décès de Jean-Marie Wilhelm

décès de Jean-Marie Wilhelm

C’est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris le décès de Jean-Marie Wilhelm, survenu de façon soudaine. Nos premières pensées vont à sa famille à qui nous adressons nos plus sincères condoléances.

Jean-Marie était membre d’Alsace Nature depuis très longtemps. Habitant Eckwersheim, il s’était investi dans les années 1990 sur des questions liées à la pollution lumineuse dans le Bas-Rhin. Il avait aussi créé le collectif « TGV sans casse », pour limiter les impacts environnementaux liés à la création de la nouvelle ligne TGV.

Il a ensuite participé activement aux premières actions du collectif anti-GCO dans les années 2000.  Lorsque le collectif a repris la lutte contre le projet autoroutier à partir de 2012, il a participé à l’organisation et la mise en oeuvre de nombreuses actions, manifestations… Il a aussi redynamisé l’association de son village « Ligne Verte » qui faisait partie du collectif.

De nombreux témoignages de sympathie et d’hommage à Jean-Marie nous sont parvenus. Tous soulignent la personnalité très humaniste de Jean-Marie, sa disponibilité, son empathie pour les autres, son sens de l’humour, ses idées originales parfois, et son engagement sans faille pour la protection de la nature.

Une trentaine de membres du collectif GCO NON MERCI, dont le président d’Alsace Nature, se sont réunis le 28 février, en plein air (avec prise en compte des contraintes sanitaires), pour un moment de recueillement en mémoire de notre compagnon de lutte.

[Communiqué de presse] Gérer l’eau ? Pourquoi pas… mais pour plus de naturalité !

[Communiqué de presse] Gérer l’eau ? Pourquoi pas… mais pour plus de naturalité !

 

Alsace Nature, partage évidemment les préoccupations des agriculteurs alsaciens de la FDSEA 68 sur la gestion de l’eau exprimées dans l’article des Dernières Nouvelles d’Alsace du samedi 6 février : « Constituer des réserves d’eau pour ne pas en manquer l’été« ).

Le sujet fait généralement la une de l’actualité lors de situations d’excès ou de manque d’eau, alors que c’est bien toute l’année que nous devons porter une attention particulière à l’eau.

Il faut aussi rappeler que les crues sont un phénomène naturel et nécessaire au bon fonctionnement des cours d’eau et des zones humides. Elles font partie des services gratuits fournis par la nature.

De même, on ne peut pas parler d’eau sans lier quantité et qualité. La Directive Cadre Européenne sur l’Eau impose que la nappe phréatique d’Alsace soit déclarée en bon état qualitatif et quantitatif d’ici 2027 et que son eau soit potable sans traitement, et notre devoir nous impose de la transmettre ainsi à nos enfants et petits-enfants. Nous mesurons l’enjeu que cela représente dans un délai très court et c’est donc bien l’engagement de l’ensemble des acteurs du territoire qui sera nécessaire pour y parvenir.

Le Ried dont il est question, a toujours été un lieu important pour l’alimentation de la nappe phréatique d’Alsace et son système de rivières phréatiques participe de l’équilibre entre alimentation et drainage. Historiquement les prairies, devenues rares,  jouaient un rôle majeur dans la rétention d’eau (en fonctionnant comme des éponges) et contribuaient à la filtration des eaux, nous fournissant ainsi gratuitement une eau potable.

Heureusement, comme le disent les agriculteurs, l’Alsace ne manque pas d’eau, et comme ils le proposent, il faut optimiser son utilisation.

Alors, oui favorisons l’alimentation de la nappe en période de crues par infiltration, mais partons d’un état des lieux objectif (quantitatif et qualitatif) pour proposer des actions d’adaptation et d’atténuation des effets du changement climatique et des pratiques agricoles. Mais méfions-nous des fausses bonnes solutions.

Si un entretien mesuré des rivières phréatiques est possible, augmenter leur capacité d’écoulement pour ressuyer plus vite les inondations, diminuerait d’autant les volumes infiltrés et augmenterait le drainage de la nappe phréatique. Ces cours d’eau très fragiles, souffrent aujourd’hui d’apport de sédiments fins provenant des eaux ruisselantes sur des sols nus, colmatant les fonds, nuisant ainsi à leur fonctionnalité écologique. Il convient donc de traiter le problème à la source (les sols nus) et non de tenter « d’évacuer » le problème en aval.

Enfin, le « en même temps » ayant toujours une limite, vouloir un meilleur ressuyage et une meilleure rétention, n’est-ce pas demander le beurre et l’argent du beurre ?

La piste évoquée de profiter des canaux plus en amont pour diriger une partie des eaux vers la forêt (pour les gravières c’est moins évident) est une proposition intéressante et mérite un examen. Évidemment cela ne peut avoir de sens que dans la création de milieux alluviaux fonctionnels. De nombreuses forêts connaissaient des phases d’inondation dans le passé. Revenir à cela ne peut être que bénéfique pour les milieux naturels, la biodiversité et la qualité de l’eau.

Enfin, comment ne pas évoquer la reconquête des champs d’expansion des crues, notamment par le déplacement de certaines digues en amont sur l’Ill et de ses affluents. Ces travaux, destinés à retrouver des fonctionnalités historiques des systèmes fluviaux sont réalisables partout où les digues ne protègent pas directement des parties urbanisées.

Si nous voulons aborder de la manière la plus sereine possible les effets du changement climatique et préserver notre ressource en eau que ce soit en terme qualitatif ou quantitatif, le retour à des fonctionnalités plus naturelles est aujourd’hui indispensable. Nous y intègrerons aussi le retour à une couverture permanente des sols, et à des sols vivants qui sont des solutions largement éprouvées.

Appel à mobilisation : Amazon ou consorts, ni ici, ni ailleurs !  – 30 janvier à Ensisheim

Appel à mobilisation : Amazon ou consorts, ni ici, ni ailleurs !  – 30 janvier à Ensisheim

Pour faire écho à la mobilisation nationale lancée par ATTAC dénonçant le modèle d’Amazon et des entrepôts de logistique géants destinés à l’e-commerce, RUCSSA (Réseau Urgences Climatique et Sociale Sud Alsace) et le Chaudron des Alternatives appellent à poursuivre la mobilisation citoyenne

à ENSISHEIM le samedi 30 janvier 2021 de 10h à 12h

  • 10h : RDV devant la gendarmerie à l’entrée d’ENSISHEIM (rond-point D2 / D201)
  • 10h – 11H : Manifestation dans la rue principale jusqu’à la Mairie
  • 11h – 12h : Prises de parole.

 La manifestation est déclarée en préfecture et nous respecterons les gestes barrière.

 

Rappel des faits :  

Ensisheim voudrait accueillir un entrepôt géant de logistique e-commerce de 190 000 m² sur 16 hectares de terres agricoles arables. L’entrepôt sera en activité 24 heures sur 24, créant un trafic d’au moins 600 camions par jour qui y arriveront et en repartiront. L’essentiel des tâches à l’intérieur de l’entrepôt sera assuré par des robots. Il y aura donc très peu d’emplois au regard de la surface utilisée.

Le Préfet du haut Rhin a signé l’arrêté d’Autorisation environnementale d’exploitation le 4 décembre dernier, alors même qu’à ce jour l’exploitant n’est toujours pas connu. Ce que continue d’ailleurs d’affirmer M. Habig, maire d’Ensisheim, à qui nous avons adressé de nombreux courriers et demandes explicites, tous restés lettre morte.

Mais quel que soit l’exploitant final de ce méga-entrepôt, les dommages environnementaux, sociaux et économiques sont connus, s’agissant d’une structure de cette taille, conçue et construite pour assurer du commerce en ligne : augmentation de la pollution de l’air et sonore par le flux des camions et avions qui assureront le transport des colis (aéroport de Bâle – Mulhouse à proximité), imperméabilisation massive des sols, destruction de la biodiversité, qualité médiocre des emplois, destruction d’emplois dans les commerces de proximité.

Enfin, la “discrétion” dans laquelle a grandi ce projet et le refus de dialogue des élu·e·s concerné·e·s, portent à un niveau inédit le mépris des habitant·e·s et de la démocratie locale.

Nous dénonçons le modèle d’hyperconsommation incarné par ce type d’équipement,
modèle qui nourrit le mythe d’une croissance illimitée sur une planète à bout de souffle !

Les enjeux climatiques n’ont jamais été aussi prégnants.
La crise sanitaire et la crise économique engendrée remettent en cause notre schéma sociétal.
Il est plus qu’urgent d’alerter et de se mobiliser pour faire barrage à ce modèle et construire un avenir soutenable pour tous sur la planète.

Nous restons déterminé·e·s et présent·e·s !

 Pour en savoir plus, voir la tribune d’Attac France sur Mediapart :
« Le 30 janvier 2021, stoppons l’expansion d’Amazon ! »

 

Contacts pour la manifestation du 30 janvier :

RUCSSA : Roland Braun – 06 48 09 90 00 ; Isabelle SCHAEFFER – 06 72 32 14 31
Chaudron des alternatives : Yeliz Gencer – 07 69 42 35 26 ; Pascal Lacombe – 06 76 96 15 79

Extension de l’entreprise Kuhn à Monswiller : Position d’Alsace Nature et Concertation en ligne

Extension de l’entreprise Kuhn à Monswiller : Position d’Alsace Nature et Concertation en ligne

EXTENSION ENTREPRISE KUHN SAVERNE

Historique

Fondé en 1828, Kuhn est une entreprise familiale alsacienne, productrice de machines agricoles qui a su s’adapter et se développer pour devenir l’un des leaders mondiaux dans son domaine. Aujourd’hui l’entreprise, pour étendre son activité, est entrée dans un processus administratif pour acquérir près de 34 hectares de forêt. L’industriel annonce dans son projet qu’il compte raser la quasi-totalité, alors que celle-ci avait été protégée en compensation de la précédente extension de Kuhn à Monswiller, et -fait unique et choquant – déclassée par la suite. Seuls quelques arbres qui ont le mérite d’être dans un îlot de vieillissement, ou sur un corridor de circulation de la faune, pourraient être épargnés !

Cette extension nécessite conjointement, la mise en compatibilité du schéma de cohérence territoriale de la région de Saverne (SCOT) et du plan local d’urbanisme (PLU) de la commune de Monswiller.

 

Position d’Alsace Nature

 Nous ne pouvons que réagir vivement, car il semble d’ores et déjà acté que ce projet d’extension se fera en détruisant cette forêt, et nulle part ailleurs. Une forêt ne saurait être sortie de sa protection, et rasée, au gré des aspirations d’une entreprise sans que la séquence « éviter-réduire-compenser » ne soit étudiée et analysée de près dans chacun de ses principes, ce qui n’est pas le cas dans l’étude d’impact.

 

Une concertation publique est mise en place dont vous trouverez les informations ci-dessous.

Questions à se poser et à poser au regard du dossier

 Alsace Nature a transmis un certain nombre d’interrogations à l’organisme en charge de la concertation. Elles concernaient les alternatives envisagées, l’optimisation des sites existants, les mesures d’évitement et de réduction, le prévisionnel des constructions, les mesures de compensation au titre du défrichement, les liens avec les PLU et le SCOTT, la préservation des lieux de reproduction des chauves-souris, de l’îlôt de sénescence… Les réponses apportées, disponibles sur demande à Alsace Nature, n’ont pas toutes été claires.

Nous considérons que toute proposition qui permettrait de préserver la forêt doit être explorée ! Et, si aucune n’aboutit, des mesures de compensation doivent être scrupuleusement étudiées afin qu’elles soient exclusivement environnementales et locales et non financières.

Notre démarche actuelle reste dans le dialogue. Est-il possible de repenser le projet, de façon à prévenir ou réduire l’impact sur l’environnement ?

 

Informations pour participer à la concertation

Les éléments du dossier d’enquête, sont consultables ici : https://concertationprojetkuhn.paysdesaverne.fr/blog-post/1

Initialement prévues en novembre-décembre, la consultation et les réunions publiques ont été décalées en raison du 2e confinement.

Quatre réunions publiques sont prévues en janvier – février :

  • Réunion publique d’ouverture : le mercredi 13 janvier 2021 à 18h

au Zornhoff de Monswiller (3, rue de la Gare)

  • L’atelier « Aménagement, développement économique et social du territoire »

le mardi 19 janvier 20201 à 18h, à la salle Marie-Antoinette du château des Rohan de Saverne (Place Charles de Gaulle)

  • L’atelier « aménagement, urbanisme et environnement » : le mercredi 27 janvier à 18h

à la salle Marie-Antoinette du Château des Rohan de Saverne (Place Charles de Gaulle)

  • Une réunion publique de clôture : le jeudi 11 février 2021 à 18h

au Zornhoff de Monswiller (3, rue de la Gare)

 

Nous invitons l’ensemble des membres et proches d’Alsace Nature à participer à ces rencontres ou à contribuer à la concertation. N’hésitez pas à consulter les documents.

Merci d’avance de votre soutien

 

[Chantiers Nature] Alsace Nature et ses partenaires engagés pour la Trame Verte et Bleue : les premières plantations

[Chantiers Nature] Alsace Nature et ses partenaires engagés pour la Trame Verte et Bleue : les premières plantations

Après les études de diagnostics écologiques réalisées par Alsace Nature sur le territoire des communes partenaires pour le projet de reconquête de la Trame Verte et Bleue (TVB), nous sommes maintenant passés à la phase concrète des premières plantations.

Bien que chamboulé par la crise sanitaire (les chantiers n’ont pas pu être ouverts au public), le programme a pu se poursuivre grâce à la participation des équipes salariées des communes, d’Alsace Nature sous l’encadrement de Haies Vives d’Alsace.

Ainsi plusieurs centaines d’arbres et arbustes ont été plantés à Schiltigheim, Lingolsheim, Holtzheim et Ostwald.

 

Le 24 novembre à Schiltigheim

Les plantations ont été réalisées sur 3 sites : Place de l’hôtel de ville, rue St Charles et square des Malteries

   

 

Le 3 décembre 2020 à Lingolsheim

C’est près du stade Joffre que s’est effectuée la plantation sur un ancien parking transformé en espace vert. Mme la maire de Lingolsheim et des adjoints ont également participé à la plantation.

Tout le chantier a été réalisé, plants, paillage et protections mises en place. Les 6 fruticées prévues autour des arbres présents le long de la route n’ont pas été mises en place afin de préserver la prairie fleurie présente; les arbustes et buissons ont donc complété les autres bosquets. Le panneau pédagogique sera mis en place lors d’un prochain chantier en 2021 (Trame des Prés). Au total, 440  arbres/arbustes ont été plantés.

 

 Le 8 décembre 2020 à Schiltigheim

Nous avons planté au Parc de la Roseraie et au Parc Léo Délibes. Mme Dambach, maire de Schiltigheim est venue planter avec nous.

 

 

Le 14 décembre 2020 à Holtzheim

Les plantations ont été réalisées sur 2 sites. Plusieurs élus ont participé aux plantations et Mme Pia Imbs, maire de Holtzheim, est venue rejoindre les planteurs à la pause de midi.

Le premier : Rue d’Entzheim, où 30 arbres fruitiers ont été plantés.

      

Le second : près du stade Wembley où 160 arbustes ont été plantés en haie double sur une longueur de 80 mètres.

   

Tout le chantier a été réalisé, plants, paillage et protections mises en place. Les panneaux pédagogiques sont encore en cours de conception, ils seront fixés sur les poteaux par la suite.

 

Le 16 décembre 2020 à Ostwald

Rives du Bohrie et jardins partagés du Kirchfeld

    

 

 

 

 

 

 

 

 

Alsace Nature opposée au projet de parc photovoltaïque à Ottmarsheim

Alsace Nature opposée au projet de parc photovoltaïque à Ottmarsheim

Alsace Nature est opposée à ce projet de Parc Solaire dans une des dernières zones naturelles du secteur, 

Historique

Ces terrains avaient été remaniés lors de la construction du Grand Canal. Depuis 1971, ce site est géré comme un espace naturel, il est classé comme « réserve de Chasse et de Faune sauvage ». Constitué d’une mosaïque de boisements et de pelouses qui présentent, selon l’évaluation environnementale, des enjeux moyens à fort, avec une flore (Orchidées) et une faune comprenant des espèces protégées, cet espace à un rôle important dans la trame verte et bleue.  Il est situé à proximité directe d’un site Natura 2000 et d’une ZNIEFF de type II.

 

Un avis défavorable de la comcom M2A

Lors de l’enquête publique en novembre 2020, Alsace Nature a développé ses arguments contre ce projet.

Etant donné les impacts sur l’environnement, la communauté d’agglomération de Mulhouse (M2A) a donné un avis défavorable au projet.

 

Impacts sur l’environnement

Le projet nécessitera le défrichement d’une grande surface de forêt (au minimum 1,5 ha). De plus, l’impact sur les pelouses remarquables n’est pas à négliger, notamment pour ce qui concerne les conditions de luminosité et d’humidité, avec un impact sur les espèces inféodées à ces milieux (insectes notamment).

Suite à notre prise de position lors de l’enquête publique et l’avis négatif de la M2A, EDF a organisé, le 8 décembre 2020, une réunion pour examiner un nouveau projet revue à la baisse et susceptible de nous convenir. Le bureau d’étude chargé du dossier a reconnu que leur étude d’impact était incomplète.

Malgré quelques améliorations sur le projet, Alsace Nature reste opposée à ce projet, notamment parce qu’il reste peu d’espaces de nature dans le secteur et qu’un tel projet pourrait se faire dans des zones moins impactantes pour les espèces.

Nous estimons qu’en l’état, le diagnostic environnemental est très fortement déficitaire, et insuffisant pour une évaluation pertinente des enjeux. Nous estimons que le projet ne peut être accordé en l’état et demandons que le diagnostic soit complété par des inventaires plus poussés et étalés sur une année complète.

Impact sur la trame verte         

Le projet risque aussi de réduire fortement les possibilités de connexions écologiques locales, malgré les (maigres) mesures d’évitement et de réduction proposées, en amputant une part importante de milieux boisés qui contribuent à la trame verte locale (cf. Atlas de Biodiversité Communale d’Ottmarsheim, qui classe ce secteur comme étant le plus important dans le réseau écologique communal, en dehors de la Hardt) et en installant une clôture sur tout son périmètre. Le  site correspond en effet à une des dernières grandes zones de boisements, pelouses, friches (même composées d’espèces exotiques) et de fourrés arbustifs permanente, d’un seul tenant, sur la façade rhénane dans ce secteur. Il correspond à une zone refuge pour de nombreuses espèces, communes et plus rares que l’on ne retrouve nulle part ailleurs dans ce secteur. C’est aussi un zone refuge pour la grande faune, qui profite ici du statut de RCFS des milieux (absence de chasse). Or, le projet prévoit d’être clôturé sur tout son périmètre. Et même si l’Arrêté Préfectoral n°2020-974 du 23 janvier 2020 portant autorisation de défrichement des parcelles boisées exige, dans son article 6, que les «clôtures laissent un espace vide de 10 cm entre le sol et le bas de la clôture» pour améliorer la transparence écologique du projet, cela reste inefficace pour la grande faune qui se verra privée de 15 ha d’habitats précieux dans ce secteur de la bande rhénane

Effets cumulés avec d’autres projets

L’étude d’impacts répond certes à l’obligation règlementaire de prise en compte des effets cumulés, mais cela est insuffisant. Les effets cumulés avec le projet de déboisement de 30 ha au sud de l’usine Solvay au nord du site d’étude ne sont pas traités, sous prétexte que l’avis de l’autorité environnementale (MRAe) a demandé des compléments. Or, il est évident que ce projet aura des effets significatifs similaires à ceux de la centrale solaire, réduisant alors à néant les espaces boisés d’importance (> 10 ha) sur la bande rhénane entre Kembs et Fessenheim.

Par ailleurs, nous considérons que le projet global de production de 200MW avec des centrales solaires au sol sur environ 300 ha de «friches industrielles» identifiées dans le département, majoritairement composées de milieux naturels secondaires et notamment de milieux pelousaires similaires à ceux d’Ottmarsheim, doit être traité dans son ensemble, et non de manière fractionnée, projet par projet: les effets du projet d’ensemble du post-Fessenheim doivent être traités à la lumière des sites fléchés par la DDT et la DREAL, notamment pour la biodiversité.

 

 

Conclusion

En conclusion, Alsace Nature, par ailleurs favorable au développement des énergies  renouvelables, estime que ce vaste projet de centrale solaire au sol fait l’objet de graves manquements et n’est pas acceptable. Nous sommes totalement opposés à ce projet qui cumule de nombreuses faiblesses et contribue à des incidences fortes sur la biodiversité. L’effondrement actuel de la biodiversité, mis en avant par toutes les études scientifiques, y compris dans notre région justifie largement notre refus.

 

Voir l’ensemble des arguments d’Alsace Nature développés lors de l’enquête publique