Retour sur la mobilisation pour le Courlis dans le Ried

Retour sur la mobilisation pour le Courlis dans le Ried

À l’appel d’Alsace Nature, de la LPO Alsace, de La Bulle du Ried et avec le soutien de la Commune de Herbsheim, près de 300 personnes se sont rassemblées le 5 avril 2025 pour défendre les Rieds d’Alsace et le courlis cendré, un oiseau emblématique des prairies humides, aujourd’hui gravement menacé d’extinction.

 

Rappelons-le, il y a 50 ans, plus de 300 couples nichaient encore dans nos prairies humides. Aujourd’hui, ils ne sont plus que cinq… à peine. À ce rythme, dans 2 ou 3 ans, il ne restera plus qu’un souvenir.
Les associations de protection de la nature n’ont cessé d’alerter sur cette disparition imminente. Malheureusement aucune action d’ampleur n’a été mise en place pour sauver cet oiseau et les mesures pour préserver son habitat restent insuffisantes. Pourtant les causes sont connues et les solutions possibles. Sauver les Rieds, spécificité alsacienne et joyaux de notre patrimoine naturel, passe uniquement par la reconquête des milieux prairiaux.

Ce samedi 5 avril, les associations présentes à la salle polyvalente « Le Courlis » d’Herbsheim,  à travers leurs stand, ont présenté leurs actions en faveur de la préservation de la nature.

Après l’accueil fait par le maire de la commune d’Herbsheim, les responsables associatifs ont ensuite pris la parole à la tribune pour rappeler les enjeux liés à la préservation des rieds. Interpelant les élus locaux et régionaux, ils ont proposé la création d’un parc naturel éclaté, national ou régional, qui rassemblerait et protégerait les Rieds de la plaine d’Alsace.

Alors que dans la salle étaient projetés des films du Dr. Pierre Schmidt, défenseur des Ried alsaciens et des forêts du Rhin, à l’extérieur, l’association La Bulle du Ried a procédé au gonflage de sa mongolfière pour attirer les passants et les sensibiliser à cette mobilisation.

Les stands de buvette et petite restauration tenus par l’association locale ont également contribué à apporter un caractère festif à ce moment militant.

REVUE DE PRESSE

  • DNA, le 07/04/25, Herbsheim : une mobilisation inédite pour sauver le courlis cendré dans le Ried : Voir la VIDEO des DNA
  • France3 Alsace, le 01/04/25 : Cet oiseau est menacé d’extinction définitive à cause de l’homme, des associations se mobilisent : voir l’article de france3

 

 

 

Commémoration : à Marckolsheim il y a 50 ans, une « ZAD » pour sauver la forêt – retour en images

Commémoration : à Marckolsheim il y a 50 ans, une « ZAD » pour sauver la forêt – retour en images

Une centaine de personnes se sont réunies à Marckolsheim le 15 février dernier, près de la forêt du Rhin. Alsace Nature organisait un moment de commémoration pour les 50 ans de la lutte contre la destruction de la forêt et l’implantation d’une usine chimique de fabrication de stéarates de plomb.

 

En septembre 1974, des militants écologistes, des habitants, des paysans, des élus ont occupé le terrain pour éviter l’implantation de cette usine très polluante, prélude à la destruction de plusieurs centaines d’ha de forêt rhénane. Fin février 1975, le terrain occupé a été évacué par les opposants eux-mêmes. En effet, l’Etat venait de renoncer au projet d’implantation des Chemische Werke München (CWM), et même de Bayer, dans la forêt du Rhin.

De l’autre côté du fleuve, la lutte contre le projet de centrale nucléaire de Whyl sera aussi un succès. Sous la pression militante, l’Etat produira en 1978 un Plan (partiel) de protection des forêts du Rhin qui restera lettre morte. Pire, au début des années 1980, le site prévu pour les CWM sera finalement transformé en un immense site (40 ha) de stockage de voitures pour l’entreprise GEFCO.  En 1990, nouvelle poussée d’industrialisation avec le projet Jungbunzlauer, une usine de fabrication d’acide citrique. La mobilisation sera forte mais n’empêchera pas l’implantation de l’usine au nord de GEFCO sur une surface d’environ 20 ha. Mais les manifestants obtiendront la protection définitive des forêts alluviales rhénanes restantes, y compris celles encore classées en zones industrielles (sauf la forêt de Nambsheim). C’est ce qu’on appellera “les accords de Marckolsheim”.

 

Ce 15 février 2025, sur le site de cette ancienne “ZAD”, anciens opposants, habitants de Marckolsheim et militants d’aujourd’hui se  sont réunis pour célébrer l’anniversaire de cette victoire populaire contre l’industrialisation et la destruction des milieux naturels. Plusieurs personnes ayant participé à l’occupation, “les anciens de Marcko”, ont pris la parole pour témoigner de la lutte. L’occasion de rappeler le rôle qu’ont joué ces mobilisations dans la mise en place des programmes de restauration actuels et l’importance toujours actuelle de l’engagement associatif et de la désobéissance citoyenne.

Maurice Wintz, ancien président d’Alsace Nature, (qui n’était pas présent  en 1975) évoque l’évolution du regard sur les forêts rhénanes. Il rend hommage aux femmes et hommes qui ont bravé les autorités, le froid, la boue et les sarcasmes pour porter une autre vision du monde. “Les événements de Marckolsheim montrent que les engagements citoyens sont efficaces et nécessaires. C’est cette occupation, et les manifestations qui ont suivi, qui ont conduit à transformer le regard sur les forêts rhénanes, qui sont passées du statut de réserve foncière à industrialiser à celui de patrimoine écologique à protéger et à restaurer. “. Marckolsheim témoigne du changement de regard, porté notamment par les « nouveaux mouvements sociaux », quant aux enjeux démocratiques et écologiques dans le contexte d’un modèle social marqué par le productivisme.

Badois et alsaciens, de part et d’autre du Rhin, ont unis leurs forces face à cette problématique commune, partageant alors leurs similitudes culturelles, 30 après la fin de la guerre. Axel Mayer, ancien directeur de l’association allemande Bund, témoigne : “Nous avons occupé la place à l’époque. Nous, les Allemands, nous vous avons soutenus, vous les Français. Plus tard, à Wyhl, vous nous avez aidés. C’était froid, boueux, sale, fatigant, laborieux, romantique, beau et important. La lutte et l’occupation illégale ont payé. Ces succès ne sont pas tombés du ciel. Cela a valu la peine de se battre”.

Les femmes ont joué un rôle primordial dans les luttes contre l’installation de la CWM. Des mères de familles, des grands-mères, fichus sur la tête, occupaient le site, parfois en tricotant,” raconte Andrée Buchmann, étudiante à l’époque et aujourd’hui membre du parti écologiste. Le terrain a été défendu par des paysans, des étudiants, des personnes âgées, des enfants, des ouvriers, des universitaires, des artistes. La lutte contre la CWM a fédéré des alsaciens de tous horizons.

Au micro d’Alsace Nature, Raymond Schirmer raconte comment l’engagement dans la lutte était un vecteur d’épanouissement. Il souligne aussi que la non-violence était le mot d’ordre des deux luttes de Marckolsheim et de Wyhl. Pour lui, la  mémoire des événements de Marckolsheim doit être une mémoire vivante, et saisie comme un exemple de désobéissance civile effective et joyeuse. Une leçon face aux défis actuels.

Marckolsheim, c’est aussi un bouillonnement artistique/culturel. Au sein de la Frendschaft’s Huss, la maison de l’amitié, construite en dur sur le site, on joue de la musique et on partage des poèmes en français, en allemand et en alémanique. 50 ans plus tard, le groupe entonne le chant Wacht am Rhein  au son de la guitare de Roland Burkhart.

Antoine Waechter, qui a été, avec Solange Fernex, l’un des premiers  à franchir les barrières pour occuper le chantier rend compte du contexte politique de l’époque et d’une conjonction d’événements et de prise de position de personnalités (l’évêque de Strasbourg, le préfet, le président du Port Autonome…) qui ont finalement joué en faveur des occupants.

Armand Peter évoque à son tour la belle convergence, dans les années 1970, entre les culturels alsaciens et le mouvement écologique en gestation. André Weckmann, auteur de poèmes en dialecte dont la Fahrt nach Wyhl, ou les musiciens comme  Edouard Bauer, François Brumbt ou Sylvie Reff sont engagés dans la lutte. Les événements de Marckolsheim ont lancé des dynamiques culturelles, militantes écologistes et politiques en Alsace à cette période.

Jean de Barry, quant à lui, met cette lutte en perspective en articulant les processus d’industrialisation centralisés et destructeurs et les résistances locales et légitimes de défense des lieux de vie.

Pour finir, Aline Martin a lu Aliénation de André Weckman, ainsi que Fahrt nach Wyhl.

 

 

 

A la suite des témoignages, le groupe s’est baladé dans la forêt rhénane, aujourd’hui préservée pour observer les pertes et les perspectives de restauration. Le milieu a perdu son fonctionnement naturel, lié aux divagations du fleuve, au moment de la canalisation du Rhin. Si les espèces végétales pionnières sont moins présentes, ce milieu forestier humide garde un grand intérêt écologique. Une richesse pour l’Alsace, dont nous devons la préservation aux mobilisations de la population.

 

 

 

Revue de presse :

Campagne Sentinelles de la haie : Agir ensemble pour les haies !

Campagne Sentinelles de la haie : Agir ensemble pour les haies !

Les haies apportent de nombreux bénéfices pour l’environnement et l’agriculture. Elles offrent de l’ombre au bétail, servent de réserves fourragères estivales, d’habitat pour la biodiversité, elles permettent de maintenir la structure des sols pour lutter contre l’érosion, favorisent l’infiltration de l’eau et améliorent sa qualité ; elles participent aussi au patrimoine paysager. Cependant, elles disparaissent de plus en plus vite : 23 500 km de haies ont disparu chaque année au cours de la dernière décennie (contre 11 500 km par an les dix années précédentes, selon un rapport du CGAAER de 2023).

Pour préserver et valoriser le réseau de haies, les associations du mouvement FNE vous invitent à vous mobiliser pour les haies à partir du 20 mars, à travers la campagne Sentinelles de la Haie !

 

Sentinelles de la Haie, à quoi ça sert ?

L’objectif est de recenser les actions positives pour les haies (inventaires, atlas de la biodiversité communale, gestion agricole exemplaire, préservation dans les documents d’urbanisme, plantations, etc.). La campagne permet aussi de recueillir les atteintes qui leur sont causées au printemps (arrachages, taille inadaptée en pleine nidification, destruction de talus, …).

 

Concrètement, comment agir ?

Vous pouvez participer de plusieurs manières :

  • Parlez de la campagne autour de vous, à vos amis, vos collègues, vos associations, vos élus ;
  • Imprimez et diffusez le flyer de la campagne autour de vous ;
  • Contribuez à l’inventaire des actions positives et des atteintes printanières faites aux haies, sur notre outil Sentinelles de la nature ;
  • Participez aux webinaires, en vous inscrivant ici pour en savoir plus sur la campagne. Ne manquez pas le webinaire de lancement, le 20 mars à 18 h !

 

Rendez-vous sur le site de la campagne Sentinelles de la Nature qui sera régulièrement mis à jour dès son lancement, ainsi que sur le kit Sentinelles de la Haie et sur le Wiki Haies pour en savoir plus sur les réglementations qui protègent les haies.

 

Je participe à la campagne !

Grand rassemblement pour le retour du Courlis et la préservation des rieds – samedi 5 avril 2025

Grand rassemblement pour le retour du Courlis et la préservation des rieds – samedi 5 avril 2025

 

Dans le cadre des 60 ans d’Alsace Nature, avec les associations Bulle du Ried et la LPO Alsace, nous vous invitons à un rassemblement convivial et engagé ! Pour la préservation des Rieds et le retour du Courlis, espèce emblématique de ces milieux.

Le Courlis cendré est bien plus qu’un oiseau : il a été le témoin vivant des Rieds alsaciens, un symbole de notre patrimoine naturel. Il y a 50 ans, plus de 300 couples nichaient encore dans nos prairies humides. Aujourd’hui, ils ne sont plus que cinq… à peine. À ce rythme, dans 2 ou 3 ans, il ne restera plus qu’un souvenir.
Les associations de protection de la nature n’ont cessé d’alerter sur cette disparition imminente.  Malheureusement aucune action d’ampleur n’a été mise en place pour sauver cet oiseau et les mesures pour préserver son habitat restent insuffisantes. Pourtant les causes sont connues et les solutions possibles. Sauver les Rieds, spécificité alsacienne et joyaux de notre patrimoine naturel, passe uniquement par la reconquête des milieux prairiaux.

Il est urgent d’agir, maintenant !

 

Face à cette situation critique, nous refusons de rester spectateurs. Nous avons besoin de vous. C’est pourquoi, avec le soutien de la municipalité d’Herbsheim, nous organisons une grande mobilisation pour sensibiliser les élus, les acteurs territoriaux et le monde agricole à l’urgence de la situation.
 

Rendez-vous le samedi 5 avril à 16h à la salle polyvalente « Le Courlis » d’Herbsheim pour une rencontre à la fois engagée et conviviale.

Votre présence est essentielle. 

Ensemble, faisons entendre notre voix et celle du Courlis cendré, des Rieds et de la Nature qui nous reste…

 

Au programme :

  • prises de paroles des représentants associatifs et élus
  • gonflage de la montgolfière de la Bulle du Ried
  • projection de film
  • petite restauration sur place auprès des associations
  • stands

 

[Mobilisation] La nature en deuil – jeudi 13 mars 12h – Strasbourg

[Mobilisation] La nature en deuil – jeudi 13 mars 12h – Strasbourg

Aux côtés de la LPO Alsace, ALSACE NATURE participera à l’opération « La nature en deuil ». 

Nous vous invitons à nous rejoindre, massivement,

jeudi 13 mars, entre 12h et 14h place Kléber, à Strasbourg.

 

Pour marquer l’évènement, n’hésitez pas à venir avec :

  • une pancarte avec un slogan dénonçant les reculs en cours
  • un masque d’animal

Les représentants associatifs présents prendront également la parole devant la presse, pour alerter sur les conséquences pour la biodiversité de la loi d’orientation agricole.

 

Face aux régressions sur la protection de l’environnement, la nature est en deuil

Le projet de « Loi d’orientation pour la souveraineté en matière agricole et le renouvellement des générations en agriculture » vient d’être voté par le Parlement. En dépit de la forte mobilisation des acteurs de la protection de la nature, le contenu de cette loi entérine une régression encore jamais atteinte d’acquis obtenus en faveur de la nature.

Même si le Conseil constitutionnel a été saisi par une soixantaine de députés (LFI/EELV) et pourrait faire tomber certaines dispositions du texte, nous serons confrontés prochainement à la proposition de loi des Sénateurs Duplomb et Menonville, visant à « lever les contraintes pesant sur le métier d’agriculteur » (« PPL Duplomb »). Ce projet de loi prévoit des reculs plus importants encore pour la protection de l’environnement, en particulier pour les zones humides.

Face à cette régression sans précédent en matière de protection de l’environnement, et sachant que le modèle agricole actuel est l’une des principales causes de l’effondrement de la biodiversité, nous ne pouvons rester silencieux.

 

Lire le communiqué commun des associations de protection de la nature*

*Communiqué commun France Nature Environnement, ASPAS, Fondation pour la Nature et l’Homme, Humanité & Biodiversité, LPO, OPIE, Société herpétologique de France, SNPN, SFEPM, WWF

Technocentre : contribution d’Alsace Nature au cahier des acteurs

Technocentre : contribution d’Alsace Nature au cahier des acteurs

Dans le cadre du débat organisé par la Commission Nationale du débat public (CNDP), Alsace Nature a envoyé sa contribution au cahier des acteurs. Nous remercions toutes les personnes qui, suite à notre appel, nous ont envoyé leurs arguments et nous ont aidé à rédiger cette contribution.

 

Dans cette contribution, nous rappelons notre opposition à ce projet industriel contradictoire et inutile. Il ne fait qu’entretenir un système de développement du nucléaire au détriment de l’investissement dans le domaine des énergies renouvelables. Des solutions alternatives existent.

 

Nous avons présenté les arguments suivants :

1) La santé des citoyens sacrifiée au profit de la filière nucléaire

  • La libération sur le marché conventionnel de l’acier recyclé présente des risques sous-estimés
  • Le Technocentre traitera des déchets à la fois TFA et FMA (Très Faiblement Actifs et Faiblement-Moyennement Actifs)

 

2) La localisation à Fessenheim, un non-sens sur le plan environnemental

  • Le site est situé dans une zone sismique et inondable
  • Un très mauvais bilan carbone et des risques routiers
  • La bande rhénane déjà très industrialisée

 

3) Le projet du Technocentre : un gouffre financier

 

4) Des alternatives au recyclage existent, moins impactantes, moins coûteuses, et sans risque sanitaire

  • Les avantages attendus du recyclage sont minimes
  • Le stockage est une solution possible
  • Autres alternatives possibles

 

5) En conclusion

La Cour des Comptes vient de cibler l’absence de calcul de rentabilité dans les projets nucléaires présentés par EDF (EPR et Flamanville) Documents | Cour des comptes. Peut-être demain le Technocentre de Fessenheim sera-t-il visé !
Ce Technocentre est un projet du passé : grande infrastructure centralisée, course au gigantisme, investissement démesuré qui ne sera pas rentable et nécessite un développement de débouchés sans prise en compte des risques réels, pour tenter d’amortir son coût. On est loin d’une logique
d’économie circulaire !
Aucun risque pour la santé ne peut être accepté.
Les gouvernants engagent leur responsabilité.
Il ne s’agit pas ici d’une dérogation ciblée, mais d’un système organisé conduisant à une dissémination radioactive IRRÉVERSIBLE dans le domaine public sans traçabilité des produits recyclés, et donc sans responsable ! On peut s’étonner du manque de lucidité de nos dirigeants, ont-ils seulement
conscience des risques qu’on leur – peut-être -cachés ?
Derrière les discours lénifiants, il reste des zones d’ombre inacceptables. Comme tous les déchets, le « meilleur déchet » est celui que l’on ne produit pas.

Pour toutes ces raisons, la Fédération ALSACE NATURE dit NON au Technocentre de Fessenheim !

 

Lire la contribution en entier