[Enquête publique] Entrepôt géant à Ensisheim – Donner votre avis jusqu’au 15 juin !

[Enquête publique] Entrepôt géant à Ensisheim – Donner votre avis jusqu’au 15 juin !

 

Alors que les yeux sont braqués actuellement sur le projet d’entrepôt géant d’Amazon à Dambach-la-Ville (Voir infos et pétition), un autre projet d’énorme centre de stockage pour le commerce en ligne commence à se préciser à Ensisheim près de Mulhouse.

Ce centre logistique sur 4 niveaux avec un volume prévu de 190 000 m3 devrait s’installer sur un terrain de 15,7 ha dans le Parc d’activité de la Plaine d’Alsace (P.A.P.A).

Ce projet fait actuellement l’objet d’une enquête publique jusqu’au lundi 15 juin 2020 à midi, portant sur la demande d’autorisation environnementale d’exploiter de la société EUROVIA 16 PROJECT relative à l’exploitation d’un entrepôt logistique sur la commune d’Ensisheim.

Ce type d’ implantations posent des problèmes multiples tels que la précarité des emplois, l’évasion fiscale, la surconsommation, (alors qu’Amazon est connu pour détruire des articles invendus), la pollution locale…

Il y a aussi un problème de démocratie locale. En effet, pour le cas de Ensisheim, on ne sait pas exactement qui se cache derrière la société Eurovia 16 Project. S’agit-il d’Amazon, comme le soupçonnent de plus en plus les opposants ? (voir l’article de Rue89 Strasbourg « Près de Mulhouse, des citoyens pensent avoir démasqué Amazon« ) ou d’un autre géant du commerce international ? (voir article de l’Alsace , « l’ombre d’Amazon sur le centre logistique« )

Afin de dénoncer ce type d’aménagements, nuisibles pour l’environnement et pour le commerce local, nous vous incitons à participer à l’enquête publique. 

COMMENT PARTICIPER A L'ENQUETE PUBLIQUE

Accéder à l’enquête / déposer votre observation: https://www.enquetes-publiques.com/Enquetes_WEB/FR/RESUME-K.awp?P1=EP19625

Recommandations générales :

  • Introduisez ou concluez votre observation par une formule de synthèse, par exemple “Pour les raisons suivantes (ou pour toutes ces raisons), je demande que ce projet soit abandonné”
  • Ne faites pas faire de copié/collé des arguments ci-dessous, reformulez pour avoir une chance que ce soit pris en compte.
  • Eventuellement ajoutez qqchose du style : “et que soient étudiés des projets alternatifs ….écologiques …. dynamique locale …. etc”

VOICI QUELQUES ELEMENTS D’INFORMATIONS POUR VOUS AIDER A REDIGER VOTRE CONTRIBUTION

 

Éléments d’info préalables :

La création du parc d’activité de la plaine d’Alsace est à l’origine du développement actuel de la construction des entrepôts et donc de celui qui nous occupe ici.
Justifications du choix de l’emplacement présentées dans la demande d’autorisation environnementale pour la création de ce parc d’activité (dossier demande d’Autorisation Environnementale Unique déposé en 2017) :
“ Le nouveau parc d’activités a vocation à accueillir de grandes entreprises à fort potentiel d’emplois. L’emplacement au centre du Haut Rhin à proximité de l’autoroute A35 et localisé sur le futur tracé de la voie de liaison entre l’A35 et la RD 201 confère au site une position stratégique qui va permettre d’assurer le dynamisme économique du territoire intercommunal.

  • A terme l’ensemble de la zone industrielle aura une superficie d’une centaine d’hectare situés principalement sur le ban de la commune d’Ensisheim et en moindre mesure sur le ban de Réguisheim.”

 

Aspect foncier et agricole

L’Autorité Environnementale avait attiré l’attention d’Eurovia 16 sur certains points:

  •  Eurovia n’avait pas prévu de remise en état du site en cas de cessation d’activité. A la remarque, Eurovia a répondu qu’il s’agissait d’une zone d’activités qui a perdu de fait sa destination agricole.
    • Regretter que la commune ait décidé de renoncer à cette terre agricole et n’ait pas choisi un autre terrain.
    • Sacrifice de terres agricoles de qualité, alors qu’on sait qu’à l’avenir elles seront plus que nécessaires pour l’autonomie alimentaire du territoire.
  •  Le Bad Wurtemberg a dit non à Amazon: l’Allemagne préfère avoir des activités à plus forte valeur ajoutée et n’a plus de foncier disponible au même prix. La Suisse voisine quant à elle s’est dotée d’une législation qui empêche ce type d’entrepôts (référendum pour décider la fin du grignotage des terres par ce genre de projets surtout s’il y a perte de terres agricoles.) Pourquoi l’Alsace deviendrait-elle “terre d’entrepôts”, alors que nos voisins sont bien plus raisonnables pour préserver leur environnement ?

 

Aspect biodiversité

  • Quelques hectares ne seraient pas construits et comporteraient un plan d’eau pour la décantation des eaux de ruissellement.
  • Mais cela reste minime et les hectares construits (80) contribueront à l’artificialisation des sols, disparition de végétation, réduction de zones pour la faune locale, certes commune, mais bien vivante quand même.

 

Aspect sécurité

  • Présence voisine de l’entrepôt DELTICOM, déjà en construction par Eurovia 15, très grand entrepôt de pneus. Pas de système sprinkler à eau dans l’entrepôt DELTICOM mais un système qui maintient un faible taux en oxygène à l’intérieur.
  • Les risques de propagation de l’incendie vers l’entrepôt voisin pendant les moment d’aération ou de nettoyage n’ont pas été envisagés ou anticipés.

 

Aspect trafic routier et aérien: Climat-Air et GES générés par l’activité

  • Les arguments avancés par le porteur de projet suite à l’observation no 6 de la MRAE, concernant le Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Egalité des Territoires (SRADDET), pages 9-22 du mémoire en réponse à la MRAE, ne tiennent pas la route. En voici un extrait: L’impact sur la qualité de l’air du projet EUROVIA 16 Project sera essentiellement imputable au trafic routier induit par le fonctionnement normal du site, constitué des véhicules du personnel (VL), ainsi que des poids lourds (PL).
  • C’est justement ce trafic routier responsable d’une pollution et donc des émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’équivalent de ce que le pays du Portugal peut émettre comme CO2. Le porteur de projet met le trafic routier généré par l’e-commerce et ses 65 rampes pour poids lourds au même titre que les quelques véhicules du personnel dans une même phrase et traite donc de façon anodine cet aspect là.
  • Pour garder garder les émission et la pollution à un niveau très bas, Eurovia met en avant les améliorations de la technologie (pot cathalytique et moteurs diesel plus propres) et les nouvelles énergies (électrique, gaz). Mais aujourd’hui on sait que la fabrication de nouvelles voitures électriques pour remplacer les véhicules existants diesel génère plus d’empreinte carbone et de gaspillage de matières premières (surtout pour les SUV) que si on utilisait les voitures à hydrocarbures pendant le restant de leurs vie de voiture, sans parler de l’énergie nécessaire à l’extraction des métaux rares ni du pillage des ressources naturelles, caoutchouc, biogaz ou carburant à l’huile de palme.
  • Une activité de cette dimension (taille de l’entrepôt, nombre de quais de chargement) génère évidemment une hausse significative du trafic routier (1000 camions environ par jour mais aussi plus de véhicules légers et de bus pour acheminer les employés). Augmentation aussi du trafic aérien, pour réduire les délais d’acheminement et en raison de la provenance mondiale des produits proposés.
  • Cela va concerner bien plus que la seule population locale et jusqu’aux riverains de l’aéroport de Bâle-Mulhouse avec une augmentation à prévoir du trafic du fret aérien pendant la nuit.
  • Une nouvelle route va rejoindre l’échangeur autoroutier et l’ancienne route qui rejoint Ensisheim centre va être supprimée. Encore de l’artificialisation des sols.

 

Aspect emplois

  • A ce jour, aucune information officielle ne permet de savoir qui sera l’exploitant de l’entrepôt en question. Amazon ? confidentiel ? Comment alors croire à l’argument des emplois ? La taille de l’entrepôt prévu permet cependant d’être sûrs qu’il sera géré par une société de dimension mondiale.
  • La construction d’un entrepôt dédié au e-commerce est souvent justifiée par la rentabilité en termes d’emplois, voir ci-dessus dans les éléments d’info préalables. Ils datent de 2017, la situation a évolué, cet argument pourrait aujourd’hui être contesté.
  • On sait que ce type d’entreprise détruit plus d’emplois qu’il n’en crée: 2,2 emplois locaux détruits pour 1 créé.
  • Robotisation : Amazon développe des recherches pour parvenir à robotiser à 100% le travail de préparation des colis dans les entrepôts (horizon 8/10 ans) > Épuisement à terme des offres d’emplois dans les entrepôts
  • Maltraitance des employés :  robotisation des employés / management par algorithme / Délais de livraison de + en + courts pour satisfaire les clients -> rythme de travail effrénés -> La CPAM de la Drôme a observé que les employés d’AMAZON ont 74% de plus de problème de santé que les autres travailleurs (douleurs liées )à la manutention en particulier,
  • La crise sanitaire que nous venons de vivre a mis encore plus en évidence la nécessité de développer les circuits courts et les emplois locaux, pour les approvisionnements de première nécessité.

 

Aspects obscurs

  • La société « Eurovia 16 project » a été créée en septembre 2019 dans le but exclusif de réaliser le centre logistique d’Ensisheim. C’est une « société par actions simplifiée à associé unique » Il s’agit d’une filiale à 100 % du groupe LCP Hold Co Lux, holding du groupe Logistics Capital Partners (LCP) spécialisé dans le développement et la gestion de bâtiments logistiques et industriels opérant dans 6 pays européens. Eurovia 16 project est donc une société prête-nom !
  • Cette réalité n’est pas sans poser un certain nombre de questions : Pourquoi, l’associé unique d’Eurovia 16 project ne porte-t-il pas lui-même le projet d’entrepôt logistique à Ensisheim ?  L’utilisateur final est présenté comme une entreprise de logistique et de commerce. Cette entreprise est-elle le donneur d’ordre ou un autre partenaire du donneur d’ordre?   Pourquoi tant de mystères ? Qu’y a-t-il à cacher que la population ne doive pas connaître ?
  • Plus inquiétant encore :  Dans quelle mesure, les engagements pris par l’entité juridique Eurovia 16 engagent-ils l’utilisateur final qui est une autre entité juridique ? L’un des arguments en faveur du site d’Ensisheim est « l’adhésion locale de la commune et de la collectivité au projet ». Comment peut-on avancer l’adhésion de la commune et de la collectivité alors que les habitants d’Ensisheim et de la CCCHR ignorent l’identité du destinataire final et donc de l’impact de cette installation sur leur vie quotidienne, leur environnement et leur santé ? Les apparences juridiques sont sauves, mais ne s’agit-il pas là, derrière les apparences, d’un déni de démocratie ?

Au final, le projet ne mentionne pas qui sera l’utilisateur de l’entrepôt. Du coup, comment être sûrs de l’impact sur l’environnement, le climat et la biodiversité et de l’absence de risques puisqu’on ne sait pas qui va en faire quoi ?
Si la CCCHR ou la Mairie de Ensisheim sait qui sera l’utilisateur mais ne le dit pas officiellement, est-ce que l’enquête publique en l’état est valable ? N’y a-t-il pas une sorte de “vice de forme” puisque le citoyen lambda ne peut pas donner un avis réellement éclairé en l’absence de cette information essentielle.
Il y a lieu de demander un complément d’information et, à défaut, de saisir la CADA (commission d’accès aux documents administratifs).

 

Aspect concurrence déloyale et surproduction, modèle de consommation obsolète

  • La dépendance, les besoins (qui n’en sont pas) créés par l’e-commerce, argument de l’offre et de la demande ou profit – profit – profit à tout prix?
  • En page 21 de la demande d’autorisation environnementale partie A 3.1.1., cet argument a été apporté: “on peut noter que le Projet MATE s’inscrit dans les évolutions récentes et constante de la logistique du fait des changements des modes de consommations et de la révolution que constitue le développement d’internet.”
  • Comment peut-on légitimer par cette affirmation la densification du Fret Aérien et du flux de poids lourds sur les routes de l’Alsace? Les géants du commerce en ligne ont créé des besoins de consommation à outrance poussés par la baisse des prix. Le confinement forcé a profité au plus grand d’entre eux, Amazon, pour faire de son patron, Jeff Bezos, l’homme le plus riche du monde en avril 2020, plus 24 milliards de bénéfices. Paradoxalement c’est donc ce mode de consommation que nos élus poussent en avant, alors que la récente crise du Covid vient de démontrer que ce même mode de consommation nuit gravement à l’économie de nos pays respectifs puisqu’on dépend de producteurs basés en Chine et que la crise empêchait tout approvisionnement pendant plus de trois mois.
  • Notre engouement pour commander sur internet, tient essentiellement aux prix dérisoires pratiqués grâce à l’exonération fiscale des multinationales. Or avec le commerce en ligne c’est un avion qui se déplace spécialement pour des objets fabriqués en Chine, emballés dans un autre pays et qui auront fait le tour du monde avant d’être à nouveau transportés par camions au 4 coins de la France. Faisons le bilan carbone…. (Voir ci-dessus: Aspect trafic routier et aérien)
  • Peu de traçabilité sur les produits vendus, dont on ne connaît souvent pas l’origine, ni les fournisseurs qui sont souvent en infraction fiscale eux mêmes.
  • Modèle économique d’un autre temps modèle consumériste : pousse à la consommation
  • l’achats de produits, sans frais de livraison permet multiplicité des achats, fait que de nombreux achats sont éparpillés par les client, au lieu d’être regroupés, ce qui multiplie les livraisons avec des véhicules parfois vides (pour respect délais garantis de livraison /  Retours gratuits des produits favorise cette logique/ Détruit les marchandises invendues (moins cher que de renvoyer les stocks non utilisés à travers la planète au commerçants qui les vendent) – 3 millions de produits neufs détruits en France par an (invendus détruits à un coût de 10cts d’€ la pièce pour le vendeur du produit)

 

Aspect financier Evasion et évitement fiscal

 

[Pétitions] Non à l’installation d’Amazon à Dambach-la-Ville

[Pétitions] Non à l’installation d’Amazon à Dambach-la-Ville

54 organisations luttent contre un projet d’implantation d’AMAZON à Dambach-la-ville dans le Bas-Rhin. Parmi elles France Nature Environnement, ATTAC , Les Amis de la Terre, la Confédération des commerçants de France, Alternatiba et de nombreuses associations locales dont Alsace Nature.

La communauté des communes du Pays de Barr compte autoriser l’implantation du plus grand centre logistique d’Amazon sur 150 000m2 situés sur le territoire de Dambach-la-Ville, en centre Alsace (Bas-Rhin).

Le collectif d’opposants a envoyé un courrier au président de la communauté de communes le 19 mai 2020. En voici quelques arguments :

  • Encourager le développement d’Amazon reviendrait à encourager la destruction d’emplois dans les commerces locaux et entreprises artisanales.
    Nous souhaitons des centres villes vivants avec des commerces et des emplois gratifiants.
  • Ce projet de plus grand entrepôt de France sur une surface de 18ha attirera indiscutablement un énorme trafic de camions supplémentaire et accroîtra les problèmes de pollution atmosphérique dans la région. L’ouverture de l’entrepôt provoquera une augmentation du trafic routier journalier dans la Communautés de communes d’environ 1000 poids lourds et 4500 utilitaires !
  • Cet entrepôt, sur 3 niveaux, atteindrait une hauteur supérieure à 18m soit le double des constructions existantes à proximité. Une installation aussi massive, visible depuis les vignobles, les châteaux et la plaine, enlaidirait gravement le territoire et réduirait son attractivité touristique.
  •  Le modèle économique d’Amazon est l’incitation à la consommation de masse d’objets jetables produits à l’autre bout du monde au plus bas coût. Nous souhaitons un modèle économique vertueux basé sur une limitation de la consommation (frugalité) et donnant la priorité aux produits et acteurs locaux
Lire le courrier en entier ici

 

Le collectif a également mis une pétition en ligne que nous vous encourageons à signer

Signer la pétition contre le projet Amazon à Dambach la Ville

 

 

De nombreuses actions combinées se mettent en place actuellement.

La Confédération des Commerçants De France, cosignataire de notre action, lance ainsi une pétition à destination du Président de la République, Emmanuel Macron, pour stopper la construction des 8 nouveaux projets d’entrepôts Amazon en France dont celui de Dambach !

Cette fédération représente 450 000 commerces de proximité et plus d’1 million d’emplois. Des emplois nécessaires à la transition écologique de nos territoires !

 Nous vous invitons à signer ET à partager  cette pétition nationale dans vos réseaux https://bit.ly/2XlhkTR

Lettre ouverte aux dirigeants de l’EMS pour la pratique du vélo après le confinement

Lettre ouverte aux dirigeants de l’EMS pour la pratique du vélo après le confinement

Alsace Nature a co-signé cette lettre ouverte pour l’amélioration des aménagements cyclables sur le territoire de l’Eurométropole de Strasbourg

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Lettre ouverte du 18 mai 2020 au président et aux élus de l’Eurométropole

Ce texte est une réaction citoyenne à un manque de réaction significative suite à notre première lettre ouverte du 22 avril 2020.
Nous vivons une époque exceptionnelle, face à une pandémie globalisée qui doit conduire notre civilisation à repenser nos modes de vie.
Strasbourg et l’Eurométropole passent à côté de l’opportunité unique de développer la résilience en investissant de manière significative le vélo. Malgré les propositions collectives et convergentes des associations des mobilités actives, la Ville ne s’en est pas pleinement saisi.

Strasbourg a subi depuis les années 1950, comme la plupart des villes européennes, une urbanisation fondée autour de l’utilisation massive de la voiture. Elle s’est cependant distinguée, sous l’impulsion des mobilisations citoyennes et associatives depuis près de 40 ans, en redonnant, petit à petit, un peu plus de place aux modes doux : la marche à pied et le vélo.

La capitale alsacienne affiche une vision globale de la mobilité urbaine, visant à accompagner l’abandon de la voiture personnelle. Elle s’est ainsi fixé l’objectif de doubler la part modale du vélo, de 8% à 16%, à l’horizon 2030, en mettant l’accent notamment sur les quartiers périphériques, grands oubliés de la politique cyclable. Il s’agit ainsi de traduire en actes les orientations du Grenelle des Mobilités, du Contrat Local de Santé et du plan Climat, au bénéfice de la santé, de l’environnement et de la qualité de vie.

Si on ne regarde que les chiffres, les 700 km d’aménagements cyclables de l’agglomération permettent à Strasbourg de s’auréoler du titre de capitale française du vélo.

Ces aménagements sont pourtant encore insatisfaisants à de nombreux égards :

  • pistes trop souvent tracées sur les trottoirs sans démarcation claire, engendrant des conflits d’usage avec les piétons,
  • discontinuités (impasses cyclables),
  • carrefours complexes, dangereux,
  • absence de bandes ou pistes sur certaines voies sans alternative possible,
  • synchronisation des feux à l’avantage des seuls véhicules motorisés,
  • signalisation peu efficiente,
  • signalisation inadaptée pendant les travaux (« mettez pied à terre »).

Le déconfinement annonce un report modal en défaveur des transports en commun. En effet il est difficile d’y maintenir les gestes barrières pourtant nécessaires. La CTS n’est actuellement pas en capacité d’accueillir l’ensemble de ses usagers habituels. Ce report modal ne doit pas se faire en faveur de la voiture. C’est pourquoi le vélo participe des solutions : efficace, rapide, agréable, peu cher, sain et facile à mettre en œuvre pour les collectivités. Cette période constitue une opportunité unique d’accompagner les citoyen.ne.s vers l’usage du vélo, un mode de transport dont l’efficacité en zone urbaine, l’économie d’entretien, la lutte contre la sédentarité et le stress, l’absence de production de pollution tant aérienne, sonore qu’auditive et la préservation de l’espace public sont des atouts majeurs pour la ville d’aujourd’hui et de demain.

Mais ce développement ne peut se faire qu’à deux conditions : des axes continus et sécurisés.

Cet accompagnement des néo-cyclistes doit se faire à la condition d’assurer leur sécurité afin de lever un frein important à la pratique du vélo et ainsi de l’encourager. Plus particulièrement pour les collégiens et lycéens, qui sont parmi les principaux usagers des transports en commun, l’aménagement de pistes cyclables en site propre est une mise en sécurité. Les mettre en selle dès leur plus jeune âge est un enjeu d’avenir : un enjeu de santé publique et de citoyenneté (respect du code de la route et autonomie). Les services de l’EMS (SIRAC) et les associations (CADR67, ateliers d’auto-réparation) sont en mesure d’accompagner cette politique si elle était affichée.

De nombreuses villes se saisissent de l’enjeu que représentent les pistes cyclables transitoires, en lançant sans délai l’étude et la réalisation d’aménagements cyclables : Lyon +56 km, Paris +50 km, Bordeaux +25 km, Grenoble +18 km. Même des villes réputées hostiles aux cyclistes s’y sont mises : Marseille +23 km, Aix +13 km, Montpellier +15 km. Même Nice s’y met avec 60 km.

Et Strasbourg ? 5,4 km partagés avec des bus et des voitures.

Dès le 22 avril 2020, un collectif d’associations solidaires a présenté à la ville et àl’agglomération de Strasbourg des axes identifiés par notre expertise d’usage comme les plus dangereux pour les cyclistes. Une grande partie d’entre eux se situent en périphérie, dans les quartiers et communes depuis longtemps ignorés par une politique cyclable qui s’est focalisée sur un centre-ville, servant de vitrine. Une première réunion avec la Ville a permis d’étudier quelques pistes.

Aucune de nos revendications n’a été entendue. A ce jour, seuls sont annoncés la réouverture progressive des boutiques Vel’Hop, le passage du centre ville en zone de rencontre et la possibilité d’emprunter les quelques couloirs de bus qui étaient encore interdits aux cyclistes.

Ce n’est pas suffisant ! Ces quelques mesures ne sont véritablement pas à la hauteur des enjeux. Elles viennent confirmer le sentiment d’un décalage persistant entre les attentes des cyclistes et les réalisations sur le terrain.
Tous les aménagements transitoires, proposés en France comme ailleurs dans le monde, se font en réduisant la place dédiée aux les véhicules motorisés. La voirie déjà existante (places de stationnement, ou une des voies de circulation) est convertie pour l’usage exclusif des mobilités actives.

Le refus catégorique d’aménagements transitoires confirme l’incompréhension face à l’urgence de la situation et à la nécessité d’encourager le vélo et la marche pour cette période de déconfinement.

Nous appelons la Ville et l’Eurométropole à se saisir avec enthousiasme de ces propositions.

Ensemble, nous pouvons enfin faire de la capitale du vélo, la capitale des cyclistes !

 

télécharger la lettre au format pdf

projet d’extension de la Zone d’Activités du Florival

projet d’extension de la Zone d’Activités du Florival

Le groupe local Alsace Nature – Florival a fait part de sa position au sujet du projet d’extension de la zone d’activités du Florival dans un courrier adressé mi-février 2020, à Monsieur Marc JUNG, Président de la Communauté de Communes de la Région de Guebwiller (CCRG).

« Nous avons pris connaissance, par voie de presse, du projet d’extension de la zone industrielle de la CCRG sur deux parcelles à destination agricole, d’une superficie de 212 et 237 ares, situées à l’arrière du groupe scolaire « Katia-et-Maurice-Krafft » de Soultz et de la salle polyvalente de la MAB, au lieu-dit Weidhaeglen, face à la déchetterie. Ces terrains se trouvent à proximité du cours du Rimbach, en prolongement de la zone de surverse prévue en période de crue centenale, et sont bordés d’un fossé à l’ouest. Une partie du site est ainsi inondée par les eaux de ce déversoir et une belle roselière s’est constituée, havre de paix pour une riche biodiversité.

Ces parcelles représentent par ailleurs la dernière ceinture verte séparant la ville de Soultz de l’Aire d’Activités de la CCRG. Elles constituent un paisible lieu de promenade pour tous les riverains, désormais menacé par la pollution visuelle, sonore et olfactive que constituerait l’urbanisation de ces espaces de détente.

Par conséquent, nous demandons l’abandon définitif de tout projet d’extension de la zone industrielle et d’artificialisation des terres, au nom de la priorité à accorder aux impératifs de l’urgence climatique, notamment la préservation des parcelles agricoles, la protection des milieux naturels et de leur biodiversité, tout comme la limitation des flux de circulation automobile qu’une telle extension ne manquerait pas d’accentuer. Nous demandons également à la Communauté de Communes de sanctuariser tous les terrains encore disponibles dans cette Zone d’Activité afin que ceux-ci puissent retrouver les biotopes de la nature sauvage, avec haies, ronciers, prairie naturelle… »

 

 

Colmar – l’Aire de Grand Passage validée malgré son impact sur les milieux naturels

Colmar – l’Aire de Grand Passage validée malgré son impact sur les milieux naturels

Le Groupe local d’Alsace Nature –  Colmar & environs fait le point sur ce dossier de création à Colmar d’une aire de grand passage pour les gens du voyage. Il n’est pas question ici de contester l’aménagement d’un site pour les gens du voyage mais nous contestons le choix du site !

Un espace de 4,2 ha coincé entre l’A35, la route de Fribourg en sortie Est de Colmar et la rivière Thur et sa ripisylve a été retenu par la préfecture et Colmar/Agglomération en 2019.  Il permettra l’accueil de plus de 200 caravanes avec chapiteau, lors des grandes migrations estivales (mai- sept.)

Alsace Nature conteste ce choix, notamment à cause de son impact sur les milieux naturels

 

  • Contiguïté ou confusion spatiale de l’aire avec la Trame Verte (TV) : C200, CN 5, RB 72.

Cette aire empiète ou voisine directement et sur toute sa longueur (250 m) la trame verte :
RB 72 : Réservoir de Biodiversité de la forêt humide du Neuland
C200 : Corridor régional
CN5 : Corridor National

L’imprécision (volontaire ?) du PLU de Colmar qui a cartographié la TV à l’échelle du 1/50.000eme autorise ce flou. Nous relevons aussi que le PLU de Colmar, 3e ville d’Alsace, ne mentionne même pas le corridor national CN 5 qui la longe !

Le CN5 est un des 5 grands axes, prévus par le Schéma Régional de Cohérence Ecologique (SRCE), de migration Nord /Sud (crêtes vosgiennes CN3, Piémont des Vosges CN4, Plaine CN5 , axe du Rhin CN6)

Le franchissement de Colmar est déjà fragmenté, étroit et dégradé : section de la RB72 par l’A35, zones urbanisées proches, pont de Horbourg sur l’Ill , croisement du  canal de Colmar et l’Ill .Cette aire renforce l’effet d’étranglement .

Cette aire artificialise une zone classée N.

De plus sa création enfreint la prescription du SCOT Colmar/ Rhin /Vosges, dont fait partie Colmar /Agglo, qui interdit toute urbanisation dans la limite des 30 m d’une lisière forestière.

Un village de 200 caravanes, même temporaire, c’est de l’urbanisation !

Azurés des paluds et de la sanguisorbe, Agrion de mercure (papillons), Hypolaïs ictérine (passereau), Chouette chevêche, Castor, Chat sauvage, Sonneur à ventre jaune(crapaud)* tous ceux dont le SRCE  veut  rouvrir la voie , ne sont  pas bienvenus et protégés à Colmar !

*Ces espèces sont ciblées par le SRCE pour définir la bonne fonctionnalité du CN 5.

 

  • Proximité de l’ A35 : un espace pollué par le dioxyde d’azote (NO2), une atteinte potentielle à la santé humaine .

La proximité de l’A35 avec un trafic de 35000 véhicules / jour, qui sera croissant avec la mise en service du GCO, induit une pollution au NO2. Les cartes de modélisation produites par ATMO Grand Est présument un dépassement des valeurs règlementaires en moyenne horaire (> 200µ/m3). Nous avons demandé une campagne de mesure du NO2 sur le site, qui serait sans coût prohibitif, sans obtenir de réponse précise et favorable du maire de Colmar.

Exposer une population à un air pollué n’est pas une décision politique éthique.

 

  •  Un coût économique qui aurait permis d’autres choix de site.

Selon la presse, le coût estimé sera de 1,6 millions d’€.

L’achat de cette terre agricole est prévu pour le prix de 30.000 € l’ha, alors que prix de la terre agricole en Hardt Nord est de 7000 € l’ha .

A ce prix d’autres choix auraient été possibles, d’autant que les services de l’Etat étaient prêts à utiliser la mesure de DUP (déclaration d’utilité publique).

 

  • Les dés ont été jetés 

Alertés début 2019, nous avons mené nos investigations et nos actions : courriers auprès des électeurs du conseil de Colmar agglomération, alerte presse , rencontre avec les décideurs de Colmar agglomération, proposition d’alternative , échange de courriers .

En dépit de cela les élus de Colmar agglomération ont largement approuvé la création de cette aire en février 2020

 

cliquez sur les cartes pour les agrandir

L’aire de grand passage circonscrite en noir, la Thur(bleu) et sa ripisylve (RB72), l’A35

 

La carte au 1/50.000 -ème de la Trame Verte dans le PLU de Colmar: l’aire de grand passage est située le long ou sur la RB72 et le C200 .L’échelle utilisée ne permet pas une localisation précise ! Le CN 5 n’existe pas !

 

Carte du SRCE au 1/100.000 ème et les corridors nationaux de centre Alsace

 

[Communiqué] Champ du Feu : préservons ce joyau cher aux bas-rhinois

[Communiqué] Champ du Feu : préservons ce joyau cher aux bas-rhinois

Le site du Champ du Feu est un site important pour le Bas-Rhin, riche d’une biodiversité remarquable. Il est aussi le lieux de nombreux projets de développement touristique de nature à porter atteinte à l’équilibre de cette chaume fragile et des milieux environnants.
Une partie du site fait l’objet d’un classement en Réserve Naturelle Biologique et est intégré au réseau Natura 2000.

Les enjeux climatiques et la perte de biodiversité sont dans toutes les têtes aujourd’hui et cela impose par conséquent de réfléchir autrement les lieux de promenade et de ressourcement.

Depuis des décennies Alsace Nature tente de mettre en œuvre cet équilibre au travers du comité de pilotage Natura 2000 et du comité de suivi de la Réserve Biologique, malheureusement sans effet face aux projets conduits jusqu’alors, abîmant voire détruisant totalement des milieux d’une richesse exceptionnelle.

L’année passée l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature a attribué au site du Champ du Feu le label « Liste verte » le plaçant ainsi au 46ème rang des sites à travers le monde détenant ce label. Mais en cas d’aménagements en inadéquation avec les principes de préservation de la biodiversité, ce label pourrait être retiré.

Les 3 millions d’Euros programmés par le Conseil Départemental pour le Champ du Feu visent à développer un modèle touristique d’autrefois.
Ce ne sont pas un nouveau stade de biathlon, ses piste macadamisées, son bâtiment de stockage et les raccordements aux réseaux d’eau et d’électricité qu’il faut mettre en place mais plutôt la restauration à moindre coût – tant financier qu’environnemental – de l’ancien pas de tir de la Charbonnière.

Face à l’absence d’enneigement, ce ne sont pas des canons à neige et leur corollaire de problème sur la ressource en eau qu’il s’agit de mettre en place, mais un autre regard qu’il faut porter sur ce site, regard basé sur la découverte et le respect de ces milieux fragiles qu’il convient impérativement de protéger.

Nul ne peut croire que ce qui se passe au Champ du Feu n’est pas en lien avec l’ensemble du massif Vosgien. La préservation de ses milieux naturels qui sont l’un des atouts de l’Alsace, mérite une réflexion bien plus décloisonnée et large qu’aujourd’hui, à l’échelle de l’ensemble du massif vosgien.

Il n’est plus possible de penser l’accueil du public sans ouvrir la focale en prenant en compte les aménagements présents ou à venir tant sur le piémont des Vosges, sur les Vosges du Nord, que sur les Hautes-Vosges.

Alsace Nature invite donc les porteurs de projets et notamment le Conseil Départemental du Bas-Rhin porteur du projet de stade de biathlon à éviter toute précipitation dans ce dossier sensible. Il convient d’inviter l’ensemble des parties prenantes à un tour de table.

En 2020, face aux enjeux climatiques et de régression de la biodiversité, il n’est plus pensable de poursuivre l’artificialisation de ce secteur naturel.

Ce serait là non seulement une atteinte inacceptable à la biodiversité et aux paysages, mais de plus les investissements d’aujourd’hui seraient rapidement rattrapés par raréfaction de la neige et de l’eau dont nous pouvons mesurer d’ores et déjà les effets dans le département du Bas-Rhin.