Quoi de neuf au rayon pesticide ? Loi Duplomb : une première victoire devant la justice

Quoi de neuf au rayon pesticide ? Loi Duplomb : une première victoire devant la justice

Nous vous avions sollicités pour intervenir contre la loi Duplomb à plusieurs reprises ( ICI et LA notamment), pour ces effets nocifs sur l’environnement : soutien aux élevages industriels et aux méga-bassines, ré-autorisation de certains pesticides, etc. Nous vous avions alerté également sur les impacts des pesticides sur la santé et l’environnement. L’action collective a commencé à porter ses fruits : les tribunaux nous ont donné raison à plusieurs occasions !

 

Plusieurs victoires juridiques contre les pesticides !

 

Le 7 août 2025, le Conseil Constitutionnel a censuré une partie de la loi Duplomb : l’article qui prévoyait la réintroduction de l’acétamipride, un insecticide néonicotinoïde interdit depuis 2018. En invoquant le principe de précaution, la haute juridiction a rappelé que la santé humaine et la biodiversité ne peuvent être sacrifiées au nom de la simplification administrative. Cette décision, saluée par de nombreuses associations, montre que les garde-fous démocratiques existent encore. Toutefois, d’autres volets inquiétants de la loi, comme la facilitation de l’agrandissement des élevages intensifs, ont été maintenus, appelant à une vigilance continue.

 

Une autre décision judiciaire a redonné de l’espoir : le 3 septembre 2025, la cour administrative d’appel de Paris a condamné l’État pour sa gestion insuffisante des pesticides. Cette décision impose une révision complète et rapide des autorisations de mise sur le marché, alignées sur les données scientifiques les plus récentes. C’est une victoire collective : grâce à la mobilisation d’associations et de citoyens, la justice impose enfin le respect du principe de précaution.

 

Pour protéger la qualité de l’eau, la biodiversité et la santé des générations futures, ces décisions confirment que la vigilance et la solidarité paient, que VOTRE implication auprès des associations paient. Ce n’est que grâce à ce poids politique, qu’ensemble, nous avons réussi à peser dans le débat démocratique et apporté notre pierre au volet juridique. Si vous avez été convaincus, parlez-en à votre entourage ! Si vous n’avez pas de temps à consacrer à la cause, vous pouvez aussi faire un don (déductible des impôts), pour nous donner les moyens d’agir. 

Je fais un DON

 

Zoom sur l’opération coup de poing des agriculteurs : sur le principe, un grand OUI ! Quid des intentions réelles ?

 

Le 20 août 2025, plusieurs supermarchés du Bas-Rhin ont été ciblés par une action de la FDSEA 67 et des Jeunes Agriculteurs : des produits contenant de l’acétamipride ont été retirés des rayons. Leur slogan : « Si c’est interdit chez nous, il faut aussi interdire la vente des produits qui en contiennent. »

Si cette action peut sembler en phase avec nos combats pour une alimentation plus saine, il faut rester attentifs au contexte : ces syndicats ne plaident pas pour une agro-écologie mais pour un retour encadré des pesticides au nom de la “concurrence équitable”. En d’autres termes, leur critique vise moins la toxicité des produits que l’injustice ressentie vis-à-vis des importations.

Cette actualité illustre donc l’importance d’une vigilance citoyenne : oui, il faut bannir les pesticides de nos assiettes, qu’ils soient produits ici ou ailleurs — mais cela suppose de défendre des modèles agricoles vraiment respectueux de l’eau, du sol et de la biodiversité.

 

 

Pour aller plus loin :

 

Censure partielle de la loi Duplomb : une heureuse surprise : https://fne.asso.fr/communique-presse/censure-partielle-de-la-loi-duplomb-une-heureuse-surprise

« Une victoire en demi-teinte » : l’acétamipride censuré, mais la colère perdure: https://reporterre.net/Une-victoire-en-demi-teinte-l-acetamipride-censure-mais-la-colere-perdure

Contre la loi Duplomb, une pétition pulvérise tous les records : https://reporterre.net/Contre-la-loi-Duplomb-une-petition-pulverise-tous-les-records      >> remarque : au 17 juillet (date limite de recueil des signatures), la pétition totalisait 2 129 601 signatures.

Loi Duplomb : le combat continue à l’Assemblée nationale : https://reporterre.net/Loi-Duplomb-le-combat-continue-a-l-Assemblee-nationale

Une décision de justice «historique» met des dizaines de pesticides sur la sellette : https://reporterre.net/Une-decision-de-justice-met-des-dizaines-de-pesticides-sur-la-sellette

Communiqué : Colère des agriculteurs : nos propositions pour une agriculture plus juste et plus vertueuse : https://alsacenature.org/slider/communique-colere-des-agriculteurs-nos-propositions-pour-une-agriculture-plus-juste-et-plus-vertueuse/

Pesticides : définition, enjeux et impacts: https://fne.asso.fr/dossiers/pesticides-definition-enjeux-et-impacts

 

La manif du futur : à Bure contre la poubelle nucléaire

La manif du futur : à Bure contre la poubelle nucléaire

[Communiqué du réseau Sortir du nucléaire et des associations en lutte contre le projet Cigeo]

Texte d’appel de la manif :

C’est après-demain que le monstre Cigéo va se mettre en mouvement et qu’il sera alors difficile de l’entraver tandis qu’il avalera forêts et champs et se terrera ensuite profondément dans le sol pour y accumuler son butin toxique, celui de décennies d’une industrie nucléaire qui n’a su quoi faire de ses déchets radioactifs les plus toxiques et mortels.

C’est demain qu’il projette de dérouler ses routes, ses rails et ses lignes électriques dans le paysage meusien, qu’il dévorerait le Bois Lejuc pour en faire un amas de terre au cœur duquel s’élèveront les cheminées qui recracheront les effluves des profondeurs radioactives. Demain aussi qu’il prévoit de transformer une vaste étendue des terres agricoles en un camp retranché de béton, ferrailles et machineries destiné à accueillir les colis empoisonnés avant de les expédier dans les souterrains.

Mais c’est bien aujourd’hui que ces tréfonds et les terres situées à l’aplomb, en surface, sont menacés d’expropriation et que l’étau se resserre doucement sur les habitant⋅es, qui résistent. Notamment l’ancienne Gare de Luméville-en-Ornois située sur le tracé de la future voie d’acheminement des wagons irradiés.

A contrario du désert que le monstre Cigéo crée autour de lui, la lutte a su faire exister localement une diversité d’autres conceptions de l’avenir, projeter des futurs désirables pour les habitant.e.s et des générations d’opposant.es venues manifester là et s’installer dans les villages environnants, y multiplier les lieux et projets de vie collectifs.

Au croisement de tous ces lieux et ces enjeux, la lutte est devenue indissociable de « la Gare », sa riche histoire militante et foisonnante enracinée profondément en elle. Énumérer tous les moments forts, profondément beaux comme terriblement tristes qui ont imprégné là chaque infime recoin ne rendrait pas encore justice à tout ce que plusieurs générations de lutte contre Cigéo, et antinucléaire au-delà d’elle, doivent à cet endroit. L’expulser, c’est expulser nos souvenirs, la défendre c’est venir les défendre !

Que ce soient les vestiges du néolithique déjà figés dans les fondations bétonnées du laboratoire actuel ou les vestiges que des milliers de générations futures laisseraient à ce territoire si on leur en laissait la possibilité, ou encore la spoliation de l’héritage des vies présentes, c’est tout à la fois le passé, le présent et le futur que le monstre vorace Cigéo exproprie et confisque pour une éternité.

Dans un monde qui, 80 ans après l’horreur d’Hiroshima et Nagasaki, s’arme et brandit à nouveau la terrifiante menace des armes nucléaires, dans un monde qui voudrait faire fleurir des centrales au cœur d’un chaos d’inconséquence belliciste et vénale, dans ce monde-là l’éternité est un bien lourd gage laissé à l’humanité.

C’est pourquoi nous invitons celles et ceux qui viendront demain, qui étaient là hier et qui le peuvent aujourd’hui à manifester toutes ensemble à Bure le 20 septembre, contre Cigéo, contre le nucléaire, pour un autre avenir !

Reprenons l’imaginaire à l’Andra, l’avenir au nucléaire, et laissons leur la projection d’un triste lendemain, indésirable pour les Générations futures, tandis que notre imagination et notre créativité convoqueront la manifestation antinucléaire du futur !

 

Programme :

Vendredi 14h : ouverture du camp ;

  • Des logements en dur seront aussi prévus pour cell⋅eux qui ont besoin d’un vrai lit (un formulaire sera lancé bientôt). En attendant, vous pouvez déjà contacter hebergementbure@riseup.net pour faire part de vos besoins spécifiques en terme d’hébergement.

 

Samedi matin : des caravanes à vélo parcourront les villages alentours. Si vous êtes déjà sur place, il sera possible de les rejoindre. Nous aurons quelques vélos à disposition. Plus d’info à venir ;

Samedi midi : à Mandres-en-Barrois autour du lieu collectif l’Augustine : il y aura des repas servis par l’excellente cantine des Schmurtz, mais pour toutes celles et ceux qui arriveront à midi, il est préférable d’apporter tout de même votre pique-nique ;

Samedi à 14h : à Mandres-en-Barrois : début de la manifestation  ; qui devrait durer environ 4h en comptant les animations tout au long du parcours (sur des chemins carrossables) ;

Samedi vers 19h : repas servis au camp ;

Samedi 21h : concerts à l’Ancienne Gare de Luméville vers 21h ;

Dimanche à 10h30 : assemblée sur les suites de la lutte ;

Dimanche à 14h : ballade découverte de la Vallée de l’Ornain ;

Dimanche soir : un repas sera servi et il sera possible de rester encore une nuit sur le camps. Au-delà, il faudra penser à rejoindre Septembre Infini ;

Lundi et mardi : démontage ! Les coups de main sont les bienvenus !

 

Venir sur place :

Pour venir à la manif du 20/09 en bus depuis Paris, Lyon, des villes d’Alsace, de la Loire et de Suisse c’est ici : Et s’il y en a pas depuis chez toi, n’hésite pas à en organiser un ! Ou à contacter le groupe anti-nucléaire de ton coin pour le pousser à le faire.

Vous pouvez aussi organiser un bus pour faciliter les départs collectifs jusqu’à Bure. Et si vous le faites, merci de le signaler à l’organisation (à cette adresse : manifbure@riseup.net) et d’envoyer les indications de votre trajet (départ, arrêts, horaires, tarif) afin que plusieurs bus ne soient pas organisés à peu de distance. L’organisation se chargera de partager l’information du convoi sur son site pour aider à la réservation.

 

Hébergement :

Plutôt 🛌 ou ⛺️ ? Un camp est prévu sur le champ d’un camarade paysan mais si tu as des besoins spécifiques, tu peux remplir ce formulaire

 

Bambinerie🧸 :

Contre le projet cigéo, une garderie pour que les parents restent militant⋅es !

Disposant de matériels divertissants pour tous les âges, nous voulons assurer aux enfants présents en marge de la manif, un lieu paisible et accueillant. Les parents pourront ainsi déposer leurs enfants le temps qu’ils ont besoin pour honorer leur militantisme ou rester parmi nous s’il préfèrent. Une garderie autogérée sera ainsi organisée le temps de la manif’ du futur contre la poubelle nucléaire à Bure.

Tu peux retrouver toutes les infos pratiques de l’événement ici

 

Pour aider à la préparation de la manifestation vous pouvez :

➡️ commander (gratuitement) affiches, tracts et autocollants de l’événement, à diffuser partout autour de chez vous cet été et en septembre en faisant votre demande par ici.

📣 signer et faire signer le texte d’appel – que vous soyez une organisation, un collectif ou une personne – en remplissant ce formulaire

👐 être bénévole pour filer un coup de main en remplissant ce formulaire

💫 aider financièrement l’organisation via un don. Organiser une manifestation réussie et accueillir tout le monde dans les meilleures conditions a évidemment un cout, vous pouvez participer financièrement à la bonne tenue de cet événement en participant à la cagnotte en ligne

 

Pour suivre toutes les actu autour de la préparation de la manif, vous pouvez :

💻️ retrouvez toutes les info sur le site internet de la manif par ici

✉️ vous inscrire à la lettre d’info hebdomadaire, en envoyant un mail à cette adresse : bloquonscigeo-subscribe@lists.riseup.net (Vous recevrez aussitôt un mail de confirmation à valider)

📲 et vous abonnez aux réseaux sociaux de l’orga  :

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Et si vous avez envie de faire un séjour prolongé dans la Meuse, vous pouvez aussi participer au septembre infini à la gare de Luméville 😉

 

Contact organisation :
manifbure@riseup.net

Sauvons le droit de l’environnement européen !

Sauvons le droit de l’environnement européen !

Entamée en juin 2024, la réflexion de la Commission européenne sur la simplification et la rationalisation de la législation environnementale fait l’objet d’une discrète concertation, en plein cœur de l’été 2025. Cette réflexion est pourtant loin d’être anodine.
Nous avons jusqu’au 10 septembre pour soutenir un droit européen protecteur de l’environnement. France Nature Environnement vous explique les enjeux et comment faire entendre votre voix !

 

Je réponds facilement à la consultation

 

Parce que 35 % des PME se disent confrontées à des procédures administratives ou juridiques complexes (Eurobaromètre 2024 des PME), la Commission européenne passe actuellement en revue toute la législation environnementale pour trouver les moyens d’en réduire la «lourdeur». Sans réduire les objectifs environnementaux, évidemment ! Pourtant, lorsque la recherche d’efficacité du droit fait rimer simplification avec rationalisation, accélération ou suppression d’obligation d’information, l’on peut entendre moindre protection de l’environnement.

 

La nature, une alliée de notre économie

La nature est indispensable à notre économie et à notre vie.

44% de la valeur ajoutée brute créée par l’économie française dépend fortement du capital naturel, c’est-à-dire des écosystèmes et de leurs fonctions écologiques. C’est la Direction générale du Trésor qui le dit ! La règlementation environnementale est donc autant là pour protéger notre santé que notre société.

Mal protéger la nature, ça nous coûte cher.

Car au-delà du PIB, c’est notre niveau de vie tout entier qui souffre des choix politiques allant à l’encontre du droit environnemental. En 2025, la Commission a publié un rapport faisant l’évaluation du coût de la mauvaise mise en œuvre du droit environnemental existant. Le constat est sans appel : décès prématurés, frais sanitaires, actions de dépollution, perte de productivité, dégâts matériels… L’Union européenne perd 180Mds€/an parce qu’elle manque à ses obligations de correctement protéger la nature.

Désormais, en plus de mal appliquer le droit, on veut le supprimer ! La prochaine facture risque d’être salée.

 

Que risquons-nous ?

Cédant aux sirènes du populisme et des intérêts économiques privés (ignorants de leurs propres dépendances aux services gratuits rendus par la nature), la Commission prépare un texte de simplification du droit environnemental. Dans le jargon politique, simplification est souvent synonyme de régression.

Dans ce nouveau paquet dit « omnibus » (qui permet de toucher à de nombreux textes en parallèle), la Commission met en péril toutes les avancées écologiques de ces dernières années, obtenues parfois après des décennies de batailles et de militantisme : restauration de la nature, surveillance des substances polluantes, évaluations des incidences environnementales, lutte contre la déforestation…

Après une année entière à soutenir des textes rétrogrades, le message est clair : la Commission prête son oreille à ceux qui valorisent leurs profits au-dessus de notre santé et de notre avenir.

Mais nous aussi nous tendons l’oreille, et nous leur répondrons !

 

Comment agir ?

La Commission a placé ses pions quand tout le monde avait le dos tourné, en lançant une concertation au plein cœur de l’été.

Vous avez jusqu’au 10 septembre pour vous mobiliser, et lui rappeler qu’une économie saine ne peut pas exister sans une planète en bonne santé !

Utilisez le formulaire ci-dessous pour lui envoyer un message, et dire clairement à vos représentant·es politiques que vous vous opposez à l’affaiblissement et à la suppression des lois sur la nature.

Grâce à cet outil, vous pouvez générer facilement un texte avec des arguments à personnaliser et envoyer.

Veuillez noter que votre contribution sera publiée sur le site web de la Commission.

 

Je réponds facilement à la consultation

Le Tanet : un joyau naturel à préserver, pas à rééquiper

Le Tanet : un joyau naturel à préserver, pas à rééquiper

Le site du Tanet est un cirque glaciaire emblématique du Haut-Rhin, situé au pied de la Réserve naturelle nationale du Tanet – Gazon du Faing et du site Natura 2000, au sein d’une zone “Quiétude attitude” du du Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges. C’est un refuge pour nombre d’espèces menacées comme  le Grand Tétras, le Lynx boréal, mais aussi des chiroptères ou des oiseaux qui profitent des parois rocheuses, de la flore et des milieux naturels qui s’y trouvent.
Le Tanet est sans doute l’un des sites vosgiens où la montagne pourrait retrouver une beauté sauvage et intacte, digne des grands cirques alpins… une fois les  installations de l’ancienne station de ski démontées. Il offre un paysage majestueux, déjà accessible à pied depuis les crêtes ou les refuges alentour, sans qu’aucun nouvel aménagement ne soit nécessaire. Les “visiteurs” viennent ici chercher le silence, la vue, l’immersion dans une nature préservée. On y trouve des tourbières, des chaumes d’altitude, des forêts relictuelles, refuges d’une biodiversité rare.

Le véritable besoin aujourd’hui, c’est d’effacer les traces humaines inutilisées, pas d’en ajouter de nouvelles. Ce site mérite une vision d’avenir fondée sur la sobriété, la protection du vivant et la transmission de sa beauté intacte aux générations futures.

 

Le Tanet : un site naturel majeur menacé

Or, le Syndicat mixte de la vallée de Munster ressort des cartons un dossier que tout le monde pensait abandonné : une  via ferrata. Ces parcours à flancs de falaise, nécessitent, pour la sécurisation et le divertissement des pratiquants, la pose de mains-courantes en filin tout au long du parcours, l’aménagement d’échelle métallique, de pont de singe etc. et tout cela  dans un secteur sensible, à l’heure où la biodiversité se meurt.

Le projet actuel compte deux itinéraires, qui entraîneront inévitablement :

  • une fréquentation accrue tout au long de l’année,
  • des nuisances sonores et visuelles,
  • une dégradation des habitats naturels,
  • une banalisation de l’espace naturel comme terrain de loisir.

 

Malgré un rejet préfectoral en 2015, le projet revient avec peu de modifications de fond. Le dernier avis de l’Autorité environnementale (mai 2025) pointe de nombreuses insuffisances : absence d’analyse d’alternatives, pas d’avis du CSRPN, faibles garanties sur le suivi ou la compensation écologique…

Bien qu’aucune enquête publique officielle ne soit lancée à ce jour, un questionnaire en ligne a été mis en place par les porteurs du projet pour sonder les réactions du public. Alsace Nature encourage à exprimer une opposition argumentée et appelle à la vigilance pour répondre à ce formulaire particulièrement orienté, qui enjolive la situation.

Il est crucial de montrer que les citoyens sont nombreux à défendre une autre vision de la montagne : sobre, respectueuse, et accessible sans artifices. Il ne s’agit pas de rejeter toute activité de pleine nature – il existe d’ailleurs au Tanet un site d’escalade qui ne pose pas de souci – mais de refuser la surenchère d’équipements dans les derniers bastions de biodiversité. Ce questionnaire permet de faire entendre votre voix. Vous pouvez y exprimer :

  • votre attachement au site du Tanet, ou au territoire, aux Vosges
  • votre opposition à la transformation de la montagne en parc d’attractions,
  • la nécessité de sanctuariser des zones naturelles, sans équipements permanents.

 

Répondre au questionnaire

En savoir plus

 

Mais au-delà de ce cas précis, c’est une accumulation de projets touristiques non maîtrisés qui met en péril l’équilibre écologique de tout le massif vosgien.

 

Le piège de la fragmentation écologique

Ce projet ne peut être analysé isolément. Il s’ajoute à une série de micro-projets touristiques dans les Vosges, chacun modeste en apparence, mais cumulé à l’existant, particulièrement destructeurs :

  • la tyrolienne géante au Gaschney,
  • la zone de loisirs au lac Blanc,
  • les pistes de VTT de descente,
  • les aménagements “4 saisons” du Champ du Feu, dans un contexte de fonte accélérée de la neige,
  • le développement des randonnées en VTT ou trottinettes à assistance électrique
  • le développement des randonnées motorisées (voitures ou motos) sur les cols et routes du massif…

 

Vouloir substituer l’économie touristique du ski pour sauver les stations de montagne par un développement anarchique “d’activités ludiques” est une lourde erreur. Les enquêtes montrent que ce qui attire les touristes dans le massif sont bien les paysages grandioses, la nature préservée et la quiétude.

Les effets cumulatifs de ces développement sont déjà à l’œuvre  : morcellement des forêts, fragmentation des habitats, dérangement permanent des espèces… Toutes ces pertes de continuités écologiques réduisent les chances de survie des espèces les plus vulnérables et appauvrit durablement la richesse naturelle du massif vosgien. Ce dernier, comme tous les milieux naturels, doit s’adapter à un changement climatique qui lui est imposé par l’activité humaine. Pour ce faire, il a plus que jamais besoin d’espaces de libre évolution et de quiétude. Soyons les discrets observateurs de ces richesses naturelles plutôt que les consommateurs d’une nature qui ne sert que de support à des divertissements qui pourraient se trouver dans n’importe quel parc d’attractions.

Victoire pour Alsace Nature : le tribunal annule un défrichement illégal à Fort-Louis

Victoire pour Alsace Nature : le tribunal annule un défrichement illégal à Fort-Louis

Le 29 juillet 2025, le Tribunal administratif de Strasbourg a donné raison à Alsace Nature dans un contentieux concernant un défrichement illégal sur la commune de Fort-Louis, dans le Bas-Rhin. Malgré les dégâts subis par la nature, cette décision marque une victoire juridique et symbolique pour la protection de l’environnement, et rappelle que le droit s’impose à tous, même aux collectivités publiques.

 

Une destruction sans autorisation dans une zone naturelle sensible

En septembre 2022, la commune de Fort-Louis a procédé à des travaux de défrichement dans une zone boisée d’environ 4 000 m², sans autorisation légale. Or, ce secteur se situe à proximité immédiate de zones protégées, notamment le site Natura 2000 du Ried de la Moder, un espace d’une richesse écologique remarquable, abritant une biodiversité exceptionnelle.

Le maire de l’époque avait justifié les travaux par des « aménagements touristiques », sans étude d’impact ni procédure de dérogation. Alsace Nature, alertée par des citoyens, a rapidement saisi la justice pour faire reconnaître l’illégalité de ces travaux, menaçant gravement l’équilibre écologique local.

 

Le droit de l’environnement ne se contourne pas

Le tribunal a jugé que :

  • aucune demande d’autorisation de défrichement n’avait été déposée auprès de la DREAL (Direction régionale de l’environnement),
  • la zone concernée relevait bien du régime forestier, et était donc soumise à une réglementation stricte,
  • les travaux portaient atteinte à des habitats naturels d’intérêt communautaire,
  • aucune évaluation des incidences Natura 2000 n’avait été menée, contrairement aux exigences du Code de l’environnement.

En conséquence, le tribunal a annulé rétroactivement l’arrêté municipal autorisant les travaux et reconnu la responsabilité de la commune dans une atteinte caractérisée à l’environnement.

 

 

Une jurisprudence précieuse pour la suite

Ce jugement est un rappel fort : les atteintes à la nature, même locales et prétendument mineures, sont encadrées par la loi. Les collectivités ne peuvent se soustraire à leurs obligations environnementales. La vigilance associative paie, et la justice peut – et doit – protéger notre patrimoine naturel.

Au-delà du cas de Fort-Louis, cette affaire envoie un signal clair à tous les acteurs : la nature n’est pas un « espace vide » à aménager à loisir. Chaque intervention doit être pensée, encadrée, justifiée.

Alsace Nature continuera de veiller, d’alerter et d’agir chaque fois que la biodiversité est menacée. Ce jugement conforte notre rôle de vigie juridique et citoyenne, et montre que chacun peut agir, à son échelle, pour défendre les équilibres naturels.

 

 

Des discussions à venir pour l’avenir du site concerné

Contacté récemment, suite à la décision de justice, le maire actuel de Fort-Louis nous a confirmé que les travaux d’aménagement avaient été stoppés suite à notre recours. Des discussions seront sans doute engagées pour voir comment sera géré ce site à l’avenir. A suivre …