Le site reporterre.net, dans un article daté du 13 mars 2017, fait l’état des lieux de la situation du site de Stocamine, depuis la dernière enquête publique datant de 2016.
https://reporterre.net/En-Alsace-la-plus-grande-nappe-phreatique-d-Europe-est-menacee-par-les-dechets
Extraits :
- Le site de Stocamine. Reporterre
« Dans le Haut-Rhin, 500 mètres sous terre, les galeries s’effondrent lentement sur les 44.000 tonnes de déchets hautement toxiques du centre de stockage Stocamine. Les habitants se mobilisent pour que ces rebuts soient extraits avant qu’ils ne contaminent la plus grande nappe phréatique d’Europe. Mais la préfecture pourrait prochainement autoriser leur ensevelissement définitif.
La question récurrente qui se pose est « faut-il extraire tous les sacs – appelés « big bags » – et fûts de déchets avant de condamner le site, ou peut-on enfouir ces rebuts toxiques 500 mètres sous terre ? »
- Le Ministère de l’environnement a ordonné la déstockage de 93 des déchets mercuriels et le confinement des 42 000 tonnes de déchets restants. C’est sur cette base que se déroule le chantier actuel.
- Mais « lors de la dernière enquête publique, organisée du 7 novembre au 15 décembre 2016, seules trois personnes parmi les 297 qui ont participé à l’enquête se sont montrées favorables à l’enfouissement. Les neuf communes riveraines y sont opposées, de même que le conseil départemental, le conseil régional et les députés et sénateurs locaux. »
Les commissaires enquêteurs, dans leur rapport, ont soulevé un certain nombre de problèmes : « des promesses fallacieuses, des engagements non tenus, des fautes techniques indiscutables et une très longue inaction dommageable. Et ils indiquent « que le déstockage doit être accéléré et concerner tous les déchets comportant des fractions solubles, pas seulement les déchets mercuriels ». Malgré cela, ils ont rendu un avis favorable à l’ensevelissement des rebuts. Même si cet avis est assorti de conditions : (retrait des déchets les plus polluants, mise en place d’un système de surveillance, etc.), cela fait craindre une avis favorable du Préfet.
Le collectif Destocamine qui réunit 14 associations et organisations syndicales est depuis longtemps opposé à l’enfouissement. Sa principale crainte et la contamination de la plus grande nappe phréatique d’Europe. En effet, et tout le monde le reconnait, l’ennoiement de la mine est inévitable. « « De l’eau va s’infiltrer dans les galeries, se mélanger aux déchets toxiques et envahir toute la mine. Ensuite, cette eau polluée va remonter jusqu’à la nappe phréatique située au-dessus », prédit Étienne Chamik, mineur retraité à qui trente-deux années de fond ont conféré une connaissance intime de Joseph-Else. » […] « Pour Étienne Chamick, ça ne tient pas : « Tout le monde admet qu’il y aura pollution tôt au tard. Que vont dire de nous les générations futures ? Je ne comprends pas pourquoi l’on ne prend pas une décision de bon sens — tout sortir et être tranquille pour toujours ! » »
- Remise d’une pétition, le 7 juillet 2011, demandant au préfet le déstockage total lors d’une réunion de la Clis. photo : collectif destocamine
Les opposants n’entendent pas baisser les bras et réfléchissent aux recours possibles si le préfet se déclarait favorable à l’enfouissement.