L'écho des terriers de Jojo le blaireau – Septembre 2014

L'écho des terriers de Jojo le blaireau – Septembre 2014

Août s’en est allé laissant à Septembre le soin de doucement nous emmener vers les derniers mois de l’année ! Comment, déjà ? Me direz vous ! Vous avez raison, ne nous y précipitons pas, nous avons tout notre temps !!!

Avant les vents chagrins d’Octobre, les premières gelées de Novembre et les neiges de Décembre, réjouissons nous des pommes, prunes, raisins, vins nouveaux, citrouilles, potimarrons, noix et noisettes, châtaignes, faines, bolets, ceps et été indien nous attendent ! La nature est prodigue tant en mets qu’en couleurs !

Ce week-end, l’horloge des saisons mise en place par le bon Dieu donnera aux naturalistes passionnés limitrophes des grands parcs nationaux boisés le top d’un rendez vous à ne pas manquer.

La diminution de la durée du jour entraîne chez nos amis cervidés – vous le savez tous, bien évidemment ! – des « poussées » d’hormones très attendues : une surproduction de mélatonine !

Cette mélatonine qui influe à d’autres époques de l’année tantôt sur l’état dépressif de l’humain, tantôt sur le changement de couleur et/ou la densité du pelage chez l’hermine, le chevreuil, l’écureuil, le renard (…), va enclencher, en ce début de semestre, le rut chez les cerfs ou du moins le processus de chaleur chez les biches.

Ces dames qui vivaient jusqu’alors de façon matriarcale, loin des mâles, sous la conduite d’une vieille bréhaigne stérile vont pour les semaines à venir s’adonner à la mixité, le brame va débuter !

Sur ces places de brame que connaissent les « spécialistes », les grands mâles qui d’ordinaire vivent seuls ou en compagnie d’un « écuyer » auront pris soin de réunir autour d’eux les groupes de femelles qui composeront le « harpail ». Les jeunes « coiffés » en rivaux téméraires, prêt à en découdre, iront jusqu’à la mi-octobre braver, narguer, affronter les grands monarques de nos bois qui s’évertueront de les exclure pour notre plus grand plaisir.

Pendant un mois nos clairières vont être le théâtre de joutes formidables et si vous n’avez encore jamais eu l’ occasion d’entendre (or téléviseurs et autres écrans) ces mugissements-rugissements terriblement puissants sachez qu’il y a des lieux qui se sont spécialisés pour vous les faire écouter en « live » et en « VIP » !

Quelques enjambées de Néphilim séparent deux de ces endroits. Mon premier est la réserve nationale de Chambord où se pressent pour des visites guidées les curieux par dizaine et autant de cars scolaires. Mon second proposent des affûts atypiques, c’est le parc animalier de Sainte Croix près de Rhodes en Moselle connus pour ses trois incontournable meutes de loups blancs, gris, noirs.

Ne pas rater ! A voir !

Sur nos contreforts vosgiens, côté Alsace, certains points réputés font le bonheur des adeptes. Malheureusement, en ne respectant pas les deux, trois points énumérés ci dessous, bon nombre des visiteurs innocemment s’immiscent en trouble fête…

Le cerf est doté d’un flair et d’une ouïe qui dépasse de loin l’entendement humain aussi est il conseillé, afin d’être le moins perturbateur possible, de rester à bonne distance des places de brames. Les naturalistes respectueux laisseront leurs véhicules au plus loin, finiront l’approche à pied et doté d’une bonne paire de jumelle privilégieront l’aube ou le crépuscule plutôt que la nuitée.

Les «baroudeurs puristes» s’embusqueront pour la nuit. (J’en connais au moins un!). Installés, nichés, planqués dans des trous plus ou moins confortables, ils savent manier l’art du camouflage olfactif et rester absolument silencieux, superbement « invisibles ». Ils sont très peu nombreux…

Puis il y a tous les autres… Certains s’y aventurent plus ou moins discrètement, plus ou moins habilement. Trop nombreux sont ceux qui le vendredi-samedi-dimanche y vont gaiement et bruyamment, entre café et digestifs, tels de joyeux drilles, tels de gais lurons.

Les « caméléons en planque » cités ci dessus, postés pour la nuit, tempêteront très certainement cette année encore en les voyant monter et redescendre en de beaux gros 4×4 rutilants, éclairant de leurs projecteurs longues portées le vide puisqu’il n’y à, dès lors, plus rien n’a voir, ni a entendre.

Vous reconnaîtrez ces gêneurs, ces gâtes-sauces, au boulot le lundi : ils râlent ! « Le brame du cerf ? M’en parle pas, j’y étais samedi, on est monté, on a rien vu, rien entendu ! »

(Si tu t’y reconnais cher lecteur – je doute que l’un de mes lecteurs en soit ! – que ferais tu si tes voisins s’agglutinaient à ta fenêtre pour zyeuter à la lampe torche tes ébats ? Ne changerais tu de pièce ? Ne changerais tu d’endroit ?)

Ah quand brille la sottise plus que l’intelligence…

La fin de cet écho je vous la sers en cinq points :

Aux chasseurs qui profitant du rut viennent tirer leur trophée de l’année, les compagnons des sous bois se joignent à moi pour adresser un bouuuuuuhhhh ! De dégout.

Au meyersbuhl nous avons hébergés durant tout le printemps, tout l’été, quelques « coiffés » magnifiques. Un « dix cors jeunement » avait fait d’une futaie, peu éloignée et impénétrable, son « fort ». Peut être aurons nous la joie d’entendre cette année quelques brame sous nos fenêtres, ce serait une chouette première !!!

Certains d’entre vous n’ont pas reçu le dernier conte intitulé : « chocolat pralin ». C’est normal !!! Afin d’y remédier n’hésitez pas à me contacter !!! (D’autres contes sont à l’écriture pour le bonheur des plus petits et la joie des plus grands…)

Je serai l’après midi du 12 octobre prochain à une rencontre des croqueurs de pommes et autres fruits du vergers à Soultzeren, j’animerai le jeu de Jojo le blaireau que certains ont pu entre-découvrir sous une thématique asine à Fest’âne…

Pascal et Viviane ont pesé et épucé chimiquement par pipette Dame hérissonne qui s’est concoctée dans notre débarras sous chacun de nos buffets un nid. Elle alterne de logis en logis ce qui semblerait être une méthode naturelle pour éviter d’être trop parasitée. Ça a le désavantage de propager la vermine qui adore infester ses piquants ! Aïe !!!

Notre petite amie sinon se porte bien, elle pèse 1kg200 !!!

A bientôt ! Votre mustélidé préféré, Jojo le blaireau !

L'écho des terriers de jojo le blaireau juillet 2014 – spécial fest'âne

L'écho des terriers de jojo le blaireau juillet 2014 – spécial fest'âne

Bonjour !

Pour tous ceux qui, parce qu’ils habitent loin, ne pourront rejoindre le 08, 09 et10 août prochain, le festival de l’âne à Metzeral, voici un « écho » spécial Equus Asinus.
Pour ceux qui logeant plus près viendront à mon espiègle causerie le dimanche à 15 heures afin de se reposer d’avoir tant ahaner, voici un petit four anisé de prose apéritive.
Le festival durera trois jours et enchaînera en musique ballades à dos d’ânes, contes, ateliers, piques niques collectifs, conférences et certainement plein de surprises inattendues !
Vous n’avez point encore lu le programme ? Le revoici.

Fest’âne se déroulera à la « Wolfgasslà », route de Mittlach.
« Wolfgasslà » se traduisant en français par quelque chose comme « la passe du loup ! » voici un bel endroit pour retrouver l’envoi d’il y a deux mois : l’âne et le loup ! (Qui devrait nous être conté !)

Mais, me direz vous, pourquoi donc attribuer à l’âne un tel festival ?
Sachez mes bons amis que les auteur de ces woodstock « cadichonesques » sont des malades ! Ils sont toqués du bonnet (d’âne bien sûr) ! Fest’âne n’est pour eux qu’un moyen de contamination : ils veulent nous refiler leur dingue passion ! Je ne sais qui choppera cette année le virus. Est ce vous ? Est ce moi ? Je sais en revanche que chez l’un de nous en tout cas bientôt un âne braira !

« Moi, un âne ? Jamais !!! Que ferais je d’un âne si ce n’est faire le clown *!? »
S’exprimer ainsi est une réaction normale. Mais pas si vite ! Voici trois petits tours de piste après l’ astérisque ci dessous qui peuvent vous faire changer d’avis !
*Sous le chapiteau des cirques, l’âne a longtemps été l’un des compagnons préférés des gugusses au nez rouge, chapeau mou…

Piste 1
L’âne est bon, doux, humble, affectueux, réfléchi, attentif, paisible, sociable. Dans la prunelle de ses yeux en amande brille une mélancolie profonde toute vouée à l’écoute et à la compréhension. Chez l’âne pas de bling-bling, pas de ségrégation sociale ou raciale. L’âne écoute avec le cœur. Regardez le : il vit dans le temps calme du bon Dieu et non dans celui stressé et tourmenté de l’homme. Qui prend le temps nécessaire découvre en vérité un enseignant. (Je sens que je vais me faire des copains chez les profs !). Ce n’est pas pour rien que les sumériens dénommèrent l’animal « qui élève ce qu’il porte ». Pour ceux qui pense que ce monde est appelé un jour a vivre d’amour et non d’argent alors acquérir un âne c’est faire un pas vers la belle compassion qui régnera demain.

Piste 2
Vous savez qu’aujourd’hui l’on parle de transition énergétique. Nous allons devoir, nous dit on, apprendre à nous passer de pétrole et de gazole. Pour les adeptes de la végan attitude et les anti OGM qui boycottent Nestlé et le nucléaire, cela ne fait aucun doute : sobre, rustique, non énergivore, corvéable à merci, l’avenir est dans le taxi-baudet !
Acquérir un âne c’est investir dans l’économie de demain.

Piste 3
Présent à partir du moyen âge un peu partout dans l’hexagone, l’âne accompagna tour à tour le pèlerin, le moine, le soldat, le contrebandier, le bûcheron, le batelier, le rémouleur, le meunier, le saunier, le tailleur de pierre, le tonnelier, le charbonnier, les artisans et les agriculteurs de tout poils.
Bref, l’âne fut partout !
A l’aube du second conflit mondial, pratiquement toutes les régions de France détenait un âne sélectionné pour une activité spécifique. Les maquignon âniers des marchés à bestiaux attribuaient à l’âne du Cotentin et celui de Gascogne, le travail agraire. A l’âne des Pyrénées et l’âne gris de Provence (appelé aussi âne de Crau, âne d’Arles ou âne de Savoie) la transhumance, le ravitaillement des bergers, le transport de sel ou celui de la glace naturelle. Ils encensaient l’âne de Normandie pour sa capacité à acheminer les productions laitières. Ils louaient l’âne de Gascogne pour son travail de débardeur. Le soin de haler les péniches revenait quand à lui à l’âne du Berry, ni trop grand, ni trop petit…
L’essor industriel qui accompagna l’après 39/45 décima ses rangs mieux que toutes les guerres. Jugez plutôt : Sur plus d’un million de têtes au début du XXème siècle, le cheptel français comptait moins de 20 000 rescapés dans les années 70.
Acquérir d’un âne c’est sauver un petit bout du patrimoine français.

Bon quand je dis français, tout est relatif ! Savez vous d’où nous vient ce cousin de Jolly Jumper ?
L’ancêtre de l’âne de Schrek, du Gris-gris de Sylvain-Sylvette, de « cannabis », compagnon de Jamel Debouze dans Astérix et Cléôpatre, s’appelle Eohippus. Ce serait l’ancêtre commun de tous les mammifères pourvu de sabots appelés ongulés qu’ils soient périssodactyles (doigts impairs : tapirs, rhinocéros… ) ou artiodactyles (doigts pairs : moutons, chèvres, vaches, sanglier…)
L’Eohippus habitait les forêts humide du continent de l’oncle Sam il y a, chiffrent les scientifiques adeptes du darwinisme, 50 millions d’années. Haut comme trois pomme, taillé comme un renard, il se nourrissait de feuilles et de fruits, avait quatre doigts aux pattes avants, trois doigts aux pattes arrières, des dents d’herbivores non prévues pour à cette époque manger les herbacées des champs.
L’extension des prairies sèches de graminées prenant le pas sur les bois modifia la morphologie du géniteur des petits fillots à longues oreilles.
Eohippus engendra Miohippus (un peu plus grand pourvu de 3 doigts à chaque pattes) qui lui même engendra Merychippus (toujours 3 doigts à chaque pattes dont 2 latéraux plus élevés et enfin des dents plus adaptées à la mastication des herbacées).
Merychippus engendra Pliohippus, le 1er de la lignée à n’avoir qu’un seul doigt à chaque patte et par conséquent le vrai papa des dadas, qu’ils soient cheval, âne, zèbre ou hémione appelé aussi onagre.
Selon une étude réalisée par le CNRS tous les ânes quadrupèdes connus aujourd’hui seraient issues des lignées africaines de Nubie et de Somalie : l’âne tricolore est donc un français pur souche d’origine africaine.

Nul ne semble s’être penché sur l’origine de l’âne bipède qui selon les spécialistes évolutionnistes serait un vrai casse tête : des gens intelligents pouvant concevoir le plus bête des êtres et vice versa !!! Et oui, le darwinisme a ses limites. Le darwinisme n’explique pas tout.

L’âne est rustique et rude, il supporte tout pourvu que ce soit en joyeuse compagnie : l’âne est a besoin d’amis. Le plus breton des ânes n’ira jamais jouer les Bombards de son plein gré dans le cadre d’une traversée des mers de sable en solitaire. Un âne que l’on isole se lancera en vocalises désespérées par des « Hi-Han-longue-portée » dont il a le secret et que l’on pourrait traduire par «Je suis seul ! Y-a t-il quelque part quelqu’un que je puisse aimer et qui puisse m’aimer ? ».
Si personne ne lui répond, votre âne risque tout simplement de faire une longue, profonde et terrible dépression.

Si vous voulez rabaisser le caquet du coq de votre voisin qui sonne l’aurore tout les matins, mettez deux ânes sur votre lopin. Se sera alors le coq qui naturellement fier fera une déprime sévère : le kikiriki (ainsi dit on cocorico en alsacien) ne pouvant rivaliser avec les hi han obtenus.

L’âne ne hi-hanne pas que pour gueuler un « je suis seul, désespéré… ». Il hi-hanne aussi pour vous dire bonjour, il hi-hanne pour vous dire j’ai faim ou j’ai soif, il hi-hanne pour manifester son mécontentement, il hi-hanne pour vous chanter dès l’aube ses deux chansons préférées : « debout les gars réveillez vous il va falloir en mettre un coup ! » et « hello le soleil brille, brille, brille !!! ».

Jacky qui boycotte Edf et le nucléaire a remplacé son réveil matin consommateur de piles et d’électricité par cet amour de peluche consommateur de foin.
Jacky ne recevra aucune invitation l’année prochaine pour la fête des voisins.

Sachez enfin que l’ânesse braie surtout, elle, pour chanter qu’elle est une « femme amoureuse ».
Une ânesse qui clame ses chaleurs déclenchera tout azimut le braiment des ânes mâles en rut.
Mon amie Annette à une ânesse qu’elle a appelé Danette puisque c’est l’ânesse d’Annette. Lorsque l’ânesse d’Annette braie ainsi, c’est bien connu, tout le monde se lève pour Danette.
Je finirais par quelques faits divers de mag’asine :

Au Kurdistan irakien, le parti des âne n’est plus. Né en 2005, il vient d’être dissous. Ne restera qu’une statue érigée sur la place de Souleimanieh : un buste d’âne arborant une immense cravate ! (A propos saviez que l’âne est l’ancien emblème du parti démocrate américain?)

En Macédoine l’on a pu voir dernièrement un âne doté de deux grandes voiles solaires !
Ce projet appelé Pégase, du nom du rapide cheval ailé de la mythologie a été imaginé par un duo loufoques lillois, Philémon, artiste plasticien et Arnaud Verley, scénographe.
Principes : les habitants sont invités à venir brancher gratuitement leurs appareils électriques sur ce généreux animal : téléphone portable, batterie de voiture, radio, sèche-cheveux, tondeuses, postes radio…

Au large du Kénya, l’île de Lamu qui compte 1 âne pour 4 habitants assure aux réfractaires de l’auto un séjour sans pots d’échappements. Les voitures y sont interdites.

Les automobilistes coincés dans un certain bouchon de 2,5 km entre Dampierre et Saint-Vit dans le Jura un vendredi matin s’en souviendront : un âne caracolait tirant la charrette d’un artisan, une banderole expliquant :« Je n’ai plus de points, donc plus de permis, mais je dois aller travailler, désolé pour le dérangement ». Les conducteurs bloqués avaient plutôt appréciés cette démarche, un taxi s’était même mis bénévolement à la disposition de l’artisan.
Dans le Jura y-à pas que les routiers qui sont sympa !

En Picardie enfin, un homme qui pique niquait en short dans une prairie où paissait un âne s’est retrouvé a l’hôpital en caleçon et t-shirt déchiré, le corps tuméfié, l’épaule tatouée d’une effroyable morsure.
Il ne faut pas entrer dans l’enclos d’un âne en rut surtout quand il est seul.
Il ne faut pas non plus tenter de s’enfuir par dessus les barbelés quand on ne sait pas sauter, c’est le meilleur moyen de se faire rattraper.

Voici le moment de nous quitter, certains diront « déjà ? », d’autres diront « ah tout de même… » !
J’ai choisi ce qui suit ci dessous pour clore cet écho de Jojo.
Un âne chargé de six à huit bidons de pétrole transbahute quotidiennement et silencieusement de façon illicite sa cargaison entre l’Algérie et la Tunisie… Comme l’article omet de le dire, je vous le rajoute : Les ânes utilisent leurs fosses nasales pour braire, les contrebandiers coupent les naseaux de leurs passeurs pour les réduire au silence. Barbares…
Dans le Kurdistan iranien, les « douaniers » tirent sur les convois qui commercent l’alcool, la pornographie, l’essence et les cigarettes laissant pourrir sur place, après les avoir délestées, les cadavres des mules (hybride de l’âne et du cheval) utilisées. Australopithèques…
Je lance une info à tous les amis des ânes qui souhaiteraient aux quatre coins de la terre sauver ces « malgré nous » des mains de leurs exploitants malveillants. J’ai déniché pour terre d’asile le village idéal pour eux. C’était dans un article des DNA paru en fin de siècle dernier.
Extrait : « Françoise et Richard Martin, pionniers dans la région de la «réintroduction» de l’âne, racontent qu’il y a vingt ans, quand ils ont eu leur premier compagnon, il n’en restait qu’un seul dans toute la vallée. Pour ce couple de professeurs de sport, anciens champions de ski d’été, il s’agissait au départ de réaliser un rêve d’enfant. De fil en aiguille, leur troupe s’est agrandie. Elle compte aujourd’hui une vingtaine d’ânes et de mulets… Le doyen Roméo faisait de la contrebande dans les Pyrénées… »

A Metzeral, qu’on se le dise, on héberge les ânes qui doivent se mettre au vert !
Lol comme disent les jeunes !!!

L'écho du terriers juin 2014 : le solstice d'été

L'écho du terriers juin 2014 : le solstice d'été

Au dessus de nos têtes, sous l’impulsion de la vie, les planètes tracent dans le ciel un étrange ballet, une précieuse danse. Fait de spirales entrelacées, cet ondoiement des astres qui engendre la ronde des saisons descend caresser et modeler silencieusement à travers l’atmosphère les frissonnants tissus végétaux qui nous entourent et s’y enroulent.

La terre vient, il y a six jours, dans le rythme de ses respirations quotidiennes, de nous faire basculer du temps des semailles au temps des moissons. Les fruits de la terre sont un don céleste mais cela, nous ne savons le percevoir.
Voici nos premières récoltes : tilleuls, groseilles, cerises…

C’était il y a moins d’une semaine, le solstice d’été.

Bien loin et apparemment insensibles à cette musicalité là. Electrisés la veille par la victoire enivrante de bleus métissés bruns-noirs qui jouaient en blanc contre des rouges au t shirt incolore puisque neutres parce que suisses ( le score était de 5-2 ! ) les français ont majoritairement rejoints l’étourdissant carnaval festicolor de tons et de sons du 21 juin. Le tohu-bohu intronisé en 82 par le sulfureux Jacques Lang alors ministre de la culture d’un l’électorat à « mass-médiatiser » quel qu’en soit le coût : la fête de la musique !

Aux pim pam boums et autres taratatams bling-bling, nous préférons, ici, au Meyersbuhl, vous vous en doutez, les bzzz, cri-cri, puiii-puiii, tiou-tiou, de nos abeilles, de nos criquets, de nos oiseaux, de nos crapauds : un chant quelque peu évolutionnaire, celui de la liberté désentravée !

Le solstice d’été est, quelques uns parmi vous le savent, les autres l’ignorent, la nuit la plus courte de l’année soit le jour le plus long*, l’une des 4 dates ponctuant le primitif calendrier du grand livre de la création !

*Eh non ! Le jour le plus long n’est pas le D. DAY du 06 juin 44 !!

Comment repérer concrètement ces 4 dates ?

Voici l’occasion d’inviter, chers séniors, vos cadets et vos juniors, à un atelier pratique :

Construisons ensemble, si vous le voulez bien, 1 cadran solaire rudimentaire pour le jardin !
1 pieu en terre fiché, 4 jours clés va vous donner !

Les 2 jours de l’année où aucune ombre ne se projettera au sol quand le soleil sera à son zénith définiront les équinoxes.

Équinoxe de Mars, début du printemps, entre le 19 et 21.
Équinoxe de septembre, début de l’automne entre le 22 et 23.
S’ensuivra le solstice du 21 décembre, début de l’hiver, jour de l’année où l’ombre au sol sera la plus longue (les jours rallongent !).
L’on reconnaîtra le début de l’été, le solstice du 21 juin, à cela : l’ombre sera la plus courte !

Depuis la nuit des temps l’humain sembla fêter ce jour, il le fit parfois voir bien souvent d’une étrange façon comme le confirme les deux exemples rapportés ci dessous !
Vous en apprécierez l’intelligente supériorité…

En lisant les commentaires de César, nous découvrons qu’ au 2ème siècle avant JC, les celtes célébraient le « renouveau des bois de cerfs » en boutant le feu a des cages d’osier grillant au passage quelques captifs puisque du nombre de victimes dépendait la fertilité des récoltes à venir !
… bellissime n’est ce pas ?

Une pièce comptable de la ville de Paris datée de 1573 nous relate la dépense suivante : « A Lucas Fommereux, commissaire des quais, cents sols pour avoir fourni durant 3 années tous les chats qu’il fallait au dit feu, comme de coutume… »
24 chats diabolisés et immolés remplaçaient en effet à cette époque les infortunés prisonniers de nos ancêtres post-gaulois…
… saisissant en vérité…

Aujourd’hui, si l’on danse encore dans quelques villages autour des bûches, plus rien, bien heureusement, ne semble griller ors peut être quelques insectes imprudents, une brochette de marshmallows, le bas des jupons frivoles et la plante des pieds des intrépides qui s’essaient pour épater les filles au saut rituel des flammes, mais cela est une autre histoire !!!

Je clos ma missive, retourne à l’ouvrage, vous promettant d’être plus bavard en juillet et vous laisse sur ces deux de ces « images » qui ont ravi en ce beau mois de juin mes rétines, mes pupilles !

1er cliché, celui de Maman hérisson déménageant sa progéniture. Elle avait choisi au printemps l’annexe de notre cuisine pour mettre au monde ses petits !!! Les quatre marmots couverts de leurs bonnets à piquants sont à présent a priori assez grands pour affronter les dangers et les périls environnants.
Comme le dirait le chroniqueur de Thalassa : « Bons vents » !!!

2nd cliché, celui d’un grand dix-cors ! Il vient régulièrement et majestueusement brouter près de la maison. Sympa !

Echo des terriers Mai 2014 – Spécial Dimitri, mon lézard des souches !

Echo des terriers Mai 2014 – Spécial Dimitri, mon lézard des souches !

Bonjour à tous !
Je vais vous emmener aujourd’hui au royaume de mon copain Dimitri, celui des lézards !
Tout d’abord, permettez moi ce petit tour auprès des hors concours.
Le plus grand. (Et le plus dangereux !)
C’est le Dragon de Komodo. Avec ses 3 m de long, ses 70 kg, ses 60 dents de 2 cm, ce Goliath venimeux, qui se sert de sa queue comme d’un gourdin, peut expédier au tapis les proies les plus volumineuses. Bien que charognard, s’il vivait près de chez nous, un civet de cerf, un pâté de sanglier, un feuilleté de chaperon rouge truffé aux morilles ne sauraient lui déplaire !
Je vous rassure de suite, ce monstre étant un insulaire confiné à l’Indonésie centrale, vous ne le croiserez point à Metzeral !
Le plus petit.
Il a un nom impossible à retenir. Le Sphaerodactylus ariasae est un geckonidé de la République Dominicaine. Sa taille adulte est de 16 millimètres pour un poids de 0.2 grammes !
Bref il est aussi long que la carte SIM de votre téléphone portable !
Le plus résistant au froid.
Il vit chez nous ! Aimant être les pieds dans l’eau, il affectionne la montagne et les terrains humides. Son aire de répartition s’étend jusqu’à la Scandinavie ! Amis randonneurs, le lézard vivipare est l’un des joyaux de la réserve naturelle du Frankenthal.
Sur le sol du Haut Rhin vivent quatre autres lézards plus communs : l’orvet, qui n’est pas un serpent mais un lézard sans pattes, nous ne le rappellerons jamais assez, le lézard vert, le lézard des murailles et le lézard des souches.
Le lézard vert se limite à la plaine et ses coteaux.
Le lézard des murailles est un inconditionnel des pierriers, murets, ruines et enrochements.
Nous allons nous intéresser pour cet « écho » au dernier de la liste, mon ami Dimitri, un lézard des souches, un habituel du jardin.
Dimitri s’est extirpé de sa retraite d’hiver courant Mars. Il hiverne pendant tout un semestre dans un abri hors gel, hors inondation, enfouie à plus de dix centimètres sous le sol. Il s’agit en règle générale d’une galerie de micro mammifère, rat, taupe ou campagnol.
L’hivernage, pour les reptiles, c’est six mois de vie quasi comateuse. Une léthargie ou la température interne descend à quelques degrés au dessus de zéro. L’on s’y contente de somnoler sans manger, bref, de rester en vie dans l’attente de jours meilleurs. Les reptiles sont des champions dans la matière. Une vipère péliade se prêtant à une étude prouva qu’un reptile peut s’abstenir de tout repas pendant toute une année entière !
Mesure de protection
Considéré en danger en Suisse, en extinction en Wallonie, en régression dans de nombreuses régions de France, le lézard agile (autre nom du lézard des souches) restait largement réparti en Alsace il y a encore quelques années. Il ne peux que rejoindre peu à peu les animaux mis en difficulté par la mauvaise gestion qu’ont les humains de l’espace naturel. Sapristi d’hommes !
Au niveau européen, Dimitri est protégé par l’annexe II de la convention de Berne et l’annexe IV de la Directive « habitat Faune et Flore » qui rejoignent les directives originelles de la genèse : l’homme en gestionnaire responsable est sensé sauvegarder le biotope mis à sa disposition ! Ce texte étant aussi appliqué que l’arrêté préfectoral interdisant l’élagage et la coupe de haies du 15 mars au 31 juillet pour cause de nidifications, permettez moi l’esquisse d’un sourire légèrement sarcastique.
A ce propos un message est envoyé en parallèle de ce courriel au responsable de l’équipe de sauvetage animalier du Service Départemental Incendie et Secours 68 afin qu’il relègue l’info auprès des chefs de corps des pompiers volontaires du Haut Rhin.
Opérons de concerts chers lecteurs, si vous voyez vos voisins sculpter à la scie électrique de buissonnants épineux, si vous voyez vos voisines rabioter à coups de Stihl 028 des rangées arbustives, si vous voyez lors de leurs manœuvres dominicales les soldats du feu locaux arroser gaiement au jet bâton haies et buissons, ne manquer pas de leur faire comprendre qu’ils sont, probablement, en train de shooter œufs, nids et oisillons de l’année…
Revenons à notre lézard du jour : l’ami Dimitri !
Au niveau mondial, Dimitri a fait son entrée sur la liste rouge des espèces menacées, level one, 1ère étape, statut peu préoccupant.
Au Vordermeyersbuhl, nous restons fidèle à notre mission de protection. Pascal  a créé plusieurs micro habitats spécifiquement adaptés. Celui mis en exemple ci dessous tient en moins de deux mètres carrés ! Si l’idée vous tente vous y trouverez tous les ingrédients pour réussir votre propre station d’accueil de lacerta angilis sans domicile fixe !
Si vous n’êtes pas encore véritablement engagé dans la protection nature je vous invite d’ailleurs à rejoindre le club très sélect’ des familles underground qui de façon libertaire partage un peu de leur espace en accueillant favorablement chez eux, la micro-faune sauvage.
Quelque soit la superficie de votre habitat, offrez vous le luxe d’une « réserve naturelle privée ».
Rejoignez nous !!!
Description adapté d’un logement pour lézard des souches
a) thermorégulation
Pour bénéficier de la présence du lézard des souches il vous faut tout d’abord comprendre la notion de thermorégulation et rayer l’idée qu’un lézard est un animal à sang froid qui se complaît à rôtir au soleil. Comme tous les reptiles, Dimitri a un besoin constant de réguler sa température en se mettant au frais lorsqu’il fait trop chaud et au chaud lorsqu’il fait trop frais. Son biotope idéal réunira deux types d’espaces : d’un côté, une plage d’ensoleillement, de l’autre, une station végétale offrant abri, fraîcheur et nourriture abondante.
La chair des lézards semblent très appréciées. Le spectre des prédateurs est très large : buses, étourneaux, corneilles, merles, poules, chats, fouines, hérissons… Blaireaux ! On se l’arrache !
Il va falloir pour survivre être suffisamment habile pour manger sans être mangé !
Il existe un stratagème pour s’échapper des dents ou du bec d’un prédateur, cela s’appelle « l’autotomie » !
b) autotomie
C’est la faculté de s’auto-amputer ! La plupart de nos lézards lorsqu’ils sont attaqués ont la possibilité d’utiliser un « Joker » ! Il s’agit d’abandonner la quasi totalité de leur queue pour faire diversion ! Pendant que le prédateur se rue sur le membre sectionné qui se tortille en tous sens, l’amputé, se glisse dans le refuge le plus proche. Ouf ! Handicapé, mais sauvé !
L’appendice caudal repoussera en partie moyennant une grande dépense d’énergie.
Cette extrémité du corps étant aussi utile dans les déplacement que le gouvernail l’est pour un bateau, tout lézard, ayant utilisé son « Joker » subira un handicap dans sa capacité d’esquive.
Inutile de scanner à votre Nouvel Animal de Compagnie une carte de « mobilité réduite », restez discret sur la perte d’autonomie de votre compagnon, n’attirez pas sur lui l’attention, votre matou ne manquerait pas de lui faire une courtoise visite !
L’autotomie, vous l’aurez deviné est une invention formidable à n’utiliser qu’avec modération !
Dimitri comme on le voit sur la photo ci dessous à déjà utilisé sa carte « chance » !
IMG_5011.JPG
c) la station refuge
L’éco-logis, donc, du lézard des souches comprend quatre éléments indispensables : une zone de repli en cas de danger, une cavité pour l’hivernage, un garde manger bien fourni et une plate forme pour la thermorégulation.
La photo suivante présente un compost grossier de branchages coincé entre trois bons gros cailloux de granit, ceinturé par trois consoudes de Russie, un carré foisonnant de mélisse et un plant bicolore très étalé de sauge.
IMG_5148.JPG
Au dessus de la sauge, un paillis recouvert d’un cadre vitré permet à Dimitri quand le fond de l’air est frais et nuageux de prendre des bains de chaleur sous serre (et donc sous protection). Ceci offre par ailleurs à Pascal de belles observations !
Un grand pot de terre sans fond enterré et rempli de sable est destiné aux œufs de Madame, ce sera la pouponnière. C’est la chaleur du soleil qui couvera ces œufs. L’incubation, selon les conditions météorologique durera entre un et trois mois. Les petits, copies conformes des adultes et autonomes dès la première heure, feront leur première sortie cet été. Ils pourront être plus d’une dizaine. Pascal espère ne pas louper le spectacle !
Nous n’en sommes pas encore là !
Mai saison des amours
Mai, c’est pour Dimitri la période des amours, il a mis sa plus belle redingote, une livrée verte pétante ornée d’une bande marron pointillée qui lui court telle une route sur le dos. Madame plus sobre, garde sa robe brune habituelle.
Un jeune rival a tenté plusieurs fois ces derniers jours des manœuvres d’approche !
Dimitri est un coriace peu loquace. Pas question pour lui de se faire damer le pion. Le jeune s’est à chaque fois fait débouté par des ruades sans sommations : terrain privé, chasse gardée !
Alimentation
Le lézard agile a besoin d’eau. Il lèche souvent la rosée ou les gouttes de pluie qui se déposent sur les herbes, les pierres ou les feuilles. Il y a quelques jours, le temps était si sec que lorsque Pascal arrosait ses plants, Dimitri accourait ! Une coupelle-abreuvoir vient d’être installée au pied d’une cardère des foulons. Nos tourtereaux pourront ainsi facilement s’abreuver.
Tout autour , le jardin offre un enchevêtrement de carrés cultivés et mulchés, des bandes florales et mellifères, quelques bouquets élancés de porteurs de semences : choux, navets, radis noirs, raiforts, salades, carottes.
Dimitri se nourrit d’araignées, de chenilles, de sauterelles, de criquets, quelques vers, quelques escargots, parfois un cloporte ou une fourmi.
Au contraire du troglodyte, de la musaraigne ou de la mésange bleue qui s’empiffrent comme des goinfres, le lézard est un piètre consommateur, son métabolisme fonctionnant au ralenti : ce n’est pas un animal à sang chaud.
Il n’avale que deux à quatre fois son poids annuellement, soit 20 à 40 grammes environ de chair fraîche. Il faut compter quatre à huit proies par jour pour les plus jeunes. Trois à six pour les plus âgés.
Le jardin offre largement de quoi subvenir à ses besoins journaliers !
En guise d’épilogue
Et en ce qui concerne le jardin, ai je besoin de vous le préciser… c’est bio, bien entendu !
Pesticides, désherbants, engrais chimiques n’y ont pas leur place !
Au grand bonheur des limaces cruel problème que n’arrive à résoudre ni la bière, ni la cendre, ni les crapauds !
Pascal va rajouter à l’arsenal du combattant pacifique les coquilles d’œufs, affaire à suivre.

Convoitant des légumes gros, très gros, car gros c’est beau, les jardiniers de l’après guerre ne sont pour la plupart guère partageurs : ils tyrannisent chimiquement depuis plus d’une quarantaine d’années toute espèce animale ou florale qui chercherait, opportuniste, à trop fraterniser. Leurs jardins productifs sont en vérité le plus souvent de vrais terrains de guerre où se déploie l’arsenal des Bayers, Monsanto, Syngenta, DuPont industries et autres créaticides !

A ne pas percevoir les conséquences de leurs actes, l’on peut se demander ce que tout ce beau monde souhaite léguer aux générations futures ? Des comptes en banque généreux ? Un passif sulfureux ? Une terre fertile, accueillante, paradisiaque ? Allez savoir !
Les enfants qui hériteront de la grande bleue risquent un triste matin de s’éveiller dans un désert, le grand musée que le Bon Dieu nous a si joliment créé ne sera plus…
Avec ce soucis constant de rabâcher sans relâche un discours pro-nature je vous laisse sur ce phrasé de Konrad Lorenz, grand éthologue devant l’éternel, déjà cité dans l’un de mes derniers échos :
« L’homme civilisé qui dévaste avec un vandalisme aveugle la nature vivante qui l’entoure et dont il tire sa subsistance, attire sur lui même la menace d’une ruine écologique. Lorsque les conséquences économiques de ce vandalisme commenceront à se faire sentir, l’homme reconnaîtra peut être son erreur, mais il est à craindre qu’il soit alors trop tard ».
 
Votre mustélidé dévoué,
fait à Sondernach le 01 mai 2014

Bambi n'est pas abandonné !

Bambi n'est pas abandonné !

Attention, voici le mois de MAI ! Chaque année, les promeneurs non avertis ramènent de leurs ballades, croyant bien faire, des faons qui leur semble abandonnés par leur mère.
Si vous trouvez un faon, seul, couché en rond dans les hautes herbes d’un pré ou les fourrés d’un fossé, sous des ronces en forêts, entre les troncs d’un taillis ou au beau milieu d’un tas de feuilles :
C’est normal ! Il ne faut surtout pas le RAMASSER !
EXPLICATIONS :
Les chevrettes (femelles du chevreuil) mettent au monde, entre début Mai et début Juin, les 2 petits qu’elles portent (Parfois 1, rarement 3).
Pendant les quinze premiers jours, chaque petit restera lové dans son « trou ». Prostré, il ne bougera pas, se laissera toucher, se laissera porter, semblera inerte et sa respiration pourra sembler haletante.
L’état d’abandon apparent n’est en fait qu’une technique de survie.
La maman qui n’est pas loin, généralement à moins de 200 m, revient six à dix fois dans la journée pour allaiter. Le deuxième faon, s’il y en a un, est à moins de 50 m.
Vous n’avez pas entendu la maman se planquer à votre approche et c’est normal !
Vous n’avez pas ses grandes oreilles ! Mais elle, elle vous a entendu venir, elle vous a senti !
Un violent coup de sabot au sol, un petit bellement très significatif ont fait savoir aux deux petits votre approche.
A présent, aussi invisible qu’un indien kawahira dans la jungle amazonienne, elle vous surveille et prie le ciel que vous passiez près de ses rejetons sans les voir. Ça marche dans plus de 80% des cas car chaque « bambi » a reçu à sa naissance une tenue de camouflage qu’il portera jusqu’à la fin de l’été, le fameux gilet brun sombre moucheté de points blanc-crème.
Si vous étiez un prédateur dangereux, elle aboierait peut être en détalant afin de vous emmener hors de portée de ses enfants. Vous êtes un humain. Elle attend. C’est la technique la plus appropriée.
Les deux bambins aussi figés que les statues de cire du musée Grévin, eux, font le « mort » !
Pendant les deux premières semaines de leur existence, les « bambis » n’émettent quasiment aucune odeur.
A moins d’ 1 mètre, même votre « Mirza », votre « Rambo », votre « Médor » ne saurait les renifler.
COMMENT ÊTRE UN SAUVETEUR RESPONSABLE ET EFFICACE ?

  • Regardez et partez le plus discrètement possible sans toucher le faon afin de ne laisser aucune odeur.
  • Vous l’avez touché ? Laissez le ! Contrairement aux idées reçues sa maman ne le rejettera pas. Elle le nettoiera de votre odeur, plus tard, quand vous serez parti.
  • Vous l’avez ramené chez vous et venez de lire ce message ? Ramenez le faon où vous l’avez trouvé, vous pouvez encore sauver ce petit et sa maman qui l’attend.

 
N’oubliez pas qu’elle porte dans son sein le lait qui, s’il n’est pas bu, peut engendrer une mammite (inflammation de la tétine pouvant parfois avoir des conséquences mortelles).
Soyez vous aussi un acteur de la saison 2014 !
Parlez en autour de vous…

L’écho des terriers de Jojo le blaireau – Mars 2013 – Le goumi !

L’écho des terriers de Jojo le blaireau – Mars 2013 – Le goumi !

Bonjour à tous !!!
De quelle création du bon Dieu cet écho des terriers va t’ il vous parler ?
Je m’en vais vous entretenir d’un végétal trop peu connu des jardiniers français qui régalera dans les années à venir, je l’espère, tous les blaireaux, renards, muscardins et autres mangeurs de baies vivant autour du meyersbuhl pour peu que les essais de multiplication en cours aboutissent !
Son nom scintille, mes amis, tel l’éclat du soleil sur l’acier poli du katana d’un shogun japonais manié par une aube opaline au pied du mont fuji : voici le« Natsu gumi » !
Ce nom qui flore bon le japon, nos amis nippons le donne à un « Elaeagnaceae» qui pousse, jusqu’à 1800 m de haut sous des températures de bac à surgelés.
Selon le professeur Hiboux le système racinaire des arbrisseaux de cette famille serait équipé de nodules qui fixent l’azote atmosphérique afin de produire des substances protéiques chose utile pour l’arbuste lorsqu’il s’agit de s’implanter dans une terre pauvre et très favorable pour les plantes du voisinage qui savent en tirer profit. Certains néo-jardiniers utilisent ce concept à des fins d’engrais vert (Le robinier faux acacia par exemple est un améliorant de sol sur une zone de 15 m à partir du tronc).
Le « Natsu gumi », revenons a lui, est présent au refuge LPO de Pascal et Viviane grâce à la rubrique « annonce » d’un vieux numéro de la revue « fruits et abeilles ». Ce fruitier asiate qui nous a donné ses premiers fruits l’année dernière est l’un des arrières petits « fillots » d’un arbrisseau importé à Baccarat en 1861. Un certain M. Joseph Clarté consacra à ce nouveau venu en 1877 quelques chaleureux écrits qui aurait pu permettre la propagation de ce courtaud, rustique et peu frileux arbuste. Il n’en fut rien. Rebaptisé « goumi » au pays des « brimbelles », la présence de notre feuillu reste peu mentionnée, me semble t-il, hors du plateau lorrain et de quelques localités vosgiennes de St Anould à Senones.
Feuillage caduc, rameaux longs et pendants de 2 à 3 m de haut pouvant être très touffu, le « goumi » sera très apprécié dans un refuge d’accueil animalier par le petit gibier et les oiseaux qui peuvent s’y planquer, y manger, y nicher. Les fleurs en avril-mai petites, blanches-jaunes, mellifères, nectarifères et parfumées feront la joie des butineuses gourmandes !
Les fruits, sortes de micro-olives rouge franc dotées d’un très long pédoncule, légèrement sucrés, astringents, acidulés, gorgés de vitamines et de minéraux, se consomment sous forme de confiture, de gelée, de sirop ou d’un vin appelé « gumishu » au pays des « sushis ».
A cueillir bien mûrs… s’il vous en reste !!!
Résumons : Buissonnant, plus large que haut ne nécessitant pas d’entretien, aimant comme vous et moi les situations chaudes et ensoleillées, s’adaptant facilement aux sols les plus pauvres, le goumi se reproduirait par rejet, bouturage ou drageons, sans aucune difficulté semble t-il.
Vous connaissez ma gourmandise, j’adore les baies ! Je le clame haut et fort : le « Goumi » mérite d’être multiplié afin de rejoindre entre prunelliers sauvages, merisiers, sureaux noirs, groseilliers, cassiers, framboisiers et amélanchiers ces haies dont on raffole !!!
NB : Le Goumi bien qu’auto fertile produit ses fruits en plus grosse quantité si on l’associe à une autre variété, je pose à tout hasard la question à mes lecteurs lorrains et vosgiens : est il un cultivar qui pourrait nous être troqué contre autre chose (Je propose : graines de morelle de Balbis, physalis, radis noirs, racines de consoude de russie ou de bardane japonaise…) ?!!!
A très bientôt,