L’ensemble des habitants n’a été ni informé, ni consulté.
Le fourrage produit par la prairie sera perdu et ne pourra pas être compensé !
La diversité faunistique de la prairie sera menacée ou détruite par les mouvements de terre, la tonte régulière du gazon, la présence humaine bruyante et les clôtures. Cette zone naturelle accueille pourtant le torcol fourmilier, le merle à plastron, le faucon, l’épervier, la pie-grièche et de nombreux insectes dont des abeilles sauvages. Elle est aussi une halte migratoire pour de nombreux oiseaux migrateurs comme les grues cendrées ou les oies sauvages de passage.
Une pollution de l’air sera engendrée par le trafic des véhicules (l’accueil pouvant aller jusqu’à 1000 personnes par jour)
L’arrivée massive de nouveaux usagers de la forêt va créer de l’insécurité et de potentiels conflits
Un remblai sans déclaration de travaux par la commune a déjà été réalisé sur 600m2 jouxtant le site sur une prairie en zone naturelle.
13 pistes de VTT déjà existantes sur la comcom dont certaines passent en zone Natura 2000 où le grand tétras en particulier est en voie de disparition. L’afflux massif de nouveaux pratiquants de VTT créera immanquablement une pression accrue sur la faune et la flore des zones naturelles encore plus facilement accessibles depuis la généralisation des VTT électriques. Le remaniement des pistes pour éviter les zones Natura 2000 est à l’ordre du jour depuis de nombreuses années et est repoussée à 2023.
Pourquoi est-ce moins prioritaire que de déposer le permis de construire du trail center ? Mais même avec des tracés moins intrusifs dans les secteurs sensibles, qui contrôlera que les pistes actuelles ne continueront pas d’être utilisées pendant de nombreuses années ?
Le budget global de 5 millions d’€ sera financé par le contribuable, à qui des hausses d’impôts de 15% ont été annoncées récemment. Qui paiera en cas de déficit ?
L’ambition du projet est d’engendrer des retombées économiques pour la filière du tourisme local or à ce jour, il n’est même pas prévu d’évaluer celles-ci !
Ce pôle touristique basé sur le tout voiture et sur la consommation de la Nature n’est pas compatible avec l’aggravation du dérèglement climatique et les besoins des générations futures de notre communauté de commune.
Quel sera le prix à payer au titre des nuisances pour les habitants et l’impact en émission de gaz à effet de serre ; et en quoi ce projet sert-il l’intérêt général ?
Aujourd’hui les habitants et les touristes apprécient le calme et le cadre de vie de la commune. Wangenbourg-Engenthal se targue d’être une station verte, « paradis des randonneurs », « la Suisse d’Alsace », « …l’air pur des pins sylvestre… sauront vous ressourcer » peut-on entendre dans une vidéo de l’office de tourisme. Demain avec le trail center qu’en sera-t-il ?
Il y aurait tant à faire au niveau local :
Investir massivement dans les transports en commun et la mobilité douce à commencer par relier Wangenbourg à Wasselonne !
Lutter contre les coulées de boues sur Wasselonne et améliorer la qualité des eaux de surfaces et souterraines.
Investir dans les énergies renouvelables.
Investir dans la rénovation énergétique des logements.
Ces deux derniers postes créeraient bien plus d’emplois que les 8 annoncés pour le trail center. Et on peut continuer à promouvoir un tourisme de nature et culturel en liaison avec les acteurs locaux sans pour autant sacrifier les espaces naturels avec l’argent public.
Ce que demande Alsace Nature !
Suite à notre rencontre avec le président de la communauté de communes Mossig Vignoble, Alsace Nature demande un moratoire sur le projet de trail center. Ce moratoire permettra de mieux étudier et prendre en compte et atténuer les impacts environnementaux en amont du projet. Il permettra également pour mieux associer les habitants de Wangenbourg-Engenthal et de la communauté de communes Mossig Vignoble aux choix stratégiques d’un développement durable. L’argent public doit être investi en priorité pour des projets répondant vraiment aux besoins actuels des habitants et à ceux des générations futures.
Une sortie nature pour informer les habitants.
Alsace Nature invite tous les habitants du secteur de Wangenbourg-Engenthal et de la communauté de communes Mossig Vignoble à s’informer sur ce projet lors d’une sortie nature à la découverte de la prairie et de la forêt menacées du Langacker…
Dimanche 19 Septembre 2021
à 14H30 devant la salle polyvalente
Wangenbourg-Engenthal au lieu-dit Langacker.