PESTIRIV : une étude nécessaire… qui enfonce des portes ouvertes

PESTIRIV : une étude nécessaire… qui enfonce des portes ouvertes

L’étude PestiRiv, publiée le 15 septembre 2025 par l’ANSES et Santé publique France, évalue l’exposition aux pesticides des habitants vivant à proximité immédiate des vignes. Menée auprès de plus de 3 000 personnes dans six grandes régions viticoles, elle mesure l’imprégnation de riverains installés à moins de 500 mètres des parcelles. Cette pollution aux pesticides a été mesurée dans l’air, la poussière, le sol, les urines, les cheveux ou les légumes du jardin.
Les résultats sont sans appel : vivre près des vignes augmente significativement l’exposition aux pesticides et cette imprégnation est plus forte pendant la période de traitements phytosanitaires, entre mars et août.

Cette étude conduite par l’Etat a le mérite de confirmer ce que de nombreuses associations de médecins et d’associations environnementales dénoncent depuis de nombreuses années. Cette étude ne révèle pas les conséquences sur la santé humaine à moyen et long terme, ni les effets sur la biodiversité, la qualité des sols et l’eau (zones de captages, la nappe phréatique). Ce n’était pas l’objet de l’étude, mais les conséquences sont déjà connues.

 

Ce qui manque aujourd’hui c’est la mise en œuvre de bonnes pratiques, connues depuis longtemps !

 

Ce que révèle cependant l’étude Pestiriv , c’est que les mesures décrites dans les décrets et arrêtés relatifs aux ZNT (zones de non traitement)  ne sont pas à la hauteur des dangers. Il s’agit là d’un sujet de SANTE PUBLIQUE que les autorités se doivent de prendre des décisions courageuses. Les coûts de santé liés aux maladies issues de ces substances chimiques sont faramineux.

Alsace Nature n’aura de cesse de répéter et répéter encore que les pratiques agricoles se doivent d’évoluer vers de l’agroécologie en favorisant des produits labellisés en agriculture biologique et bio-contrôle. L’arrêt immédiat des herbicides est possible dès à présent.

  

Nous devons tous collectivement exiger :

  • Un arrêt progressif de l’usage des pesticides, et pas seulement dans la viticulture, qui par ailleurs présente les meilleurs taux de conversion vers l’agriculture biologique du secteur, (35% mais qui stagne depuis 3 années)
  • la mise en place de zones tampons (zones de non-traitement (ZNT)) de plus de 300 mètres autour des habitations en limite de champs en transformant ces zones en agriculture biologique
  • des contrôles réguliers des autorités publiques pour faire respecter les droits des riverains et préserver leur santé,
  • l’ouverture des registres d’épandages au public pour avoir une informations précises des produits répandus
  • le soutien financier par les pouvoirs publics (PAC, aides régionales…) des exploitations qui pratiquent ou sont en conversion vers les alternatives agronomiques vertueuses, en particulier le bio, et avec de réelles débouchées pour les filières.

 

Des solutions existent, mais nécessite un courage politique pour leur mise en œuvre.  attendons de la relance du plan écophyto préconisée dans cette étude des actes pertinents.

Nous avons besoin d’engagements clairs, mesurables et contraignants pour que la santé des riverains et celle de l’environnement ne soient pas sacrifiées au profit des rendements. Ces solutions ne pourront être mises en œuvre que dans le cadre d’un dialogue apaisé entre les représentants des filières agricoles, les pouvoirs publics et les citoyens représentés par des associations, qu’Alsace Nature appelle de ses vœux.

Voir les résultats de l’enquête Pestiriv

 

 

Une première tentative plus que mitigée en 2020 avec les Chartes Riverains

 

Des chartes d’engagements des utilisateurs de produits phytosanitaires (parfois appelées « chartes riverains ») avaient été prévues par un décret national en 2019. Leur déclinaison locale (départementale) a été élaborée par la Chambre d’agriculture, l’Association des viticulteurs d’Alsace, et les organisations professionnelles agricoles (FDSEA, JA).

L’objectif des chartes était :

1/ de protéger les personnes habitant ou travaillant de manière régulière près des zones de traitements

2/ de définir des zones de non-traitement (ZNT) près des habitation,

3/ d’engager un dialogue entre viticulteurs/agriculteurs, riverains et élus locaux pour améliorer la cohabitation,

4/ de prévenir les risques par l’information des riverains,

5/ de mettre en place un comité annuel.

 

Voir nos articles précédents à ce sujet : 

 

Alsace Nature et son réseau d’associations ont cependant mis en évidence de nombreuses lacunes concernant ces Chartes, dont le niveau d’exigence initial est déjà au raz des pâquerettes : certaines chartes prévoient la réduction des ZNT dans certaines conditions injustifiées (ex : habitation peu occupée, traitement hors période sensible, etc.) ; l’information des riverains n’est pas systématique et trop générique ; le comité de suivi existe mais les rapports publics pas suffisamment clairs et transparents.

Elles ne garantissent donc aucune protection si les distances de non traitement restent faibles ou modulables, si les contrôles ne sont pas rigoureux, ou si les dispositifs d’information ne sont pas effectifs. Elles sont plus symboliques que contraignantes, et leur impact réel reste à démontrer, faute d’études ou de bilan accessible transparent.

 

 

 

Revue de presse

 

DNA, le 15/09/2025 : Jusqu’à 60% de hausse du taux de pesticide dans les urines : ce que révèle une étude sur les riverains des vignes – https://www.dna.fr/environnement/2025/09/15/les-riverains-des-vignes-davantage-exposes-aux-pesticides-les-resultats-d-une-etude-devoiles

Reporterre.net, le 15/09/2025 – Habiter près des vignes vous expose davantage aux pesticides – https://reporterre.net/Habiter-pres-des-vignes-vous-expose-davantage-aux-pesticides

Le Monde, le 15/09/2025 : Pesticides : une étude d’ampleur vient confirmer la surexposition des riverains des vignes- https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/09/15/pesticides-une-etude-d-ampleur-vient-confirmer-la-surimpregnation-des-riverains-des-vignes_6641281_3244.html

Libération, le 15/09/2025 : Pesticides : les personnes vivant près des vignes sont surexposées, révèle la grande étude PestiRiv – https://www.liberation.fr/environnement/agriculture/pesticides-les-personnes-vivant-a-proximite-des-vignes-surexposees-a-ces-produits-revele-letude-pestiriv-20250915_I5WJQSHESNEHRG44SUZ2FE7YCM/

France Bleu Alsace, le 16/09/2025 : Les riverains en première ligne face aux pesticides épandus dans les vignes – https://www.francebleu.fr/emissions/l-info-d-ici-ici-alsace/les-riverains-en-premiere-ligne-face-aux-pesticides-epandues-dans-les-vignes-1641800

BFM TV Alsace, le 16/09/2025 : JT du soir (vers la minute 3) – interview de Michèle Grosjean, présidente d’Alsace nature, sur l’étude Pestiriv : https://www.bfmtv.com/alsace/replay-emissions/bonsoir-l-alsace/video-bonsoir-alsace-du-mardi-16-septembre-2025_VN-202509160840.html

JT de FR3 de 19h du 15/9/2025, 1er sujet : interview de Michèle Grosjean, présidente d’Alsace nature, sur l’étude Pestiriv  : https://france3-regions.franceinfo.fr/grand-est/programmes/france-3_grand-est_france-3-alsace?id=7478126

France 3 Alsace, le 16/09/2025 : Pesticides : les habitants vivant près des vignes surexposés « de 20 à 40 % et même de 60 % au moment des traitements », confirme une étude : https://france3-regions.franceinfo.fr/grand-est/alsace/pesticides-les-habitants-vivant-pres-des-vignes-surexposes-de-20-a-40-et-meme-de-60-au-moment-des-traitements-confirme-une-etude-3217196.html

 

 

Sauvons le droit de l’environnement européen !

Sauvons le droit de l’environnement européen !

Entamée en juin 2024, la réflexion de la Commission européenne sur la simplification et la rationalisation de la législation environnementale fait l’objet d’une discrète concertation, en plein cœur de l’été 2025. Cette réflexion est pourtant loin d’être anodine.
Nous avons jusqu’au 10 septembre pour soutenir un droit européen protecteur de l’environnement. France Nature Environnement vous explique les enjeux et comment faire entendre votre voix !

 

Je réponds facilement à la consultation

 

Parce que 35 % des PME se disent confrontées à des procédures administratives ou juridiques complexes (Eurobaromètre 2024 des PME), la Commission européenne passe actuellement en revue toute la législation environnementale pour trouver les moyens d’en réduire la «lourdeur». Sans réduire les objectifs environnementaux, évidemment ! Pourtant, lorsque la recherche d’efficacité du droit fait rimer simplification avec rationalisation, accélération ou suppression d’obligation d’information, l’on peut entendre moindre protection de l’environnement.

 

La nature, une alliée de notre économie

La nature est indispensable à notre économie et à notre vie.

44% de la valeur ajoutée brute créée par l’économie française dépend fortement du capital naturel, c’est-à-dire des écosystèmes et de leurs fonctions écologiques. C’est la Direction générale du Trésor qui le dit ! La règlementation environnementale est donc autant là pour protéger notre santé que notre société.

Mal protéger la nature, ça nous coûte cher.

Car au-delà du PIB, c’est notre niveau de vie tout entier qui souffre des choix politiques allant à l’encontre du droit environnemental. En 2025, la Commission a publié un rapport faisant l’évaluation du coût de la mauvaise mise en œuvre du droit environnemental existant. Le constat est sans appel : décès prématurés, frais sanitaires, actions de dépollution, perte de productivité, dégâts matériels… L’Union européenne perd 180Mds€/an parce qu’elle manque à ses obligations de correctement protéger la nature.

Désormais, en plus de mal appliquer le droit, on veut le supprimer ! La prochaine facture risque d’être salée.

 

Que risquons-nous ?

Cédant aux sirènes du populisme et des intérêts économiques privés (ignorants de leurs propres dépendances aux services gratuits rendus par la nature), la Commission prépare un texte de simplification du droit environnemental. Dans le jargon politique, simplification est souvent synonyme de régression.

Dans ce nouveau paquet dit « omnibus » (qui permet de toucher à de nombreux textes en parallèle), la Commission met en péril toutes les avancées écologiques de ces dernières années, obtenues parfois après des décennies de batailles et de militantisme : restauration de la nature, surveillance des substances polluantes, évaluations des incidences environnementales, lutte contre la déforestation…

Après une année entière à soutenir des textes rétrogrades, le message est clair : la Commission prête son oreille à ceux qui valorisent leurs profits au-dessus de notre santé et de notre avenir.

Mais nous aussi nous tendons l’oreille, et nous leur répondrons !

 

Comment agir ?

La Commission a placé ses pions quand tout le monde avait le dos tourné, en lançant une concertation au plein cœur de l’été.

Vous avez jusqu’au 10 septembre pour vous mobiliser, et lui rappeler qu’une économie saine ne peut pas exister sans une planète en bonne santé !

Utilisez le formulaire ci-dessous pour lui envoyer un message, et dire clairement à vos représentant·es politiques que vous vous opposez à l’affaiblissement et à la suppression des lois sur la nature.

Grâce à cet outil, vous pouvez générer facilement un texte avec des arguments à personnaliser et envoyer.

Veuillez noter que votre contribution sera publiée sur le site web de la Commission.

 

Je réponds facilement à la consultation

Hommage à Jean Wencker

Hommage à Jean Wencker

C’ est avec une profonde émotion et une immense gratitude qu’Alsace Nature rend hommage à Jean Wencker, engagé depuis les années 1990 au sein de notre fédération. Mathématicien de formation, pêcheur passionné, militant infatigable, Jean est devenu une figure essentielle de la protection des milieux aquatiques, en particulier du Rhin.

Entre les années 2000 et 2020 au sein du Conseil d’Administration, il a porté plusieurs responsabilités, tour à tour vice-président, président de la section Bas-Rhin, pilote du réseau « eau », avec une belle détermination.

Jean a représenté notre association fédération notamment au sein de la Commission internationale pour la protection du Rhin (CIPR) depuis 1998, y défendant avec ardeur les engagements écologiques et le retour du respect des connexions naturelles dans ce fleuve majeur. Il fut également président de la commission des milieux naturels aquatiques à l’Agence de l’eau Rhin-Meuse, et représentait France Nature Environnement dans le cadre du plan national de sauvegarde des anguilles préparé pour Bruxelles.

Son parcours s’est aussi distingué par des victoires concrètes et historiques : après 31 ans de combat, il fut l’un des artisans de la rénovation de la centrale hydraulique franco-suisse de Châtelot sur le Doubs, inaugurée en 2006, qui permit un rétablissement significatif des débits écologiques. Une belle réussite pour la vie aquatique.

Jean a su incarner une passion profonde et personnelle. Il se souvenait avec émotion de ses parties de pêche dans l’avant-port sud de Strasbourg et l’ancien canal du Neuhof, interrompues par des décisions d’aménagement. Des souvenirs d’enfance qui l’ont inspiré à se battre pour un environnement où la vie a toute sa place. Il partageait volontiers son expertise aussi hors des cercles institutionnels, en intervenant lors d’un cycle de conférences consacré à l’eau en Alsace.

Jean, ton engagement passionné et tes combats déterminés ont façonné notre approche de la protection du Rhin et des milieux aquatiques. Tu as su allier rigueur scientifique, amour du fleuve et sens de l’action collective. Tu as été un gardien des valeurs écologiques d’Alsace Nature. Au nom de tous les bénévoles, administrateurs, membres et amis de l’association, nous te disons un immense merci, pour ton dévouement, ton intégrité, ta vision, et ton humanité. Nous gardons en mémoire tes paroles, tes combats et surtout, ton amour sincère pour ce fleuve qui t’a tant animé. Puisse ton œuvre continuer à couler dans tous nos engagements futurs.
[Mobilisation] LOI DUPLOMB signez la pétition pour rouvrir le débat parlementaire

[Mobilisation] LOI DUPLOMB signez la pétition pour rouvrir le débat parlementaire

Une pétition a été déposée à l’Assemblée Nationale pour demander la réouverture du débat sur la loi Duplomb.

[article mis à jour le 22/07]

Plus de  160 000 signatures ont été rassemblées en quelques heures et le chiffre augmente très vite. Si la pétition atteint les 500 000 signatures, la Conférence des présidents de l’Assemblée nationale peut organiser un débat en séance publique. Aujourd’hui elle a dépassé les 1 500 000 alors qu’elle vient d’être lancée. Ce chiffre historique permettra l’organisation d’un débat parlementaire à la rentrée, le gouvernement s’est dit disponible et certains responsables politiques évoquent la possibilité d’une deuxième lecture si Emmanuel Macron en fait la demande, ce qui relancerait le processus parlementaire.

Vous aussi signez la pétition ! Pour ce faire, vous aurez à vous identifier sur le site de l’Assemblée Nationale en cliquant sur le bouton ci-dessous et à suivre la procédure de signature en renseignant votre département de résidence. Et c’est tout ! mais soyez bien attentifs à aller jusqu’au bout de la validation.

Votre signature peut tout changer !

 

Je signe la pétition

 

Comme promis, nous publions ici le vote des députés alsaciens lors de la séance du 8 juillet à l’Assemblée Nationale :

👍 Ont voté CONTRE cette loi mortifère (bravo et merci !) :

  • Hubert OTT – MODEM (Haut-Rhin – 2e circonscription)
  • Emmanuel FERNANDES – LFI (Bas-Rhin – 2e circonscription)
  • Sandra REGOL – Ecologistes (Bas-Rhin – 1re circonscription)
  • Thierry SOTHER – Socialistes (Bas-Rhin – 3e circonscription)

 

👎 Ont voté POUR le diktat de l’agrobusiness :

  • Brigitte KLINKERT – EPR (Haut-Rhin – 1re circonscription)
  • Bruno FUCHS – MODEM (Haut-Rhin – 6e circonscription)
  • Charles SITZENSTUHL – EPR (Bas-Rhin – 5e circonscription)
  • Didier LEMAIRE – HORIZONS (Haut-Rhin – 3e circonscription)
  • Patrick HETZEL – Droite républicaine (Bas-Rhin – 7e circonscription)
  • Françoise BUFFET – EPR (Bas-Rhin – 4e circonscription)
  • Louise MOREL – MODEM (Bas-Rhin – 6e circonscription)
  • Olivier BECHT – EPR (apparenté) (Haut-Rhin – 5e circonscription)
  • Vincent THIEBAUT – HORIZONS (Bas-Rhin – 9e circonscription)
  • Raphaël SCHELLENBERGER – Non-inscrit (Haut-Rhin – 4e circonscription)
  • Théo BERNHARDT – RN (Bas-Rhin – 8e circonscription)
[Mobilisation] LOI DUPLOMB : dernière ligne droite pour se mobiliser contre cette proposition de loi

[Mobilisation] LOI DUPLOMB : dernière ligne droite pour se mobiliser contre cette proposition de loi

1 semaine pour sauver notre santé : voici comment vous mobiliser !

C’est la semaine décisive ! Le 8 juillet, les député·es voteront la proposition de loi Duplomb. Pour espérer son rejet, il nous faut au moins 100 voix supplémentaires. Pour y parvenir, une mobilisation massive et ciblée est indispensable.

Comment se mobilier ? En réalisant les actions proposées ci-dessous !

📞 OPÉRATION « APPELLE TON DÉPUTÉ »

Nous avons identifié les député·es susceptibles de changer leur vote (principalement issus du bloc central). Pour cela, tu as à ta disposition :

Rejoignez notre boucle Telegram dédiée pour suivre toutes les infos et coordonner la mobilisation : https://t.me/+Tnco_13iL95lN2Y0

💻 INTERPELLE LES DÉPUTÉS PAR EMAIL 

L’interpellation des député.es en ligne continue, grâce à l’outil Shake ton politique mis à jour, qui recense déjà plus de 200 000 interpellations.

📢 MOBILISATION TERRAIN AVEC LES KITS GÉNÉRATIONS FUTURES

Pour informer vos concitoyen·nes et les inciter à interpeller leur député·e, utilisez les kits disponibles en cliquant sur les liens ci-dessous. Ces kits comprennent :

  • Une affiche avec l’adresse mail et la permanence du député
  • Un tract avec coupon-réponse
  • Les résultats du député au 1er tour des législatives
  • La liste des communes et bureaux de vote où il/elle a obtenu ses meilleurs scores

🔥 Il ne reste qu’une semaine. Chaque action compte : appel, tractage, message. Merci de faire passer largement l’information et de mobiliser vos réseaux.

Ensemble, nous pouvons faire la différence.

 

Lettre ouverte interassociative à tous les député.e.s alsaciens

Mesdammes, Messieurs les Députés,

Alors que notre pays traverse l’une des vagues de chaleur les plus intenses de son histoire, les signaux d’alerte environnementaux se multiplient. Nous avons franchi 7 des 9 limites planétaires. En France, un tiers des captages d’eau potable ont été fermés en 30 ans à cause de pollutions chimiques (source : ministère de l’Agriculture). L’air que nous respirons rend malade, les pollinisateurs disparaissent avec la biodiversité, mettant en péril 84 % des cultures qui en dépendent.

Dans ce contexte critique, vous, nos 10 députés qui ont été élus et représentent la population alsacienne, serez amenés à vous prononcer sur la proposition de loi dite « PPL Duplomb », adoptée en Commission Mixte Paritaire (CMP) le 30 juin. Ce texte, sous couvert de simplification, fragilise encore davantage les garde-fous environnementaux. Dimanche dernier, des citoyennes et citoyens, y compris de nombreux paysans, ont manifesté dans toute la France – chez nous à Strasbourg et à Colmar notamment – pour demander l’abandon de ce projet. Leur message est clair : OUI, le monde agricole a besoin de soutien, mais NON, cela ne peut se faire au détriment de notre santé, de notre eau, de notre avenir.

Par ailleurs, le texte issu de la CMP va à contresens du dialogue. Il est imposé sans débat parlementaire, sans VOTRE avis, donc sans l’avis des citoyens que vous représentez. Ce texte renforce le poids des syndicats de l’agribusiness au détriment de toutes les autres parties prenantes. Il prévoit notamment :

Sur la question de la santé :

  • le retour de pesticides interdits, dont des décennies de recherches scientifiques ont prouvé la toxicité. Ces substances, interdites depuis 2016, sont destructrices pour les abeilles et les écosystèmes en plus d’être néfastes pour la santé humaine, puisque nous les consommerons via notre alimentation, notre eau… Leur réintroduction serait un non-sens éthique et écologique, d’autant que 83 % des français y sont opposés (IFOP pour Générations Futures). La filière apicole, confrontée à d’autres difficultés, ne s’en relèverait pas.

Sur la question de l’eau :

  • la modification de l’équilibre des représentants siégeant dans les Comités de Bassin hydrographiques, au profit des acteurs dits “économiques” (agriculture, industriels), donc au détriment des acteurs dits « non économiques » (consommateurs, associations) Ceci rendrait toute prise de décision systématiquement en faveur des pollueurs.
  • la reconnaissance d’un « intérêt général » à des projets de prélèvements ou d’ouvrages hydrauliques contestés,

Sur la question de l’alimentation :

  • l’assouplissement des règles pour les élevages industriels inhumain, alors que 84 % des Français sont opposés à l’élevage intensif (IFOP, 12/02/24),
  • la remise en cause du rôle des agences d’État dans la protection de l’environnement.

Vous êtes attachés, comme nous, à l’Alsace, à la qualité de son eau potable (menacée de toute part, notamment par Stocamine, les PFAS, etc.), à la préservation de ses paysages et de ses milieux naturels. L’agriculture façonne nos territoires : ses choix nous engagent collectivement. Mais ces choix doivent être débattus, co-construits, et non imposés.

Nous vous demandons solennellement de ne pas voter cette proposition de loi. Ce rejet ne doit pas clore le débat, mais au contraire ouvrir un véritable chantier de concertation : celui d’un modèle agricole viable, juste, et respectueux de la santé humaine comme de la planète. Il est temps de sortir de la logique d’opposition pour construire ensemble des solutions durables.

Avec toute notre considération,

Alsace Nature
Ligue pour la Protection des Oiseaux Alsace
Fédération des Syndicats des Apiculteurs du Bas-Rhin
Union Nationale de l’Apiculture Française


[Mobilisation] Contre la Loi Duplomb : Rassemblement le 29 juin à STRASBOURG et COLMAR

[Mobilisation] Contre la Loi Duplomb : Rassemblement le 29 juin à STRASBOURG et COLMAR

 

Nous vous en avions parlé il y a quelques jours, la loi Duplomb qui doit définir le futur de notre agriculture, de notre santé et de notre environnement, est un mortifère retour en arrière.

Sous prétexte de “simplifier” le travail agricole, la loi Duplomb :

  • Facilite l’expansion des élevages intensifs, sources de nombreuses pollutions et de mal-être animal
  • Favorise l’implantation de mégabassines au profit de l’agriculture intensive, en facilitant les dérogations à la protection des espèces protégées
  • Affaiblit la protection des zones humides, pourtant essentielles à la régulation du climat, la gestion des inondations et sécheresses et la préservation de la biodiversité
  • Réautorise l’acétamipride, 7 ans après que la France a interdit les néonicotinoïdes en raison de leur dangerosité pour les pollinisateurs et la santé humaine
  • Encourage indirectement l’usage des pesticides, alors même que leurs effets délétères sur la santé humaine et l’environnement sont largement documentés

+ d’INFOS ICI

 

À partir du 30 juin, la loi Duplomb sera discutée en Commission Mixte Paritaire le 29 juin 2025

Alsace Nature, la LPO et de nombreuses associations appellent leurs membres et sympathisants à se rassembler pour dénoncer cette loi et faire pression sur la commission.

 

APPEL NATIONAL A MANIFESTATION !

📣 Le dimanche 29 juin, à la veille de la Commission Mixte Paritaire, des dizaines de manifestations décentralisées sont organisées partout en France.

 

En ALSACE :

Rassemblement à  STRASBOURG
place de la République
le 29 juin à 9h30

et

Banquet paysan à COLMAR
devant la préfecture
le 29 juin à 11h

 

Venez nombreux !

 

voir info mise à jour sur sortiesnature.org

 

(cliquez sur les images pour agrandir)