Nous avons appris récemment le décès de Pierre Koehl, membre d’Alsace Nature depuis les débuts de l’association. Pierre était très actif sur de nombreux combats écologiques en Alsace, il a été membre du comité directeur d’Alsace Nature Haut-Rhin, représentant du Comité pour la sauvegarde de Fessenheim et de la plaine du Rhin (CSFR) pendant de longues années. IL a été également actif au sein d’autres associations environnementales telles que la Ligue de Protection des Oiseaux et l’association Paysages d’Alsace… Alsace Nature salue son engagement militant et s’associe à la peine de sa famille et de ses proches.
Voici quelques textes écrits par des membres d’Alsace Nature en hommage à Pierre.
« … j’ai entendu parler de lui à l’orchestre de Mulhouse, par Philippe Berne, altiste de métier et par ailleurs fondateur de l’école de musique d’Altkirch.
“Comment, tu ne connais pas Pierre Koehl?”. C’était donc une référence de l’écologie dans le Sundgau. Je l’ai côtoyé au comité directeur puis à la codé où il ne manquait pas d’exprimer sa révolte face aux dégradations de la nature par un humour décapant et en faisant circuler des tracts. Il nous a souvent fait l’éloge de la lenteur , estimant que l’humanité n’aurait jamais dû dépasser les 100km/heure. Doué pour le dessin il a chaque fois croqué l’un ou l’autre des présents qu’il serait amusant de retrouver en feuilletant ses cahiers.
il est parti un peu vite quand-même… »
albert
« Très triste nouvelle, en effet.
J’avais 16 ans quand j’ai rencontré Pierre Koehl pour la première fois, un avant-printemps de 1966. Il était instituteur à Goldbach. Sa femme et lui m’ont hébergé pendant la nuit. Le matin très tôt il m’a fait monter au Storkenkopf pour y entendre le Coq de bruyère. Et – chaman noir sur fond de neige- nous l’avons entendu, en effet, et entrevu dans la hêtraie !
Je dois énormément à Pierre Koehl ! Et je ne crois pas exagérer en disant que ce sont les marques imaginaires les plus fortes de ma vie que j’ai trouvées là-haut, chez lui, à l’ombre du Grand Ballon : la magie de la « Baltz », de plus en plus fantomatique depuis mais qui me hante toujours comme un rêve indispensable ; la lecture de « Jean Christophe », le très long roman pacificateur de Romain Roland. Il l’ avait recommandé à l’adolescent rétif que j’étais alors. J’y ai pensé toujours d’une manière ou d’une autre. Je revois toujours sa couverture brune sur édition « papier Bible »…
Après , nous ne nous sommes plus guère revus.
Mais c’était suffisant.
Merci Pierre Koehl. »
Gérard Freitag
« Voila une bien triste nouvelle.
J’ai toujours adoré le rencontrer, à Alsace Nature ou au Conservatoire des Sites Alsaciens ainsi qu’à Paris lors de nos déplacements de fin d’année.
… Profondément marqué par cette disparition qui se rajoute à celle de notre ancien trésorier, Gérard Schmitt
Avec ces 2 piliers historiques, c’est toute une ancienne génération et philosophie d’Alsace Nature qui disparaissent »
Jean-Louis
« Choc, surprise et émotion le 11 décembre dernier en lisant l’annonce du décès de Pierre Koehl.
Je ne l’ai pas connu à l’aube des mouvements écologistes, il a tout vécu, avec un amour profond de la terre sauvage, des arbres, des oiseaux, s’insurgeant devant tout les bouleversements que notre région a subi, avec en plus l’installation de l’industrie nucléaire ! Il en était une mémoire vivante, un militant de la première heure, un témoin à l’humour qui avait la férocité presque du désespoir …
La palette de ses engagements : LPO, les débuts d’Ecologie et Survie, puis le MEI, Le CSFR, Alsace Nature, Paysage d’Alsace, Maison de la Nature du Sundgau, conseiller municipal de Largitzen le village où il s’est établi avec Marlène et ses 3 enfants et même la paroisse… et peut être que j’en oublie !
Pierre nous a gâté avec les photocopies qu’il faisait des articles qu’il tenait à partager avec ses collègues écolos, c’était un grand lecteur, un dessinateur doué avec un sens aigu de la caricature…
Il nous a marqué, moi, je croyais qu’il était éternel, je ne l’ai pas vu changer, il a toujours été le même, fidèle.
Adieu Pierre ! «
Dominique
La photo est de Michel Martin, qui nous a aimablement autorisé à l’utiliser. (Philippe Lacoumette).