Les anti-golf ne désarment pas

Une douzaine de manifestants ont accueilli les membres du syndicat mixte du golf de la Sommerau mardi soir à Allenwiller.  PHOTO DNA – G.B.

Une douzaine de manifestants ont accueilli les membres du syndicat mixte du golf de la Sommerau mardi soir à Allenwiller. PHOTO DNA – G.B.

Avant l’assemblée générale du syndicat mixte du golf de la Sommerau mardi soir, lors de laquelle le maire de Saverne Stéphane Leyenberger a été élu président, les opposants au golf ont donné de la voix à la mairie d’Allenwiller.

« On ne baisse pas les bras. Et nous mènerons d’autres actions par la suite », prévient déjà François Cenkis, de l’association pour la protection de l’environnement de la Sommerau (APES). La dernière en date : une manifestation devant la mairie d’Allenwiller, mardi soir, au moment où les membres du syndicat mixte du golf de la Sommerau y tenaient leur assemblée générale.
Une douzaine d’opposants à ce projet les ont donc accueillis, banderoles et pancartes revendicatives en main, afin de manifester leur mécontentement suite au récent lancement d’appel d’offres pour la construction de ce golf ( DNA du 6 mai ). Une démarche rendue possible suite à la décision, prise par la cour administrative d’appel de Nancy le 14 février, d’annuler le jugement du tribunal administratif, remettant ainsi d’actualité l’utilité publique du golf.

« Gaspillage d’argent public »

Dernier espoir pour les anti-golf, le recours envisagé par Alsace Nature auprès du Conseil d’État ( DNA du 7 mai ). Car pour l’APES comme pour les quelques représentants d’Europe Écologie présents à Allenwiller, ce projet est « un gaspillage énorme d’argent public et de terres agricoles ». Ils préféreraient donc le voir se concrétiser sur une ancienne friche industrielle « pour valoriser un site dégradé ». Des arguments qu’ils comptent répéter à Stéphane Leyenberger, élu président du syndicat lors de la réunion, succédant ainsi au maire d’Allenwiller Roger Muller. Ce dernier s’est engagé à recevoir certains membres de l’APES pour échanger avec eux. En leur rappelant qu’il reste persuadé que « touristiquement, nous avons besoin de ce golf ».
Golf de la Sommerau – APPEL A DON – SUITE

Golf de la Sommerau – APPEL A DON – SUITE

golf-sommereau-thumbLe projet de Golf n’est pas enterré !

Suite à l’annulation de la DUP du 10 avril 2013, décision prise par le Tribunal Administratif de Strasbourg­ grâce au travail de fond réalisé par Alsace Nature, l’APES­ et les habitants des communes, le Ministre de l’Intérieur et le Syndicat Mixte ont fait appel de cette décision.
La Cour d’appel de Nancy a annulé le premier jugement et a condamné Alsace Nature et les propriétaires expropriés ayant fait appel, à payer des sommes au Syndicat mixte au titre de frais.
Le Comité Directeur d’Alsace Nature a décidé de continuer l’action juridique et de saisir le Conseil d’Etat.

AIDEZ-NOUS À FINANCER L’OPPOSITION AU PROJET DE GOLF

Alsace Nature, l’APES et les habitants des communes, farouches opposants au projet, doivent maintenant utiliser les services d’un avocat, (obligatoire devant le Conseil d’Etat) afin de préparer leur défense.
Malheureusement cette démarche aura un tout autre coût pour l’association de protection de la nature, que le recours à sa juriste salariée.
Alsace Nature lance donc un APPEL à DON afin de financer les frais d’avocat. Aidez les associations à aller au bout de cette procédure juridique.
Rappel : les dons versés à Alsace Nature vous donnent droit à une réduction d’impôt à hauteur de 66% de la somme versée.
 

FAITES UN DON, CONTRE LE GOLF ET
POUR L’ENVIRONNEMENT !

 

Je soutiens cette action…

Confondre vitesse et précipitation… bel exemple à la Sommerau

Confondre vitesse et précipitation… bel exemple à la Sommerau

Dans un article paru le 6 mai 2014 dans les Dernières Nouvelles d’Alsace (DNA), le Golf de la Sommerau est présenté comme un projet acté et dont la réalisation ne fait plus aucun doute.
Or, c’est sans compter sur la détermination des opposants qui, contrairement aux allégations du Syndicat mixte, se pourvoiront en cassation contre ce projet de DUP le moment venu.

Certes pour motiver les futurs concessionnaires il est toujours plus simple d’expliquer que les recours sont purgés…nous ne pouvons qu’inviter ces derniers à la prudence car le dossier est loin d’être clos.
Après cette mise au point nécessaire à la bonne information des lecteurs il paraît important de revenir sur le fond de ce dossier et sur les récents arbitrages.
Après un appel d’offre infructueux (et pour cause la rentabilité de ce projet est très loin d’être acquise), les promoteurs du projet saucissonnent ce dernier entre la partie aménagement et la partie exploitation. En termes plus clairs et compréhensibles, on va construire un golf sans être certain d’avoir un exploitant… Curieuse démarche pour le moins. Mais qu’arrivera-t-il si aucun exploitant ne se porte candidat ? Ce seront les collectivités publiques qui hériteront du « bébé » inutile et une fois de plus  (des précédents existent…), c’est l’argent public qui sera mobilisé pour maintenir le malade en vie…
De l’aveu même du vice-président du Syndicat mixte, il convient d’ores-et-déjà de rallonger la note (malgré les 3,5 millions d’euros déjà mobilisés).
Il n’est certes jamais simple de définir des priorités pour les dépenses publiques, tant les besoins et les demandes sont nombreux et variés, mais on peut quand même se demander si ce projet de golf justifie de tels investissements quand on sait combien des besoins sociaux et environnementaux urgents ont du mal à être financés…
Plus que jamais l’opposition à cette gabegie économique, naturaliste, agricole… continue ; n’en déplaise au Syndicat mixte.

Pollution atmosphérique : à quand des solutions efficaces ?

Alors que l’épisode de pollution atmosphérique semble s’achever dans notre région dans l’indifférence quasi générale, il serait temps de tirer les enseignements de ce phénomène qui, sous des formes diverses (particules, oxydes d’azote, ozone…) touche régulièrement notre région et ses habitants. Les causes principales sont connues de longue date, il s’agit de la circulation automobile, et en particulier des motorisations diesel en ce qui concerne les particules. Les conditions météorologiques rendent la pollution plus visible mais en aucun cas ne la génèrent ! Les discours qui se réfugient derrière les apports polluants externes sont purement irresponsables, car même si c’est en partie le cas, cela montre simplement que le problème est de grande ampleur et qu’il justifie encore plus des mesures d’envergure et radicales.
Or que proposent les pouvoirs publics ? Soit des mesurettes ponctuelles comme la circulation alternée, qui si elles présentent une certaine utilité, ne règlent rien dans la perspective des prochains et inévitables épisodes de pollution. Soit, dans le cas régional, de poursuivre les aménagements routiers tels que le GCO pour favoriser encore davantage la circulation automobile ! On a bien vu que le phénomène de pollution, même s’il était un peu plus concentré sur certaines agglomérations, a été d’ampleur régionale.
Alsace Nature estime qu’il ne sert donc à rien de déplacer les axes de circulation car ils continueront à générer une pollution globale dans l’ensemble de la région. Et dans le cas du GCO, il ne permettra même pas une diminution de la pollution à Strasbourg (soulagement du trafic de moins de 4% sur l’actuelle A35, de surcroît transformée en boulevard urbain, ce qui augmentera mécaniquement les bouchons ; induction de trafic venant du GCO sur l’autoroute de Hautepierre de 14 000 véh/jour). Il s’agirait enfin de viser une politique cohérente et coordonnée entre les différentes collectivités visant à réduire significativement le recours aux déplacements automobiles, quitte à déplaire à certains lobbies du BTP. Par exemple :
– gratuité des transports collectifs. On peut s’étonner qu’en Alsace aucune grande ville n’ait pris des mesures de ce type. Cela aurait pourtant eu une double vertu, celle de diminuer le nombre d’autosolistes d’une part et pédagogique d’autre part en montrant que d’autres modes de déplacements sont possibles.
– fiscalisation du diesel
– mettre enfin en place l’écotaxe. Cette initiative vertueuse, servant à financer des transports collectifs a certes fait l’objet d’une opposition féroce par l’agro-alimentaire breton[1]. Mais il s’agit d’un enjeu de santé publique. Et en Alsace, nous avons une de fois de plus loupé le coche d’une mise en œuvre anticipée de l’écotaxe.
Les pouvoirs publics n’ont pas nécessairement montré ce type de courage ces derniers mois… Tant pis pour la santé des Alsaciens et la qualité des écosystèmes.
[1] L’agriculture selon le modèle breton, non contente d’avoir pollué les nappes phréatiques, s’oppose maintenant à l’amélioration de la qualité de l’air !

Relance du GCO : des conclusions dictées par un lobby et contradictoires avec l'expertise du CGEDD*

Vendredi 7 mars 2014, Alsace Nature membre du « Collectif GCO NON MERCI » a tenu une conférence de presse afin de montrer la réalité des chiffres de l’expertise du CGEDD et constater que ce qui est proposé comme « la solution » pour Strasbourg n’est qu’un leurre.

En novembre dernier, suite à la restitution de l’expertise confiée au CGEDD, le projet GCO était relancé sous forme d’un scénario « GCO+PDU » soutenu aujourd’hui par les exécutifs du Conseil régional d’Alsace, du Conseil général du Bas-Rhin et de la Communauté urbaine de Strasbourg et ce malgré les déclarations antérieures de Roland Ries et Jacques Bigot estimant le GCO « inutile » et étant « une mauvaise réponse à un vrai problème ».
Et si cette résurrection du GCO n’était due qu’à l’effet d’un lobbying, aussi puissant et effréné qu’aveugle ?
En effet, la CCI (Chambre de Commerce et d’Industrie), poussée par le BTP, n’a jamais accepté l’arrêt du GCO en juin 2012, pourtant lié à l’impossibilité pour Vinci de boucler le montage financier du fait du risque de non-rentabilité. La même CCI a mené une intense campagne de lobbying pro-GCO (rédaction à grands frais d’une brochure « GCO 2016, tous gagnants », achats de pleines pages dans la presse locale pour diffuser des communiqués mensongers,…). C’est toujours la CCI qui a obtenu l’expertise du CGEDD et on peut se demander si ce n’est pas la même CCI qui a dicté les conclusions aux deux experts, ingénieurs des ponts, et imprégnés d’une culture du routière. Alors même que nous étions associés à la CCI lors de la rédaction du livre sur les mobilités en 2010, nous regrettons aujourd’hui son obstination. Après avoir rédigé et promu la brochure ‘GCO 2016, tous gagnants », elle refuse aujourd’hui tout échange public et médiatique avec nous sur la question. Pourtant, l’enjeu de la mise en place des bonnes solutions pour Strasbourg devrait réunir tous les acteurs.
Nous avons pris le temps d’étudier le rapport d’expertise, principalement alimenté par une étude commandée au CETE* de l’Est, et les chiffres qui y figurent démontrent l’inutilité du GCO et l’impuissance du scénario « GCO+PDU » à améliorer la situation, au contraire, elle sera pire qu’aujourd’hui. En 2005, l’expertise TTK avait déjà étudiée un scénario identique et conclu qu’il était irréaliste, notamment la partie consistant à transformer l’actuelle A35 en boulevard urbain.
 
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Le retour du GCO : : une mauvaise farce !

Rapport d’expertise du Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable (CGEDD) : des conclusions non cohérentes avec les études du rapport
Si l’on examine les chiffres présentés dans les études du rapport des experts,
– la moyenne du trafic journalier en section urbaine de l’A35 est de 155 000 véhicules/jour en 2010
cf. Tableau trafic 2010 (page 32)
– la moyenne du trafic journalier en section urbaine de l’A35 (scénario GCO seul, à péage)  serait en 2025 de 168 863 véhicules/jour soit une augmentation de + 9 % !! (par rapport à 2010)
cf. Tableau trafic prévisionnel 2025, scénario GCO seul, à péage (page 40)
– la moyenne du trafic journalier en section urbaine de l’A35 (scénario PDU + GCO à péage) serait en 2025 de 149 148 véhicules/jour soit une baisse de 3,8 % !! (par rapport à 2010)
cf. Tableau trafic section prévisionnel 2025, scénario PDU + GCO à péage (page 41)

Conclusions :
– Le scénario GCO seul conduit en 2025 à une augmentation de trafic de 9 % par rapport à 2010
– Le soit-disant « meilleur » scénario : « GCO + PDU »  conduit en 2025 à une baisse du trafic de 3,8 % par rapport à 2010. Le même calcul effectué aux heures de pointe donne des résultats sensiblement identiques. Bref, avec un GCO à environ 600 à 700 M€ (combien de financement public ?) et une requalification de l’A35 (PDU), estimée à 200 M€ d’argent public, on arrive à seulement 3,8% de trafic en moins par rapport à 2010 : tout ça pour ça ! Alors même que l’Aspa estime qu’il faudrait que le trafic baisse d’environ 50% pour être conforme aux demandes européennes concernant la pollution aux particules et aux oxydes d’azote.
– Transformer (pour 200M€ !) l’A35 en boulevard urbain alors même que le trafic 2025 reste à 149 148 v/j est complètement impossible.
– Le GCO déversera en outre 14 000 v/j en plus sur l’autoroute de Hautepierre, déjà saturée aux heures de pointe (DRE « dossier pour un débat » 1999, page 86). Comment croire que la pollution à Strasbourg peut baisser ?
– Ces chiffres montrent bien que les bonnes solutions sont à chercher ailleurs et que l’argent public y serait bien mieux investi (voir « appel des maires pour les solutions cohérentes », tout à fait en phase avec les politiques régionales).
Autres incohérences du rapport
Page 32 : Les experts constatent une baisse des bouchons et des ralentissements entre 2010 et 2012. Pourquoi ne pas donner le tableau du trafic A35 en 2012 (au lieu de celui de 2010) ? Les ratios 2025/2012 seraient d’évidence plus décevants encore que ceux 2025/2010.

Carte page 31 : Les experts se servent d’une carte ancienne où même le pont Pflimlin n’apparaît pas, ce qui montre bien que l’aspect transfrontalier a été complètement occulté. L’analyse des flux de grand transit est inexistante. Les chiffres concernant les camions ne tiennent pas compte de l’enterrement (provisoire ?) de l’écotaxe PL. Au demeurant, la comparaison 2025 (scénario PDU+GCO) avec 2010 donne seulement 11,1 % de PL en moins sur l’actuelle A35. Il est inconcevable de prendre une décision concernant un axe nord-sud avant de mettre enfin en place l’écotaxe (cf motion récente de la région) et d’en mesurer les effets.

Selon nous, les vrais enjeux, pour la part routière, concernant le bassin de déplacement strasbourgeois sont :
– l’avenir de l’actuelle A35
– l’indispensable barreau CUS NORD – CUS SUD (où ? actuelle A35 ? VLIO ? Sachant que le GCO prend trop loin et ne permet pas au flux économique de relier Schiltigheim à la Meinau ou Bischheim à Illkirch par exemple)
– Le péage et l’écoredevance (où ? Sur quels axes ?…). A noter que les géographes (Raymond Woessner) et les architectes-urbanistes qui envisagent l’éventualité d’un GCO estiment tous qu’il ne pourrait avoir une quelconque et relative utilité que gratuit. Qui va, dès lors, sortir les 600 à 700 M€ qu’il coûterait ?
Alsace Nature est plus que jamais déterminée à contrer ce projet inutile et destructeur. Des actions concrètes seront prévues dans les prochains temps : nous comptons sur votre soutien !