mercredi 24 Fév 2021 | Agriculture et nature vivante, Communiqués de presse, Presse
Les manifestations des agriculteurs devant les grandes enseignes de la distribution ciblent les négociations commerciales en cours. France Nature Environnement Grand Est (FNE Grand Est), de son côté, prend position et accuse les enseignes de conduire une guerre des prix irresponsable et cynique. En effet, la guerre des prix s’impose comme étant la première cause qui empêche chez les agriculteurs l’émergence de pratiques plus respectueuses du vivant. Même si les agriculteurs voulaient adopter de telles pratiques, c’est très difficile tant qu’ils ont le couteau sous la gorge. Les conséquences directes et indirectes de cette pression sur les prix sont l’immense détresse des animaux d’élevage, l’effondrement de la biodiversité, les tonnages de pesticides toxiques dans les campagnes, et la raréfaction des paysans eux-mêmes. C’est un massacre. Alsace Nature demande des prix justes et le respect du travail, mais pour des pratiques bienveillantes envers les animaux et réparatrices pour l’environnement.
La complicité politique avec la situation actuelle consiste à se satisfaire de l’idée que la guerre des prix serait bénéfique pour les personnes à faible revenu. Ainsi la guerre des prix remplace une politique volontariste et ambitieuse contre la pauvreté. Tout le monde devrait pouvoir se payer une alimentation saine et équilibrée, même avec 7 centimes de plus pour un œuf et 30 centimes de plus pour un litre de lait et le juste prix de fruits et de légumes biologiques de saison. Si ce n’est pas le cas le scandale ne se trouve pas du côté de prix honnêtes pour des producteurs qui créent de l’emploi, mais du côté des revenus insuffisants de nombreux ménages, et c’est là qu’il faut agir en priorité si on détient un pouvoir politique.
L’urgence est de limiter le dérèglement climatique au lieu de produire l’inutile et le gaspillage, de respecter les besoins des animaux au lieu de ne raisonner qu’en termes de performance, de reconquérir la biodiversité au lieu de l’anéantir, de sortir des pesticides au lieu de les défendre, et de créer des emplois. Faute de quoi, la guerre des prix devient un crime contre le vivant. La future Politique agricole commune (PAC), qui est en train de se préciser pour la période de 2023 à 2027, aura, elle aussi, une très lourde responsabilité. Tant qu’elle place en priorité la compétitivité, la modernisation et la digitalisation, les gains de productivité à la ferme seront une fois de plus absorbés par les investissements et par l’aval, qui en profite pour comprimer les prix. Ainsi, indirectement, pour quand même sauver des revenus agricoles, la PAC jette ses milliards dans le gouffre de la guerre des prix.
L’environnement, les animaux, la dignité du travail, sont sacrifiés. Il est temps de changer les règles du jeu.
Anne VONESCH – Responsable du réseau agriculture France Nature Environnement Grand Est
jeudi 28 Jan 2021 | Communiqués de presse, Forêt, Nature, Presse, Réseaux Thématiques, Revue de presse, Transports
Rhénanie – Palatinat
Projet d’autoroute (B10) à travers une forêt protégée par l’UNESCO : Les associations françaises et allemandes solidaires.
Elles réclament un moratoire pour le bien des humains, de la nature et des deniers publics (cf communiqué ci-dessous)
INVITATION à une TABLE RONDE (visioconférence) – Aménagement de la B10
Jeudi 25 février 2021, 18h30
Le lien vers l’événement sera communiqué via le site: www.bund-rlp.de/b10
La Table ronde mettra en présence les candidats aux élections régionales du Land de Rhénanie-Palatinat qui répondront aux questions des associations et du public.
Seront présents les candidats suivants :
Alexander Schweitzer (SPD)
Peter Lerch (CDU)
Heiko Drieß (FDP)
Lea Heidbreder (Grüne)
Frank Eschrich (Die Linke)
Kaycee Hesse (Klimaliste)
Plus d’informations:
https://www.bund-rlp.de/b10
http://bi-queichtal.de/
https://alsacenature.org/slider/revue-de-presse-alsace-nature-oppose-au-projet-dautoroute-b10
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Communiqué de presse du BUND Rheinland-Pfalz, de la BI Queichtal et d’Alsace Nature
Rhénanie – Palatinat
Projet d’autoroute (B10) à travers une forêt protégée par l’UNESCO : Les associations françaises et allemandes solidaires.
Elles réclament un moratoire pour le bien des humains, de la nature et des deniers publics
Mayence. « La réserve de Biosphère transfrontalière Vosges du Nord – Pfälzerwald est encerclée au Sud et au Nord par deux autoroutes de transit européen. Une bétonisation supplémentaire en plein dans ce massif forestier remarquable, le plus important d’Europe de l’Ouest, n’est pas acceptable. » C’est le constat partagé par Alsace Nature, la BI Queichtal et le BUND Rheinland-Pfalz. Les associations sont solidaires pour lutter contre le projet de mise au gabarit autoroutier de l’actuelle B10 entre Pirmasens et Landau qui serait non seulement destructeur mais inutile. Il s’agit de défendre l’inviolabilité de ce massif caractérisé par le grès rose avec ses rochers pittoresques et ses châteaux insérés dans la roche, là où l’Alsace et le Palatinat se rencontrent par-delà la frontière. Il s’agit de préserver la forêt de la Vasgovie imprégnée d’histoire et de légendes, où s’est joué le destin de Walther et Hildegund, notamment retracé par un moine bénédictin de Wissembourg dans la Chanson de Walther.
Ce projet a été intégré dans l’actuel schéma fédéral des transports (Bundesverkehrswegeplan), sans tenir compte des enjeux cruciaux du changement climatique, ni de la nécessité de préserver la biodiversité encore présente dans les secteurs concernés. Et ceci en dépit de la non pertinence économique du projet, mise en évidence lors de la première procédure de concertation. La réalisation de ce projet ne pourra être mise en conformité avec le statut de Réserve de la Biosphère, compte tenu de ses impacts sur la nature, le paysage, les pratiques de randonnée et le vignoble. On ne voit pas comment la zone protégée concernée pourrait supporter une armada de 10 000 poids lourds journaliers censés croiser entre Mer du Nord et Sud de l’Allemagne, selon les données du ministère des transports de Rhénanie-Palatinat.
B10 entre Pirmasens et Landau
Les associations, qui ont déjà travaillé ensemble ces dernières décennies, ont décidé d’intensifier leur coopération afin d’obtenir, dans le cadre de cette année à élections législatives et régionales, un moratoire contre la mise à gabarit autoroutier en continu de la B10 entre Pirmasens et Landau. Ce projet n’a plus sa place dans le prochain schéma des transports. Les associations espèrent que le prochain réexamen du schéma permettra de retirer ce projet, d’autant que la crise du COVID 19 nécessitera une réorientation des crédits vers des priorités plus essentielles.
Concernant la question financière, il faut noter que de 1935 aux années 1980, il y eut au moins 7 tentatives de réalisation de ce projet, qui ont toutes été refusées par les décideurs, au motif que les contraintes géologiques et géographiques conduiraient à des coûts de réalisation non supportables. Un argument supplémentaire était lié à la richesse écologique du massif forestier. Les protecteurs de la nature des deux côtés de la frontière se demandent pourquoi ces arguments ne devraient plus compter aujourd’hui.
C’est pour cette raison que les opposants au projet, parmi lesquels le Bureau expert RegioConsult, s’appuyant sur le droit européen, critiquent fermement le fait que le schéma des transports de 2016 n’ait pas intégré une évaluation environnementale stratégique pour le projet d’aménagement de la B10 conformément à la directive 2001/42/CE. Cette lacune doit impérativement être comblée dans le cadre de la procédure d’autorisation.
Une telle nouvelle évaluation ne devrait pas poser de problème dans la mesure où, d’une part, une partie de l’aménagement réclamé par les promoteurs du projet a déjà été réalisée à l’ouest de Pirmasens. D’autre part, la procédure de planification de la partie de loin la plus importante et impactante du projet est loin d’être aboutie. Cela est particulièrement vrai pour le gigantesque projet de tunnel sous la ville d’Annweiler.
Cette situation différencie le projet B10 d’autres projets contestés, car en l’espèce, il existe encore des marges de manœuvre légales. D’autant que ce projet fait partie des plus contestables au plan fédéral. Un élément en faveur d’une nouvelle évaluation du projet existe à travers la proposition de compromis, qui a été élaborée à l’issue de la concertation de 2013 et qui reste d’actualité, bien qu’elle ait été négligée à l’époque.
Le caractère superflu de ce projet apparait clairement du fait de l‘existence de deux autoroutes (A4 en France et A6 en Allemagne) qui suffisent pour le transit européen, comme le constate également l’UE.
Il faut remarquer que le comité MAB responsable de la Réserve de Biosphère, qui avait formulé un avis très critique sur le projet en 2013, n’a pas donné signe de vie depuis, sans doute sous forte pression de la part des promoteurs publics du projet. Ce silence est perturbant, tout comme celui d’autres acteurs en vue.
Au contraire, les opposants au projet considèrent qu’il est temps de se prononcer clairement pour un arrêt de la destruction du Pfälzerwald. Les politiques doivent enfin prendre leurs responsabilités en termes de climat, de protection de la biodiversité et de générations futures.
Le groupe de travail transfrontalier a programmé un forum en visioconférence le 25 février 2021 ainsi qu’un séminaire d’experts à l’été 2021. Pour le forum, les premières confirmations de candidats aux élections régionales sont d’ores et déjà intervenues, faisant de cet événement un moment fort dans la lutte contre le projet.
— REVUE DE PRESSE —
- Article des DNA paru le 28/01/21, intitulé : « Alsace Nature opposée au projet d’autoroute B10«
« Une bétonisation supplémentaire en plein coeur de ce massif forestier remarquable, le plus important d’Europe de l’ouest, n’est pas acceptable », affirment dans un communiqué Alsace Nature, la BI Queichtal et le Bund Rheinland.
D’autant qu’il est déjà « encerclé au sud et au nord par deux autoroutes de transit européen ». « On ne voit pas comment la zone protégée concernée pourrait supporter une armada de 10 000 poids lourds journaliers censés croiser entre mer du Nord et sud de l’Allemagne, selon les données du ministère des Transporte de Rhénanie-Palatinat », expliquent les défenseurs de l’environnement.
Voir l’article en entier : https://www.dna.fr/environnement/2021/01/27/alsace-nature-oppose-au-projet-d-autoroute-b10
mardi 26 Jan 2021 | Nature
Il y a cent cinquante ans paraissait le best-seller de la littérature éducative, Le Tour de France par deux enfants, dont les écoliers français ont déchiffré et médité des extraits pendant des décennies. Ses héros étaient deux Lorrains orphelins qui quittaient leur région annexée pour rejoindre un parent dans le Sud de la France ; tout un programme qui tenait ses promesses.
A la fin du siècle dernier, le regretté Jean LOZI reprenait la trame avec un Tour d’Alsace de deux enfants, cette fois-ci deux jumeaux garçon et fille ; les mœurs ont évolué. Rappelons aux jeunes générations que la mixité à l’école est alors toute récente.
La Liesele de Thomas Pfeiffer, elle, est bien de notre temps ; dans sa beaucoup plus courte escapade dans le Nord de l’Alsace, la solitude ne lui pose pas de problème et la rencontre imprévue avec Wolfy la surprend plus qu’elle ne l’effraie, si bien qu’il suffit au loup d’une demi-page pour convaincre notre Petit Chaperon Rouge moderne de la pureté de ses intentions.
Juchée sur le dos de son nouveau compagnon, dont on se demande si Christophe CARMONA le fait courir ou voler, notre Princesse Mononoke régionale va revisiter quelques sites emblématiques où le loup a posé sa patte entre les Vosges du Nord et Rosheim.
Histoire et légendes s’entremêlent, avant que Liesele ne trouve la réponse à toutes les questions superflues que l’on a pu se poser sur le loup au fond d’une petite grotte gréseuse ; le fonctionnement de cet animal si mystérieux est finalement bien simple. Il a sa petite famille à nourrir -j’allais dire comme vous et moi- et Maman attend que Papa ramène quelque chose à se mettre sous la dent, le problème étant que parfois un certain voisin du nom un peu prétentieux d’Homo Sapiens avait déjà prévu de se le mettre sous sa dent à lui.
Comment réconcilier Homo Sapiens et Canis Lupus ?
Liesele prend son bâton de pélerine pour aller porter autour d’elle les enseignements de Wolfy et rêve avec Thomas PFEIFFER d’une Maison du Loup dont Christophe CARMONA sort de terre les premières esquisses sous les yeux des deux amis.
Et pour être sûrs que tout le monde puisse les comprendre dans le Fossé Rhénan, le loup et la jeune fille n’hésitent pas à recommencer leur périple en langue allemande et en alsacien .
Infatigables, comme les loups capables de courir cinquante kilomètres dans une nuit !
Pour contacter Thomas Pfeiffer : louppfeiffer@yahoo.fr
Francis DOPFF
Responsable Grands Carnivores et Montagne au sein d’Alsace Nature
mardi 19 Jan 2021 | Communiqués de presse, Déchets, Nappe phréatique, Presse, Risques industriels
La Ministre vient d’annoncer qu’elle mettait une chape de béton sur le dossier de Stocamine en prononçant le confinement immédiat sans aucun retrait complémentaire de déchets.
Une nouvelle fois nous renvoyons aux générations futures nos excès, nos déchets, nos responsabilités !
Si sur la méthode la Ministre s’est plu à souligner qu’elle était la seule à s’être « bougé les fesses et à venir sur place » sur le fond nous assistons à un ukase parisien supplémentaire. Quel sens la « consultation du public » a-t-elle si l’écoute n’est pas au rendez-vous. Les alsaciens ont désormais l’habitude de ce genre de procédures puisque c’est devenu la règle de fonctionnement d’un État schizophrène. On annonce prise de conscience et mesures « inédites » mais on poursuit dans la lignée des décisions imposées et illégitimes.
Pensant sans doute faire un cadeau à la nappe d’Alsace la Ministre annonce le déblocage de 50 millions d’euros pour dépolluer des sites. Convient-il de rappeler qu’en l’état la décision de dépollution n’est que la stricte application de ce que l’État aurait du faire depuis bien longtemps.
Il n’y a pas de cadeau dans cette annonce : juste un respect des règles pour la dépollution des sites en surface, et une réelle bombe à retardement pour les générations futures en ce qui concerne Stocamine.
Après le Grand Contournement Ouest, la Contournante de Châtenois, les annonces présidentielles de téléphériques et de complexes hôteliers dans le Ried, et maintenant Stocamine. L’État se décrédibilise de plus en plus en Alsace, et légitime de fait la poursuite de projets destructeurs. Espérons que les collectivités locales sauront se montrer plus responsables envers notre environnement.
Le signal donné est terrible : pour Stocamine comme pour d’autres projets, la concertation n’est qu’une façade. Faut-il s’étonner que le citoyens aient de moins en moins confiance dans leurs « représentants » ?
vendredi 15 Jan 2021 | Communiqués de presse, Déchets, Nappe phréatique, Presse, Risques industriels
Jusque dans les années 80, il semblait normal de rejeter directement et impunément des produits chimiques (acides, mercure…) dans les cours d’eau et d’enterrer le reste dans les nombreux trous résultant des exploitations de granulats ! L’État complice ou pour le moins myope, ne voyait rien…
Stocamine devait être un progrès, un stockage sécurisé, contrôlé, réversible…
l’État s’était engagé et avait affirmé par la voix d’un ingénieur des Mines que l’incendie, l’inondation et les affaissements des galeries étaient impossibles et que de toute façon il serait toujours possible de récupérer les produits… en cas de problème. Nous connaissons la suite….
L’État a failli !
A cette époque, à notre demande d’assainir les décharges historiques et les sols pollués, un haut fonctionnaire, à la sortie d’une réunion nous a répondu « assainir l’Alsace coûterait le prix d’un porte-avions !….
La France a eu son porte-avions et l’Alsace a gardé ses déchets !
Lorsque l’État est juge et partie et n’est pas capable de respecter ses propres règles, il sape ses propres fondements. Si en plus, il ne respecte pas ses engagements, sa parole, et participe à la diffusion de contre-vérités, c’est la Démocratie qui vacille !
L’Alsace a un trésor, sa nappe phréatique. Elle nous abreuve et alimente toutes les activités économiques. Avec une valeur de 0.1 cts/l elle vaudrait 35 milliards d’euros, mais en réalité elle est inestimable !
Le Comité de Bassin, l’Agence de l’Eau, les collectivités, les industriels, les agriculteurs, tous les usagers et bénéficiaires ont pris conscience de son importance. Il s’agit de la transmettre en bon état chimique et quantitatif et d’arriver à ce bon état avant 2027 échéance de la DCE. L’objectif étant une eau potable SANS TRAITEMENTS !
Chacun s’est engagé à faire sa part…il serait incompréhensible que l’État ne fasse pas la sienne et continue de jouer la montre !
Nous ne sommes pas ici pour marchander, mais pour demander à l’État le déstockage maximal sur le site de Stocamine et le déstockage total et l’assainissement de tous les dépôts ayant ou pouvant avoir à moyen ou à long terme un impact sur notre ressource en eau ! Ce n’est pas une question de moyens, mais une question de volonté politique. Même si la destination des déchets est une vraie question, nous préférons 1000 fois des déchets stockés en surface ou subsurface à la situation actuelle. Il va sans dire qu’il faut également assurer la sécurité des personnels. Notre système étatico-industriel a produit ces déchets, c’est à lui de les assumer, et pas aux générations futures !
Nous le devons à nos petits-enfants, arrière-petits-enfants…