vendredi 4 Oct 2019 | Agriculture et Alimentation, Agriculture et nature vivante, Bien-être animal, Pollutions et santé, Presse, Réseaux Thématiques, Revue de presse
Dans le cadre de la consultation publique lancée par le gouvernement sur un projet de décret et d’arrêté relatifs « aux mesures de protection des personnes lors de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques à proximité des zones d’ habitation», Alsace Nature a développé son point de vue lors d’une conférence de presse le 25 septembre 2019.
Alors que le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, plaidaient pour instaurer une zone de « 3 à 5 mètres » entre zones traitées et les zones d’habitations, les associations environnementalistes ont soutenu la demande du maire de Langouët de mettre en place des bandes de 150 mètres. Contrairement à ce qu’affirme le ministre, définir une zone de + de 100 mètres sans pesticide ne constitue pas « une menace pour l’autonomie alimentaire française« .
Même si Alsace Nature soutient la demande d’une bande de 150 mètres, Anne Vonesch, vice-présidente de l’association estime qu’ « Il n’existe aucune preuve scientifique que ces distances protègent la santé des personnes« . D’autant plus que sur ces espaces sont préconisées « des chartes d’engagement disparates et incompréhensibles, qui n’ont aucune valeur contraignante. »
Pour se faire une idée plus précise, les représentants d’Alsace Nature ont examiné les étiquettes et les conseils d’utilisation des pesticides et herbicides actuellement sur le marché.
Concernant l’herbicide Casper (dicamba et prosulfuron), il y est écrit que « pour protéger les organismes aquatiques », il faut « respecter une zone non traitée de 5 m par rapport aux points d’eau » et « pour protéger les arthropodes et les plantes non-cibles », il faut « respecter une zone non traitée de 20 m par rapport à la zone non cultivée adjacente ». Quid des être humains alors ?
Anne Vonesch est stupéfaite par « les conditions et risques » apparaissant dans les données de vente de pesticides dans le département du Bas-Rhin.« Très toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes à long terme. Mais aucune ZNT (zone de non-traitement) », peut-on lire en face du Belem (époxicona-zole), un insecticide. On découvre également que le fongicide pour betterave, Resonance, a été retiré du marché au printemps dernier.
Daniel Reininger, président d’Alsace Nature, considère que la sortie des pesticides est possible. « La solution vient de l’intérieur, des paysans eux-mêmes qui découvrent tous les jours qu’on peut produire sans« , D’ailleurs il ne s’agit pas d’incriminer les agriculteurs qui sont le plus souvent « des victimes » mais plutôt le système qui conduit à industrialisation de l’agriculture et à l’utilisation de toujours plus d’intrants chimiques.
Contrairement à Didier Guillaume qui soutient que l’instauration d’un cordon de 150 m autour des habitations « serait la plus grosse artificialisation des terres jamais obtenue« , Alsace Nature réplique : . » Il ne s’agit pas de stériliser des terres mais de les flécher vers des productions bio, du maraîchage, des îlots de fraîcheur, des prés vergers… « . Cela représente une opportunité de mettre en place des ceintures vertes pour atténuer le changement climatique et améliorer le cadre de vie.
« Ces zones de non-traitement sont une opportunité et un levier pour changer de système. Il y a pléthore de solutions » conclut Anne Vonesch.
Pour plus d’informations, télécharger les documents :
position argumentée de FNE sur les bandes sans traitements
cruauté des tests sur animaux pour l’autorisation des pesticides
position d’Alsace Nature dans le cadre de la consultation mise en place par le gouvernement
Voir aussi l’article des DNA paru le 26 septembre 2019 : 190926-POur AN la sortie des pesticides est possible – DNA
lundi 16 Sep 2019 | Aménagement du territoire, Les piques du Hérisson, Réseaux Thématiques, Transports, Urbanisme
Stéphane Giraud, Directeur d’Alsace Nature, faisait le point sur le dossier du Grand Contournement Ouest de Strasbourg au micro de RCF dans l’émission « Le grand invité » vendredi 13 septembre 2019.
Un an après l’évacuation de la ZAD de Kolbsheim par les forces de l’ordre, Alsace Nature reste mobilisée dans l’opposition à ce projet autoroutier au sein du collectif GCO NON MERCI.
lundi 19 Août 2019 | A la une, Communiqués de presse, Nature, Presse, Réseaux Thématiques
CHASSE – Schéma Départemental de Gestion Cynégétique du Haut-Rhin
LA BIODIVERSITÉ EN ALSACE SACRIFIÉE SUR L’AUTEL DE LA CHASSE ?
Alors que le Gouvernement prépare une série de textes en faveur de la chasse, au détriment de la nature (après une première série de cadeaux aux chasseurs, notamment la réduction de 400 à 200 euros/an du prix du permis national) le Conseil national de la chasse et de la faune sauvage (CNCFS) composé majoritairement de représentants du monde de la chasse, de l’agriculture et de l’Etat, a donné le 2 juillet 2019, un avis favorable à la plupart de ces mesures.
Le 13 août s’est tenue dans le Haut-Rhin, la Commission départementale de la chasse et de la faune sauvage (CDCFS) dont la composition est sensiblement la même. A l’issue de cette réunion qui a adopté le Schéma Départemental de Gestion Cynégétique du Haut-Rhin 2019-2025 par 16 voix contre 8, document approuvé dès le lendemain par arrêté préfectoral, nous pouvons considérer le 13 août 2019 comme un jour de deuil pour la biodiversité alsacienne.
A la lumière des résultats catastrophiques affichés par la version 2014-2019, certains indices laissaient entrevoir une évolution positive dans la version finale de ce nouveau schéma.
Malheureusement, une série de volte-face surprenantes a conduit à l’approbation d’un texte totalement inadapté aux enjeux.
Les lois mises en place au cours des dernières années accordent au monde de la chasse de nombreuses prérogatives qui débordent du cadre de la gestion du gibier ; le schéma présenté n’assume pas la contrepartie de ces responsabilités.
Les errements dans la gestion des grands herbivores (chevreuil, cerf, chamois) conditionnent toute la gestion forestière, aussi bien les forêts de production que les forêts multifonctionnelles ou les réserves naturelles. Les chasseurs ne peuvent pas se cacher derrière leur petit doigt et rejeter leurs obligations envers les autres volets de la biodiversité. La régénération naturelle de la forêt, actée de haute lutte lorsqu’il a fallu tirer les conséquences de la tempête de 1999, ne fonctionne pratiquement plus, car tout finit sous la dent des cervidés; si bien qu’aujourd’hui on ne parle plus que d’engrillagements et de plantations d’essences exotiques pour renouveler la forêt mise à mal, en plus, par le changement climatique.
Si l’on rajoute le volet des dégâts, jamais vus, commis aux prairies de montagne par les sangliers depuis que l’agrainage s’est généralisé, il semblait évident que supprimer l’essentiel des distributions de maïs en zone de montagne était la seule mesure radicale à la hauteur des enjeux. Malheureusement, avec la version finale du schéma, le nourrissage pourra continuer sous un autre nom, dans des quantités peu différentes les premières années, avec parfois un nombre de postes d’agrainage plus élevé et des règles complexes ne permettant aucun contrôle efficace par les agents chargés de la police de la chasse. La réduction progressive annoncée, même si elle était scrupuleusement appliquée, mettra encore les nerfs des éleveurs de montagne à rude épreuve.
Et si l’on ne parle pudiquement que du sanglier à propos de la distribution de maïs, il est notoire que les cerfs sont également consommateurs.
Nos espoirs de voir la chasse enfin redevenir une gestion de la faune sauvage et non la poursuite de l’élevage de certaines espèces de gibiers choisies, sont une nouvelle fois déçus.
En tant que fédération regroupant des dizaines d’associations de protection de la nature, Alsace-Nature est prête à travailler avec les chasseurs car ils ont, comme les grands prédateurs, un rôle à jouer pour rétablir la biodiversité dans notre région, mais pour y parvenir, la démarche qui a conduit à la rédaction de ce document n’est pas la bonne.
Ce schéma a été élaboré par les chasseurs, pour les chasseurs, sans concertation avec les associations représentatives de protection de la nature et sous couvert de « scientifiques » soigneusement sélectionnés et aux références parfois douteuses. » Il est, par conséquent, très éloigné de certains objectifs énoncés dans le rapport de présentation, à savoir organiser une chasse durable, économiquement viable, socialement équitable et écologiquement responsable…
Hormis les points de gouvernance sur lesquels nous ne reviendrons pas, le refus même du débat sur un jour sans chasse par semaine, pourtant très demandé par le grand public, représente un signe d’intransigeance de nature à heurter une partie considérable des autres usagers des milieux naturels.
En ce qui concerne la recherche de solutions que l’urgence impose à tous les partenaires, nous demandons la mise en place d’un suivi rigoureux et transparent de l’évolution de la situation, tel que suggéré par Monsieur le Directeur Départemental des Territoires lors de cette réunion, et que tout état des lieux ne manifestant pas une réelle amélioration soit considéré comme un élément d’alerte entrainant une réponse immédiate !
Nous demandons au Gouvernement de prendre enfin la mesure de l’effondrement de la biodiversité attesté par les scientifiques et de revoir la composition et le fonctionnement du CNFCS et des CDCFS, chambres d’enregistrement des doléances cynégétiques.
LA CRISE DE LA BIODIVERSITÉ, C’EST MAINTENANT,
LES REMÈDES, C’EST TOUT DE SUITE !
mardi 16 Juil 2019 | A la une, Agriculture et Alimentation, Agriculture et nature vivante, Communiqués de presse, Eau et zones humides, Nappe phréatique, Nature, Pollutions et santé
Se détendre en famille dans son jardin, respirer l’air frais de la campagne… puis être aspergé d’un pesticide qui pique les yeux et gratte la gorge. Cette situation, des milliers de Français·es l’ont déjà vécue car ils et elles vivent à côté de champs traités. Aucune distance minimale ne les sépare de ces traitements et pourtant…
Pourtant, l’utilisation de pesticides est à la hausse depuis plus de 10 ans en France (+12,4 %) et les preuves de leurs impacts toxiques sur la santé ne cessent de s’accumuler.
Pourtant, une étude récente de France Nature Environnement Tarn et Garonne, organisée par un ancien chef de service en hématologie, révèle que, sur les deux communes de l’enquête, les riverains de vergers ont davantage de cancers que la moyenne nationale.
Pourtant, le scandale du métam-sodium, pesticide hautement toxique, a conduit récemment à l‘intoxication de 80 personnes près d’Angers.
Pourtant, il est attesté que les agriculteurs et agricultrices épandant des pesticides ont davantage de risques de développer certaines pathologies cancéreuses ou neurologiques telles que la maladie de Parkinson.
Pourtant, des centaines de milliers de personnes ont rejoint l’Appel des coquelicots pour demander une sortie rapide des pesticides.
Il est temps d’exiger le droit de vivre #LoinDesPesticides : signez la pétition pour que soient enfin définies des Zones de Non Traitement de pesticides à proximité des habitations qui permettent réellement de protéger la santé des voisin·es des parcelles traitées.
mardi 9 Juil 2019 | Déchets, Groupes Locaux, Pollutions et santé, Presse, Réseaux Thématiques, Revue de presse
VIGILANCE CYCLAMEN
Alerte à nos groupes sectoriels et à nos voisins du Grand-Est et des régions partenaires.
Cyclamen, recycleur de métaux non-ferreux issus de mâchefers, de broyage électriques, de broyage automobiles , a renoncé à s’installer à Malmerspach, le 11 juin , suite à une opposition tenace, depuis février 2019, de la part des riverains , de TET (Thur écologie transports ) et du groupe local Alsace Nature Thur-Doller. La présence, aux côtés des opposants, d’un entrepreneur spécialisé dans les équipements industriels antipollution, a donné du poids à l’argumentation. Et un travail en réseau, avec le service juridique de FNE, l’association du Havre EPLH et un journaliste d’investigation, a permis de mettre à jour le passé d’un entrepreneur suisse qui a défrayé la chronique des mises en demeure pour irrégularités industrielles avec son entreprise Citron au Havre, entre 1997 et 2006.
Malgré le lourd dossier à charge contre lui, le soutien politique à son arrivée dans la vallée ne semblait pas devoir fléchir et ce fut une surprise de voir d’abord les communes voisines, puis Malmerspach, puis finalement un certain nombre de conseillers communautaires, émettre des doutes. Les risques de pollution aux poussières de métaux lourds, de dioxines et autres, de bruit de machines presque en continu et de camions, d’insuffisance de contrôles prévus, l’absence de plan économique et de financement dans le dossier public, le manque de fiabilité de l’entrepreneur, l’incohérence du site choisi également, ont fini par avoir raison de l’urgence à investir. Entre temps, au mois de mai, la Préfecture avait accordé une consultation publique sur le sujet, qui n’a quasiment reçu que des avis négatifs.
Le Président de la Communauté de Communes quant à lui est resté étonnamment insensible, ne bougeant pas une virgule de ses éloges à la «belle petite entreprise non polluante et non bruyante», «prometteuse» qui aurait pu créer 15 emplois et permis de nouvelles recettes.
«Nous accompagnerons l’entreprise Cyclamen dans sa recherche de nouveaux locaux en-dehors du territoire intercommunal» a t-il conclu, justifiant le présent avis de vigilance.
Nous avons appris très tardivement que la Région Grand-Est avait voté une subvention de 384 000 € à Cyclamen en juillet 2018, après une dépose de dossier en décembre 2017.
Cet argent a-t-il été touché? En tout cas, en toute logique, Cyclamen devrait essayer de rester dans le Grand-Est ou dans une région partenaire, gardant une position centrale dans le flux de déchets européens.
Si nous sommes favorables au recyclage, celui-ci doit se faire à partir de tri amélioré au mieux et non à partir d’incinération et de broyage cautionnant tous les amalgames et poussières polluantes. Nous connaissons malheureusement l’inefficacité des filtres à capter les nanoparticules. Et comment arriver à ce que les contrôles se fassent en continu et par des organismes indépendants? Dans la seule logique économique et d’élimination des déchets qui est la nôtre actuellement, il faut veiller à ce qu’au minimum aucun habitant ne soit exposé comme l’auraient-été les riverains de Malmerspach et que les employés et ceux de la proximité soient équipés de protections.
Voir les articles des DNA sur le sujet :
190613-Cyclamen les riverains en colère ne lâchent rien – DNA
190613-Cyclamen renonce à s’implanter-DNA
190613-Polémique sur l’installation de l’entreprise Cyclamen à la Kleinau-DNA
190614-Les réactions à l’abandon du projet Cyclamen-DNA
190623-Cyclamen -Je suis le grand perdant de cette affaire-DNA
vendredi 28 Juin 2019 | Aménagement du territoire, Energies Climat, Nature, Presse, Réseaux Thématiques, Revue de presse