[Communiqué de presse] VLIO : un projet daté et inadapté au nouveau contexte

[Communiqué de presse] VLIO : un projet daté et inadapté au nouveau contexte

Dans le cadre du débat en cours autour du projet de VLIO, Alsace Nature souhaite faire part des observations suivantes.

Le projet de VLIO se présente comme une réponse unique à un questionnement complexe et évolutif. Personne ne nie qu’il y ait un problème de saturation de certains axes de circulation pendant des périodes limitées, et de nuisances pour les riverains, ni que des solutions doivent être trouvées. Mais avant de s’engager dans une réponse ancienne, il s’agirait d’objectiver et de comprendre les besoins et pratiques réelles en termes de mobilités ainsi que leurs enjeux afin de pouvoir concevoir des réponses adaptées et inscrites dans un contexte en évolution.

Tout d’abord, les études justifiant le projet ont été faites dans un contexte qui a évolué depuis (pandémie, options politiques…) : par conséquent les prévisions de trafic prises en compte dans les études initiales méritent aujourd’hui d’être réinterrogées.

Par ailleurs, et plus important, divers dossiers de mobilité alternative sont annoncés :

  • le tram vers l’ouest qui va améliorer les capacités de desserte de l’ouest de l’EMS
  • le transport en site propre ouest (TSPO) qui vise à proposer une alternative à l’usage de la voiture individuelle
  • la prise en charge de la compétence mobilité par les collectivités voisines de l’EMS, qui ouvre des perspectives d’amélioration de l’offre en transports collectifs
  • le développement du transport à la demande (TAD)
  • la mise en place des zones à faibles émissions (ZFE)
  • le développement des pistes cyclables

Enfin, la crise sanitaire a été l’occasion de développer massivement l’usage du télétravail. La pérennisation au moins partielle de ce fonctionnement permettra de réduire la mobilité et donc la congestion et les émissions de CO2 (Etude ADEME de juin 2020).

La question n’est pas simplement d’absorber le trafic en créant une nouvelle route car il est apparu à de nombreuses reprises, et notamment dans les zones denses, qu’une nouvelle route générait aussi un nouveau trafic. Alors que l’amélioration significative de l’offre en transports « doux » favorise le transfert vers ces modes.

Ainsi, dans une logique purement routière, la VLIO pose un certain nombre de questions :

  • elle sera un barreau reliant le nord au sud de l’agglomération strasbourgeoise (Schiltigheim – Illkirch par exemple), rôle que tient aujourd’hui la M35. Plutôt que de simplement répartir le trafic existant localement, elle risquerait d’attirer un trafic nouveau lié à l’aménagement de la M35.
  • comme le GCO n’assurera pas ce barreau nord-sud (péage, détour), la VLIO risquerait aussi de tenter un certain nombre d’usagers qui voudront éviter le péage.

En résumé, sur la VLIO, comme d’ailleurs sur la M35, la régulation du trafic se fera par la saturation – et du coup la VLIO remplira mal son rôle de désengorgement des rues principales des villages de la deuxième couronne,
ce qui montre bien l’incohérence des logiques purement routières.

L’enjeu pour Alsace Nature est donc, sur la base d’une connaissance fine des motifs et circuits de déplacement sur le secteur concerné, de développer significativement les offres alternatives à la voiture, dont notamment les plans de déplacements dans les entreprises, les voies cyclables et leurs accessoires, le covoiturage…

Un impact trop important sur les milieux naturels

Par ailleurs, le tracé prévisionnel impacterait de nombreuses zones humides voire inondables classées ainsi que le Ried de la Bruche dans sa partie basse.

La route passerait à proximité directe d’un des méandres les plus actifs de la Bruche (Korngrutt) et à moins de 300 m d’un site du Conservatoire des Sites Alsaciens : le Brischaltarm (ancien bras mort de la rivière encore en eau et véritable refuge pour la faune aquatique).

Par ailleurs, le tracé impacterait les espaces forestiers et les prairies mésohygrophiles remarquables entre Eckbolsheim et Wolfisheim habitat d’espèces animales et végétales remarquables (Agrion de Mercure, Couleuvre helvétique, Lézard des murailles, Pulicaire vulgaire, Cerfeuil bulbeux, Isnardie des marais, Léersie faux riz, Erysimum fausse giroflée, Pesse d’eau…).

A l’heure où de plus en plus de communes de l’EMS se lancent dans la reconquête des corridors écologiques, il serait pour le moins paradoxal de prévoir un projet qui mettrait ainsi à mal des éléments de trame verte et bleue encore existants.

Décès de Rémy Specker

Décès de Rémy Specker

C’est avec beaucoup d’émotion et de tristesse que nous avons appris le décès de Rémy Specker le 27 octobre dernier.
Lui qui a été de part sa nature, d’un optimisme à toutes épreuves dans sa vie, a su nous montrer la voie de la résilience lors de son engagement ces 20 dernières années pour Alsace Nature. Il a rejoint notre association en tant que membre du Groupe Local Jura alsacien, et a suivi la formation des Guides Nature (promotion 2003/2004), formation pour laquelle il est devenu intervenant régulier. Rapidement, il est devenu administrateur au sein du comité directeur 68 (2004) puis Secrétaire Départemental de la section Haut-Rhinoise de 2008 à 2010.
Il a démontré par sa persévérance positive, qu’il est possible de vivre activement jusqu’aux frontières du possible.

Merci Rémy pour cette leçon de vie.

 

Quelques photos de Remy, lors d’une visite guidée de son verger le 13 octobre 2019 ((c) Dominique Oesterlé)

 

Révision du Plan de Protection de l’Atmosphère de l’EMS : les remarques d’Alsace Nature

Révision du Plan de Protection de l’Atmosphère de l’EMS : les remarques d’Alsace Nature

Le groupe local d’Alsace Nature – Eurométropole de Strasbourg a participé à la consultation sur la révision du Plan de Protection de l’Atmosphère de l’EMS. Voici la contribution d’Alsace Nature

 

Depuis leurs premières mises en application en 2008, les PPA successifs visent à améliorer la qualité de l’air sur le territoire de l’Eurométropole de Strasbourg (EMS) afin que nos concitoyens vivent et grandissent sans risque sanitaire liés aux pollutions de l’air.
Force est de constater que l’objectif n’est pas atteint, malgré une certaine amélioration, d’où la nécessité de mettre en œuvre un nouveau plan de protection de l’atmosphère sur l’agglomération de Strasbourg.
La concertation préalable nous donne l’occasion de rappeler certains éléments qu’il nous semble importants de prendre en compte.

 

En préambule

Nous nous interrogeons sur l’ambition donnée à la présente consultation publique tels qu’elle que présentée dans l’introduction du document (encadré en page 5 du document). Si en effet, il faut replacer le citoyen au cœur des réflexions et que chacun, à son niveau, peut être acteur de l’amélioration de la qualité de l’air, tâche qui notamment est portée par Alsace Nature, nous exprimons notre désaccord avec l’affirmation selon laquelle la pollution de l’air est principalement due à notre comportement individuel au quotidien. Cette affirmation revient à assimiler les causes aux effets.

Modes de transport, de chauffage et d’élimination des déchets sont plus que largement induits par le type d’organisations collectives mises à l’œuvre depuis plusieurs décennies par nos sociétés :

  • le Grand contournement Ouest (ou COS) est l’exemple révélateur d’un choix imposé qui induit immanquablement de privilégier l’un des modes de déplacement les plus polluants.
  • La mise en place tardive de normes ou d’une réglementation prenant mieux en compte les émissions de particules retarde le renouvellement d’équipements plus optimaux et performants en matière de chauffage.
  • Le choix de l’incinération comme mode de traitement des ordures ménagères résiduelles a été fait par la collectivité territoriale…

Sans vouloir préjugée de l’impact effectif des changements de comportement individuels en matière de réduction de la pollution de l’air, nous ne pouvons que faire le parallèle avec l’indispensable besoin de réduire celle des émissions des Gaz à effets de serre (GES). Les leviers de réduction de l’empreinte carbone moyenne, liés tant aux changements de comportement que des investissements «réalistes des individus », induiraient une baisse limitée à environ 20 % des émissions de GES (Etude téléchargeable : Carbone 4 – Faire sa part ? Pouvoir et responsabilité des individus, des entreprises et de l’Etat face à l’urgence climatique – juin 2019). Pour utile qu’ils soient, ces gestes individuels doivent être compléter par des investissements et des règles qui sont du ressort de l’Etat, des collectivités et des entreprises.

Il nous semble qu’en matière de lutte contre la pollution atmosphérique, la réponse la plus efficiente relève plus de choix collectifs (aménagement du territoire notamment) que d’actions individuelles.

 

Le contexte juridique et réglementaire

Le cadre réglementaire du PPA est présenté en page 19 du dossier de concertation. Le contentieux instruit par la Cour de justice de l’Union européenne est évoqué rapidement. Rappelons aussi la procédure en cours devant le Conseil d’État porté par les Amis de la Terre, et dont notre fédération est l’un des requérants. Dès 2017, le Conseil d’Etat avait ordonné au Gouvernement de mettre en œuvre des plans pour réduire les concentrations de dioxyde d’azote (NO2) et de particules fines (PM10) dans 13 zones en France dont l’agglomération de Strasbourg. Constatant, en juillet 2020, que les valeurs limites étaient toujours dépassées, le Conseil d’Etat avait donné un délai de six mois complémentaires sous peine de devoir mettre en place une astreinte financière. Et le 4 août dernier, il a jugé que les mesures prises ne permettront pas d’améliorer la qualité de l’air dans le délai le plus court possible et a donc condamné l’Etat au paiement de l’astreinte de 10 millions d’euros, au titre du 1er semestre 2021, la plus forte jamais vu pour la France. Il nous semble qu’il aurait été utile de présenter ces éléments dans le document support à la concertation.

Il est indiqué en page 23, qu’il s’agit de viser, pour ce nouveau PPA, non seulement l’atteinte des seuils réglementaires, mais de respecter les lignes directrices de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Nous ne pouvons qu’approuver cet objectif. C’est également l’objectif fixé dans le SRADDET de la Région Grand Est (Objectif 15. Améliorer la qualité de l’air, enjeu de santé publique). Le SRADDET étant un document prescriptif, il aurait aussi pu y être fait mention dans le document support à la concertation.

Nous relevons aussi que l’OMS vient, le 22 septembre 2021, de publier ses nouvelles lignes directrices. Pour ne prendre qu’un exemple, l’un des nouveaux seuils de référence pour le dioxyde d’azote, NO2, l’un des polluants préoccupants pour l’agglomération de Strasbourg, est réduit d’un facteur 4, passant de 40 μg/m3 à 10 μg/m3 en moyenne annuelle. Nous estimons logiquement que c’est bien le respect de ces nouvelles lignes directrices de l’OMS qui doivent être la cible visée.

Il nous parait indispensable d’actualiser le diagnostic du territoire en prenant en compte ces nouveaux éléments. Il convient donc, entre autre, d’actualiser les données sur les populations qui sont exposées au dépassement des seuils de référence de l’OMS.

Par exemple, pour les PM10, selon le document de support à la concertation, environ 25 000 personnes sont exposées à un dépassement de la valeur guide OMS annuelles de 20 μg/m3. Combien avec la nouvelles référence qui est à 15 μg/m3 ?

Il est donc indispensable de mettre en œuvre des mesures fortes pour réduire notamment les émissions de particules fines et cibler les secteurs les plus contributeurs (industrie, résidentiel, agriculture, transport).

 

Pollution liée aux transports (1er contributeur des NOx et 2eme pour les PM et GES) :

Pour réellement agir sur les transports, notamment ceux du quotidien, il est indispensable de raisonner non seulement à l’échelle de l’agglomération de Strasbourg, mais à l’échelle du bassin de vie, concrètement, quasiment à l’échelle de la CEA. Favoriser, via l’aménagement du territoire, la réduction des besoins de déplacements (par exemple, refus des centres commerciaux ou des zones
d’activités de type tertiaires en périphérie …).

Il est primordial que la mise en place de la ZFE s’accompagne d’une réelle volonté de réduire le volume de véhicules individuels en circulation sur le territoire, et éviter qu’elle ne se traduise principalement par un renouvellement du parc vers des véhicules plus récents et électriques. C’est une réduction du nombre de véhicules qu’il faut atteindre, les gains seront multiples ; moins de pollution, mais aussi une réorganisation des territoires et réappropriation de l’espace public, moins d’impact sonore et d’accidentologie etc…

Pour cette raison nous considérerons toujours qu’un accompagnement au transfert de l’usage de la voiture individuelle vers des mobilités alternatives et douces est primordial.

Nous mettons également en garde contre une électrification intensive et inadaptée des mobilités, qui serait dévastatrice en termes de consommation énergétique et néfaste au climat. A ce titre les aides actuellement prévues dans le cadre de la ZFE porte exclusivement sur l’électrique. Il nous semble important que la ville s’empare de ce débat pour éviter que le mirage de la voiture électrique propre ne soit entretenu à l’occasion de cette mise en œuvre.

Il convient de poursuivre le développement des alternatives à la voiture individuelle et de privilégier les mobilités actives et les transports en communs. Ces derniers doivent renforcer leur fiabilité (respect des horaires), être plus rapides (développement des sites propres) et plus attractifs (tarification incitative, confort, sécurité). Les projets de renforcement du réseau de tram sur l’agglomération, la refonte des lignes de bus, la mise en œuvre du projet de Réseau express métropolitain (REM) doivent être concrétisés le plus rapidement possible.

Il faut, bien évidemment, aussi continuer à développer les zones de rencontres et les zones 30, le réseau des pistes cyclables, les aides financières pour la location ou l’achat de vélo, la mise en place de plans de mobilité en entreprises, le soutien aux modes de livraisons non polluants (vélos-cargos, livraison par voie d’eau, par tramway …).

Il faut aussi prendre en compte l’impact, à priori positif, de l’évolution des modalités de travail avec l’irruption du télétravail, des visioconférences … qui réduisent les besoin de déplacements.

Dans le cadre de la mise en service du GCO nous demandons qu’une étude des reports des pollutions soit intégrée à cette révision du PPA lors de l’enquête publique programmée pour fin 2022.

 

Pollution liée à au résidentiel et au tertiaire (Principalement les particules fines) :

Si le chauffage bois individuel et le fioul sont des sources non négligeables de PM, la responsabilité des centrales biomasses du territoire est-elle bien évaluée ?

Il convient de poursuivre et renforcer les politiques d’appui à l’isolation des bâtiments qui couvrent à la fois les enjeux de qualité de l’air et ceux de la réduction des GES. Il faut, dans la mise en œuvre, raisonner aussi en cycle de vie et efficience énergétique, qualité architecturale et préservation de la biodiversité urbaine.

 

Pollution liée à l’agriculture (notamment du NH3 qui participe à la formation de polluants secondaires) :

Alors que les oxyde d’azotes, le dioxyde de souffre sont depuis 1990, sur des trajectoires à la baisse, la pollution liées à l’ammoniac (NH3) liée très majoritairement aux pratiques agricoles évolue entre 250 et 300 tonnes/an sans baisse manifeste (ATMO Grand Est Invent’Air V2020).
L’agriculture, qui occupe de l’ordre d’un tiers de la surface de l’Eurométropole de Strasbourg, est un émetteur important tant de polluants atmosphériques que de GES. L’intensification des productions est l’un des facteurs aggravant. Il existe diverses solutions techniques de réduction qui doivent être plus fortement valorisées (non labours par exemple). Notre fédération milite pour une modification profonde des modes de production. Il s’agit aussi de mieux préserver la biodiversité. Il convient de mieux soutenir les exploitations de tailles humaines, de privilégier les circuits de production locaux et si possible bio, de sortir des élevages de type intensif, favoriser le retour de bêtes à l’herbe …

Pour réussir cette indispensable transition vers une agriculture écoresponsable, l’engagement des acteurs agricoles est essentiel. Nous attendons des acteurs concernés des propositions d’actions concrètes. Il convient également que l’Etat soutienne la transition vers une PAC « verte » sans oublier l’accompagnement que peut apporter l’Eurométropole, la ville de Strasbourg et les autres
communes.

 

Pollution liée à l’industrie (1ere émettrice de SO2 et de COV) :

Après avoir observé une baisse, due aux délocalisations et aux changements de process, les émissions de polluants atmosphériques se maintiennent au même niveau lors des 5 dernières années. Il convient donc de remobiliser le monde industriel afin qu’il contribue à l’effort collectif.
La volonté de relocalisation de l’industrie, qui est à soutenir (car réduction potentielle des GES), doit s’accompagner d’une exigence intacte en matière de qualité de l’air.

 

Autres polluants non règlementés :

Nous souhaitons que le prochain PPA, même si cela n’est pas imposé par le cadre réglementaire, puisse ouvrir une réflexion sur les polluants émergeants et pour lesquels il n’y as pas de modes de surveillance encadrés (nanoparticules, pesticides, certains COV…).

 

En guise de conclusion :

Nous ne sous-estimons pas l’enjeu que représente la sensibilisation et la mobilisation des citoyens sur la qualité de l’air et de ses impacts sur la santé des plus fragiles, en particulier des enfants qui sont bien souvent exposés à la pollution dès leur naissance. Il est important que chaque citoyen de l’agglomération de Strasbourg, au-delà d’une simple information, soit en capacité d’agir pour améliorer, à son échelle la qualité de l’air qu’il respire. Se loger, se déplacer, se nourrir…autant de postes producteurs de pollutions et de GES sur lesquels tous et chacun peut agir.

Mais, si les enjeux de communication et de connaissance sont importants, il s’agit pour le futur PPA d’être véritablement un levier d’action pour réduire les différentes sources de pollution.

L’Etat, garant du « droit reconnu à chacun à respirer un air qui ne nuise pas à sa santé » (article L220-1 du code de l’environnement), les collectivités publiques et les acteurs privés que sont les entreprises ont, chacun dans leur domaine de compétence, une responsabilité majeure en matière de lutte contre la pollution de l’air. C’est avant tout via des actions qui relèvent du collectif plutôt que des gestes individuels que nous pourrons garantir un air de qualité et engager une transition en faveur du climat.

Jusqu’au 15 octobre, participez à la consultation sur le projet de révision du Plan de Protection de l’Atmosphère de l’EMS.

Jusqu’au 15 octobre, participez à la consultation sur le projet de révision du Plan de Protection de l’Atmosphère de l’EMS.

Jusqu’au 15 octobre 2021, les citoyens de l’Eurométropole de Strasbourg sont invités à participer à la concertation préalable du public pour le projet de révision du Plan de Protection de l’Atmosphère (PPA) de l’agglomération strasbourgeoise.

La qualité de l’air constitue un enjeu majeur pour la santé et l’environnement. Sur le territoire de l’Eurométropole de Strasbourg, l’État met en place depuis 2008 un plan de protection de l’atmosphère (PPA), obligatoire notamment pour toutes les agglomérations de plus de 250 000 habitants.

Cette concertation a pour but d’informer le public sur l’objet du PPA et les modalités de son élaboration, et de l’associer au processus de révision dès les premières phases de travail.

 

Toutes les informations relatives à la concertation sont à retrouver sur le site de la DREAL Grand Est : http://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr/revision-du-plan-de-protection-de-l-atmosphere-ppa-a20287.html

Révision du SCOT Piémont des Vosges – Alsace Nature souligne le manque d’ambition dans la mise en oeuvre des objectifs de transition écologique

Révision du SCOT Piémont des Vosges – Alsace Nature souligne le manque d’ambition dans la mise en oeuvre des objectifs de transition écologique

Le projet de révision du SCOT du Piémont des Vosges a fait l’objet récemment d’une enquête publique. Alsace Nature a étudié le dossier et transmis ses remarques à Madame la Commissaire enquêtrice.

Alsace Nature a relevé, à la lecture du dossier soumis à enquête, l’intérêt porté aux objectifs, statistiques, et lignes de réflexion relatifs à la transition environnementale, au respect de la biodiversité et à la préservation des milieux naturels. Toutefois, nous déplorons le fort contraste existant entre ces objectifs, et les réalisations concrètes du SCOT qui sont loin d’être en adéquation. En effet, la consommation foncière reste très élevée, tout comme les projets d’infrastructures ayant un effet négatif sur le climat, la santé, et l’environnement en général.

 

Le premier écart majeur que nous soulignons est la consommation foncière.

Il nous apparaît comme essentiel de rationaliser à la fois la projection de l’augmentation de la population sur le territoire ainsi que la consommation foncière liée à l’habitat et aux services associés. Cet élément est structurant pour tout l’aménagement du territoire ainsi que sur l’impact humain sur l’environnement.

 

Concernant l’émission de GES, le SCOT ne présente que peu, voir pas, de données chiffrées.

Alors que la version initiale s’appuyait sur des données prises entre 2000 et 2013, elles n’ont pas été réactualisées pour cette version. L’absence de données concrètes sur ces émissions rend leur volonté de réduction abstraite et de l’ordre de vœux pieux.

 

De surcroît, les données existantes (2000 – 2013) soulignaient l’importance du trafic routier dans la part de production des GES du territoire 50%.

Or les mesures mentionnées dans les présents documents ne visent non seulement pas à réduire ce trafic, mais en plus risque de l’augmenter avec, entre autres, le projet routier d’Obernai –Lahr. Ce tronçon, augmentant le transit et la place de la voiture, n’est actuellement pas soutenu par les instances publiques (Département, Région). Pourquoi mettre cet élément urbanistique, polluant, non financé, au cœur du projet de structuration urbaine de ce territoire ?

De la même façon, l’accueil de plateformes logistiques sur le territoire, va générer mécaniquement une augmentation du nombre de véhicules circulant, et donc d’émission de GES. Le SCOT ne prévoit aucune limitation de ce genre d’infrastructures, ni de solution de réduction durable et importante du trafic de
marchandises comme d’humains.

 

Enfin, une partie non négligeable de la richesse environnementale du territoire se trouve dans les montagnes vosgiennes.

De plus en plus prisées par les amateurs de sports ou de paysages en nature, elles doivent néanmoins être préservées, aussi bien pour les objectifs de préservation environnementale et de biodiversité que pour conserver l’attrait du territoire. Aussi, Alsace Nature souhaite apporter une vigilance particulière à toute forme d’urbanisation de la forêt pour les loisirs.

Bien que la nature doit être accessible à tout le monde, elle doit également rester préservée pour qu’elle puisse être accessible aux générations à venir. Ainsi les diverses pistes de via ferrata, d’escalade, de trial ou de tyrolienne, sont des infrastructures qui impactent directement l’environnement que les adeptes de natures vont justement voir. Aussi, il nous semble essentiel de cadrer fortement l’ensemble de ces activités dans le présent document du SCOT, en ajoutant des limites – comme pour la consommation foncière – à l’urbanisation des loisirs en forêt.

Au cœur de cette problématique se trouve tout particulièrement le projet de téléphérique du Mt St Odile. Annoncé pour réduire les GES du tourisme du très visité couvent, ce projet aura un impact majeur sur l’environnement. Premièrement, l’impact sur les GES sera extrêmement faible par rapport au coût investi. Le projet n’interdit pas pour autant la circulation des véhicules, n’apportant ainsi aucune garantie sur une vraie réduction du trafic, et des différentes pollutions associées (sonore, air, impact environnemental,). Si rien
n’est encore précisé, nous savons que les options de projets de desserte par un transport en site propre sont posées et étudiées. Le projet de SCOT ne s’y oppose en tout cas pas. Dans une démarche de ménager la nature, nous demandons que soit étudié un mode de transport collectif utilisant au mieux les infrastructures existantes.

Deuxièmement, le trajet du projet passe au sein de la carrière d’Ottrot, qui est actuellement toujours sous APPB (Arrêtés Préfectoral de Protection de Biotope). Bien que les présents documents ne listent pas cet APPB, il est contradictoire avec l’ensemble des enjeux de protection de la biodiversité écrit dans le SCOT d’y faire passer un élément urbanistique aussi important. Il y a donc incompatibilités entre les objectifs annoncés et ce projet, qui ne peut être l’un des éléments structurant du développement du territoire comme il l’est actuellement.

 

Le présent document présente des éléments de réflexions allant dans le sens d’une vigilance à l’environnement et à la biodiversité, nécessaire à la vie humaine sur le territoire, mais sans pour autant les mettre en application pour les éléments urbanistiques majeurs, à savoir la consommation foncière, le suivi et la réduction des GES et les projets de développement comme le téléphérique du Mt St Odile.

Alors que le changement climatique devient une réalité perceptible par tous et que la prise de conscience de l’effondrement de notre biodiversité se répand, nous regrettons que le SCOT Piémont des Vosges, notamment dans les orientations portées par le Document d’Orientation et d’Objectifs ne soit pas plus ambitieux et opérationnel afin de préserver et de restaurer notre cadre de vie.

 

 

[Mobilisation] Retour sur la sortie sur le projet de trail center à Wangenbourg et pétition

[Mobilisation] Retour sur la sortie sur le projet de trail center à Wangenbourg et pétition

Après un communiqué de presse expliquant ses griefs contre le projet de Trail center à Wangebourg-Engenthal (Voir nos infos ICI ), le groupe local Alsace Nature organisait le 19 septembre, une sortie sur le terrain pour montrer aux habitants et citoyens intéressés les impacts que le projet risquent d’avoir sur le cadre de vie et la biodiversité. Près d’une centaine de personnes se sont déplacées pour s’informer et protester contre ce projet. 

Cette sortie a été suivie d’une réunion publique d’information le 24 septembre 2021 organisée par la commune de Wangenbourg-Engenthal. Cette réunion a rassemblé également beaucoup de citoyens.

Une pétition va également être distribuée dans les boites aux lettres des environs pour sensibiliser les habitants et les appeler à se mobiliser. Cette pétition demande un moratoire sur le projet :

pétition contre le projet de Trail center

DEMANDE DE MORATOIRE PROJET DE TRAIL-CENTER au LANGACKER WANGENBOURG-ENGENTHAL Aux habitants de Wangenbourg-Engenthal et environs, Suite à l’imprécision ou à l’absence de réponses de Monsieur le Maire et président de la communauté de communes aux nombreuses questions et inquiétudes exprimées sur les points suivants du projet : • l’impact réel sur les milieux naturels, sur la consommation en eau potable, sur la qualité de vie des habitants… • les réelles retombées économiques sur le secteur – commerces – restaurants-hotels – entreprises • la viabilité économique et financière de ce projet : hériterons-nous d’un champ de ruines après 2 ou 3 ans de fonctionnement déficitaire ? Ou lorsque le VTT sera passé de mode ? • et bien d’autres encore… et à l’annonce du dépôt du permis de construire dès le mois d’octobre. NOUS DEMANDONS à Monsieur le Maire et Président de la communauté de communes un MORATOIRE pour : • permettre une évaluation sérieuse de l’impact environnemental et économique de ce projet • proposer un modèle de développement touristique fondé sur des initiatives locales, en adéquation avec les atouts et les richesses naturelles de notre village et le besoin croissant de nos contemporains de nature et de calme, • impliquer les acteurs du tourisme et les associations locales plutôt que de reproduire des concepts élaborés par des industriels du tourisme.

SIGNER LA PETITION EN LIGNE

OU

télécharger la pétition au format pdf

 

 

REVUE DE PRESSE

– DNA

 

– FRANCE 3 ALSACE

https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/wangenbourg-la-manifestation-contre-le-projet-de-trail-center-rassemble-une-centaine-de-personnes-2256979.html?

Wangenbourg : la manifestation contre le projet de trail center rassemble une centaine de personnes

Extraits de l’article :

« Parcours VTT en pleine prairie

La Communauté de communes Mossig Vignoble (CCMV) projette l’implantation de parcours VTT et d’un bâtiment au Langacker, lieu-dit sur la commune de Wangenbourg-Engenthal. Les travaux devraient débuter dès 2022.

La  prairie du Langacker qui représente 8 hectares de terres agricoles ainsi que la forêt avoisinante devraient être impactées. Le projet prévoit en effet 21 km de pistes sur un site d’environ 100 hectares. Rolande Eisentler, d’Alsace Nature, ni va pas, elle, par quatre chemins. « C’est une aberration écologique. Comment créer 21 km de pistes sans toucher à un seul arbre ? C’est ce qu’on nous dit et c’est tout simplement impossible. Nous on a calculé : pour créer ces sentiers VTT il va falloir abattre 3 hectares d’arbres. Il faut protéger le peu de vert qu’il nous reste, ça va bien comme ça hein. »

Sans compter que ces nouveaux équipements pourraient accueillir jusqu’à 1000 personnes par jour. « Le dossier est mal ficelé, beaucoup trop ambitieux. On va saigner la forêt et dénaturer la prairie alors qu’aucune étude d’impact n’a été réalisée ni même projections économiques. Les riverains n’ont à aucun moment été consultés. Le calme dont ils jouissent va pourtant être bien entamé avec la circulation qui va s’intensifier fatalement. Si effectivement 1000 personnes viennent chaque jour faire du VTT ça va créer des nuisances, des déchets, de la pollution. »

Côté impact écologique, les choses ne sont pas claires non plus. Aucun tracé précis des pistes en forêt n’a pour l’heure été rendu public. Une certitude :  le projet se situe au cœur du bourg, aux abords du château, de la rivière Mossig et surtout de la zone Natura 2000. La prairie du Langacker abrite, elle, des espèces comme le torcol fourmilier, le merle à plastron, le faucon, l’épervier, la pie-grièche et de nombreux insectes dont des abeilles sauvages.

Cette zone naturelle est une halte migratoire importante pour de nombreux oiseaux comme les grues cendrées ou les oies sauvages de passage. « Difficile de dire quelles espèces précisément y viennent mais grâce à nos observateurs locaux nous savons qu’elles sont nombreuses. Où iront  se reposer ces oiseaux lors de leurs migrations si cette halte n’existe plus ? » s’interroge Rolande Eisentler. « On va commencer par les VTT et puis les luges d’été et quoi d’autres ? Le tourisme ne doit pas menacer la nature.On est en plein dedans là ».

Alsace Nature demande un moratoire. »