En raison de l’opération des amours des anoures que vous trouverez en pièce jointe, je ferais preuve pour cet écho de retenue. Du moins vais je essayer, quand vagabonde la plume s’emballant la faconde !
Voici donc mes amis l’écho des terriers de mars 2013 !
Aujourd’hui je souhaite vous emmener sur les traces de l’un de ces auxiliaires peu connus du jardin : la « souris araignée » ! Spidermouse n’étant pas la petite souris de Spiderman, de qui parle t’on donc ?
Appelée « souris belette »chez nos amis grecs et « souris à bec » en suède, notre amie la musaraigne (et oui c’est elle!) se distingue en France par une dizaine d’espèces. En Alsace l’on peut rencontrer des espèces terrestres et aquatiques, diurnes ou nocturnes.
Musaraignes carrelet, pygmée, musette, bicolore, alpine, toutes afficheront de prime abord le même profil : celui d’une petite souris aux yeux minuscules, un long museau garni d’une moustache de « vibrisses », véritable tableau de bord sensoriel pour ce chasseur hors du commun.
Ce micro mammifère nullement granivore est en fait un insatiable carnivore !
Capable de chasser des proies plus grosses qu’elles, certaines musaraignes sont dotées d’une arme imparable. Elles sécrètent une salive pourvue de substances neurotoxiques : une morsure dans la nuque et le dîner est servi !
En fait la musaraigne mange tout le temps, quelques heures sans apports alimentaires sont pour elle chose mortelle ! Sa vie relativement courte, moins de deux ans, n’est qu’une succession de digestions !
En période de disette, lors d’un combat territorial, si décès il y a, le vaincu au menu figurera.
Comme le lapin, elle pratique la caecotrophie : afin de ne rien gâcher, elle repasse à table les excréments protéinés !
L’un des rares prédateurs ne faisant pas la fine bouche sera la chouette effraie. Faut dire qu’à sa naissance l’effraie est mise à bonne école : avoir été pouponné sur une couette de fientes vous forge le caractère !
Le mot de la fin ?
Cette vive et nerveuse compagne est plutôt du type solitaire. Les cris aigus qui dénoncent sa présence sont souvent liés à des rencontres qui tournent mal ! Lorsque ça tourne « bien », pas de temps à perdre pour des flirts sans lendemain : Monsieur et Madame assureront la survie de l’espèce à raison de trois portée de 5 à 10 petits par an entre mai et septembre soumis à un fort taux de mortalité jusqu’au 4ème mois d’environ 25%.
En cette fin de l’hiver, les effectifs étant au plus bas, nous ne pouvons que dynamiquement encourager les rencontres printanières d’un : « Mars !… Et ça repart ! »
C’est mon dernier mot Jean Pierre, et, « Au mois prochain… Si vous le voulez bien » !