[revue de presse] déchets de Stocamine: Nicolas Hulot valide le déstockage partiel

[revue de presse] déchets de Stocamine: Nicolas Hulot valide le déstockage partiel

Dans un courrier adressé récemment à Eric Straumann, président du Conseil Départemental du Haut-Rhin, le ministre de l’Environnement confirme le déstockage partiel des déchets de Stocamine.
Alors que presque tous les élus locaux, les associations et les habitants de la région demandaient le déstockage de la totalité des déchets, le ministère persiste dans la voie qui avait été suivie par ces prédécesseurs. Cette info a largement été reprise dans la presse locale et même nationale
 
France Info, le 30/08/17 : Stocamine : le Ministère de l’Environnement se prononce contre le déstockage complet des déchets
170830-Stocamine-ministere-contre-destockage-complet-des-dechets-CaptureFranceinfoExtraits :
« L’Etat persiste et signe ! Il n’y aura pas de retour en arrière dans le dossier Stocamine. Malgré une requête du député Eric Straumann, le Ministère de l’Environnement confirme le stockage de manière illimitée d’une partie des déchets entreposés sur le site de Wittelsheim. »
[…] « En mars dernier, le préfet du Haut-Rhin, Laurent Touvé avait tranché le contentieux qui opposait les riverains mobilisés contre les Mines de potasse d’Alsace. Décision avait été prise que la plus grande partie des déchets contenant du mercure seraient extraite des puits, mais que plus de 40.000 tonnes de déchets ultimes resteraient au fond. »
« Les partisans d’un assainissement total, réunis au sein du collectif Déstocamine rappelaient encore leur crainte d’une éventuelle contamination de la nappe phréatique. »
 
Dans sa réponse, le Ministre Hulot indique
« – qu’au vu de la très faible perméabilité des terrains, il est très peu probable que d’éventuelles venues d’eau atteignent le niveau du stockage et, a fortiori, que des remontées de saumures vers la nappe soient observées , précisant aussi,
– qu’au regard de l’état dégradé des galeries, un déstockage complet, à supposer qu’il soit faisable, exposerait les opérateurs à un risque très important pour une plus-value environnementale limitée.
Par ailleurs, le Ministre ajoute que des garanties ont été prises par l’arrêté préfectoral du 23 mars 2017 qui prescrit la mise en place de mesures spécifiques permettant de renforcer la protection de l’environnement, en particulier le suivi de l’évolution d’un éventuel ennoyage autour du stockage, et la surveillance de la qualité de l’eau de la nappe à proximité immédiate des points d’épanchement potentiel de la saumure. »
Eric Straumann, a répliqué au Ministre :
« Le conseil départemental, qui attendait une autre réponse de la part de Nicolas Hulot, militant environnemental engagé, déplore la légèreté avec laquelle ce dossier particulièrement sensible est traité… L’Etat s’octroie un droit à polluer la nappe phréatique la plus importante d’Europe en bafouant les règles qu’il a pourtant adoptées d’interdiction de toute dégradation de la nappe d’Alsace »
 
 
DNA, 31/08/17 « Stockage de déchets Stocamine:  fait la leçon à Nicolas Hulot »

170831-Stocamine-Straumann-fait-la-lecon-a-Hulot-CaptureDNAExtrait :

« Dans la réponse qu’il a adressée au président du conseil départemental du Haut-Rhin, le ministre de l’Environnement se veut rassurant sur d’éventuelles montées de la nappe phréatique qui risqueraient de « lessiver » les déchets entreposés. C’est selon lui « très peu probable au vu de la très faible perméabilité des terrains ». De plus, ajoute le ministre, des études « ont montré qu’une fois le déstockage de la majorité du mercure réalisé, en cas d’éventuel ennoyage de la zone de stockage et d’éventuelle remontée de saumure polluée vers la nappe, les concentrations en polluants resteraient très inférieures aux normes de potabilité ». Nicolas Hulot se veut encore plus rassurant en décrivant les « mesures spécifiques » prévues par l’arrêté préfectoral du 23 mars dernier : « suivi de l’évolution d’un éventuel ennoyage », « évacuation de la saumure », « surveillance de la qualité de l’eau de la nappe » en plusieurs points à proximité… Bien plus, conclut le ministre, le déstockage total prôné par Eric Straumann « exposerait les opérateurs à un risque très important pour une plus-value environnementale limitée », « au regard de l’état dégradé des galeries ». »
[….] « Selon le département du Haut-Rhin, ce dossier est traité avec « légèreté » : « L’État s’octroie un droit à polluer la nappe phréatique la plus importante d’Europe en bafouant les règles, qu’il a pourtant adoptées, d’interdiction de toute dégradation de la nappe d’Alsace ». La « dangerosité » de la situation lui paraît « sous-évaluée » par l’État. » »

 
Reporterre.net, 01/09/17   « Nicolas Hulot confirme le stockage de Stocamine, malgré les protestations locales et des écologistes »
170901-Hulot-confirme-stockage-stocamine-malgre-protestations-CaptureReporterre

 
[Découverte de la semaine] : Pélobate brun – Espèce menacée par la 6e extinction de masse

[Découverte de la semaine] : Pélobate brun – Espèce menacée par la 6e extinction de masse

photo : David Heckel

photo : David Heckel

Ce mois-ci dans un rapport alarmant, nous avons appris que la 6e extinction de masse s’intensifie davantage. Les scientifiques mettent en avant les grands mammifères, mais des espèces moins populaires et attractives sont aussi en danger, c’est par exemple le cas du Pélobate brun. Espèce eurasiatique continentale,  sa répartition se limite en France à 5 départements (l’Indre, le Loiret, la Moselle, le Bas-Rhin et le Haut-Rhin) et ne cesse de décliner.

En Alsace, le Pélobate brun est localisé dans la bande rhénane. Présent de manière morcelée et isolée dans les terrains sablonneux ou loessiques. Le fort noyau est situé au nord-est dans la forêt de Mothern et dans la Réserve Naturelle Nationale du delta de la Sauer. De nature discrète, on l’observe peu en dehors des périodes de reproduction. Sa période d’activité commence au début du printemps. Dans les mares temporaires, la ponte du pélobate brun est un épais cordon d’œufs enroulé autour des plantes sous l’eau. Les larves sont visibles dès mai jusqu’au mois d’août.

Les menaces qui pèsent sur le Pélobate brun sont la stabilisation et la fermeture des milieux humides fluviaux, l’abaissement de la nappe phréatique, l’agriculture intensive, l’introduction de poissons dans les mares… il est important de mettre en place des mesures de gestions de conservation des milieux. Cela veut dire, là où cette espèce est encore présente, s’attacher à sa protection, la restauration et création d’habitat terrestre et à des mesures conservatoires telles que les Réserves Naturelles Nationales, restauration de roselière et de marais, retrait de poisson…

Pour en savoir plus : http://www.bufo-alsace.org/

[Découverte de la semaine] : Vertigo des moulins (Vertigo moulinsiana)

[Découverte de la semaine] : Vertigo des moulins (Vertigo moulinsiana)

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Vertigo moulinsiana aime les zones humides calcaires. Il se trouve en hauteur sur des feuilles ou des tiges de plantes, principalement dans les bordures d’étangs, marais, lacs, berges des rivières, etc.
En déclin : les menaces peuvent être nombreuses allant d’une diminution des températures à la disparition de son habitat (drainage des zones humides, surpâturage, altération des conditions hydrologiques…). Vertigo des moulins est classé « en danger » sur liste rouge en Alsace. On en trouve dans la réserve naturelle d’Erstein, à Sessenheim et Munchhausen qui font partie du site Natura 2000 Rhin Ried Bruch de l’Andlau. Mais les données restent encore malheureusement insuffisantes pour faire des propositions d’actions pour sa conservation !

Vous reconnaîtrez le Vertigo des moulins a sa petite coquille (2 à 7 mm de haut) de couleur jaunâtre pâle, brun jaunâtre/rougeâtre en forme de coquillage. Celle-ci est très courte, brillante, dextre avec un sommet obus. Ses spires font 5 tours et le dernier représente 2/3 de la coquille.
[Consultation] Appel à la mobilisation citoyenne contre la pollution de nos eaux souterraines par les pesticides

[Consultation] Appel à la mobilisation citoyenne contre la pollution de nos eaux souterraines par les pesticides

Depuis le 4 mai 2017, un nouveau projet d’arrêté ministériel réglemente la mise sur le marché et l’utilisation des produits phytosanitaires. Il comporte notamment des mesures visant à éviter la pollution des points d’eau, en interdisant l’utilisation des produits phytosanitaires à moins de 5 mètres des points d’eaux protégés. En effet, la pulvérisation ou encore le ruissellement de ces produits entraine de fortes pollutions diffuses, qui ne font qu’augmenter d’années en années : selon les chiffres de l’observatoire de la nappe phréatique en Alsace, les taux limites de produits phytosanitaires seraient dépassés dans 53% des points de contrôle, rendant l’eau non potable. Ce sont 43% de points de contrôle pollués de plus qu’en 2009.

C’est aux préfets de départements qu’est confiée la responsabilité de désigner les zones à protéger, et Alsace Nature s’inquiète, et interpelle chacun, sur l’insuffisance des points d’eaux mentionnés comme « à protéger ».  En effet, les préfets alsaciens prévoient la protection des points d’eaux présents sur les cartes IGN au 1/25 000 (article 215-7-1 du code de l’environnement), or de nombreuses zones telles que des mares et surtout des fossés ne sont pas concernés. Leur pollution par des pesticides serait alors inévitable et participerait à la pollution du reste des points d’eaux, par capillarité.

Alsace Nature encourage chacun à donner son avis sur la définition des points d’eau à protéger.

Une consultation du public est en cours dans nos deux départements :

  • Bas-Rhin : du 22 juin au 17 juillet (détails de la procédure ici)
  • Haut-Rhin : du 20 juin au 11 juillet (détails de la procédure ici)

Ci-joint l’avis d’Alsace Nature : courrier aux préfets alsaciens

[Découverte de la semaine] : Le Conocéphale des roseaux (Conocephalus dorsalis)

[Découverte de la semaine] : Le Conocéphale des roseaux (Conocephalus dorsalis)

Le ConPhoto-conocephale-roseauxocéphale des roseaux est réparti dans une large partie de la France. Inapte au vol, il se déplace parmi la végétation en marchant. On le trouve dans des habitats à fort niveau d’hygrométrie, à savoir aux bords des cours d’eau (roseaux, joncs, scirpes, autour des grands lacs en altitude…). Son habitat optimal est un complexe de prairies humides alluviales exploitées extensivement (fauche tardive, pâturage à faible charge).

Le pâturage trop intensif et la fauche lui sont très défavorables, car le Conocéphale des roseaux pond dans les tiges de végétaux. De plus, un assèchement du milieu et la dégradation des prairies humides (abandon, drainage, engraissement, plantation…) lui sont néfastes, car cela réduit les surfaces habitables et fragmente son espace lorsqu’une prairie humide est entourée de zones asséchées. Il appartient à la liste des espèces proposées pour la cohérence nationale des Schéma Régional de Cohérence Ecologique (SRCE). De nombreuses régions l’ont pris en compte et intégré dans leur Trame verte et bleu, mais l’Alsace n’en fait malheureusement pas partie, alors même qu’il est classé en danger sur liste rouge des Orthoptères menacés en Alsace.
[Découverte de la semaine] : Le Saumon atlantique (Salmo salar)

[Découverte de la semaine] : Le Saumon atlantique (Salmo salar)

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Le Saumon Atlantique est un poisson migrateur. En mars, il va naître en eau douce et les petits saumons, les Tacons y vivront entre 1 à 2 ans. Le tacon ressemble aux truitelles et est présent dans les mêmes secteurs, il faut donc faire très attention à ne pas le confondre pour pouvoir le remettre à l’eau en cas de capture accidentelle ! Le tacon arbore des nageoires pectorales plus larges et a sur son flanc 8 à 12 tâches bleu-violet nettes (sans auréoles) et espacées ainsi que des petites taches rouges. Une fois la phase juvénile achevée, il va effectuer des milliers de kilomètres pour migrer en mer où il restera pendant 1 à 3 ans, avant de revenir dans sa rivière d’origine afin de se reproduire. Un saumon peut vivre jusqu’à 15 ans et atteindre jusqu’à 1m60 !

L’espèce se trouve sur la liste rouge des poissons d’Alsace (en danger critique) et fait l’objet de mesures de conservation. Mais il reste encore beaucoup à faire !
En effet, sur le cours principal du Rhin, quatre grands barrages EDF bloquent encore l’accès des poissons aux frayères historiques en Forêt noire et en Suisse. Si pour un des barrages (Gerstheim) un projet de passe à poisson est en cours, ce n’est pas le cas pour les trois ouvrages de Rhinau, Marckolsheim et Vogelgrün, qui restent donc infranchissables malgré les engagements pris par la France en matière de renaturation de la continuité écologique du Rhin.
D’ailleurs, les ONGs ont interpellé la semaine dernière Nicolas Hulot afin qu’il reconsidère les orientations du précédent gouvernement en la matière – article Alsace Nature : http://localhost:8888/actu-alsacenature-hack/…/communique-saumon-du-rhin-…/
Pour en savoir plus sur les poissons du Rhin et ses passes à poissons, n’hésitez pas à vous rendre sur le site de l’association Saumon-Rhin : http://www.saumon-rhin.com/