[Tribune] L’imposture de la transition écologique

[Tribune] L’imposture de la transition écologique

Le chantier du GCO n’en finit pas de dérouler son ruban mortifère à travers les forêts et cultures de l’ouest de Strasbourg. On pouvait penser, compte tenu de l’intense opposition qu’il a suscitée, et des discours quasi unanimes sur l’importance de la crise écologique, que ce serait un des derniers projets destructeurs que l’Alsace pouvait se permettre. Quelle illusion !

Il suffira de quelques exemples, liste non exhaustive, pour montrer que le modèle économique prédateur d’écosystèmes continue à fonctionner comme avant. A Monswiller, au nom du développement industriel, on prévoit le défrichement de près de 34 ha de forêt qui avaient pourtant été classés comme forêt de protection pour compenser un défrichement précédent. A Neuve-Eglise, environ 3 ha de prairies hébergeant une des dernières populations alsaciennes d’un papillon protégé au niveau européen seraient sacrifiés pour y installer un entrepôt de logistique. Près de Lorentzen, Châtenois, Rothau, ou Entzheim des projets routiers menacent des milieux pour certains rares et précieux. A Ottmarsheim sur la bande rhénane, les dernières forêts naturelles et pelouses sèches relictuelles du secteur sont envisagées pour l’installation d’un champ de panneaux photovoltaïques. Les Vosges sont transformées en piste de karting géante et en terrain de jeu avec des projets tels que via ferrata ou pistes nocturnes. Enfin, cerise sur le gâteau, en Centre Alsace, il est sérieusement envisagé d’ouvrir plus de 200 ha à l’urbanisation pour installer hôtels et zones de loisirs…

Pourtant, aux dires de leurs promoteurs, qui sont souvent des collectivités publiques masquant des intérêts privés, tous ces projets s’inscriraient parfaitement dans la transition écologique. Alsace Nature a du mal à voir, sur le terrain, en quoi ces destructions seraient plus vertueuses que celles contre lesquelles elle se bat depuis cinq décennies. Ce n’est pas parce qu’on embellit son emballage que le poison qu’il contient devient inoffensif ! Certes, ces projets mobilisent des bureaux d’études et produisent des quantités d’études d’impact, mais au final le résultat est le même : les milieux sont détruits. Dans la séquence « Eviter Réduire Compenser » prévue dans la loi, la phase d’évitement est la plupart du temps escamotée, sauf oppositions citoyennes déterminées, car le modèle de croissance est incompatible avec le renoncement. Pour le système productiviste, il est toujours plus intéressant de produire et vendre de l’énergie par exemple, y compris en détruisant des milieux naturels au nom des énergies renouvelables, que d’en faire diminuer la consommation.  Quant aux mesures compensatoires, elles sont utilisées aujourd’hui comme justificatif de n’importe quel projet en omettant de s’interroger sur sa finalité. De plus, ces compensations, pour les rares qui sont mises en place et qui fonctionnent, ne font au mieux que maintenir un statu quo qui correspond justement à la crise écologique majeure que nous connaissons actuellement.

 

Pour Alsace Nature, il est plus qu’urgent de changer de modèle, et d’arrêter l’hypocrisie actuelle. Depuis trois décennies, dans l’esprit des décideurs politico-économiques, le développement durable, la croissance verte, l’économie circulaire et maintenant la transition écologique n’ont été majoritairement qu’un moyen de faire perdurer un système foncièrement destructeur et inégalitaire.

Si les collectivités publiques, et particulièrement la future Collectivité Européenne d’Alsace, prennent la crise écologique et sociale au sérieux, il est temps qu’elles écoutent et soutiennent massivement les initiatives sincères portées par des milliers de citoyens engagés et qu’elles rompent avec les pratiques dominantes actuelles. De nouveaux exécutifs municipaux ont émergé, certains semblent vouloir s’engager dans une transition écologique réelle. Alsace Nature espère que ces initiatives seront soutenues et reproduites plutôt que combattues et elle est prête à contribuer à leur développement.

Maurice Wintz
Président d’Alsace Nature

Le Projet d’implantation d’Amazon à Dambach-la-Ville abandonné

Le Projet d’implantation d’Amazon à Dambach-la-Ville abandonné

Invité de BFM TV, le directeur général d’Amazon France a assuré, jeudi 5 novembre, que sa société n’avait pas de projet en Alsace. Une information reprise rapidement par les médias Alsaciens face à la contestation en cours contre les projets d’entrepôt géant à Ensisheim (68) et Dambach-la-Ville (67).

 

Victoire pour les opposants au projet d’Amazon à Dambach-la-Ville

Un article des DNA est venu confirmer rapidement cette annonce, avec l’annonce du président de la Communauté de communes du Pays-de-Barr, Claude Hauller : la firme américaine ne souhaite plus installer d’entrepôt sur la commune de Dambach-la-Ville. Pour le maire de la commune de centre Alsace, « la complexité du dossier administratif et les oppositions locales ont fait renoncer Amazon. » rapporte le journal. Une information reprise ensuite et traitée par plusieurs médias, notamment par Rue89Strasbourg.

Cette nouvelle a été accueillie avec joie de la part des opposants au projet, aussi bien chez Alsace Nature que chez ses partenaires du Chaudron des alternatives soutenu au niveau national par les Amis de la Terre.

Interrogé par Pokaa (cf article ICI),  Pascal Lacombe, porte-parole du collectif « le Chaudron des alternatives » et membre d’Alsace Nature, souligne l’importance de cette mobilisation : « On a réussi à détecter Amazon assez tôt pour avoir un impact. Nous avons alors harcelé les élus concernés, en leur demandant quels arguments ils avaient en faveur de cette entreprise. Ce qui est terrible, c’est qu’aucun n’a répondu. Ils ont refusé le dialogue. On a aussi envoyé des courriers à 250 conseillers municipaux de la zone pour les sensibiliser. Il y a eu une grosse manifestation à Barr qui a rassemblé 500 personnes. On avait un très fort écho médiatique avec de nombreux articles sur le sujetDes recours juridiques allaient être entamés, ce qui allait faire perdre du temps à Amazon. Ils préfèrent avancer dans l’ombre. Là, ça devenait trop compliqué. »

 

Qu’en est-il pour le projet d’implantation à Ensisheim ?

Si l’on en croit le directeur d’Amazon France, Amazon ne s’implanterait pas à Ensisheim.

Alors que le préfet était prêt à signer l’autorisation, après la réunion du CODERST (Conseil Départemental de l’Environnement et des Risques Sanitaires et technologiques) prévue le 5 novembre 2020 à Colmar, les opposants avaient maintenu la pression en manifestant devant la préfecture, malgré le report de la réunion.

Une bonne centaine de personnes étaient présentes malgré les restrictions de circulation liées au COVID-19 ; parmi elles de nombreux militants associatifs mais aussi une quinzaine d’élus alsaciens. 

Lors de cette manifestation, Christian Uhrweiller, vice-président d’Alsace Nature, avait annoncé son intention de formuler plusieurs recours en justice après l’éventuelle autorisation du projet. «Dans notre démocratie, si on veut s’opposer à un projet, il faut le faire en justice après l’autorisation, il n’y a pas d’autre moyen», a-t-il déclaré, regrettant «l’absence de possibilité offerte aux citoyens et aux corps intermédiaires de dire non à un projet».

Cf compte-rendu complet de cette manifestation sur le site du chaudron des alternatives : https://chaudrondesalternatives.fr/rassemblement-du-5-11-2020-prefecture-de-colmar/

La Ville et L’Eurometropole de Strasbourg  avaient  affirmé leur soutien aux élu·e·s, citoyen·ne·s et associations locales qui dénoncent les impacts négatifs directs qu’un tel projet engendrerait. Eric Piolle maire écologiste de Grenoble a également soutenu les militants.

 

Même si son directeur déclare qu’Amazon ne s’installera pas dans la région, des questions restent ouvertes vis-à-vis du projet à Ensisheim : qu’en est-il du permis de construire qui avait été déposé et accordé ? Si Amazon ne s’y installe pas, qui d’autre ? y-aura-t-il un aménagement et un entrepôt sur le site prévu ?

Autant de questions qui n’ont pour l’instant pas de réponse… Dossier à suivre donc …

Et si nous nous réjouissons de l’abandon d’Amazon pour les sites alsaciens, se pose toujours la question du moratoire sur l’implantation des méga-entrepôts d’e-commerce promis cet été par la ministre de l’écologie, Barbara Pompili, moratoire qu’il est urgent de mettre en place, dans le contexte d’urgence climatique.

 

 

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REVUE DE PRESSE :

DNA, le 05/11/2020 : la firme américaine ne souhaite plus installer d’entrepôt sur la commune de Dambach-la-Ville

Rue89Strasbourg, le 05/11/2020  : https://www.rue89strasbourg.com/amazon-abandonne-son-projet-dentrepot-a-dambach-la-ville-193539

L’alterpresse68, le 06/11/2020 : https://www.alterpresse68.info/2020/11/06/videos-manifestation-devant-la-prefecture-du-haut-rhin-a-colmar-contre-limplantation-damazon/

Libération, le 06/11/2020 : https://www.liberation.fr/france/2020/11/06/entrepot-geant-amazon-lache-l-affaire-en-alsace_1804812

Pokaa, le 08/11/2020 : https://pokaa.fr/2020/11/08/les-projets-dentrepots-geants-amazon-sont-abandonnes-en-alsace-les-opposants-triomphent/

Reporterre.net, le 10/11/2020 : https://reporterre.net/Premiers-coups-durs-pour-Amazon-en-France-et-a-Bruxelles

Une nature en ville mise à rude épreuve

Une nature en ville mise à rude épreuve

La nature en ville est un des « outils » à notre disposition pour construire une ville résiliente aux changements climatiques et favorable à la biodiversité. Penser la nature en ville c’est un travail de terrain et aussi une révolution culturelle.

L’élection d’une majorité écologiste à Strasbourg et l’EMS, laisse espérer une prise en compte importante de la nature en ville sur le domaine public. Mais qu’en est il réellement de la situation sur les espaces privés ou gérés par des administrations ?

Au cours des 6 derniers mois plusieurs projets aménagements sont à l’origine de l’abattage d’ espaces arborés ou alignement d’arbres.

  • En mai un alignement d’une dizaine de peupliers a disparu à Fegersheim sur une zone d’activité. Sur ce projet, à notre connaissance les associations environnementales n’ont pas été consultées.
  • En août des arbres ont été abattus par l’université de Strasbourg pour le projet du planétarium. Ici le groupe Local d’Alsace Nature a été tenu informé mais très en aval des décisions.
  • En novembre un parc arboré situé dans la cité administrative Gaujot est en partie détruit pour un projet d’extension. Une fois de plus les associations environnementales ne sont pas consultées. Cependant des agents de la cité administrative, anticipant une éventuelle atteinte à l’ environnement, souhaitent exercer une veille sur le projet. Malheureusement,d’après des retours que nous avons de la part d’agents, il apparaît assez rapidement que la concertation manque de transparence. Même les syndicats qui auraient put être des observateurs et des acteurs privilégiés n’étaient pas invités aux réunions.

 

Quels enseignements tirer de ces trois cas ?

  • Même si la ville de Strasbourg s’engage au travers des nombreuses chartes environnementales, de plans (climat, grandeur nature, Unis pour la biodiversité… ), nous constatons au regard de ces exemples que cette nature en ville, si précieuse, continue de subir la pression des aménagements urbains.
  • Ces engagements pris par la ville de Strasbourg doivent dès aujourd’hui prendre ancrage dans tout le territoire de l’EMS.
  • Plus d’acteurs devraient être incités à signer la charte «Tous unis pour la biodiversité», notamment les gestionnaires des zones d’activités.
  • Notre maillage, nos relais, restent insuffisants. Nous arrivons le plus souvent, trop tard et dans l’incapacité d’intervenir en amont des projets.
  • Les salariés ou agents peuvent devenir, si ce n’est des lanceurs d’alerte, au moins des relais pour l’environnement ; encore faut-il qu’ils soient (dans le cadre du RSE par exemple) instruits des projets et engagés dans les prises de décisions.

Nous, bénévoles associatifs tentons en ces temps difficiles de faire notre part (information, éducation, sensibilisation aux enjeux environnementaux). Cependant un engagement de tous les acteurs (politiques, économiques, sociaux etc..) de la cité est plus que jamais nécessaire pour la ville de 2050.

 

Vous êtes témoin d’une dégradation de l’environnement ou vous assistez ou participez à une action en faveur de l’environnement rendez vous ICI, sur notre site « Sentinelles de la Nature » pour partager vos observations.

Vous habitez l’ EMS et en tant que membre d’Alsace Nature, vous souhaitez vous engager rejoignez le Groupe Local EMS, contactez-nous via :  ems@alsacenature.org

 

Groupe Local Alsace Nature – Eurométropole de Strasbourg

[Consultation publique] Jusqu’au 9 décembre, donnez votre avis sur le 4e Plan Santé Environnement

[Consultation publique] Jusqu’au 9 décembre, donnez votre avis sur le 4e Plan Santé Environnement

Jusqu’au 9 décembre 2020, citoyens, professionnels et associations sont appelés à donner leur avis concernant le quatrième Plan National Santé Environnement (PNSE4).

Présenté le 22 octobre dernier par Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, et Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, lors de la réunion du Groupe Santé Environnement (GSE), le PNSE4 vise à prévenir les risques sanitaires liés à la dégradation de l’environnement (qualité de l’air intérieur, exposition aux produits chimiques, aux ondes, au bruit etc.) et à permettre à chacun d’être acteur de son environnement et de sa santé.

Lien vers le site de la consultation publique (plateforme dédiée) : Consultation 4e Plan national santé environnement (PNSE4)

Les axes proposés sont les suivants :

Axe 1 – S’informer sur l’état de mon environnement et les bons gestes à adopter

Axe 2 – Réduire les expositions environnementales affectant notre santé

Axe 3 – Démultiplier les actions concrètes menées dans les territoires

Axe 4 – Mieux connaître les expositions et les effets de l’environnement sur la santé des populations

 

Nous vous invitons à donner votre avis sur le site dédié sur l’un ou les axes de votre choix.

 

Jusqu’au 4 novembre, agissons ensemble, massivement contre l’implantation d’AMAZON à Ensisheim !

Jusqu’au 4 novembre, agissons ensemble, massivement contre l’implantation d’AMAZON à Ensisheim !

 

DERNIERE CHANCE !

L’implantation d’un entrepôt Amazon à Ensisheim dans le Haut-Rhin risque d’être définitivement validée dans les prochains jours. Le permis de construire de l’entrepôt susceptible d’accueillir Amazon a déjà été signé.

Seule manque l’Autorisation environnementale qui validerait définitivement la possibilité de mettre en route le chantier du plus grand centre logistique d’Amazon en France. Elle pourrait être signée par le préfet dans les prochains jours suite au CODERST (Conseil Départemental de l’Environnement et des Risques Sanitaires et technologiques) qui se tiendra le 5 novembre 2020 à la préfecture de Colmar.

Parce qu’il y a urgence nous  faisons appel à vous pour interpeller tous ensemble le préfet du Haut-Rhin, Louis Laugier, et Michel Habig maire d’Ensisheim, en leur demandant d’abandonner ce projet.

Merci de prendre quelques minutes pour appuyer notre action ce week-end et jusqu’au 4 novembre en :

– interpellant Louis Laugier le préfet du Haut-Rhin par mail

– interpellant Michel Habig le maire d’Ensisheim par mail

 

Pour cela, vous trouverez toutes des informations sur le site du Chaudron des alternatives : https://chaudrondesalternatives.fr/
et aussi https://chaudrondesalternatives.fr/le-chaudron-des-alternatives-interpelle-par-courriel-tous-les-elu-e-s-territoriaux-des-cd-68-et-67-et-du-crge-ainsi-que-les-depute-e-s-et-senateure-trice-s-alsaciens/

 

Pour interpeller par email le préfet du Haut-Rhin,

ouvrez votre messagerie mail, puis :
• Personnalisez l’objet de votre message afin de lui assurer davantage de visibilité. L’objet doit faire apparaître le thème de la demande l’abandon du projet d’implantation d’Amazon à Ensisheim.
• Adressez le mail à : pref-cabinet@haut-rhin.gouv.fr
• Signez le mail par votre nom et prénom.
Voir ICI le texte que vous pouvez mettre dans le corps du mail, ou tout autre écrit personnalisé de votre choix

 

Pour interpeller par email le maire d’Ensisheim,

ouvrez votre messagerie mail puis :
• Personnalisez l’objet de votre message afin de lui assurer davantage de visibilité. L’objet doit faire apparaître le thème de la demande l’abandon du projet d’implantation d’Amazon à Ensisheim.
• Adressez le mail à : habig.elu@haut-rhin.fr, à contact@ville-ensisheim.fr et à michel.habig@wanadoo.fr
• Signez le par votre nom et prénom
Voir ICI  le texte que vous pouvez mettre dans le corps du mail, ou tout autre écrit personnalisé de votre choix

Merci à vous

 

 

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REVUE DE PRESSE

rue89STrasbourg – 02/11/2020 –  Amazon à Ensisheim : 5 dérogations à la protection incendie et un fluide « inconcevable en 2020 » : https://www.rue89strasbourg.com/amazon-ensisheim-derogations-protection-incendie-fluide-inconcevable-193247

-Rue89 Strasbourg – 26/10/2020 – Les voix et les visages de l’opposition à Amazon en Alsace – https://www.rue89strasbourg.com/opposition-amazon-alsace-192273

-article DNA : un manque de communication des élus – https://ged.fne.asso.fr/silverpeas/Ticket?Key=0bfe340e-bd3b-4220-b2c1-cbe9c7c44852

article Alter presse 68 : https://www.alterpresse68.info/2020/10/22/soiree-debat-sur-amazon-michel-habig-maire-densisheim-choisit-la-politique-de-la-chaise-vide-face-aux-questions-des-associations-et-citoyens/

[biodiversité] Alsace Nature demande l’abandon du projet actuel d »extension de la Zone industrielle de Neuve-Eglise

[biodiversité] Alsace Nature demande l’abandon du projet actuel d »extension de la Zone industrielle de Neuve-Eglise

Alors que le déclin de la biodiversité est plus que jamais d’actualité et que l’artificialisation des terres se poursuit à vitesse grand V, le président de la communauté de communes de la Vallée de Villé a déposé l’été dernier une demande de permis d’aménager pour agrandir la zone industrielle de Neuve-Eglise, dans un site à enjeux écologiques très forts. Ce projet aurait pour impact de détruire 3 ha de prairies fleuries, exploitées en « bio » depuis près de 40 ans ! Alsace Nature, qui suit le dossier depuis quelques années, a demandé à plusieurs reprises à la com com de renoncer au projet d’aménagement sur ce site.

 

Rappel Chronologique 

11 décembre 2015 : début de la procédure d’élaboration du PLUi  (accompagnement ADEUS)
Etant donné que le territoire comprend une partie d’un site Natura 2000, l’élaboration de son PLUi a du faire l’objet d’une Evaluation environnementale (Etude naturaliste : Diagnostic d’Incidence Natura 2000).

6 décembre 2016 : publication de l’Etude naturaliste (Diagnostic d’Incidence Natura 2000)… qui rappelle que les enjeux écologiques dans le secteur sont « très forts » et donne un « avis négatif« . Cette étude n’a pas été diffusée !

Mai 2017 : cadrage de la MRAe  (Mission régionale d’autorité environnementale) : celle-ci estime qu’ « il serait préférable de préserver cette zone »

27 novembre 2018 : Rendez-vous entre Alsace Nature et le président de la Com Com (+ courrier du 6 déc 2018)
– demande d’accès à l’étude naturaliste → refus du président !
– demande de modification du projet de zonage en vue de préserver un site naturel exceptionnel d’intérêt européen (extension de la ZI sur le ban communal de Neuve-Eglise) → refus du président !

Mars 2019 : Une partie de l’Etude naturaliste (Diagnostics d’Incidence Natura 2000) est (enfin !) rendue publique sur le site internet de la Com Com.

Mai 2019 : Avis délibéré MRAe  (Mission régionale d’autorité environnementale)

Juillet 2019 : Enquête publique du PLUi

12 décembre 2019 : le conseil communautaire approuve le PLUi (qui ne tient pas compte de l’avis d’AN)

10 mars 2020 : Alsace Nature adresse un recours gracieux auprès du président  de la Com Com → réponse négative !

4 et 13 août 2020  : nouvelles rencontres entre les représentants d’Alsace Nature (président régional d’AN puis représentant local) et le nouveau président de la Com Com (pas d’avancée significative et présentation du plan d’aménagement pour l ‘extension de la Zone Industrielle de Neuve-Eglise…)

5 octobre 2020 : Alsace Nature rappelle au président de la com com sa position et demande que la zone naturelle ne soit pas aménagée.

 

 

Selon l’étude naturaliste (Diagnostic d’incidences Natura 2000), Le secteur concerné par le projet d’extension de la ZI est un secteur à enjeu écologique « très fort »

L’étude a été réalisée en 2016,  et remise à la Com Com le 6 décembre 2016. Or, elle n’a été communiquée à Alsace nature qu’en mars 2019 (suite au refus de l’ancien président de la Com Com !).

43 secteurs ont été étudiés sur 18 communes.

Selon cette étude,  un secteur présente un « Enjeu très fort »…  celui concernant la zone d’extension de la ZI sur le ban communal de Neuve-Eglise.

En pages 67 et 68 de cette étude,  il est mentionné « un intérêt écologique et des enjeux très forts pour un site et une biodiversité parfaitement remarquables, avec de nombreuses espèces protégées et patrimoniales (Damier de la succise, Azurés des paluds et de la Sanguisorbe, Pie-grièche écorcheur…). » Cette même étude donne un avis très défavorable sur l’aménagement et conclut par des impacts particulièrement élevés pour l’ensemble des thématiques liées aux milieux naturels : destruction de zones humides, destruction d’une sous-population de Damier de la succise (avec possible enjeu notable sur la ZSC proche), perte d’effectif des Azurés…. »

Des documents complémentaires  (1.2 Etat initial de l’environnement du Dossier arrêté de janvier 2019, page 173 à 177 sur 273  ou page 67 à 71 de l’étude CLIMAX) proposent par ailleurs un évitement complet de la zone IAUx.

 

 

La MRAe (Mission Régionale d’Autorité environnementale), consultée sur le dossier, estime également qu’il « serait préférable de préserver cette zone »

Dans le document de cadrage de mai 2017 :

L’autorité environnementale rappelle le principe d’évitement, de réduction et, en dernier ressort, de compensation (ERC) des impacts environnementaux. Elle demande que le dossier fasse « bien apparaître les enjeux environnementaux majeurs et les traite en priorité » (p6), et qu’il soit porté une « attention particulière aux prairies  (biodiversité intéressante…)« .

 

Avis délibéré de mai 2019 :

Dans cet avis, elle rappelle les grands enjeux de biodiversité, consommation d’espace, paysage… La MRAe précise que les zones présentant les enjeux les plus forts devraient être préservés en priorité (p. 3) et qu’il serait important d’anticiper l’application des règles du SRADDET (Schéma Régional d’Aménagement et de Développement Durable et d’Egalité du Territoire)(p. 4).

Concernant « le secteur IAUx Neuve-Eglise 4 est potentiellement humide, ce site présente par ailleurs un intérêt écologique très fort en raison de la présence d’espèces remarquables et d’habitats  en bon état de conservation, et en raison de son rôle dans les continuités écologiques en lien avec le site Natura 2000 proche ; il serait préférable de préserver cette zone » (p. 7)

 

Alsace Nature renouvelle sa demande de retrait du projet d’aménagement sur ce secteur sensible

Après plusieurs rencontres avec les élus de la communauté de communes de la Vallée de Villé, qui n’ont pu déboucher sur un accord, Alsace Nature a de nouveau sollicité le nouvel exécutif de la com com en octobre 2020.

S’il est vrai que la communauté de communes a déjà fait pas mal de démarches en faveur de l’environnement, il n’en reste pas moins que le déclin de la biodiversité est un enjeu très important actuellement. De nombreux scientifiques tirent régulièrement la sonnette d’alarme, mais les élus ont du mal pour l’instant à intégrer la gravité de la situation et à adapter suffisamment leurs politiques publiques.

Dans le « Plan Biodiversité » publié par le Ministère de la Transition Ecologique en date du 4 juillet 2020, il est rappelé que :  « Depuis de nombreuses années maintenant, la nature nous lance un appel à l’aide. Plus près de nous, le silence des oiseaux surprend, le déclin des insectes inquiète dans les villes comme dans les campagnes… Il est grand temps d’inverser la tendance et d’avoir une impulsion forte pour préserver… Il est urgent d’agir au cœur de nos politiques publiques, dans nos territoires, avec l’ensemble des acteurs… « .

Alsace Nature, en demandant le renoncement à tout aménagement dans la zone sensible de Neuve-Eglise, ne fait que jouer son rôle d’alerte et de sentinelle de la Nature et demande l’application des textes de protection existants pour les espèces naturelles menacées. Nous espérons que les élus de la com com auront également à cœur d’entendre nos arguments.

 

VOIR L’ARTICLE DES DNA du 3 septembre 2020