EXTENSION ENTREPRISE KUHN SAVERNE
Historique
Fondé en 1828, Kuhn est une entreprise familiale alsacienne, productrice de machines agricoles qui a su s’adapter et se développer pour devenir l’un des leaders mondiaux dans son domaine. Aujourd’hui l’entreprise, pour étendre son activité, est entrée dans un processus administratif pour acquérir près de 34 hectares de forêt. L’industriel annonce dans son projet qu’il compte raser la quasi-totalité, alors que celle-ci avait été protégée en compensation de la précédente extension de Kuhn à Monswiller, et -fait unique et choquant – déclassée par la suite. Seuls quelques arbres qui ont le mérite d’être dans un îlot de vieillissement, ou sur un corridor de circulation de la faune, pourraient être épargnés !
Cette extension nécessite conjointement, la mise en compatibilité du schéma de cohérence territoriale de la région de Saverne (SCOT) et du plan local d’urbanisme (PLU) de la commune de Monswiller.
Position d’Alsace Nature
Nous ne pouvons que réagir vivement, car il semble d’ores et déjà acté que ce projet d’extension se fera en détruisant cette forêt, et nulle part ailleurs. Une forêt ne saurait être sortie de sa protection, et rasée, au gré des aspirations d’une entreprise sans que la séquence « éviter-réduire-compenser » ne soit étudiée et analysée de près dans chacun de ses principes, ce qui n’est pas le cas dans l’étude d’impact.
Une concertation publique est mise en place dont vous trouverez les informations ci-dessous.
Questions à se poser et à poser au regard du dossier
Alsace Nature a transmis un certain nombre d’interrogations à l’organisme en charge de la concertation. Elles concernaient les alternatives envisagées, l’optimisation des sites existants, les mesures d’évitement et de réduction, le prévisionnel des constructions, les mesures de compensation au titre du défrichement, les liens avec les PLU et le SCOTT, la préservation des lieux de reproduction des chauves-souris, de l’îlôt de sénescence… Les réponses apportées, disponibles sur demande à Alsace Nature, n’ont pas toutes été claires.
Nous considérons que toute proposition qui permettrait de préserver la forêt doit être explorée ! Et, si aucune n’aboutit, des mesures de compensation doivent être scrupuleusement étudiées afin qu’elles soient exclusivement environnementales et locales et non financières.
Notre démarche actuelle reste dans le dialogue. Est-il possible de repenser le projet, de façon à prévenir ou réduire l’impact sur l’environnement ?
Informations pour participer à la concertation
Les éléments du dossier d’enquête, sont consultables ici : https://concertationprojetkuhn.paysdesaverne.fr/blog-post/1
Initialement prévues en novembre-décembre, la consultation et les réunions publiques ont été décalées en raison du 2e confinement.
Quatre réunions publiques sont prévues en janvier – février :
- Réunion publique d’ouverture : le mercredi 13 janvier 2021 à 18h
au Zornhoff de Monswiller (3, rue de la Gare)
- L’atelier « Aménagement, développement économique et social du territoire »
le mardi 19 janvier 20201 à 18h, à la salle Marie-Antoinette du château des Rohan de Saverne (Place Charles de Gaulle)
- L’atelier « aménagement, urbanisme et environnement » : le mercredi 27 janvier à 18h
à la salle Marie-Antoinette du Château des Rohan de Saverne (Place Charles de Gaulle)
- Une réunion publique de clôture : le jeudi 11 février 2021 à 18h
au Zornhoff de Monswiller (3, rue de la Gare)
Nous invitons l’ensemble des membres et proches d’Alsace Nature à participer à ces rencontres ou à contribuer à la concertation. N’hésitez pas à consulter les documents.
Merci d’avance de votre soutien
Je suis contre ce projet d’extension ! Protégeons ces 34 ha de forêt !
La nature n’a pas de prix. Sauf s’il s’agit de créer de l’activité économique ou des emplois, auquel cas elle ne vaut rien. En vrac, on va vous sortir toute sortes d’inepties (la surface forestière augmente en France, donc on s’en fout – mais on compte dedans les plantations de douglas et on occulte le passage de taillis réserve de biodiversité en futaies exploitées ; ça va faire des emplois : oui, mais seront-ils couverts exclusivement pas une main d’œuvre locale, ou va-t-elle venir, et les conjoints d’adjoindront-ils aux demandeurs d’emplois actuels ; veut-on vraiment des outils de culture agroindustrielle ? On veut produire sur notre territoire pour plus importer de Chine : ridicule, ce ne sont pas les mêmes produits concernés, et ceux produits par Kuhn sont majoritairement exportés), etc etc.
Les massifs forestiers de la plaine d’Alsace sont régulièrement grignotés par l’urbanisation, les zones industrielles, les infrastructures.
Mais cela ne devrait pas être inéluctable : c’était du moins la position de l’Etat il y a quelques années lors du classement en forêt de protection de ce qui restait du Kreutzwald en compensation du précédent défrichement Kühn : il est navrant de voir qu’aujourd’hui l’Etat accepte de sacrifier la forêt dont il est propriétaire sans qu’aucune pression ne soit exercée pour que le maître d’ouvrage cherche d’autres solutions…..
Il serait grand temps de ne plus pouvoir se considérer comme propriétaire de la forêt tout comme on ne peut pas se considérer comme propriétaire de ses enfants…
extension de Kuhn à Monswiller
Donat Meyer
18:01 (il y a 0 minute)
À valerie.trommetter
Bonjour
Je ne comprends pas ce débat, ni le gaspillage d’énergie à ce propos.
Le principe du pollueur- payeur est appliqué depuis des décennies.
Pourquoi ne pas généraliser le principe de la réparation au destructeur d’espace naturel.
Il y a des précédents dans les Vosges: le lac de la Lande créé en 1983 pour produire de l’énergie hydroélectrique et alimenter les canons à neige et qui a détruit une tourbière remarquable parmi les dernières des Vosges. A l’époque on a décidé de compenser par la formation de la réserve naturelle du grand Ventron et la préservation de la tourbière de Machais.
Si ce principe était écrit dans la loi on ne m’embêterait plus en procédures coûteuses et stériles comme c’est la cas. Les destructions du GCO de Strasbourg auraient été moins houleuses et plus constructives pour l’espace naturel.
La société KUHN n’a pas intérêt à être épinglée en destructeur de la nature et aurait tout avantage à redorer son image en proposant en contrepartie de la destruction de 30 ha de forêt une action de préservation ailleurs en compensation . La forêt du massif vosgien est à l’agonie en raison de la sécheresse et des attaques des scolytes et a besoin d’aide. OK pour que Kuhn fasse son expansion sur 30 ha de forêt de l’État mais en contrepartie de la renaturation en forêt domaniale d’une surface équivalente ou d’une autre action de préservation de la forêt..
Kuhn est la filiale d’un groupe suisse , or en Suisse celui qui abat un arbre est dans l’obligation d’en replanter un. Alors on arrête de discuter
Bien cordialement
Prof Donat Meyer
68870 Bartenheim
06 47 02 78 65
« Nous devons produire plus pour nourrir une population en constante augmentation »
« L’agriculture devra produire davantage les 50 prochaines années »
« 90% de cette progression proviendra de l’amélioration des rendements »
Voici les slogans de Kuhn. (d’ailleurs, rendements agricoles ou financiers?!)
Et la biodiversité dans tout ça??? Au lieu de produire plus il serait temps de gaspiller moins; produire plus pour jeter plus, quel intérêt?
Voulons nous suivre le modèle américain ou brésilien avec des champs de monoculture qui se mesurent en km et arrosés de pesticides, comme on peut le voir sur les images de Yann Arthus-Bertrand dans Home ou tout récemment dans Legacy, notre héritage.
Sachant que le Brésil est un bon client de Kuhn, est ce un trop grand raccourci de dire qu’en soutenant l’extension de Kuhn on soutient la déforestation en Amazonie où l’on fait brûler la forêt pour la remplacer par des champs immenses en détruisant toute une biodiversité?
Il est trop facile de toujours se cacher derrière l’excuse de la création d’emploi pour soutenir ce projet, soutenons plutôt des créations d’emploi dans le secteur durable.
Outre tous les animaux sauvages qui vont disparaître sur le secteur, les Savernois en paieront le prix lors des prochaines vagues de chaleur où cette forêt ne sera plus là pour participer à faire tampon. Partout ailleurs dans les villes on cherche à planter des arbres pour réduire l’impact des canicules…
Ca ne m’étonne pas que la municipalité de Saverne soutienne ce non sens écologique quand on voit quasi en face de la mairie des commerces de vêtements avec les portes ouvertes et chauffage à fond en hiver et les portes ouvertes et clim à fond en été (et ça bien avant le covid et l’excuse d’aérer).
Il semble que ce n’est pas à Saverne qu’on va décarboner malheureusement.