Alsace Nature opposée au projet de parc photovoltaïque à Ottmarsheim

Alsace Nature opposée au projet de parc photovoltaïque à Ottmarsheim

Alsace Nature est opposée à ce projet de Parc Solaire dans une des dernières zones naturelles du secteur, 

Historique

Ces terrains avaient été remaniés lors de la construction du Grand Canal. Depuis 1971, ce site est géré comme un espace naturel, il est classé comme « réserve de Chasse et de Faune sauvage ». Constitué d’une mosaïque de boisements et de pelouses qui présentent, selon l’évaluation environnementale, des enjeux moyens à fort, avec une flore (Orchidées) et une faune comprenant des espèces protégées, cet espace à un rôle important dans la trame verte et bleue.  Il est situé à proximité directe d’un site Natura 2000 et d’une ZNIEFF de type II.

 

Un avis défavorable de la comcom M2A

Lors de l’enquête publique en novembre 2020, Alsace Nature a développé ses arguments contre ce projet.

Etant donné les impacts sur l’environnement, la communauté d’agglomération de Mulhouse (M2A) a donné un avis défavorable au projet.

 

Impacts sur l’environnement

Le projet nécessitera le défrichement d’une grande surface de forêt (au minimum 1,5 ha). De plus, l’impact sur les pelouses remarquables n’est pas à négliger, notamment pour ce qui concerne les conditions de luminosité et d’humidité, avec un impact sur les espèces inféodées à ces milieux (insectes notamment).

Suite à notre prise de position lors de l’enquête publique et l’avis négatif de la M2A, EDF a organisé, le 8 décembre 2020, une réunion pour examiner un nouveau projet revue à la baisse et susceptible de nous convenir. Le bureau d’étude chargé du dossier a reconnu que leur étude d’impact était incomplète.

Malgré quelques améliorations sur le projet, Alsace Nature reste opposée à ce projet, notamment parce qu’il reste peu d’espaces de nature dans le secteur et qu’un tel projet pourrait se faire dans des zones moins impactantes pour les espèces.

Nous estimons qu’en l’état, le diagnostic environnemental est très fortement déficitaire, et insuffisant pour une évaluation pertinente des enjeux. Nous estimons que le projet ne peut être accordé en l’état et demandons que le diagnostic soit complété par des inventaires plus poussés et étalés sur une année complète.

Impact sur la trame verte         

Le projet risque aussi de réduire fortement les possibilités de connexions écologiques locales, malgré les (maigres) mesures d’évitement et de réduction proposées, en amputant une part importante de milieux boisés qui contribuent à la trame verte locale (cf. Atlas de Biodiversité Communale d’Ottmarsheim, qui classe ce secteur comme étant le plus important dans le réseau écologique communal, en dehors de la Hardt) et en installant une clôture sur tout son périmètre. Le  site correspond en effet à une des dernières grandes zones de boisements, pelouses, friches (même composées d’espèces exotiques) et de fourrés arbustifs permanente, d’un seul tenant, sur la façade rhénane dans ce secteur. Il correspond à une zone refuge pour de nombreuses espèces, communes et plus rares que l’on ne retrouve nulle part ailleurs dans ce secteur. C’est aussi un zone refuge pour la grande faune, qui profite ici du statut de RCFS des milieux (absence de chasse). Or, le projet prévoit d’être clôturé sur tout son périmètre. Et même si l’Arrêté Préfectoral n°2020-974 du 23 janvier 2020 portant autorisation de défrichement des parcelles boisées exige, dans son article 6, que les «clôtures laissent un espace vide de 10 cm entre le sol et le bas de la clôture» pour améliorer la transparence écologique du projet, cela reste inefficace pour la grande faune qui se verra privée de 15 ha d’habitats précieux dans ce secteur de la bande rhénane

Effets cumulés avec d’autres projets

L’étude d’impacts répond certes à l’obligation règlementaire de prise en compte des effets cumulés, mais cela est insuffisant. Les effets cumulés avec le projet de déboisement de 30 ha au sud de l’usine Solvay au nord du site d’étude ne sont pas traités, sous prétexte que l’avis de l’autorité environnementale (MRAe) a demandé des compléments. Or, il est évident que ce projet aura des effets significatifs similaires à ceux de la centrale solaire, réduisant alors à néant les espaces boisés d’importance (> 10 ha) sur la bande rhénane entre Kembs et Fessenheim.

Par ailleurs, nous considérons que le projet global de production de 200MW avec des centrales solaires au sol sur environ 300 ha de «friches industrielles» identifiées dans le département, majoritairement composées de milieux naturels secondaires et notamment de milieux pelousaires similaires à ceux d’Ottmarsheim, doit être traité dans son ensemble, et non de manière fractionnée, projet par projet: les effets du projet d’ensemble du post-Fessenheim doivent être traités à la lumière des sites fléchés par la DDT et la DREAL, notamment pour la biodiversité.

 

 

Conclusion

En conclusion, Alsace Nature, par ailleurs favorable au développement des énergies  renouvelables, estime que ce vaste projet de centrale solaire au sol fait l’objet de graves manquements et n’est pas acceptable. Nous sommes totalement opposés à ce projet qui cumule de nombreuses faiblesses et contribue à des incidences fortes sur la biodiversité. L’effondrement actuel de la biodiversité, mis en avant par toutes les études scientifiques, y compris dans notre région justifie largement notre refus.

 

Voir l’ensemble des arguments d’Alsace Nature développés lors de l’enquête publique
Il y a 2 ans, une grève de la faim contre le GCO

Il y a 2 ans, une grève de la faim contre le GCO

Il y a 2 ans, jour pour jour, se terminait la grève de la faim engagée par 10 citoyens luttant contre le projet de Grand Contournement Ouest de Strasbourg.

Le Collectif GCO NON MERCI et Alsace Nature ne les oublient pas, en ce jour anniversaire.

Ces militants, soutenus par le collectif GCO NON MERCI, les associations environnementales, et de nombreux citoyens et élus locaux, avaient commencé cette grève de la faim le 22 octobre 2018 pour obtenir un moratoire sur le projet autoroutier. N’ayant pu obtenir l’annulation de la Déclaration d’Utilité Publique, ni la suspension des travaux préparatoires (le tribunal ayant invoqué des circonstances exceptionnelles pour ne pas accorder la suspension !), les militants ont pendant plusieurs semaines cessé de s’alimenter pour interpeller le président de la République et lui demander de stopper les travaux, l’invitant par-là à mettre en conformité ses paroles (« Make our Planet Great again ») et ses actes.

Devant le silence incroyable de l’Etat et des dirigeants de l’Eurométropole, conscients qu’ils n’obtiendraient rien, et pour ne pas mettre en danger la vie de certains d’entre-eux affaiblis par 30 jours sans manger, les grévistes de la faim ont cessé leur action le 20 novembre 2018, sans pour autant renoncer à lutter contre ce projet climaticide.

 

Deux ans après, où en est-on ?

Dans un contexte climatique et de déclin de la biodiversité particulièrement intenses, malheureusement, les opposants n’ont pas réussi à stopper le projet.

Alors que les tribunaux, saisis par Alsace Nature, n’ont toujours pas statué sur le fond du dossier, Vinci et ses sous-traitants continuent leurs travaux destructeurs ! Le jugement interviendra-t-il après l’inauguration de la mise en service de l’autoroute ?

Alors que la justice ne semble pas pressée de statuer sur le fonds du dossier, de nombreux militants ont été poursuivis en justice pour des actions non violentes visant à alerter contre la destruction de la nature et les incohérences de ce dossier… Bizarrement, lorsque les plaintes émanent de Vinci ou de l’Etat, les tribunaux ont l’air plus prompt à réagir !

Alors que rien n’est décidé concernant la requalification de l’A35 qui devait être couplée à la réalisation du GCO, nous ne savons toujours pas comment l’Etat compte réduire le problème des camions en transit dans la métropole strasbourgeoise.

Alors que des forêts (à Vendenheim et à Kolbsheim), des zones humides, des alignements d’arbres, des haies, des vergers, autant de biotopes qui abritaient des espèces rares ou non,  ont été détruits, anéantis par les machines, on ne voit pas beaucoup avancer le chantier des grandes compensations environnementales censées être réalisées par Vinci avant la mise en circulation de l’autoroute.

Alors que Vinci & consorts sont dans l’obligation – selon les arrêtés préfectoraux d’autorisation – de veiller à réduite les impacts du chantier, les riverains n’en peuvent plus des nuisances sonores, de la poussière, du non respects des règles de circulation par les conducteurs d’engins dans les villages traversés …

De plus, comme le souligne Maurice Wintz, Président d’Alsace Nature, dans une tribune récente : “Le chantier du GCO n’en finit pas de dérouler son ruban mortifère à travers les forêts et cultures de l’ouest de Strasbourg. On pouvait penser, compte tenu de l’intense opposition qu’il a suscitée, et des discours quasi unanimes sur l’importance de la crise écologique, que ce serait un des derniers projets destructeurs que l’Alsace pouvait se permettre. Quelle illusion !”

En effet, depuis le début du chantier du GCO, un tas de projets d’aménagements néfastes pour l’environnement voit le jour, on peut citer par exemple le projet de liaison entre le GCO et l’aéroport d’Entzheim, les méga-entrepôts, l’agrandissement de zones d’activités du côté de Duppigheim, etc …

 

Des lueurs d’espoir grâce à la mobilisation des citoyens

Même si les grévistes de la faim n’ont pas réussi à faire plier le gouvernement sur le GCO, et que les nuisances à l’environnement continuent en Alsace et ailleurs, un vaste mouvement citoyen s’est développé suite aux actions menées contre ce projet climaticide, que ce soit à travers les marches pour le climat, les actions des décrocheurs de portraits d’ANV COP21, les mobilisations contre d’autres projets (Stocamine, Amazon, … ).

Et parfois la mobilisation amène de belles victoires, comme l’abandon récemment de l’implantation d’Amazon en Alsace, ou au niveau national, la décision, ce 19 novembre, du Conseil d’Etat demandant à l’Etat français de tenir ses engagements par rapport au climat et de justifier sous 3 mois que la trajectoire de réduction des émissions de gaz à effets de serre à horizon 2030 pourra être respectée !

Nous ne remercierons jamais assez Christine, Aurélie, Rachel, Elisabeth, Maurice, Pierre, Michel, Jean-Jacques, Marc, et Jean-Jacques ainsi que tous ceux qui les ont accompagnés il y a 2 ans lors de cette grève de la faim, d’avoir montré la voie et contribué à l’engagement de beaucoup de citoyens pour les questions environnementales et climatiques.  Merci encore à eux !

 

 

 

 

Article sur le site GCO NON MERCI : https://gcononmerci.org/actus/il-y-a-2-ans-une-greve-de-la-faim-contre-le-gco/

Festival : 10 jours VERT le futur – à Kolbsheim

Festival : 10 jours VERT le futur – à Kolbsheim

ALSACE NATURE vous invite au festival des 10 jours VERT le Futur, organisé par une poignée de bénévoles passionnés, en partenariat avec plusieurs associations (dont Alsace Nature) et la commune de Kolbsheim

« Cette année 2020 porte l’espoir d’une prise de conscience et de la construction d’un soit-disant monde d’après.

Avec 10 jours VERT le futur, nous vous invitons à penser et imaginer le monde de maintenant !
Ce que nous faisons du présent détermine les sourires ou les larmes de demain. Ça commence par là, maintenant, localement et ensemble, découvrir, partager, s’émerveiller.

C’est l’esprit du rendez-vous que nous vous fixons du 10 au 20 septembre à Kolbsheim.
Là où s’est concentrée une partie de la lutte contre la construction d’une autoroute, alors que les travaux de celle-ci ont repris intensément à l’aube du déconfinement, il s’agit, aujourd’hui, de
construire des déviations imaginaires qui deviendront la réalité du futur.

Dix jours pour réfléchir et infléchir le monde de maintenant et découvrir des films passionnants, des conférences et des débats constructifs, des expositions vivifiantes, des concerts sous les arbres, des spectacles dans la rue et dans les champs… »

Voir le Programme des 10 jours VERT le Futur

 

— appel à bénévoles —-

Nous recherchons des volontaires pour aider lors des différents événements : accueil pour respect des consignes COVID, stands vente goodies, installation/rangement matériel …

Si vous êtes disponible 1heure, 2 heures ou + lors de ces 10 jours, merci de nous envoyer un mail à actu@alsacenature.org, nous reprendrons contact avec vous pour les détails pratiques.

Merci d’avance pour votre soutien !!

 

 

Pourquoi ces 10 jours ?
Pourquoi ces dates ?
Pourquoi Kolbsheim ?
Pourquoi tant de vert ?…
10 septembre 2018 – 20 septembre 2017 Vert le Futur…
Sans détour, mais sur des chemins de traverse, c’est l’indéfectible force d’une lutte citoyenne contre un projet autoroutier d’un autre âge (le Grand Contournement Ouest de Strasbourg) et l’engagement pour la préservation de notre planète qui sont le socle des 10 jours VERT le Futur.
Sans conteste, mais avec immense chagrin, Kolbsheim puis Vendenheim ont perdu leurs forêts manu militari à l’aube du 10 septembre 2018. Les pelleteuses sont aujourd’hui à l’œuvre. La poussière vole. Les arbres sont tombés comme des allumettes sur tout le tracé de l’autoroute et le béton envahit à une vitesse folle la couronne verte de Strasbourg.
Sans violence, mais avec autant de ferveur que de persévérance, la mobilisation citoyenne contre l’ineptie du GCO a été incroyablement inventive, généré de formidables échanges humains, créé des solidarités, provoqué d’improbables rencontres. Digne autant qu’indignée, bien souvent joyeuse, elle a défié l’injustice et la matraque.
Une lutte courageuse qui a secoué les consciences, bousculé l’ordre établi et fait reculer les machines le 20 septembre 2017 !
à Kolbsheim où la protection de la forêt a marqué le combat contre l’autoroute, un petit collectif venu d’ici et d’ailleurs s’est formé avec l’idée que toutes les énergies déployées pour faire trembler les géants et sauver les arbres ont bel et bien un avenir. Ne pas s’en tenir à la tristesse et perpétuer la mise en commun de nos espoirs, de nos initiatives, de nos actions pour transformer le monde, avec nos armes : l’imagination, la culture, l’art, la réflexion.
Forêt en crise : 21 propositions pour préserver nos forêts

Forêt en crise : 21 propositions pour préserver nos forêts

Le réseau Forêt de France Nature Environnement vient de sortir avec Humanité et Biodiversité, le Comité français de l’UICN, Réserves naturelles de France, la LPO et le WWF un nouveau rapport pour porter 21 propositions pour les forêts françaises en métropole et Outre-mer. Ce rapport dresse l’état de la crise des forêts avant de fournir des axes devant guider l’action publique. Il fait la synthèse des échanges du 25 février dernier, entre nos six organisations et Madame la députée Anne-Laure Cattelot en charge d’une mission sur l’avenir des forêts françaises. Ce rapport est disponible en téléchargement sur l’article de FNE.

Lire l’article de FNE…

Consultation sur un projet d’arrêté : Biodiversité, quand le gouvernement veut se débarrasser d’avis scientifiques gênants

Consultation sur un projet d’arrêté : Biodiversité, quand le gouvernement veut se débarrasser d’avis scientifiques gênants

Communiqué de notre fédération nationale France Nature Environnement

Le gouvernement a ouvert jusqu’au 20 décembre, une consultation sur un projet d’arrêté qui vise à se débarrasser d’avis gênants en matière de protection d’espèces protégées. Il propose de transférer des avis d’une instance nationale indépendante en matière d’environnement, le Conseil National de Protection de la Nature, à leurs pendants régionaux, les Conseils Scientifiques Régionaux du Patrimoine Naturel. Or ces derniers s’avèrent moins indépendants et disposent de moins de moyens. France Nature Environnement appelle à contribuer à cette consultation.

C’est quoi cet arrêté ?

C’est le genre de consultation publique qui passe inaperçu tant son intitulé semble obscur. Lisez un peu. Il s’agit du « projet d’arrêté fixant la liste des espèces animales et végétales à la protection desquelles il ne peut être dérogé qu’après avis du Conseil national de la protection de la nature ».

La décision semble indolore, et pourtant le diable se niche dans les détails. Le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) est une instance indépendante. Aujourd’hui, elle est tenue d’émettre des avis scientifiques quand une espèce protégée va être atteinte dans le cadre d’un projet de construction ou de travaux. Les porteurs du projet veulent une dérogation ? Le CNPN étudie cette demande et le projet avant d’émettre un avis qui peut servir d’alerte. Avec ce nouvel arrêté, le gouvernement veut transférer une bonne partie de ces avis à une autre instance : les Conseils Scientifiques Régionaux du Patrimoine Naturel.

Se débarrasser d’avis gênants

Or, ces conseils scientifiques régionaux du patrimoine naturel sont de par leur mode de nomination moins indépendants que le conseil national de protection de la nature. Ils disposent d’autre part de moins de moyens pour effectuer leurs travaux.

En voulant « déconcentrer » ces avis, l’État essaye de réduire le champ d’action de la seule instance totalement indépendante, de par la loi, sur ces questions. Le Conseil national de protection de la nature produit très régulièrement des avis qui « déplaisent » sur des projets industriels, des projets d’aménagements, des projets de réglementation concernant les espèces protégées, etc. En évaluant rigoureusement les impacts sur les espèces protégées, cette instance a ainsi rendu des avis défavorables concernant un grand nombre de projets d’infrastructures, les barrages de Sivens ou de Caussade, des avis très sévères concernant les arrêtés de gestion du loup, etc.

Une proposition plus juste… mise de côté par le gouvernement

Face à cette volonté du gouvernement, le Conseil national de protection de la nature a proposé une autre répartition des avis obligatoires à produire entre l’échelon national et le régional. Il propose de garder dans le champ de compétence nationale, c’est-à-dire dans son giron du CNPN, les espèces protégées présentant un enjeu de conservation élevé au niveau national, et que celles à enjeu régional restent logiquement traitées à l’échelle régionale. Ce critère s’appuie sur les listes rouges d’espèces menacées établies selon les critères de l’Union internationale pour la conservation de la nature, comprenant les espèces classées comme en danger critique d’extinction, en danger d’extinction et vulnérables.

Une logique purement quantitative de la part du gouvernement

Le gouvernement ne l’a pas suivi et a mis en consultation un projet selon lequel 73 % des avis de demandes de dérogation « espèces protégées », soit près de 1 200 espèces animales et végétales au total, glissent à l’échelle régionale. Ceci sans indication de critères de sélection, seuls des objectifs quantitatifs semblant présider à ce choix.

Pour France Nature Environnement ces choix ne peuvent être fondés que sur une démarche scientifique robuste, garantissant une protection forte des espèces menacées d’extinction, conformément à l’ambition portée par la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, les principes de non régression environnementale ou encore l’absence de perte nette de biodiversité.

C’est pourquoi France Nature Environnement vous invite à participer avant le 20 décembre à la consultation en cours afin que la liste scientifiquement fondée du CNPN, fruit de plusieurs mois de travail, soit retenue par le gouvernement au moment de la décision.

Comment faire pour participer à la consultation ?

Rendez-vous sur la page de la consultation pour le projet d’arrêté fixant la liste des espèces animales et végétales à la protection desquelles il ne peut être dérogé qu’après avis du CNPN.

Nous vous invitons à répondre défavorablement à la consultation, en vous opposant au projet d’arrêté et en précisant que la liste proposée dans l’avis du CNPN, étayée scientifiquement et répondant aux enjeux à venir concernant la conservation des espèces menacées est la seule qui puisse être acceptée.

Je participe

Partager sur Facebook

Partager sur Twitter

 

Nuages noirs au-dessus des forêts qui brûlent

Nuages noirs au-dessus des forêts qui brûlent

 

Alsace Nature a organisé un rassemblement à la Place Kléber à Strasbourg, le 7 septembre 2019, sous l’impulsion d’Anne Vonesch, responsable du thème agriculture pour Alsace Nature, avec Youth for Climate – Strasbourg (Jeunesse pour le climat).

La déforestation, est-ce une éternelle fatalité ? Pouvons-nous agir localement ? Comment ?

Dans l’émotion d’une incommensurable tristesse, c’est bien sur cette dernière question qu’Alsace Nature entend se mobiliser. Si ce rassemblement réussit son pari et fait émerger une suite constructive et opérationnelle, la première piste ouverte est celle des Plans-Climat-Air-Energie-Territoriaux (PCAET).

Mais place d’abord à nos amis boliviens et brésiliens, présents, exprimant leur désespoir, leur appel à l’aide. Pour la Bolivie, ce sont plus de 2 millions d’hectares partis en fumée, les animaux brûlés ou en errance à la recherche d’eau, pour souvent finir tués sur les routes. Les Boliviens appellent à une aide matérielle – les pompiers sont courageux mais manquent de moyens. Les citoyens boliviens la déclaration de « désastre national » pour faciliter l’aide internationale et que celle-ci ne fasse pas l’objet d’obstacles administratifs.

Le Président Evo Morales avait intégré la pachamama dans la constitution : un droit pour la nature. C’est beau. En contradiction flagrante avec ces droits, le décret suprême 3973 facilite les brûlis de la forêt dits contrôlés, or il suffit que souffle le vent pour que plus rien ne soit contrôlé. Ce décret autorise que jusqu’à 20 ha soient incendiés sans aucune étude d’impact ou contrainte particulière. Les citoyens boliviens demandent son abolition.


Quant au Brésil, l’exportation de soja et de viande bovine a été clairement incriminée.
Et voilà pourquoi cela concerne le réseau agriculture d’Alsace Nature et de FNE Grand Est :
L’Europe importe 17,6 Mt de tourteaux de soja dont 41 % du Brésil et 39 % d’Argentine ; et 14,9 Mt de graines de soja dont 32 % du Brésil et 60 % des Etats-Unis1. Pour la France, les importations de tourteaux s’élèvent en moyenne à 3,1 Mt de tourteaux de soja (dont 1,9 Mt en provenance du Brésil), 465 kt de tourteaux de colza et 920 kt de tourteaux de tournesol (2).
En 1961, la superficie de soja nécessaire au Brésil et en Argentine pour exporter vers l’UE était de 0,1 million d’hectares et presque entièrement situés au Brésil (99%). En 2008, la superficie de soja requise pour les exportations des deux pays vers l’UE était passée à 11,8 millions d’hectares, dont la majorité (53%) était située au Brésil (3).

L’industrie de la canne à sucre espère, avec le traité du Mercosur, pouvoir tripler ses revenus de l’export de sucre et d’éthanol (4).

Système agroalimentaire, système de transports, compétitivité mensongère et mortifère… tout est lié. Arrêtons d’importer du soja, du bioéthanol, de la viande bovine et des poulets issus de la déforestation (fût-ce avec l’implication de coopératives et d’entreprises françaises) !
Le groupe Avril (lié à la FNSEA) investit au Brésil. Les entreprises françaises ne se préoccupent pas, à part quelques frémissements, de la traçabilité du soja et négligent leur devoir de vigilance. FNE a publié une enquête aux résultats affligeants (5).

https://www.20min.ch/ro/news/monde/story/L-Afrique-br-le-aussi–et-c-est-pire-qu-en-Amazonie-10953132

25 à 35 % des gaz à effet de serre (6) émis chaque année sont dus aux feux de forêts, sur tous les continents.

Mais protéger le climat coûte beaucoup moins cher que de le laisser se réchauffer (7).
Sécuriser l’occupation des forêts par les peuples indigènes pourrait générer jusqu’à 10 000 $ par hectare en services écosystémiques. Ce serait une méthode ayant un meilleur rapport efficacité/coût que d’autres méthodes de capture et de stockage de carbone. (8)

Et enfin pour les pistes d’action :
La Stratégie contre la déforestation importée de la France comporte de bonnes idées, mais ne répond pas à l’urgence. Son objectif est de descendre à zéro déforestation importée pour 2030, et on a vu avec les pesticides ce que donne ce genre de stratégies où on commence avec des groupes de travail et des programmes pour convaincre les acteurs économiques et financiers – toutes choses essentielles et incontournables, certes, mais peu incisives face au business as usual.
Est-ce que les collectivités sont un échelon d’action pertinent ? Les hautes instances inefficaces leur refilent la tâche. Elles doivent élaborer des PCAET (Plan Climat Air-Énergie Territorial). Nous demandons que chaque PCAET intègre un volet sur l’abandon de la déforestation importée.
Les PCAET doivent être particulièrement attentifs sur le volet agricole.
Nous demandons aussi que nos collectivités s’impliquent dans la solidarité et dans l’aide envers les collectivités en Amazonie, en Afrique, …. pour les soutenir dans ce combat pour préserver les forêts et leur biodiversité, qui rendent des services indispensables à la survie des générations futures de l’humanité.

Nous avons vivement apprécié que Christel Kohler, adjointe au maire de Strasbourg, vienne nous rejoindre et nous transmette l’espoir que Strasbourg s’engage dans une telle solidarité.
Sollicitons des communautés de communes dans ce but. Participons activement à la construction des PCAET, pour agir sur la déforestation importée et créer des solidarités.
La question est aussi posée : est-ce que la demande des Boliviens à leur gouvernement peut être relayée par la France ?
Quant à Muttersholtz (capitale française de la biodiversité 2017)… cette commune est jumelée à la commune guyanaise et amérindienne de Camopi en plein Amazonie à la frontière du Brésil, donc en première ligne. Leurs problèmes sont surtout l’orpaillage et sa pollution, et le suicide des jeunes

1) Source : Commission européenne
2) Source : FranceAgriMer
3) Annelies Boerema, Alain Peeters, Sanne Swolfs, Floor Vandevenne, Sander Jacobs, Jan Staes and Patrick Meire, Soybean Trade: Balancing Environmental and Socio-Economic Impacts of an Intercontinental Market, 31 May 2016, https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0155222
4) https://www.renewablesnow.com/news/brazil-expects-huge-rise-in-sugar-ethanol-exports-to-eu-660445/
https://www.20min.ch/ro/news/monde/story/L-Afrique-br-le-aussi–et-c-est-pire-qu-en-Amazonie-10953132
5) https://www.fne.asso.fr/communiques/soja-et-d%C3%A9forestation-interpellation-des-entreprises-fran%C3%A7aises-de-la-grande
6) https://www.esa.int/Our_Activities/Observing_the_Earth/Copernicus/Sentinel-2/More_of_Africa_scarred_by_fires_than_thought
7) New Climate Economy https://newclimateeconomy.net/
8) CLIMATE BENEFITS, TENURE COSTS. The Economic Case For Securing Indigenous Land Rights in the Amazon. 2016, World Resource Institute

 

TELECHARGER cet article en pdf