Wihr-au-Val : les habitants mobilisés contre le bétonnage des terres

Wihr-au-Val : les habitants mobilisés contre le bétonnage des terres

Le 14 janvier 2023, l’association Wihr-au-Val Terres Durables et Alsace Nature organisaient un rassemblement pour rappeler notre opposition au projet de lotissement sur 5,8 ha  à Wihr-au-Val, dans une zone à fort intérêt écologique. Une centaine de participants ont répondu à l’appel, essentiellement des habitants du village.

Nous avions créé cet événement pour que la pétition « Sauvons les Gaerten » ne passe pas inaperçue, pour qu’elle soit médiatisée ainsi que notre mouvement et notre détermination : but atteint à 100%.

Le résultat de cette pétition est au-delà de nos attentes : 802 personnes ont signé, 94 en ligne, 708 sur support papier. Parmi ces 802 personnes, 590 sont des Wihriennes et des Wihriens ; 27 responsables d’entreprise, artisans et commerçants de Wihr-au-Val ont apporté leur soutien.

Lors du rassemblement, la pétition a été remise à la mairie et un arbre a été planté sur le site concerné par le projet de lotissement, en espérant que les habitants pourront le voir grandir.

VOIR et SIGNER LA PETITION EN LIGNE

 

REVUE DE PRESSE :

Alter presse 68:

 

BFMTV Alsace : 

Wihr-au-Val Terres Durables : Rassemblement le samedi 14 janvier 2023 !

Wihr-au-Val Terres Durables : Rassemblement le samedi 14 janvier 2023 !

Le collectif Wihr-au-Val Terres Durables et Alsace Nature vous invitent à :

RASSEMBLEMENT le SAMEDI 14 JANVIER 2023 – 14h00

à WIHR-AU-VAL, place des Ecoles

pour rappeler notre opposition au projet de lotissement sur 5,8 ha dans une zone à fort intérêt écologique.

VENEZ NOMBREUX !

 

Ce projet aurait non seulement un impact sur les jardins situés en périphérie du village mais menacerait de nombreuses espèces protégées.

Alertée par des habitants du village, Alsace Nature a adressé des courriers au maire et au préfet du haut-Rhin pour demander que le projet soit réexaminé, eu égard à l’intérêt écologique du secteur concerné. Nous avons également demandé que le PLU soit modifié pour que le site soit inscrit en zone non urbanisable et que ce projet de lotissement soit stoppé en attendant l’étude éventuelle d’un autre emplacement.

Voir le courrier d’Alsace Nature au préfet du Haut-Rhin, le 22 novembre 2022.

 

Images prises lors d’un précédent rassemblement en août 2022 :

Enquête publique sur la modification n° 3 du PLU de Colmar

Enquête publique sur la modification n° 3 du PLU de Colmar

 

                   Les zones urbanisables de Colmar dans des secteurs potentiellement humides

             La réponse du groupe local à l’enquête publique sur la modification du PLU de Colmar

 

Une modification du PLU a justifié une enquête publique à laquelle nous avons répondu dans l’urgence en décembre. 3 secteurs d’environ 100 ha sont urbanisables avec une autorisation de 45 à 60 logements /ha . Cette donnée justifiait en soi notre intérêt . Peut -on limiter l’artificialisation des terres, l’extension urbaine ?

La modification du PLU porte sur des modifications des règlements d’urbanisme inscrits dans les Orientations d’Aménagement et de Programmation (OAP) et le règlement. Les OAP sont, avec le Rapport de présentation et le Projet d’Aménagement et de Développement Durable (PPAD), les pièces maitresses d’un PLU.  Autrement dit : en livrant ces espaces aux aménageurs, la Ville souhaitait mettre des gardes-fous d’urbanismes, timides ou ambitieux selon les points de vue. Ils vont dans le bon sens mais nettement en dessous de ce que nous souhaiterions.

Résumé des principales mesures :

  • Coefficient d’artificialisation : réduit de 70 à 65% de la surface
  • Silos à voiture : stockage des voitures en hauteur et non sur des parkings
  • Surface minimale pour les aménageurs augmentée de 1 à 2 ha
  • Introduction d’un coefficient de biotope permettant de calculer la part minimale végétalisée .
  • Berges des fossés inconstructibles sur 2×5 m ; corridors de trame verte

 

Nos demandes principales à l’enquêtrice publique :

  • 1 ère action : enquête afin de diminuer le stock de logements vacants estimés à 1700 à Colmar (c’est autant moins d’étalement urbain)
  • Ces secteurs urbanisables sont potentiellement en zones humides (plantes hygrophiles, réseau de fossés, zone inondable ) Nous demandons une évaluation environnementale avec une étude précise et cartographie des zones humides.
  • Les fossés et leurs berges sont des éléments structurants de l’urbanisme auxquels les colmariens sont attachés. Une acquisition de ces sites par la ville nous semble être la meilleure solution.

 

Trois fonctions seraient ainsi sauvegardées :

  • Hydrologique par le drainage ,
  • Biodiversité et non fragmentation : trame verte par la végétalisation et faune du fossé, arborisation sur une berge
  • Bien-être et aménités : sentier de promenade sur l’autre berge.

Même si cette mesure est retenue, il est regrettable qu’elle intervienne trop tard car nombres de berges sont déjà urbanisées !

 

L’avis de la commission d’enquête publique devrait être publié début 2023

Pour en avoir + : https://www.colmar.fr/plu

 

 

 

Consultation sur la transformation du secteur des Halles à Strasbourg : enjeux pour les transports publics et pour la nature en ville

Consultation sur la transformation du secteur des Halles à Strasbourg : enjeux pour les transports publics et pour la nature en ville

Le groupe local d’Alsace Nature a contribué, en novembre 2022, à la consultation sur le réaménagement du secteur des Halles à Strasbourg.

Sur le site internet de l’Eurométropole, on peut lire :

LES OBJECTIFS DU RÉAMÉNAGEMENT :

  • Redistribuer les espaces pour les différents usager-ères par la rationalisation et la réorganisation de la circulation automobile et des espaces piétons (devenir de la passerelle au droit de la place Clément)
  • Maintenir un service attractif et confortable pour les usager-ères des transports en commun
  • Planter des arbres et végétaliser
  • Agrandir les espaces de promenade en créant de nouveaux lieux de vie, tel qu’un espace marché sur la rue de Sébastopol
  • Maintenir les accès aux différents parkings et les accès des riverain-es.
  • Dans le secteur d’arrière gare, préfigurer le développement d’une desserte de cars interurbains.

 

Dans sa contribution à la consultation, Alsace Nature a insisté sur 2 enjeux qui lui semblait principaux : La mobilité autour de la réorganisation de l’offre de transport, et la place que l’on souhaite laisser à la nature en ville.

I. Aspect mobilité

Sur cet enjeu il nous apparaît essentiel de conserver l’attractivité des transports publics ce qui implique que le service rendu soit à la hauteur des enjeux actuels de mobilité.
La circulation doit être apaisée, et de l’espace public doit être rendu aux mobilités douces.
La réflexion sur la gare à 360 ° et la requalification de la M35 prennent toute leur importance dans un schéma global d’ accessibilité à la ville.
Tout nouveau projet d’infrastructure de transport doit permettre de rendre les transports collectifs plus efficaces que l’usage des véhicules individuels.
Une harmonisation de la continuité des modes de transports doux est également essentielle. Encore trop d’axes très fréquentés n’ont pas de continuités de pistes cyclables.
Un réaménagement du quartier doit clarifier la circulation entre la grande Ile et les boulevards périphériques notamment ceux desservant la gare.

Pour tous ces aspects nous rejoignons la contribution d’ ASTUS.

 

II. Aspect nature en ville

L’obligation de travailler aujourd’hui sur la place de la nature en ville n’est plus à démontrer. Cette nature en ville est support de biodiversité, élément de paysage et de cadre de vie et fait partie de l’arsenal pour lutter contre le changement climatique (captation carbone, rafraîchissement …).

Nous notons avec intérêt la multiplication par 2,5 de la part de végétal au square des Halles. Ce type d’aménagement devra, pour répondre aux enjeux climatiques et de reconquête de la biodiversité, comporter les 3 strates (arbres, arbustes et herbacées).
Une diversité des espèces pour offrir des services diverses et complémentaires et aussi assurer une certaine densité.
Sortir d’un schéma mono-spécifique, permet une résilience aux agressions de la ville (pollution et maladie) et aux sécheresses.

Cette restructuration réapproprie du foncier, mais les sols après désimperméabilisation devront être à l’évidence restructurés afin d’y accueillir le végétal dans les meilleures conditions.
La part de végétal peut être améliorée (notamment rue du Sébastopol et Marais vert) avec une végétalisation de façades (notamment au niveau des parkings et de l’espace commercial des Halles).
Le plan Trame Verte et Bleue doit être pensé dans ce projet en lien avec une place de Haguenau, restructurée dans le cadre d’une orientation d’aménagement et de programmation (OAP), et les quais.
Il serait souhaitable qu’en complément et en cohérence avec l’agrandissement du square des Halles, une réflexion sur la trame noire soit menée en raison de la proximité de structures commerciales.

 

 

+ d’INFOS : https://participer.strasbourg.eu/detail-participation/-/entity/id/385891188

 

Pollution lumineuse : un symptôme de nos égarements

Pollution lumineuse : un symptôme de nos égarements

Vincent Van Gogh, Nuit étoilée, 1889. Musée d’Art Moderne de New York.
Que peindrait aujourd’hui Van Gogh, à Saint Remy de Provence,
sous le halo lumineux orangé de la région PACA?

Au XXIe siècle, deux tiers de l’Humanité n’a plus accès au spectacle de notre galaxie, la Voie Lactée. Ce problème peut paraître négligeable, au vu de l’état de notre planète… Et pourtant, à bien y réfléchir, cette perte que nous inflige la pollution lumineuse est très symptomatique des errements de notre civilisation post-moderne. Elle peut être vue comme un révélateur de nombreux maux.

L’érosion de notre « expérience de nature » :

Le monde de la nuit fait partie intégrante du sauvage et nous l’avons nié en remplaçant la nuit naturelle par la nuit artificielle. L’expérience sensorielle de l’obscurité, des paysages baignés de la faible lueur des astres naturels, comme de l’émerveillement face à l’immensité de la voûte céleste, sont un bien immatériel que nous voyons s’étioler progressivement.

L’oubli de notre pleine appartenance à la biosphère :

Notre horloge interne, comme celle de tous les êtres vivants, est synchronisée sur l’alternance du jour et de la nuit. En effet, la vie s’est structurée, depuis ses origines, sur un phénomène aussi ancien que la Terre : elle tourne sur elle-même et autour du Soleil ! En faisant croire à notre cerveau (ce que fait la lumière artificielle, surtout dans le spectre du bleu) que la nuit n’est pas tombée, nous déréglons nos rythmes biologiques. L’éclairage nocturne favorise ainsi les troubles du sommeil et de l’humeur et affaiblit notre système immunitaire.

L’ignorance des besoins des autres espèces :

Si l’être humain est un animal diurne, la majorité des animaux, elle, vit la nuit ! Pensons aux papillons, indispensables à la pollinisation (qui se passe en grande partie la nuit) : 95% d’entre eux sont nocturnes. Ils ont développé des capacités étonnantes à se repérer par rapport aux étoiles. Placez un candélabre n’importe où: il va les attirer jusqu’à 300 m alentour, piéger plusieurs dizaines d’entre eux (jusqu’à 150) en une seule nuit et provoquer leur mort. En multipliant par les onze millions de lampadaires recensés en France, on comprend pourquoi l’éclairage artificiel constitue la seconde cause d’extinction des insectes…

L’augmentation des zones éclairées se produit au rythme de 2,2% par an dans le monde.
Le nombre de points lumineux a augmenté de 89% en 20 ans en France.
L’éclairage public représente 32% de la consommation d’électricité des communes et 670.000 t de CO2 par an.

Notre refus des limites naturelles :

La « fée électricité » nous a autorisés à repousser les frontières de la nuit, pour poursuivre nos activités en nous affranchissant de toute limite temporelle. Elle a accompagné notre emprise sur l’espace : à chaque nouvelle extension de ville, de route, de zone d’activité, s’ajoute l’illumination des nouvelles surfaces reprises à la nature.

Notre perception de l’énergie comme une ressource illimitée :

La lumière artificielle est venue au secours de besoins toujours nouveaux. Besoin de  sécurisation des rues et quartiers de nos villes, jusqu’à prétendre que toujours plus d’éclairage permettrait de faire reculer la délinquance. Besoin de sécurité de nos déplacements en voiture, jusqu’à justifier l’éclairage des autoroutes. Elle a aussi été mise au service du besoin de vendre, les vitrines devant attirer le client bien au-delà de la fermeture du magasin. Mais aussi de la recherche de prestige de la part des villes, rivalisant de « plans lumière » pour mettre en valeur leur patrimoine et leur image. Tout ceci en oubliant qu’au bout de chaque ampoule, il y a une centrale thermique ou nucléaire !

Notre foi en la technologie

Ayant été rappelés à l’ordre sur les économies d’énergie, nous avons cru trouver la solution à notre gabegie de lumière dans l’arrivée d’une nouvelle technologie, les LED. Leur performance énergétique est en effet remarquable. L’effet « rebond » ne s’est pas fait attendre : il était désormais possible d’installer des lampadaires sans compter… Si le « rendu des couleurs » était lui aussi bien meilleur, c’était oublier que le spectre des LED, très riche en lumière bleue, est particulièrement nocif pour la biodiversité comme pour la santé humaine.

Mais les choses sont peut-être en train de changer… écoutant enfin astronomes, naturalistes et médecins, les collectivités et la population commencent à comprendre que la lumière artificielle, si séduisante, a pris un autre visage, celui de la pollution lumineuse. La notion de « trame noire » pourrait ainsi devenir un nouvel outil d’aménagement du territoire : les extinctions en cœur de nuit sont pratiquées aujourd’hui par un tiers environ des communes en France.

Serait-on sur le point de redécouvrir notre besoin de nuit ?

La « trame noire » est un outil complémentaire à la « trame verte et bleue », destinée à prendre en compte les besoins des espèces nocturnes.
Elle vise à sauvegarder les espaces bénéficiant encore de l’obscurité et à rétablir les couloirs de circulation dans les zones affectées par l’éclairage artificiel.

[Communiqué de presse] Trail Center : un projet du temps passé

[Communiqué de presse] Trail Center : un projet du temps passé

Alors que les citoyens ont largement tenté d’alerter les pouvoirs publics sur l’inadéquation du projet de Trail Center à Wangenbourg-Engenthal, la communauté de communes Mossig Vignoble persiste à faire naitre ce projet.

La réalité du projet ne peut qu’interpeller nos élus quand on connait les grands défis qui sont face à nous : changement climatique, sécheresse, perte de biodiversité, tourisme de masse destructeur, etc.

Car ce projet s’inscrit dans une vision obsolète du tourisme de loisirs et ses illustrations sont nombreuses : en concentrant les aménagements de loisirs dans des milieux naturels qu’on « aménage » en faisant fi du fonctionnement de ces derniers ou des espèces qu’ils hébergent. Est-ce encore un tourisme de nature si la nature est rendue artificielle et stérile par son aménagement ? En construisant une « remontée mécanique » pour que les cyclistes n’aient pas à pédaler pour remonter les pentes. Est-ce encore du sport ?

En continuant à miser sur le « tout-voiture » pour amener les touristes au vert. Est-ce encore du développement durable ?

Les assises du sport de nature, organisée par le comité régional olympique fin 2021 ont pourtant débouché sur un consensus des ligues sportives et des associations de protection de la nature autour de l’absolue nécessité d’une meilleure prise en compte de la fragilité de nos milieux naturels. Aucun citoyen ni aucun pratiquant des sports de nature ne veut se ressourcer dans un milieu détruit et stérile, aménagé à outrance.

Dès lors, pourquoi un tel projet à cet endroit ? La destruction de la prairie agricole de 8 ha du Langacker exploitée depuis des décennies est inacceptable en raison des conséquences pour l’agriculteur et au-delà sur nos ressources alimentaires. L’aménagement de la forêt l’est tout autant en raison de sa préciosité en termes de captation du carbone et de rétention de l’eau dans le secteur amont de la Mossig.

Ce projet n’a définitivement aucun sens au regard des débats actuels sur la fréquentation des milieux naturels, sur les aspirations des pratiquants des sports de nature et sur les enjeux du climat et de la préservation de la biodiversité.

Aucune étude d’impact sérieuse sur le tissu économique n’a été conduite, alors que l’argent public va financer ce projet destructeur de nature.

Nous appelons la commune et la communauté de communes à revenir sur ce permis de construire et à ouvrir de toute urgence une phase de concertation large autour d’un tel projet permettant la prise en compte de tous les enjeux.

C’est le sens du recours gracieux contre le permis de construire que nous venons de déposer.

Nous souhaitons vivement que cela permette de sortir de l’impasse dans laquelle le projet se trouve aujourd’hui et ceci pour le bien de tous.

 

 

Voir aussi le reportage de Reporterre.net à ce sujet