[Communiqué de presse] Carrière de Metzeral : Alsace Nature l’emporte après 10 ans de procédures !

[Communiqué de presse] Carrière de Metzeral : Alsace Nature l’emporte après 10 ans de procédures !

Après 10 ans de procédures, la Cour d’Appel de Nancy vient de donner raison à l’association Alsace Nature, soutenue par des riverains, dans son combat contre l’arrêté d’exploitation d’une carrière de granit sur le ban communal de Metzeral, dans le Haut-Rhin.
Alsace Nature se félicite de cette décision qui, nous l’espérons, met fin à des années d’allers et retours juridiques. L’entreprise Nouvelles Carrière d’Alsace peut, bien entendu, se pourvoir en cassation, mais il nous semble que cet arrêt clôt enfin ce long débat.
Il est important maintenant que le Préfet du Haut-Rhin veille au respect de la règlementation applicable en matière de carrière et, au Parquet de Colmar, d’enfin faire aboutir les nombreuses plaintes dont il est saisi sur ce dossier.
Daniel Reininger, Président d’Alsace Nature, déclare :

« Dans ce dossier, comme dans beaucoup d’autres, le juge vient de mettre en lumière le fait que la parole des associations n’est pas le fruit d’une idéologie quelconque, mais bel et bien une application de la volonté du législateur. Les représentants de l’Etat ferait bien de s’en rappeler, notamment au regard des décisions récentes sur certains gros dossiers en cours… »

HISTORIQUE DU DOSSIER
Deux procédures parallèles ont animé ce dossier depuis plus de 10 ans.
Ce dossier débute en 2005, quand la société Nouvelles Carrières d’Alsace (NCA) est autorisée par arrêté préfectoral à exploiter la carrière de Metzeral, ce qui nécessite d’étendre le périmètre de cette dernière. Pour se faire, une modification des documents d’urbanisme de la commune est engagée : une révision du Plan Local d’Urbanisme (PLU) est opérée le 23 février 2006. La société NCA sollicite alors une nouvelle autorisation de poursuivre l’exploitation et d’étendre ses activités pour 30 années supplémentaires, avec une capacité moyenne d’extraction de 55 000 tonnes, pour un gisement à exploiter de 1 680 000 tonnes. Or, la modification du PLU opérée ne permet pas une telle extension. La commune opère une seconde révision en octobre 2009. Cette dernière fait l’objet de procédures juridiques et est annulée par la Cour d’Appel de Nancy le 13 mars 2014.
Pour autant, le Préfet, en mai 2011, autorise la poursuite de l’exploitation de la carrière. Le 25 novembre 2011, Alsace Nature attaque cet arrêté devant le Tribunal Administratif de Strasbourg. Par un jugement en date du 19 décembre 2014, le Tribunal Administratif de Strasbourg rejette la requête d’Alsace Nature au motif que la commune de Metzeral a, entre-temps, révisé son document d’urbanisme, par une délibération du conseil municipal en date du 5 novembre 2014 – cette délibération sera annulée par le Tribunal Administratif de Strasbourg en juin 2017. Un arrêt de la Cour d’Appel de Nancy du 26 novembre 2015 donne raison à Alsace Nature et casse la décision du 19 décembre 2014.
Nouvelle Carrière d’Alsace se pourvoit en cassation contre cette décision. Le 30 décembre 2016, le Conseil d’Etat annule l’arrêté de la Cour d’Appel de Nancy du 26 novembre 2015, sur un motif de droit tout en renvoyant le dossier devant la CAA de Nancy pour réexaminer l’affaire au fond. L’arrêt de la CAA de Nancy du 30 janvier 2018 (en téléchargement ci-dessous) donne raison à Alsace Nature.
contentieux-metzeral

[Découverte de la semaine] – La Bacchante (Lopinga achine)

[Découverte de la semaine] – La Bacchante (Lopinga achine)

bacchante
La Bacchante est un lépidoptère, autrement dit un papillon forestier.
Elle est de couleur ocre terne à marron clair, avec une discrète bande jaune clair au resto, blanche au verso est orné d’une ligne de gros ocelles marron cerclés de clair, qui au verso sont pupillées de blanc. Ces ocelles sont au nombre de cinq de taille croissante aux antérieures et aux postérieures de six de taille diverse, les quatrièmes et cinquième très gros et les seuls bien visibles sur le recto. Le sixième, celui de l’angle anal est doublement pupillé de blanc.
Elle hiverne au stade de chenille, et vole en une génération en juin et juillet. Elle réside en lisière des bois de conifères dans des lieux buissonneux.
Elle est présente du nord de l’Espagne, de l’Italie, de la Roumanie et de la Bulgarie, jusqu’aux Pays baltes et au sud de la Suède et de la Finlande. En France, elle est en très forte régression et n’a été recensée depuis 1980 que dans 28 départements.
La Bacchante est inscrite sur la liste des insectes strictement protégés de la Convention de Berne. En France, et en Alsace, elle est inscrite sur la liste rouge des insectes menacés.
Autrefois abondant dans les forêts de la Hardt nord et du Nonnebruch, elle y est aujourd’hui beaucoup plus sporadique.

[Sortie Nature] Croisière Oiseaux 2018 : un succès non démenti !

[Sortie Nature] Croisière Oiseaux 2018 : un succès non démenti !

200 amoureux de la nature ce sont donnés rendez-vous sur le Rhin à Kembs, ce dimanche 28 janvier 2018, pour la fameuse Croisière Oiseaux d’Alsace Nature.

Cette sortie hivernale atypique, proposée en partenariat avec la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), permet aux petits et grands d’aller à la rencontre des oiseaux venant tout droit des pays nordiques pour passer l’hiver sous nos latitudes plus clémentes.
Comme chaque année, le succès de cette sortie ne se dément pas !
Un dizaine de guides nature, dont les « Curieux de Nature » ont accompagné les participants dans leurs observations des différentes espèces présentent sur le fleuve.
Foulques macroules, canards colvert, canards chipeau, canards siffleurs, pléthore de cygnes tuberculés et de cormorans, ouettes d’Egypte, mouettes rieuses, goélands leucorrhées et argentés, harles bièvres, fuligules morillon, fuligules milouin, tadornes casarca, grèbe castagneux et une petite nouvelle cette année, une oie à tête barrée, étaient présents pour le plaisir des yeux et des oreilles !

Oie à tête barrée © Marc Declercq

 
Fuligules morillons photos Marc Solari

Fuligules morillons © Marc Solari

La croisière a été agrémentée des superbes commentaires et anecdotes de Pierre Hieber et Edmond Herold, nos deux spécialistes ornithologiques et des activités ludiques et éducatives mises en place par l’équipe des « Curieux de Nature », plébiscitées par l’ensemble du public présent sur le bateau.

Une journée nature à faire et refaire !

[Découverte de la semaine] – Harle Bièvre (Margus merganser)

[Découverte de la semaine] – Harle Bièvre (Margus merganser)

harle brièveLe Harle Bièvre, aussi appelé Grand Harle est une espèce de canard piscivore. Il mesure entre 58 et 75 cm de long, avec une envergure de 82 à 97 cm. Il pèsent environ 1,3 kg pour les femelles et 1,6kg pour les mâles.
Le mâle possède une tête vert foncé avec une huppe peu marquée et un long bec rouge foncé, mince et crochu. Le cou, la poitrine et les côtés sont blancs, le dos est noir. Les ailes sont blanches sauf aux extrémités où elles sont noires. Le croupion et la queue son gris. Au printemps, pour son plumage nuptial le Harle Briève mâle à la poitrine teintée de rose saumon.
La femme quant à elle, a la tête brun roux (tout comme les poussins), son dos est gris.
Son bec denticulé lui permet d’agripper les poissons qu’il trouve dans les roselières, où viennent frayer de nombreux poissons. C’est un excellent plongeur, il plonge entre 20 et 30 secondes et peut s’enfoncer jusqu’à 10 mètres.  Il se nourrit le plus souvent de poissons de moins de 10 cm.
La femelle pond une couvée par an de 8 à 12 œufs. Le nid est habituellement dans une spacieuse cavité d’un grand arbre creux, à une hauteur d’environ 12 m. Il se peut cependant que le Harle Bièvre niche dans une cavité ou un escarpement sur la berge, ou encore sur un amoncellement de cailloux au sol.
Hors de la saison de nidification, c’est un oiseau sociable, qui peut se rassembler en groupes important d’une centaine d’oiseaux. Il peut vivre avec d’autres espèces de canards plongeurs dont il ne se souci pas.
Le Harle Bièvre est un canard d’eau douce, il fréquente les fleuves et les rivières assez larges. Ainsi que les lacs et les grands étangs. On le trouve en Europe, il niche dans les forêts septentrionales de Scandinavie et du Nord de la Russie. Le Harle Bièvre vient passer l’hiver en France, étant un migrateur partiel. Il niche au Danemark, en Allemagne, et en France, sur la Seine, la Loire, le Doubs et le Rhin.
Chaque hiver le Rhin accueille un grand nombre d’oiseaux venus de Scandinavie ou d’Europe de l’Est qui trouvent refuge sous nos latitudes et devient ainsi la 2e zone d’hivernage de France après la Camargue.
Ce dimanche, Alsace Nature et la Lpo Alsace organise l’annuelle Croisière Oiseaux, où vous pourrez venir découvrir les oiseaux hivernant qui nichent sur les berges du Rhin. La Croisière étant déjà complète, on vous dit à dimanche et on espère apercevoir un Harle Bièvre !
 

[Communiqué de presse] Nouvel avis défavorable du CNPN contre le GCO : comment  l’Etat s’en moque !

[Communiqué de presse] Nouvel avis défavorable du CNPN contre le GCO : comment l’Etat s’en moque !

Troisième avis défavorable ! Le Conseil National de Protection de la Nature (CNPN) a analysé vendredi 15 décembre 2017 le dossier présenté par Vinci/Arcos relatif à l’impact du GCO sur les enjeux environnementaux. Son verdict est à nouveau sans appel et l’avis est défavorable renvoyant Arcos à ses dossiers ! Une nouvelle fois, le CNPN confirme la position des associations de protection de la nature qui plaident depuis des années pour que ce projet ne vienne pas réduire à néant les efforts consentis pour la sauvegarde de la biodiversité.
Comment, dans ce contexte, le Ministre de la transition écologique peut-il annoncer qu’il autorisera le projet de GCO ! De plus, sans même attendre le résultat de l’enquête publique à venir !
A quoi servent les instances et les procédures si l’Etat lui-même s’assoit dessus dès que les conclusions de ces procédures contredisent ses projets ? A quoi bon faire semblant de jouer à la démocratie ? L’Etat prétend faire accepter à Vinci des mesures de compensations alors qu’il vient de disqualifier la seule instance indépendante capable de les évaluer. Et il a le culot de proposer un comité de suivi croupion sans aucun pouvoir ni moyen ! Si c’est ainsi que l’Etat veut regagner la confiance des citoyens, c’est très mal parti. En agissant ainsi, il ne fait que légitimer la lutte sur le terrain et perd toute crédibilité sur sa capacité à défendre l’intérêt général.
A ce titre ARCOS, cet après-midi s’est cru autorisé à se rendre sur le secteur de Kolbsheim accompagné d’un huissier pour relever les identités des personnes présentes. Cette substitution aux pouvoirs de police n’augure rein de bon pour l’avenir.
Dans ces conditions, la lutte contre le GCO prend encore une autre dimension : il s’agit, au-delà du projet en lui-même, de se battre pour conserver la possibilité aux citoyens d’avoir leur mot à dire dans les processus de décisions et pour enfin faire cesser la mascarade des consultations publiques actuelles. Ceci concerne tout le monde, en Alsace et ailleurs. Il est temps d’élargir la lutte !
 

 
 
gco-illus