Vous trouvez une analyse des programmes «Climat » des candidats des élections présidentielles sur le site du Réseau Action Climat (RAC) dont France Nature Environnement est membre : reseauactionclimat.org
Comment pourrions-nous nous taire alors que nous sommes au rendez-vous de tous les dangers et sommés d’agir ? Les effets du dérèglement climatique sont manifestes, sur tous les continents. Il reste 10 ans pour contenir l’augmentation des températures en-dessous de 2°.
Pourquoi faut-il agir vite, très vite ?
Parce que le CO2, une fois qu’il est émis, reste pendant 100 ans dans l’atmosphère. Avant l’ère industrielle, la teneur en CO2 était de 280 ppm, aujourd’hui elle est de 420 ppm. Il ne faut surtout plus en rajouter ! Mais il faut fortement baisser les émissions, pour que le cycle naturel du carbone puisse compenser les émissions. Une origine naturelle du CO2 est la respiration, celle du CO2 en excès est la combustion.
Pour d’autres gaz à effet de serre une source majeure est agricole : le méthane provient en grande partie de l’élevage surtout bovin, et le protoxyde d’azote provient de l’épandage d’engrais et de l’élevage.
L’inaction coûtera très cher en dégâts et en vies humaines, beaucoup plus cher que de changer maintenant nos modes de production, de consommation et de travail. Sauver les victimes des catastrophes climatiques futures coûtera infiniment plus cher que de construire maintenant une meilleure justice sociale et de répartir les efforts de manière équitable. Car les riches polluent plus que les pauvres.
Pour protéger notre avenir et pour défendre le climat et le vivant dans le monde, nous avons besoin d’une Europe forte qui défende le bien commun de l’humanité et qui résiste aux égoïsmes et aux lobbies irresponsables.
On peut acquérir une immunité contre des virus, mais pas contre la chaleur, la faim et la soif
Le 21ème siècle fonce vers
- les inondations
- les sécheresses
- l’érosion des côtes
- la submersion des villes côtières
- plus d’1 milliard de réfugiés climatiques
- la perte des habitats de la faune sauvage
- la mort des écosystèmes
- la faim
- Où irez-vous quand il fera plus de 40° dehors ?
- Quand il fera trop chaud les enfants à l’école ne pourront même plus se concentrer sur leur travail.
- Comment refroidir les centrales nucléaires si l’eau manque et/ou se réchauffe trop ?
- De gigantesques feux de forêt dans les Vosges ?
- Par 37° un sol non couvert par la végétation peut atteindre 60° – de quoi tuer la vie du sol
- De nouvelles maladies, et des mortalités dues à la chaleur, c’est certain
Et près de chez nous ?
Quelques informations du Groupe local Bruche aval :
Un Plan Climat Air Energie
Adopté par le PETR Bruche-Mossig (Pôle d’Equilibre Territorial et Rural), il rassemble des compétences et des bonnes volontés, mais il reste très insuffisant. Alsace Nature l’a constaté, et la Mission Régionale de l’Autorité Environnementale (MRAE) arrive à la même conclusion.
Contribution d’Alsace Nature à la consultation sur le PCAET Bruche Mossig – PDF
Avis de la MRAE du Grand Est sur le PCAET du PETR Bruche Mossig
En effet, le PCAET ne prévoit qu’une baisse très faible des émissions de GES (Gaz à Effet de Serre) et ne répond pas aux impératifs climatiques : ni aux objectifs du SRADDET (Grand Est), ni aux objectifs nationaux ni aux objectifs européens.
Comment réussir la neutralité carbone avant 2050 ?
Il faut des moyens ! p ex
un conseiller par village pour la rénovation thermique,
des équipes pour organiser la réduction des trajets en voiture et en avion,
pour nous aider à nous habituer à consommer avec sobriété …
Voir aussi ADEME transitions 2050 4 scénarios : https://transitions2050.ademe.fr/
Pensez climat ! NON à un projet de route inutile
Un projet qui semblait abandonné (à juste titre) refait surface : créer une nouvelle route qui relierait le GCO à Entzheim via Duppigheim. Ce serait très impactant pour les habitants, déjà durement touchés par le GCO, et pour la nature résiduelle, si malmenée dans le secteur. Ce serait une dépense de 15 M€ qu’il faudrait dépenser de manière plus utile qu’en favorisant du trafic routier. De surplus en concurrence avec le train, juste à côté.
Photovoltaïque : sur les toits et parkings
Il y a largement assez d’espaces disponibles pour mettre des panneaux sur les toits et pour placer des ombrières sur les parkings des gares et grands magasins et sur les quais des gares.
Or, il est à craindre que l’Etat veuille faire du chiffre en matière photovoltaïque sans trop réfléchir, car il envisage d’installer des panneaux sur le terrain de l’aéroport d’Entzheim, une partie n’étant plus utilisée. C’est sans doute une bonne idée pour les surfaces déjà artificialisées, mais c’est une très mauvaise idée, et absolument inacceptable, de supprimer des haies et des bosquets là où la nature a pu reprendre tant soit peu le dessus et offrir un habitat à la faune sauvage. Il y a besoin d’une trame verte large et fonctionnelle à cet endroit.
Planter des haies ? Très bien !
Mais arrêtons aussi de broyer celles qui existent ! Laissons-les pousser le long des parcelles et des fossés (et entre autre le fossé de la Hardt !), laissons-leur un ourlet herbeux. Elles sont utiles pour la biodiversité et le stockage du carbone. …
Tondeuses et épareuses broient tout sur leur passage ; la mortalité de la petite faune est énorme. Merci aux communes qui développent une gestion plus fine…
L’exemple de ce qu’il ne faut pas faire.
Extension de GRAF à Dachstein :
Sacrifier des terres, une zone humide et sa faune pour stocker des citernes au sol alors qu’il serait possible de stocker en hauteur. Nous demandons aux élus de mieux reconnaître la vraie valeur des terres et des écosystèmes pour le climat et l’eau lors de leurs décisions. STOP artificialisation, STOP Activeum !
Ineptie des mesures compensatoires du GCO
Une belle zone humide et 17,5 ha de prairie fleurie ont été créés près du Jaegerhof. Mais toute la prairie peut être fauchée en quelques jours ! La petite faune perd gîte et nourriture, les nids au sol sont détruits. Alsace Nature demande une fauche différenciée, en partie tardive, des bandes refuge, la protection de la faune…
Agriculture : produire « à tout casser » ?
Faut-il vraiment reculer (encore plus !) sur la protection de la biodiversité ? Faut-il accepter des pesticides dangereux ? Pour produire plus et éviter la famine ?
Deux tiers des céréales utilisés en Europe vont en alimentation animale. Or, nous mangeons beaucoup trop de protéines animales. C’est l’élevage industriel qu’il faut abandonner pour réorienter les céréales vers l’alimentation humaine. Les cultures destinées aux biocarburants, très soutenus, entrent aussi en compétition avec l’alimentation humaine. Et la spéculation fait monter les prix.
Des centaines de millions d’€ d’argent public sont déboursées pour ‘sauver’ les producteurs de porcs, en surproduction chronique, alors que certains élevages monstrueux s’agrandissent. Quant aux volailles, l’Etat indemnise et relance année après année les filières après avoir fait tuer des millions d’animaux en raison de la grippe aviaire (déjà plus de 14 millions en cette saison !). Voilà à quoi ‘servent’ les céréales ! Aussi tout ce massacre et cet immense gaspillage servent à ‘sauver’ et à pérenniser la production de foie gras, qui est non seulement cruelle mais aussi championne du gaspillage alimentaire, puisque le gavage utilise plus de 10 kg d’aliment en une dizaine de jours, pour un canard.
Et que dire du fait qu’à chaque sécheresse la Région Grand Est sort le portefeuille pour aider les éleveurs de bovins ? Il serait grand temps de se préoccuper des prix payés aux producteurs pour qu’une exploitation puisse vivre correctement en se contentant de 50 vaches au lieu de 100 – car moins de vaches, c’est aussi moins de gaz à effet de serre.
A lire : Dans le contexte de la guerre en Ukraine, 28 associations s’adressent au Ministre de l’Agriculture et au Président de la République dans une lettre ouverte pour appeler à cesser de détricoter les rares avancées environnementales des politiques agricoles européennes au profit d’une logique productiviste.
Téléchargez notre enquête portant sur 12 communes du 67120 – PDF