Ces derniers jours, le Rhin a dépassé le seuil critique des 25 degrés à Karlsruhe, d’après l’Institut d’Etat pour l’environnement, la conservation de la nature et de mesures du Bad-Wurtemberg. Dans un communiqué de presse, la centrale nucléaire suisse de Mühleberg a par ailleurs annoncé avoir commencé à réduire de façon drastique sa puissance, à cause du réchauffement de l’Aar, affluent du Rhin, qui affiche une température de 23 degrés depuis le dimanche 5 juillet.
Face à la canicule actuelle et à celle prévue la semaine prochaine, Alsace Nature et plusieurs de ses associations fédérées, appuyés par les Fédérations départementales de pêche du Haut-Rhin et du Bas-Rhin, ainsi que par l’association saumon-Rhin, demande à l’instar de la centrale nucléaire Suisse, une réduction draconienne de la puissance de la centrale nucléaire de Fessenheim.
Alors que 2015 est une année exceptionnelle pour la remontée des grands migrateurs (plus de 150 saumons, 30 grandes aloses et 120 lamproies marines recensés dans le Rhin entre janvier et début juin 2015), un réchauffement trop important de la température de l’eau risque de compromettre ces bons résultats. Ces températures entraînent notamment un stress permanent chez ces poissons de mer et stoppe leur migration par un effet de barrière thermique.
Le règlement sur la protection des eaux de surface en Allemagne vise une température maximale de 25°C. La centrale nucléaire de Fessenheim ne possède pas de tours de refroidissement, ce qui est profitable pour l’exploitant EDF, mais catastrophique pour l’environnement et la biodiversité. Les deux réacteurs ont une puissance de production électrique de 900 mégawatts, mais une puissance thermique de 2600 mégawatts ! Avec un facteur d’efficacité d’environ 33%, les deux réacteurs rejettent dans le Rhin une quantité de chaleur correspondant à 3600 mégawatts !
Cette pollution thermique n’a pas uniquement un impact au niveau du rejet à Fessenheim, mais sur l’ensemble de l’écosystème, jusqu’à l’embouchure du Rhin. Si, comme à Fessenheim, toutes les centrales nucléaires situées au bord du Rhin avaient renoncé à leurs tours de refroidissement, le Rhin serait aujourd’hui biologiquement mort !
En un siècle, la température moyenne du fleuve a subi une élévation dramatique de 3 degrés en moyenne, dont les deux-tiers peuvent être imputés aux rejets des centrales. Un phénomène qui devrait encore s’accélérer, fragilisant toujours plus le potentiel écologique du Rhin.
 
 
Le communiqué a été repris dans plusieurs médias :
– dans les DNA : http://www.dna.fr/environnement/2015/07/17/canicule-alsace-nature-demande-a-edf-de-cesser-ses-rejets-dans-le-rhin
– dans l’Alsace : http://www.lalsace.fr/actualite/2015/07/17/le-rechauffement-du-rhin-inquiete
– dans le Parisien : http://www.leparisien.fr/strasbourg-67000/canicule-en-alsace-des-associations-demandent-a-edf-de-reduire-les-rejets-de-fessenheim-dans-le-rhin-17-07-2015-4952589.php#xtref=https%3A%2F%2Fwww.google.com
– sur les News Eco : http://www.lesnewseco.fr/depeches/canicule-en-alsace-des-associations-demandent-a-edf-de-reduire-les-rejets-de-fessenheim-dans-le-rhin-026637.html
– dans les Echos : http://www.lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/021213858850-canicule-les-rejets-de-fessenheim-en-question-1138282.php