Bonjour à tous !
Alors ? Que c’est il passé durant ce mois de juin au refuge du Vordermeyersbuhl, repaire paradisiaque d’où sévit Jojo le Blaireau ?!
Difficile de trancher !
Les« news » croustillantes pullulent ! Je m’en vais donc condenser ! Sélectionner ! «Anecdoter » !
Tranchons et commençons par les orvets !
Les quatre niches à orvets qui jouxtent les carrés de légumes sont superbement appréciées.
(Tas de paille, de foin et d’herbes hachées bâchés d’un épais polyane noir déjà décrits dans un précédent courriel !)
1 – Lieu de repos !
Lovés, entrelacés en poquets, lesanguis fragilis, ou « lézards sans pattes »comme dirait le petit Didier, sontplutôt « famille » ! L’orvet est un bon samaritain ! Du moins sont ce les propos d’une jeune couleuvre à collier qui de façon régulière, est aperçu à leurs côtés dans ce qui était le bac à « musaraigne » d’un précédent écho il y a quelques semaines !
Les loges, mes bons amis, évoluent au fil des quatre saisons !
Les musaraignes se sont installées dans un nouvel HLM/compost encore plus spacieux laissant la place aux fourmis et sauriens apodes.
Le lézard est un saurien et l’orvet bien que crépusculaire est un lézard, j’insiste pour tous ceux qui le confondent avec un serpent !
Apode voulant dire : sans pattes, la traduction du Petit Didier est excellente !
Pascal a récupéré il y a quelques jour une mue ou exuvie (c’est le terme scientifique !). Notre couleuvre cherchait tout simplement un endroit tranquille où changer de peau !
Le trophée rejoindra la collection privée !
2 – Lieu nuptial : En début de mois, après que les mâles d’ordinaire indolents se sont ardemment affrontés en de cinglantes batailles, les couples se sont formés et se ssssusssurent langoureusement du :
« nous irons tous deux comme des amoureux… Je t’aime et t’aimerais toujours mon presque premier amour, ma tendresse, mon bonheur… de l’aube à la fin du jour ! ».
Enfin, galéjade mis à part, si l’un des deux devait susurrer du Christophe ou autre crooner plus récent ce serait plutôt Monsieur.
Madame qui en effet se retrouve pendant l’acte passionnel la tête serrée entre les mâchoires de son prétendant ne fredonne plus rien du tout et on la comprend.
Il ne faudrait pas que le pierrot de son cœur rêvasse pendant l’étreinte qui peut durer vingt heures d’un bon steak de lombric !
3 – Garde manger : de nombreux autres locataires ont élus domicile dans les loges bâchées de noir. Dans la couche supérieure juste sous la bâche, ce sont les fourmis et les limaces qui prédominent et l’orvet mangerait et fourmis, et limaces !
Dans la couche secondaire peaufinant leur travail de transformation les vers de terre sont encore à l’œuvre. L’orvet mange les vers de terre ! Un peu plus en dessous les campagnols sont certainement présents ! Eh non ! L’orvet ne mange pas les campagnols agrestes ou des champs véritable calamité pour tout jardinier qui se respecte !
Mais ! Mais ! Mais ! Le bon Dieu à tout prévu et les campagnols ne danseront pas longtemps la carmagnole car Juin c’est aussi les premières apparitions des jeunes fouines, l’un de leurs prédateurs-régulateurs attitrés !
Trois stations sont d’ores et déjà dénombrées. De belles photos nocturnes ont été faites ! De chouettes observations effectuées ! L’ancien cabanon des enfants en lisière de clairière est devenu chaque début de nuit un véritable terrain de jeu ! Les petits s’adonnent à leurs courses poursuites et à des similis de bagarres sous l’œil attentif de Maman. Aux alentours de minuit, c’est l’heure du crime ! La petite famille part à la chasse, goguenarde, en poussant des « Nyak ! Nyak ! Nyak ! » de croque-mitaines ! Le retour à l’aube se fait repu, ventre distendu !
La seconde niche est dans un tas de bois contre la remise à foin.
La troisième sous le toit de la maison ce qui est plus gênant à cause des odeurs ! La fouine n’a pas de poubelle de table ! Le lieu de maternité est un cloaque de restes de proies sous entendant parfois des effluves de charognes peu appréciables ! Pascal pense d’ailleurs au vu de cette odeur spécifique avoir repéré une quatrième niche sous l’atelier…
Une cavité initialement conçue pour blaireau, mais bon, passons…
Autre animal ayant capté notre attention en ce mois dédié à Junon pour les uns, le sacré cœur du christ pour les autres : Le papillon gazé ou piéride de l’aubépine !
Ce lépidoptère en raréfaction trouve au refuge une station équilibrée. Toutes ses plantes hôtes principales sont présentes : aubépine, prunellier, sorbier des oiseaux, amélanchier, prunier, pommier, poirier !
Le papillon colibri (ou moro-sphinx) qui a la particularité de se ravitailler en vol sans se poser est présent lui aussi. Les lianes du gaillet gratteron, lieu de ponte, n’auront pas été laissées en vain !
Les quelques dizaines de mètres linéaires d’orties bien exposé au soleil le long du jardin pullulent elles aussi de chenilles, futurs paons du jour, vanesses de l’ortie, cartes géographiques…
Les bardanes japonaises aux succulentes racines leurs offriront bientôt leurs buvettes roses sombres à nectar pour la plus grande joie des amateurs de photos.
L’attraction la plus attendue est le concert flûté des petits chanteurs de notre colonie d’alytes ! Ils ont durement répétés pour la fête de la musique ! Installés sur trois sites, la butte qui surplombe l’aire de stationnement, le muret de pierre sèches qui longe la maison et la serre du jardin, ils s’en sont donnés à cœur joie pendant tout le mois !
L’année dernière nous culminions avec six chanteurs, ce qui représentait déjà un vrai succès !
Pour rappel, normalement cette espèce n’était pas référencée jusqu’à ce jour, à cette altitude, en Alsace.
Cette année, neuf chanteurs ont été dénombrés, de nombreuses photos et une vidéo ont été prises, elles rejoindront très prochainement notre blog et seront envoyées aux sites naturalistes concernés.
Dernière info :
Viviane est devenue maman pie ! Bravo Vivi !
Deux jeunes Metzeralois ont en effet trouvé des petits tombés du nid non sevrés dans un univers très« chats ». La SPA de Colmar appelée à l’aide a redirigé nos sauveteurs vers l’antre de Jojo.
Repas toute les heures ponctué par le moment touchant que nous attendons tous : » bébé pie » ayant mangé se retourne, montre son derrière, et, expulse son « petit paquet » !
Viviane alimente armée de deux outils : la seringue de nourrissage et le filet à fientes !
Pour clore cet écho, ci joint une photo, (Ça rime Joséphine !) :
Au Vordermeyersbuhl, l’école buissonnière étant obligatoire, nous apercevons Pascal et « Craia » en pleine leçon d’entomologie sur un air vieille France (Plus précisément un air de Georgius, comédien- amuseur de l’entre deux guerre à qui l’on doit la « plus bath des javas » !)
« On est pas des imbéciles !
On a même de l’instruction !
Au lycée papa, au lycée papil, au lycée papillon !!! »
Et je vous laisse sur la question fondamentale de cet écho, mais qui donc des deux est le professeur ?!!!
Signé : votre mustélidé « black and white » préféré,
Jojo !