Agriculture, élevage : FNE Grand Est s’adresse aux élus régionaux

Agriculture, élevage : FNE Grand Est s’adresse aux élus régionaux

La Région Grand Est a de grandes ambitions pour sa polyculture-élevage, en votant des financements pour l’accompagnement des éleveurs par les Chambres d’agriculture pour plus de compétitivité et en même temps la « transition ».

Cela pourrait être une belle opportunité… à condition d’accepter une réduction des cheptels qui est indispensable pour le climat, la biodiversité, l’eau, l’air, etc, et en même temps une baisse des densités animales et une amélioration significative du bien-être animal.

Pour rappeler ces réalités, nous avons adressé 3 « Lettres MOINS et MIEUX pour l’élevage dans le Grand Est » aux élus régionaux, téléchargeables ci-dessous.

Nous suivrons les décisions et les objectifs de la Région et des Chambres d’agriculture avec attention. Rappelons que la gouvernance des questions agricoles à la Région est quasiment entre les mains des Chambres d’agriculture.

L’indispensable baisse des cheptels est encore très largement tabou dans les filières et chez les décideurs politiques dont l’objectif premier est de reconquérir le marché intérieur, de maintenir la production et d’exporter. Il faut donc répéter l’impératif de la sobriété et surtout le rendre viable et acceptable par des mesures d’accompagnement appropriés. Il est peu probable que l’avenir nous donne tort…

 

Lettre MOINS et MIEUX N°0
traite d’un avenir plus sobre et plus heureux pour la filière bovine.

Télécharger la lettre n°0 (PDF)

 

Lettre MOINS et MIEUX N°1
traite des externalités de l’élevage.

Télécharger la lettre n°1 (PDF)

 

Lettre MOINS et MIEUX N°2
traite du bien- être des animaux.

Télécharger la lettre n°2 (PDF)
[Pétition] 6 mesures d’urgence pour protéger les animaux d’élevage lors du transport par fortes chaleurs

[Pétition] 6 mesures d’urgence pour protéger les animaux d’élevage lors du transport par fortes chaleurs

© Rony Zmiri/amoghdesign

Alsace Nature soutient l’association Welfarm qui a publié des recommandations relatives à l’élevage et au transport d’animaux en période de fortes chaleurs dans le cadre de sa campagne « Chaud Dedans ! ». Retrouvez dans cet article 6 mesures d’urgence à mettre en œuvre lors du transport d’animaux par fortes chaleurs.

Le changement climatique fait peser d’importantes menaces sur le bien-être des animaux d’élevage. Au-delà d’une certaine température, les animaux souffrent en effet de stress thermique, ce qui a des conséquences sur leur physiologie, leur santé, leurs comportements et leurs performances zootechniques. Pire encore, les fortes chaleurs entraînent d’importantes mortalités, dans les élevages où les animaux sont maintenus à de fortes densités et lors de leur transport.
 
Partant de ce constat, Welfarm demande, dans le cadre de sa campagne « Chaud Dedans ! », que l’adaptation des activités humaines au changement climatique concerne aussi les animaux d’élevage. L’association a ainsi formulé une série de recommandations destinées à réduire les souffrances des animaux lors de l’élevage et du transport.

 
 

Retrouvez ci-dessous 6 mesures d’urgence à prendre en cas de transport d’animaux par fortes chaleurs.

1. Vérifier la disponibilité en eau, l’adaptation et le bon fonctionnement du système d’abreuvement.

2. Réduire les densités de chargement, veiller à la bonne répartition des animaux dans le camion afin de faciliter la circulation de l’air et s’assurer qu’un espace suffisant soit présent entre le toit et la tête des animaux pour leur permettre de respirer convenablement.

3. Charger et décharger les animaux sans délai en évitant tout arrêt ou retard inutile.

4. Éviter les trajets en milieu de journée : Pendant les transports, les animaux terrestres peuvent être en souffrance avant d’atteindre le seuil règlementaire des 30 °C, notamment lorsque l’humidité de l’air est importante.

5. Lors des pauses, brumiser les animaux, en particulier pour les porcs et éventuellement les bovins, caprins et ovins (agneaux ; pour les adultes, uniquement s’ils sont tondus) avec de l’eau fraîche avant que le camion ne reparte.

6. Adapter les heures d’abattage pour éviter les transports aux moments les plus chauds de la journée.

Une pétition est en ligne pour demander au Gouvernement de prendre des mesures ambitieuses pour transformer les conditions d’élevage et de transport des animaux.

 

 

ALSACE NATURE ET WELFARM SERONT

jeudi 3 août 11h-18h  place Kléber à STRASBOURG, 

POUR FAIRE SIGNER LA PETITION

VENEZ NOUS REJOINDRE !

Chaud dedans !  Pour les animaux aussi, chaque degré compte

Chaud dedans ! Pour les animaux aussi, chaque degré compte

Alsace Nature et FNE Grand Est apportent leur soutien à l’association Welfarm pour sa campagne : « chaud dedans ! Pour les animaux aussi, chaque degré compte »

Le 2 août, une action se sensibilisation sera organisée place Kléber à Strasbourg, de 11H à 19H,

NOUS VOUS INVITONS A VENIR SOUTENIR NOS BENEVOLES !

 

La campagne Chaud dedans, qu’est-ce que c’est ?

Animaux haletant à cause de la chaleur, agonisant dans des élevages surpeuplés, entassés en plein cagnard dans les camions et les navires bétaillers… Chaque été, les animaux aussi souffrent des fortes chaleurs. Avec le réchauffement climatique, ces souffrances deviendront leur quotidien si personne n’agit !

Welfarm et France Nature Environnement ont demandé au gouvernement de prendre des mesures pour que les animaux ne soient plus transportés par fortes chaleurs. Nous demandons en effet :

  • L’arrêt des transports d’animaux par plus de 30°C
  • L’arrêt des exportations des animaux vers les pays tiers (hors Union européenne)

Mais pour aller plus loin, nous demandons aussi des mesures supplémentaires pour transformer les conditions d’élevages des animaux :

  • Plus d’espace pour les animaux dans les bâtiments et pour les poissons dans les bassins > réduire les densités d’élevage
  • Un environnement adapté aux besoins spécifiques des animaux terrestres et aquatiques > chaque animal terrestre devrait avoir accès au plein air aménagé avec des zones d’ombre + tous les poissons devraient nager dans des bassins suffisamment profonds, avec de l’ombre etc …

 

Vous pouvez nous soutenir en signant la pétition

Vous aussi, demandez au gouvernement d’agir !

Je signe la pétition pour aider les animaux d’élevage

+ d’infos sur : https://welfarm.fr/chaud-dedans-recommandations-gouvernement-rechauffement/

et sur : https://fne.asso.fr/actualite/protegeons-les-animaux-d-elevage-des-fortes-chaleurs

 

Vous pouvez venir aider nos bénévoles le 2 août place Kléber à Strasbourg

Si vous souhaitez nous aider à sensibiliser le public et faire signer la pétition, vous pouvez nous rejoindre.

Merci de signaler votre disponibilité en envoyant un mail à : actu@alsacenature.org avant le jeudi 28 juillet

 

 

 

[Communiqué] Porcherie dans le Grand Est : l’inmontrable est autorisé

[Communiqué] Porcherie dans le Grand Est : l’inmontrable est autorisé

PHOTO L 214 – Les cages : un enfer pour les truies

 

La production régionale des porcs est déshumanisée

Le 29 septembre 2021 le Préfet de l’Aube a autorisé la SCEA de Promontval à Montsuzain et Ortillon à avoir 25 754 porcs en présence simultanée. L’intérieur de cette porcherie n’était pas montrable. Le reportage photographique dans le dossier soumis à enquête publique en juin 2021 laisse voir uniquement l’extérieur. Aussi, le Commissaire enquêteur écrit dans son rapport avoir visité le site, mais sans avoir pénétré dans les bâtiments. Il n’a donc pas vu les cochons. Mais il a donné un avis favorable à l’agrandissement. 13 emplois seraient pérennisés, donc chaque salarié produirait, en moyenne,  300 000 kg de viande par an et s’ « occuperait » quotidiennement de 2 000 animaux. C’est finalement L214 qui, en courageux lanceur d’alerte, nous fait découvrir toute la vérité. De son côté, FNE Grand Est avait déjà alerté les instances administratives et politiques avec un réquisitoire étoffé.

Télécharger ce réquisitoire – pdf

 

FNE Grand Est dénonce les procédures d’autorisation administratives des élevages industriels

Malgré les interrogations de l’Autorité Environnementale, l’autorisation d’agrandissement de la SCEA de Promontval a été accordée par le Préfet sans difficulté. Comment cela est-il possible, au vu des images de L214 ? C’est que la procédure d’autorisation des grands élevages, au titre des installations classées pour la protection de l’environnement, est totalement inadaptée, ce qui peut s’expliquer par le lobbying des filières et par le manque de moyens, l’incompétence ou la complicité administratives et politiques. Pourtant tout le monde est choqué par le résultat.

 

FNE Grand Est demande une profonde réforme des procédures qui encadrent les élevages intensifs

Il s’agit de mettre en œuvre tout ce qui n’est pas fait aujourd’hui :

  • La protection et le bien-être des animaux doivent être intégrés dans les procédures d’autorisation et dans le débat public comme un élément de haute priorité.
  • La consultation du public doit avoir lieu en amont du projet et permettre des modifications  substantielles.
  • Les systèmes d’élevage alternatifs doivent être discutés de manière ouverte et honnête.
  • L’étude d’impact doit inclure les impacts de la production des aliments pour les animaux, sur l’eau, l’air, les sols, la biodiversité, la santé. Cela inclut les engrais minéraux et les pesticides utilisés, l’impact sur le climat et la biodiversité. C’est une lourde erreur de se limiter à l’épandage des effluents d’élevage.
  • Les impacts cumulés avec d’autres élevages et émetteurs doivent être pris en compte.
  • La production doit être justifiée par des  véritables besoins alimentaires humains d’un point de vue de santé publique, et pas par des marchés aléatoires et du gaspillage.
  • Il faut montrer comment le projet tient compte de l’adaptation de l’alimentation humaine aux limites planétaires en matière de ressources et d’impacts, de terres disponibles, de biodiversité.
  • Cette adaptation doit être construite et accompagnée par un dialogue territorial, en amont des décisions d’implanter des élevages.
  • Les coûts environnementaux externalisés (supportés par la société et par les générations futures) doivent être rendus transparents.
  • Le principe Eviter-Réduire-Compenser doit s’appliquer à l’élevage par la réduction du nombre d’animaux et un haut niveau de bien-être dans un écosystème agricole préservé.
Participez à la consultation sur le Plan Stratégique National pour la future PAC

Participez à la consultation sur le Plan Stratégique National pour la future PAC

La consultation sur le Plan Stratégique National pour la future PAC est ouverte jusqu’au 12 décembre 2021

« La programmation actuelle 2015-2020 de la PAC a été exceptionnellement prolongée de deux ans en raison de la crise sanitaire et de la durée des négociations européennes. C’est pourquoi la nouvelle programmation commencera au 1er janvier 2023, après la validation par la Commission européenne des Plans stratégiques nationaux que les 27 États-membres doivent rédiger. Le PSN de la France correspond à un document de planification stratégique, encadré par la réglementation européenne. Son élaboration est confiée à une autorité de coordination unique pour chaque État-membre. En France, au niveau national, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation est chargé du pilotage de ces travaux.

Celui-ci travaille en étroite collaboration avec les autres ministères concernés (ministère de la Transition écologique, ministère de la Cohésion des territoires, ministère des Outre-mer etc.), mais également de manière étroite avec les Régions, en charge de la gestion de certaines mesures du FEADER, le second pilier de la PAC. Il s’agit donc d’une construction conjointe entre l’État et les Régions, où la concertation avec les parties prenantes et les citoyens joue un rôle central. Pour construire le PSN PAC de la France, l’État et les Régions devront s’appuyer sur un diagnostic partagé du secteur agricole, alimentaire, forestier et des zones rurales, tout en tenant compte des attentes de la société »

« Il s’agit désormais de consulter les citoyens sur cette première version du Plan stratégique national, avant sa transmission à la Commission européenne, le 31 décembre 2021 au plus tard. »

Vous trouverez les informations pour la consultation en cliquant sur ce lien : https://agriculture.gouv.fr/consultation-du-public-projet-de-plan-strategique-national-de-la-france-pour-la-future-politique

Alsace Nature vous invite à participer. On contribue des textes libres, mais très limitées en longueur (3000 respectivement 1000 signes). Il est donc bon que différentes personnes focalisent sur différents thèmes. Vous trouvez des évaluations du projet de PSN sur le site de la consultation.

Comme les sujets sont assez techniques nous vous proposons quelques pistes.

  • Premièrement vous trouvez  ICI les propositions de France Nature Environnement (avec la Plateforme pour une autre PAC).
  • Deuxièmement, vous trouvez ICI les réflexions rédigées par Anne Vonesch, pilote du Réseau « Agriculture et Alimentation » d’Alsace Nature  ciblées sur l’élevage et le bien-être animal. Anne vous serait particulièrement reconnaissante de bien vouloir demander qu’il y ait des aides couplées et non couplées pour améliorer le bien-être des veaux de boucherie laitiers.

 

Merci d’avance pour votre participation !

 

Poulailler à Lauterbourg : HERON et Alsace Nature demandent un avis négatif à l’enquête publique

Poulailler à Lauterbourg : HERON et Alsace Nature demandent un avis négatif à l’enquête publique

Alsace Nature est intervenue à l’enquête publique « EARL OEUFS MODERY à Lauterbourg » qui se tenait du 15 mars jusqu’au 24 avril 2021

Cette enquête concernait la demande d’extension du poulailler pour passer d’un élevage de  21000 poules à près de 69000 poules pondeuses !

Dans son courrier au commissaire enquêteur, Alsace Nature a rappelé l’impact de ce type d’élevages sur le bien-être animal et sur l’environnement.

« Nous assistons actuellement à de nombreuses implantations de très grands élevages de poules pondeuses dans des systèmes dits alternatifs aux cages. Autant que nous apprécions l’indispensable et urgente sortie des cages, autant nous regrettons que la logique des systèmes retenus reste la même : avoir un maximum de poules dans des systèmes automatisés, pour des économies d’échelle, sans se préoccuper davantage du
bien-être animal ni de l’environnement, en tout cas pas au-delà du misérable minimum règlementaire, voire en exploitant toutes les failles que permettent d’une part une règlementation laxiste truffée de dérogations et d’autre part l’application insuffisante de cette même réglementation. »

Bien que ce projet, au moins, a le mérite d’avoir des jardins d’hiver des deux côtés du bâtiment, nous avons des critiques et des interrogations à formuler, quant au bien-être animal.

Nous sommes opposés à des bâtiments de 40 000 poules. ! Il faudrait de petits bâtiments à plus faible densité pour que les poules puissent former des petits groupes de poules qui se connaissent et retrouver un comportement plus naturel. Vu la largeur du bâtiment et la densité des poules, beaucoup d’entre-elles ont un long chemin à faire pour trouver les trappes, qui sont d’ailleurs trop petites et constituent un goulot d’étranglement  pour les poules qui souhaitent sortir du bâtiment.

« Le parcours est traversé par une clôture qui exclut apparemment un fossé. Or cette clôture impose aux poules un détour très important pour atteindre la partie du parcours qui se situe derrière. Donc, soit on dit qu’on s’en fiche que la clôture arrête les poules, parce que de toute façon les poules n’iront pas aussi loin. Ce qui révélerait que l’immensité d’un tel parcours est, en effet, une vaste fumisterie. Soit on se dit, peut-être les poules iront ? peut-être y aurait-il suffisamment de plantations pour que, en-dessous, elles se sentent à l’aise et explorent ? dans ce cas on pourrait compter la zone derrière le fossé dans la surface du parcours, mais à condition de mettre une dizaine de ponts par-dessus de la zone exclue. Pour rappel : la distance entre trappes et clôture ne doit pas dépasser 350 m4. Il faut compter le détour… »

Quant à l’aménagement et la plantation du parcours, nous insistons que le minimum réglementaire (4 abris à l’hectare) est totalement insuffisant. Alsace Nature a présenté des types d’implantation alternatifs qui permettrait une meilleure prise en compte des besoins des volailles.

Des questions ont également été posées concernant la pratique de l’épointage des becs et le devenir des poules malades.

Concernant les impacts environnementaux,

des questions ont été posées au sujet des émissions d’ammoniac, et notamment la différence avec la réglementation allemande.

Alsace Nature recommande également, sur le parcours plein-air un plan de plantation au service de la diversité entomologique et de l’avifaune, avec un plan de gestion approprié (fauche effectuée en plusieurs fois sur des secteurs différenciés)

Nous nous interrogeons aussi sur la pertinence d’implanter un aussi grand élevage industriel à côté de zones humides importantes, de gravières, du Rhin, de la vieille Lauter, donc en plein dans un couloir de migration des
oiseaux, et ceci en pleine période d’influenza aviaire récurrente ?

« Il existe indiscutablement à cet endroit un risque maximal de confinement pour ces pauvres poules. Donc on se retrouverait sur de longues périodes en système d’élevage « au sol », dénoncé par les ONG, et qui sera de plus en plus rejeté au fil des ans, et ceci bien avant l’amortissement des bâtiments. Nous espérons évidemment qu’une telle situation de confinement prolongé ne se produise pas, mais la probabilité en est très forte. »

 

En conclusion, notre avis est qu’il faut revoir le projet. Il existe des créneaux d’amélioration considérables. La réduction du nombre de poules avec implantation de petits bâtiments de préférence mobiles, plutôt qu’un grand, serait un élément prioritaire. Une plantation riche et diversifiée du parcours en est un autre.

Toutefois, la menace de la grippe aviaire, qui nous désole, nous semble remettre en question l’ensemble.

 

 

Le groupe local Alsace Nature Vosges du Nord (représenté par l’association HERON) est également intervenu lors de l’enquête publique

HERON a adressé un courrier au commissaire enquêteur en demandant un avis négatif étant donné les risques pour l’environnement liés à ce projet.

Dans ce courrier, le groupe local relève que :

« La ferme MODERY souhaite plus que tripler son exploitation, passant de 217000 à 68850 poules pondeuses. Cet élevage intensif et industriel se dote de moyens techniques considérables et sophistiqués, ainsi que 27.5 ha de terrain qui seront attribués au parcours  plein air  des volailles.
Nous notons la proximité des bâtiments avec les cours d’eau et étangs du Ried, ainsi que la proximité de certaines habitations. La rivière Alte Lauter sera ainsi limitrophe du terrain.
 »

«  le dossier MODERY indique que cette énorme production d’œufs (20 655 000 oeufs/an !) correspond à une demande locale. »

 

Il apparait dans le dossier que ce projet présente quelques aspect intéressant d’amélioration de l’existant. « C’est ainsi que les 27.5 hectares dédiés au libre parcours nous semblent un axe intéressant vers un projet vertueux. »

Afin de proposer des améliorations au projet, l’Association HERON

  • Demande que les 108 « abris » de plein air, répartis sur le parcours, soient conçus avec des matériaux écologiques.
  • Demande que les 27.5 hectares de libre-parcours soient traités en agroforesterie pour le plus grand profit de tous : éleveur, volailles, voisinage, nappe phréatique, ruissellement, biodiversité etc …

 

Toutefois, le projet MODERY reste un projet d’élevage intensif, qui aurait des incidences sur l’environnement et sur le bien-être animal

  • En effet, le projet se situe en plein corridor écologique défini par le SRADDET (Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Egalité des Territoires)

Nous constatons que la Trame verte et bleue « est coupée en deux par l’implantation du parcours plein air. Or la trame verte et bleue vise justement à défragmenter le territoire, pour que les déplacements vitaux de la faune terrestre soient possibles (comme le permet le champ de maïs actuel). La clôture du parcours plein air devient un obstacle infranchissable. »

  • De plus, la localisation du projet est en totale contradiction avec les préconisations du PLUi de Lauterbourg

« Un coup d’œil au PLUI de Lauterbourg page 6  (lien https://www.registre-dematerialise.fr/report/1711/download/final_report)  permet de lire ces lignes, qui engagent les élus : Le projet d’utiliser ces zones naturelles remarquables pour un élevage industriel de poules, va totalement à l’encontre des enjeux écologiques de ces espaces à protéger, reconnus au niveau international, qui sont la fierté de notre région. Une concentration de 68 850 de volailles sur ce biotope est une source de pollution pour le sol , l’air et l’eau comme l’énumère en détail le dossier MODERY, quelques soient les précautions prises. »

  • En outre, il existe un risque majeur sanitaire lié notamment à la proximité d’un important couloir migratoire pour l’avifaune

« Le Rhin fait partie des grands corridors européens de  migration des oiseaux. Par exemple, au  sud de la plaine rhénane, ceux qui se dirigent vers le sud-ouest passent par les cols du GRAND BALLON : en automne, en une seule journée, on les compte par dizaine de milliers avec un record de  200 000  oiseaux en une seule journée (lien vers source LPO )  ! ceci pour dire qu’au moment des migrations, ce sont des dizaines de milliers (parfois des centaines de milliers) d’oiseaux qui empruntent chaque jour le couloir rhénan, s’y posent pour se nourrir et se reposer, ou même hiverner. »

« Cette année, la grippe aviaire a fait abattre 3,5 millions de volailles d’élevage dans le sud-ouest de la France. Au moment où nous écrivons ce courrier, on recommande aux éleveurs du Kochersberg de ne pas faire sortir poules et poulets depuis des mois par crainte de cette épidémie. A l’heure où le monde entier est secoué par une ZOONOSE, ce projet de placer 70 000 poules sur le trajet des millions d’oiseaux migrateurs est tout simplement dangereux. » 

« L’INSTITUT PASTEUR indique : « La grippe aviaire est une maladie virale qui sévit chez les oiseaux, et dont le taux de mortalité est très élevé chez les oiseaux d’élevage (poulet, oies, etc.).  Si la plupart des virus aviaires n’infectent pas l’homme, certains sous-types parviennent parfois à franchir la barrière des espèces : c’est le cas du virus H5N1, pathogène pour l’homme et présent en Asie. A l’heure actuelle, la transmission du virus ne se fait que de l’animal à l’homme, mais les autorités sanitaires redoutent une évolution du virus vers une forme transmissible d’homme à homme, porte ouverte à une pandémie. » SOURCE : Institut Pasteur-Grippe Aviaire »

En avril 2021, des foyers existaient dans le Haut-Rhin et le Bas-Rhin. Le poulailler MODERY risque de devoir confiner les poules de longs mois à cause des risques et de la situation sanitaire actuelle. Outre la menace sanitaire, cela annule totalement le principe du bien-être animal apporté par le parcours plein-air.

Pour toutes les raisons évoquées ci-dessus, l’association HERON a demandé au commissaire enquêteur d’émettre un avis négatif sur ce dossier.

 

Dans un autre message adressé aux élus de la communauté de communes, l’association a noté que ce projet se situe en partie sur :

  • une zone ZICO (Zone d’Importance pour la Conservation des Oiseaux),
  • sur une ZNIEFF de type II (les ZNIEFF de type II: présentant des enjeux moins forts, des projets ou des aménagements peuvent y être autorisés à condition qu’ils ne modifient ni ne détruisent les milieux contenant des espèces protégées et ne remettant pas en cause leur fonctionnalité ou leur rôle de corridors écologiques),
  • sur une zone NATURA 2000 DIRECTIVE OISEAUX (la gestion des sites Natura 2000 relève d’une démarche participative des acteurs du territoire. Un comité de pilotage définit pour chaque site des objectifs de conservation et des mesures de gestion),
  • sur une zone humide d’importance internationale (zone RAMSAR = La Convention de Ramsar, officiellement Convention relative aux zones humides d’importance internationale particulièrement comme habitats des oiseaux d’eau, aussi couramment appelée convention sur les zones humides, est un traité international adopté le 2 février 1971 pour la conservation et l’utilisation durable des zones humides, qui vise à enrayer leur dégradation ou disparition, aujourd’hui et demain, en reconnaissant leurs fonctions écologiques ainsi que leur valeur économique, culturelle, scientifique et récréative sous la désignation de site Ramsar.)
  • C’est aussi une zone à enjeux Pie Grièche.

 

Elle a interpellé les élus sur leur absence de réactions par rapport eu projet et son impact sur l’environnement :
« Les élus de Lauterbourg et de la Communauté de communes de la Plaine du Rhin sont les garants chargés de veiller à la santé de ces biotopes fragiles que nous souhaitons tous transmettre aux générations futures.

Nous sommes d’emblée étonnés que le projet MODERY ait atteint ce niveau de préparation sans que les élus territoriaux se manifestent. Sont-ils indifférents à la beauté et à la durabilité de leur territoire ? Sont-ils indifférents à la montée en puissance des pollutions nombreuses qu’apportera ce gigantesque poulailler à leur, NOTRE territoire ? Sont-ils privés du droit d’expression dans notre démocratie ? »