Enquête publique : réouverture d’un tronçon du canal du Rhône au Rhin à la navigation

Enquête publique : réouverture d’un tronçon du canal du Rhône au Rhin à la navigation

La préfecture de Bas Rhin a publié une enquête publique concernant la remise en navigation du canal Rhin Rhône entre Artzenheim et Friesenheim. Cette consultation concerne la phase de préparation du projet.
Dans l’état des connaissances et des documents, Alsace Nature demande de plus grandes garanties que nous détaillons ci-dessous. Dans le suivi de ce projet, nous serons particulièrement vigilants et exigeants dans les prochaines étapes de discussions. Cette consultation est ouverte jusqu’au 26 avril.

 

CONTRIBUTION D’ALSACE NATURE A L’ENQUETE PUBLIQUE :

Préambule

Depuis son déclassement en 1963, le canal du Rhône au Rhin, à l’origine totalement artificiel, a évolué vers un milieu naturel de grande qualité, bordée d’un large rideau arboré et abritant une faune et une flore riche et diversifiée dans une plaine aseptisée par l’agriculture intensive. Il constitue désormais un corridor majeur de la trame verte et bleue dans la plaine, qu’il convient de préserver.

Cette fonction écologique importante entre le Rhin et l’Ill est d’intérêt régional et est reconnue à travers un corridor prioritaire du SRCE,  renforcé par un zonage Espaces Naturels Sensibles (ENS)  dans la partie haut-rhinoise, exclue du projet.

Ce corridor écologique a déjà fait l’objet de travaux l’ayant amputé de près de 12 ha de boisements sur 23 km en 2009, pour la création de l’Eurovéloroute 15 en rive Ouest. Les associations de protection de la nature  avaient alors proposé un tracé alternatif permettant d’éviter les impacts qui n’avaient malheureusement pas été retenus. Les déboisements réalisés n’ont d’ailleurs jamais fait l’objet de mesures compensatoires laissant une dette environnementale importante.

Dans ce contexte, la réalisation du projet touristique soumis à consultation aujourd’hui ne peut qu’interpeller face à la nécessité de préservation et de restauration des milieux naturels fonctionnels pour répondre aux enjeux du dérèglement du climat et de la dégradation de la biodiversité.

Le projet de réouverture à la navigation risque encore d’affecter les valeurs écologiques et fonctionnelles de ces milieux naturels. Alsace Nature sera particulièrement attentive à ce que le projet n’affecte pas ces valeurs, mais au contraire, apporte des garanties quant au développement des fonctionnalités écologiques.

Sur la base des éléments actuellement portés à la connaissance du public, aucun élément ne permet d’assurer que l’impact sur les éléments écologiques est quantifié et maîtrisé.

Les travaux envisagés font courir un risque sur la capacité du patrimoine arboré à poursuivre son existence (dépérissement des arbres lié à la variation du niveau d’eau, étanchéification, etc.). A ce phénomène se combinera la perte de fonctionnalité écologique sur les zones humides et d’habitats pour les espèces : perte de gîtes/arbres pour de nombreux oiseaux protégés, chiroptères et amphibiens en phase terrestre, destruction de frayères, destruction d’habitat de la Crossope aquatique, dont la présence est avérée par Aquabio (sur le bief 74), destruction possible de la Mulette épaisse (bief 74), destruction d’habitats de Lézard des murailles et du Lézard agile (il a été observé par nos membres sur le bief 64 le 20/04/2024), potentiellement le dérangement du Castor (indices de présence relevés dans le bief 64), etc.

Malheureusement, les évaluations complètes qui seront réalisées pour la phase 2 arriveront a posteriori, et des destructions auront sans doute déjà eu lieu avec la mise en œuvre de la phase 1, et sans que la séquence Eviter-Réduire-Compenser (ERC) n’ait pu être conduite.

De plus, les impacts sur des habitats ou des individus de Crossope aquatique, de Castor d’Europe, du Brochet ou de Mulette épaisse relèvent de la dérogation à la protection des espèces.

Nous serons ainsi particulièrement vigilants à ce que la démarche ERC conduite sur l’ensemble du projet, incluant les effets indirects et cumulés, conduise à un bilan environnemental équilibré et ambitieux, et apporte des garanties fortes quant au maintien et à l’amélioration de la qualité environnementale du site.

Bien que le dossier présente quelques éléments de la seconde phase, nous regrettons que ce projet ait été scindé en 2 phases distinctes, ce qui ne permet pas une appréciation globale des enjeux.

Alsace Nature demande donc au maître d’ouvrage d’apporter davantage de précisions et de garanties quant à la prise en compte des valeurs et fonctions écologiques affectées par ce projet. Il devra démontrer plus clairement que la restauration des ouvrages, la protection des berges et la mise en place d’une activité nautique de loisir ne nuira pas aux zones humides et à leur fonctionnalité, au développement des habitats, à la capacité d’accueil des espèces et à la fonctionnalité des milieux naturels existants. De plus, nous demandons qu’en phase travaux, une étroite concertation avec les usagers et parties engagées soit conduite, par exemple avec des réunions de chantier en prévision des travaux et pendant les travaux pour valider ou rectifier les techniques et interventions.

 

Après avoir pris connaissance du dossier, Alsace Nature apporte les remarques et demandes détaillées ci-après :

Réalimentation de la nappe et des zones humides latérales

Le canal, bien qu’imperméabilisé et envasé, perd actuellement environ 1m3/s d’eau, principalement en raison de fuites au niveau des berges. Ces fuites alimentent des zones humides, permettent la présence de ligneux hygrophiles (Aulnes et Saules notamment) et le développement d’une riche biodiversité sur les marges du canal.

L’imperméabilisation des berges prévue par le projet, d’abord sur 2 biefs en phase 1 avant d’être généralisée à tout le linéaire en phase 2, risque de porter atteinte à ces milieux.

Le projet prévoit de maintenir l’alimentation de zones humides identifiées via une alimentation en eau ponctuelle et « maîtrisée ». Nous demandons à ce qu’une étude au cas par cas de chaque zone humide existante soit réalisée, pour étudier la possibilité de maintenir son alimentation actuelle par certaines fuites latérales, potentiellement compatibles avec l’usage futur du canal et sa stabilité.

Par ailleurs, nous serons particulièrement attentifs à l’évaluation des impacts du curage du canal prévu en phase 2 :

  • sur les fuites du fond (qui se produiront inéluctablement et qui mettront du temps à se colmater)
  • sur les risques de contamination de la nappe phréatique en cas de pollution.
  • sur la patrimoine arboré qui borde ce canal (risque d’atteinte au réseau racinaire avec incidences sur l’état sanitaire et la viabilité à terme)
  • sur la biodiversité, notamment sur des espèces sensibles comme la Bouvière et ses mollusques hôtes, mais aussi sur la Mulette épaisse (possiblement présente), le Brochet et ses frayères et de nombreuses plantes protégées ou non mais présentant un intérêt dans l’hydrosystème.

Nous demandons, par ailleurs, à ce que l’option de production hydroélectrique soit définitivement abandonnée. Il n’est clairement pas possible de concilier tous les objectifs. Les priorités se résument à la continuité hydraulique pour la faune aquatique et la circulation fluviale, la réalimentation des zones humides et de la nappe phréatique et le soutien d’étiage de l’Ill.

Concernant les aspects dérangement et quiétude, dès la première étude en 1990, il avait été convenu que la rive droite (Est) ne devait pas être accessible pas une voie de circulation, mais uniquement accessible à pied, notamment pour les pêcheurs. Nous demandons donc à ce que les interventions, accès et dérangements soient réduits à leur plus strict minimum sur cette berge.

 

Interventions et techniques

Concernant les techniques d’étanchéification et de protection des berges contre le batillage.

La mise en œuvre d’une tranchée étanche en rive ouest (sous la piste actuelle) ne devrait pas se faire de façon systématique. Il y a certainement des portions où le canal ne présente pas de risques de rupture de digue ni de fuites importantes ou des fuites existantes et non impactantes… Par ailleurs, il conviendra de trouver des techniques alternatives pour éviter le sectionnement des racines des arbres qui conduirait à la disparition du linéaire arboré et des habitats d’espèces associés.

Les palplanches ont pour caractéristiques de pouvoir être enfoncées à partir d’une barge flottante, ce qui évite le défrichage en rive Est du canal, mais si elles ne sont pas totalement enterrées, elles créent une barrière difficilement franchissable par la faune et une rupture entre le milieu aquatique et terrestre (sans parler de l’aspect totalement inesthétique). Nous demandons donc qu’elles soient totalement souterraines.

Les protections anti-batillage de type boudins d’hélophytes et d’autres techniques alternatives sont à privilégier. Le pétitionnaire s’attachera aussi à mettre en œuvre des mesures anti-noyade pour la faune tout du long du canal.

Aucune technique ne doit être mise en œuvre de façon systématique, et toutes devront être clairement justifiées dans le cadre d’une réelle prise en compte de la séquence Eviter-Réduire-Compenser (ERC) et des mesures de protection et de gestion des zones humides prévues par le code de l’environnement.

Aucun abattage d’arbres ne devra se faire avant un bilan des habitats à chauves-souris et oiseaux.

 

Dossier global de la seconde phase

A ce stade nous percevons mal comment le pétitionnaire va pouvoir, dans une seconde phase des interventions, conduire une séquence ERC sans avoir une vision globale des impacts et de la mise en œuvre des mesures d’évitement et de réduction dès le démarrage des phases de travaux. De plus, la compensation, pour pouvoir pleinement remplir son rôle, doit faire l’objet d’une mise en œuvre préalable aux impacts. Ainsi, la demande d’autorisation de la deuxième phase, devra tenir compte des espèces patrimoniales (chauves-souris, bouvière, crapauds, etc.) et des habitats d’intérêts communautaires ou régionaux, mais également faire le bilan et le retour d’expérience de la première phase.

La limitation de la hauteur d’eau à 1,80 m doit être confirmée et des bilans sur les débits, bief par bief, établis (essais après 1ère phase, pour voir les fuites et les caractériser.)

Le dossier doit également présenter un « Plan de gestion et d’entretien futur » qui sera primordial pour préserver les fonctionnalités biologiques et physiques résultants des travaux

Il paraît également souhaitable et nécessaire de matérialiser précisément le Domaine public et de le restaurer là où il a été « grignoté ».

 

Mesures d’accompagnement

L’engagement de ce projet à vocations touristiques par la Région, n’a de sens que si les milieux et habitats qui seront parcourus permettent une reconnexion avec des milieux naturels et des paysages restaurés. Ainsi, il convient  d’encourager les collectivités riveraines à adopter des mesures d’accompagnement du projet en développant des Trames Vertes et  Bleues (y compris dans les traversées urbaines). De plus, le déploiement de la trame noire est aujourd’hui un enjeu majeur qu’il convient de ne pas oublier. Il faudra en tenir compte dans les aménagements et d’inciter la restauration de cette dernière au niveau du canal (y compris dans les traversées urbaines).

L’ampleur du projet de restauration du canal doit permettre d’aboutir à un projet équilibré entre les enjeux de développement et la nécessaire protection de la nature.

Contribution d’Alsace Nature au format pdf

 

Pour participer à l’enquête publique

Pendant toute la durée de l’enquête, du 25 mars 2024 au 26 avril 2024, le dossier relatif à ce projet peut être consulté sur le site internet de la préfecture du Bas-Rhin à l’adresse électronique suivante : https://www.bas-rhin.gouv.fr/Actions-de-l-Etat/Environnement/Projets-divers/Projets-divers

Sous la rubrique Canal du Rhône au Rhin déclassé – Section Artzenheim/Friesenheim

Documents du dossier d’enquête publique

 

Pour donner votre avis : écrire à pref-enquetes-publiques@bas-rhin.gouv.fr en mentionnant comme objet « Enquête publique – remise en navigation canal du Rhône au Rhin ».

 

 

 

 

 

 

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Projet de ZAC à Odratzheim : Alsace Nature se mobilise pour empêcher la destruction des milieux naturels

Projet de ZAC à Odratzheim : Alsace Nature se mobilise pour empêcher la destruction des milieux naturels

Le groupe local Alsace Nature – Mossig organisait ce lundi 1er avril une sortie sur le site pressenti pour la construction d’une Zone d’Activité Concertée (ZAC) à Odratzheim. Malgré une météo exécrable, une bonne trentaine de personnes se sont déplacées pour voir, sur le site du projet de ZAC, les milieux naturels qui risquent d’être détruits.

Ce secteur vaut la peine d’être protégé et nous l’avons redit aux élus présents à l’entrée du site – mais qui n’ont pas suivi notre sortie guidée.

Une sortie avait déjà été organisée en juin 2023 et une rencontre avec les élus avait permis de leur faire part de nos arguments contre ce projet et pour la préservation de ce couloir de biodiversité. Malgré cela nos demandes n’ont pas été entendues.

Pour ceux qui ne l’ont pas encore fait, IL EST POSSIBLE DE CONTRIBUER A L’ENQUETE PUBLIQUE JUSQU’A CE VENDREDI 5 AVRIL A 12H :

Participer à l’enquête publique

 

Alsace Nature condamne ce projet d’artificialisation des espaces naturels et agricoles et demande expressément qu’au moins 2 hectares de ce réservoir de biodiversité soient préservés. Nous dénonçons la destruction de cet espace qui constitue à la fois une nature ordinaire de proximité pour les citoyens et un réservoir de biodiversité remarquable dans un secteur déjà fortement impacté par une supplication des milieux.

Lorsque les autorités et notamment le Maire de la commune concernée annoncent qu’une superficie de 1,5 hectares sera épargnée, seule 0,6 hectares le seront réellement. Le reste de la superficie étant consacré à une non-constructibilité dans la zone agricole, le long de la RD422 et le long du chemin agricole au nord. L’inquiétude déjà évoquée au printemps dernier par Alsace Nature, n’a pas été levée suite aux documents et zonages de l’enquête publique de révision du PLU actuellement en cours.

Malgré les sollicitations de l’association à deux reprises faisant suite à la rencontre avec les élus, Alsace Nature n’a pas été recontactée ou consultée pour améliorer le projet initial. Pourtant sa position a été renforcée par celle de l’Autorité Environnementale en lien avec les objectifs nationaux de neutralité carbone et de Zéro Artificialisation Nette (ZAN). L’Autorité Environnementale émet des recommandations similaires à celles de notre association pour la préservation des zones naturelles et la biodiversité qu’elles abritent. La Communauté de Communes Mossig Vignoble et la commune d’Odratzheim ont choisi d’ignorer l’avis de l’Autorité Environnementale alors qu’au même moment la Communauté de Communes Mossig Vignoble lance avec la Communauté de Communes du Pays de Saverne, une initiative pour mieux protéger la Trame Verte et Bleue (TVB).

Justement, le corridor écologique régional C099 couvre la zone du projet et la TVB passe sur la partie basse du site (voir plan ci-contre – Source : atlas cartographique du SRCE). Nous constatons qu’aucun effort de préservation de cette trame verte n’est effectué (à l’exception de la zone humide). On peut légitimement s’interroger quant à la fonctionnalité de ce zonage consacré à la TVB qui sera réduit à son strict minimum. Outre, l’insuffisance de surface, une ancienne décharge non dépolluée, sa proximité immédiate avec la zone industrielle réduira la fonctionnalité du site (habitat, quiétude, zone de nourrissage). Le premier objectif devrait pourtant être la préservation et consolidation des milieux existants, qui rappelons-le rendent des “services” éco-systémiques. Par ailleurs, les nouveaux maillons de TVB, créés à grand renfort d’argent public, mettront des dizaines d’années pour atteindre les mêmes niveaux fonctionnels.

cliquer sur l’image pour l’agrandir

Des mammifères protégés (muscardin et écureuil roux,….), de nombreux oiseaux (bruant jaune, pie grièche, alouette des champs, milan royal) ,des reptiles, des insectes verront leur habitat détruit et seront donc condamnés.

 

 

 

 

 

Journée festive de mobilisation contre la route A4 -Lorentzen le 27 avril 2024

Journée festive de mobilisation contre la route A4 -Lorentzen le 27 avril 2024

l’Association pour la Sauvegarde de la Vallée de l’Isch (ASVI), l’Association Nature Alsace Bossue (ANAB) et les soulèvements de la Terre

vous donnent rendez-vous

le 27 Avril de 12H à minuit

pour une journée festive de mobilisation contre le projet routier A4 Lorentzen !

à étang Del Sol de Mackwiller

PROGRAMME :
12h: pique nique
14h: balade naturaliste ( itinéraire court ou long)
16h30: discussion
19h: repas + concerts
Et tout au long de la journée: animations nature, stands de producteurs, buvette et restauration sur place…

A4-Lorentzen : Où en est on ?
Le Département a pour projet de relier l’autoroute A4 à Lorentzen : une nouvelle route de six kilomètres pour près de 20 millions d’euros.
-La collectivité a obtenu les autorisations préfectorales en décembre 2023.
-Les premiers travaux pourraient débuter très prochainement, en commençant par des fouilles archéologiques.
-L’autorisation de travaux a été signée
-L’appel d’offres n’a pas encore été publié

Un Grand projet de route, pour moins de camions ?
Selon la collectivité, environ 250 camions empruntent la route à ce jour passant par les villages de Domfessel, Lorentzen ou Diemeringen.
Tous les riverains ne sont pas impactés de la même façon selon leur emplacement. Il est certain cependant que la nouvelle route permettra à des centaines de camions de passer par nos territoires, il faudra s’attendre à un accroissement de la circulation de véhicules lourds pour l’ensemble des territoires concernés.

Pourquoi ne pas entretenir les routes existantes ?
-La liaison A4-Lorentzen devrait faire gagner 8 minutes seulement aux automobilistes entre les communes situées au nord et le péage de Sarre-Union.
– Cet argent public (20 Millions d’Euros) pourrait servir à entretenir, réaménager et sécuriser la route actuelle, et mieux développer les infrastructures locales de santé et de service public et de transport collectif.
– Concernant l’aménagement de nouveaux axes routiers, le code de l’environnement aujourd’hui demande à Eviter – Réduire – Compenser.
=>On ne réduit pas la circulation en créant une liaison routière
=>Les mesures compensatoires ne recréent pas un milieu naturel, et les porteurs de projet n’ont pas d’obligation effective de résultat.

Les espèces protégées menacées
La pie-grièche écorcheur, le bruant jaune, le conocéphale des roseaux, des papillons azurés, … Elles sont près d’une centaine au total d’après le rapport Ecolor, établi par quatre associations naturalistes en 2012.
La réorganisation des parcelles a déjà donné lieu à la destruction de haies, d’arbres fruitiers et d’écosystèmes, conduisant à des amendes prononcées par la cour d’appel de Colmar.
Exceptionnelle et unique en Alsace Bossue, la biodiversité des milieux naturels protégés est pas conséquent déjà altérée dans la phase préparatoire aux travaux.

Un recours Contentieux déposé
L’association Alsace Nature a déposé un recours contentieux contre l’autorisation de ce projet vieux de quarante ans, ne répondant plus aux normes environnementales, et dommageable à notre cadre de vie. Selon l’association, « ce dossier est encore pire que le contournement de Châtenois » qui a été suspendu par le tribunal administratif.

S’informer, se rencontrer, en parler
Le collectif KSM vous propose de nous réunir le 27 avril de midi à minuit pour nous rencontrer, nous informer et nous organiser contre ce projet et afin de faire entendre notre voix dans les choix d’aménagement de notre territoire.

Contact : kennstrassmeh@riseup.net

Protection du loup : signez la pétition !

Protection du loup : signez la pétition !

La Commission européenne propose d’affaiblir le statut de protection du loup, qui passerait de “strictement protégé” à “protégé”. Concrètement, cela faciliterait les tirs et empêcherait l’installation du loup sur de nouveaux territoires, mettant en danger l’objectif de bon état de conservation de l’espèce.

France Nature Environnement, avec le WWF et la LPO, lance une grande pétition citoyenne pour appeler le gouvernement français à rejeter sans ambiguïté cette proposition, ni nécessaire ni justifiée, de la Commission européenne. Plus nous serons nombreuses et nombreux à nous mobiliser, plus notre demande aura de la force !

Je signe la pétition sur le site de FNE

7 bonnes raisons de se mobiliser

1. Un déclassement mettrait en danger le loup

Selon l’Union Internationale de Conservation de la Nature, six des neuf populations de loups présentes dans l’UE sont vulnérables ou quasi-menacées. Et selon la Commission elle-même, le statut de conservation du loup n’est favorable que dans la région alpine. Affaiblir le niveau de protection du loup apparaît prématuré au regard des situations de ses différentes populations.

2. Un déclassement du loup mettrait en danger d’autres espèces

La Commission met également en danger la préservation des espèces et des habitats naturels dans leur ensemble, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’UE. Cette démarche d’affaiblir le niveau de protection d’une espèce protégée par une convention internationale (la Convention de Berne, 1979) serait inédite et extrêmement préoccupante. Le lynx, l’ours brun et bien d’autres espèces pourraient être les prochaines victimes de cette décision. Plusieurs pays se sont déjà ainsi engagés dans la brèche pour demander le déclassement de l’ours et du lynx.

3. La proposition de déclassement repose sur un mensonge et détourne l’attention des vraies difficultés des éleveurs

Le discours récurrent au niveau européen, comme au niveau français d’ailleurs, que le loup par sa prédation met en péril les élevages est faux.

Les véritables menaces pesant sur la filière sont liées aux importations dans l’UE, à l’instar de l’accord de libre échange signé avec la Nouvelle-Zélande en novembre dernier. Le déclassement du loup ne changera rien aux difficultés économiques et structurelles de la filière.

Mais le loup est le bouc émissaire bien pratique qui permet de cacher l’inaction du gouvernement sur les difficultés économiques de la filière.

4. Il y a des solutions efficaces pour réduire la prédation

Dans les territoires, des expérimentations et des solutions de coexistence entre loups et éleveurs se sont développées, des solutions qui sont notamment présentées dans le film “Vivre avec les loups” de Jean-Michel Bertrand.

Par le renforcement de la présence humaine au sein des troupeaux, le recours aux chiens de protection, la pose de clôtures appropriées, l’expérimentation de nouvelles techniques d’effarouchement, la prédation en France est stabilisée depuis 7 ans. Le nombre de dégâts causés au bétail est en recul avec moins de 12 000 brebis tuées chaque année en France pour un cheptel national de plus de 5 millions, soit environ 0,2%, et ce alors que dans le même temps, la population de loups s’est accrue.

Au niveau européen, les attaques de loups impactent moins de 0,067 % du bétail en moyenne.

Certes, la présence du loup impose de nouvelles contraintes à l’élevage et nécessite une adaptation, mais les moyens de protection des troupeaux existent et ont fait leurs preuves.

5. La présence du loup apporte de nombreux bénéfices

Les loups font partie intégrante de notre patrimoine naturel et jouent un rôle essentiel dans le maintien de l’équilibre des écosystèmes. Le retour naturel de l’espèce dans des régions d’Europe où elle avait disparu constitue un succès considérable en matière de restauration de la biodiversité, qui ne doit pas être mis en péril.

Ni ange, ni démon, le loup est un super prédateur. En chassant des proies sauvages, il contribue à réguler de nombreuses espèces. De plus, en les contraignant à rester vigilantes et à se déplacer, le loup permet à la végétation et à la forêt de se régénérer.

Par contre, il ne met pas en péril les populations d’ongulés sauvages, comme le laissent entendre certains promoteurs du déclassement.

6. Les tirs dérogatoires sont déjà permis par le statut actuel de stricte protection du loup

Les tirs ne sont qu’une solution ponctuelle quand les moyens d’effarouchement et de protection ont échoué. L’Etat français a mis en place les dérogations déjà comme prévu par la réglementation. Ainsi, chaque année, jusqu’à 19% de la population lupine de l’Hexagone peut faire l’objet de tir. Mais le gouvernement ne gère ces tirs que par le chiffre, sans utiliser ce dispositif à bon escient, là où les tirs pourraient permettre de faire baisser la pression de prédation sur un troupeau.

Or, la prédation ne peut être circonscrite qu’en généralisant la protection des troupeaux avec la combinaison chiens de protection, bergers et clôtures efficaces.

7. Un déclassement du loup irait à l’encontre de l’opinion publique

D’après une récente enquête européenne sur les perceptions des communautés rurales concernant la coexistence avec les grands carnivores, plus des deux tiers (68 %) des habitant·es des zones rurales estiment que les loups devraient être strictement protégés et près des trois quarts d’entre eux (72 %) reconnaissent que l’espèce a le droit d’exister dans l’Union européenne.

En France, le nouveau Plan national d’actions (PNA) 2024-2029 sur le loup et les activités d’élevage et l’arrêté ministériel du 21 février 2024 fixant les conditions des tirs de destruction du loup viennent récemment de faciliter encore davantage l’abattage de loups sur le territoire français, en dépit des 97% d’opinions négatives sur plus de 13000 contributions exprimées lors de la consultation publique sur le PNA et de l’avis unanimement défavorable émis par les expert·es scientifiques du Conseil national de la protection de la nature (CNPN).

Pour aller plus loin

 

Agir pour la protection du loup

Plus nous serons nombreuses et nombreux à signer cette pétition, plus nous pourrons peser sur le gouvernement français pour qu’il rejette la proposition de la Commission européenne et maintienne la stricte protection du loup. Et, à quelques mois des élections européennes, il est possible que tout aille très vite. Signez la pétition dès maintenant et partagez-la autour de vous !

En signant cet appel :

  • vous demandez au Gouvernement français de s’opposer au projet de déclassement du loup, qui vise à simplifier les conditions de destruction de cette espèce protégée,
  • vous défendez la possibilité d’une coexistence pacifique entre le loup et les activités pastorales, en privilégiant une politique de protection renforcée des troupeaux.

 

Lire le texte complet de la pétition

Je signe la pétition sur le site de FNE

 

[Mobilisation] Contre le projet de stade de biathlon au Champs du Feu

[Mobilisation] Contre le projet de stade de biathlon au Champs du Feu

Alsace Nature, en soutien des 3 collectifs, Vallée debout, Nature et Vie (Barr) et le Chaudron des alternatives, appelle ses membres et ses sympathisants à manifester contre l’actuel programme de reconversion du Champ du Feu pensé par la Collectivité Européenne d’Alsace,

SAMEDI 23 MARS 2024
à partir de 11h30
devant le chalet de la CEA au Champ du Feu

Au programme :
11h30-13h : Pique-nique participatif (slogans, affiches, danses, …)
13h-13h45 : scénettes humoristiques farfelues et descentes loufoques ouvertes à tous sur le thème de l’absence de neige
13h45 – 14h 30 : prises de paroles
14h30 : petite marche vers le site des Myrtilles, où est envisagé le stade de biathlon

Voir le programme complet de la manifestation

 

Ce « projet de modernisation / reconversion à l’année du domaine nordique et pédestre du Champ du Feu » nous parait anachronique pour plusieurs raisons :

  • les destructions envisagées de zones boisées sont aujourd’hui insoutenables écologiquement.
  • l’artificialisation à venir de sols naturels et de zones forestières sont contraire aux enjeux liés à l’urgence climatique et l’effondrement de la biodiversité…
  • l’impact des prélèvements d’eau sur le site n’est pas évalué
  • La problématique du transport et de la sur-fréquentation de véhicules bruyants et polluants
  • Par ailleurs aucune étude étayée n’objective les affirmations de besoins réels énoncés ou les choix exprimés dans les différentes dimensions du projet. On affirme des besoins, sans les avoir mesurés, évalués ni justifiés !
    Le bon usage de l’argent public mérite et exige mieux.
[Consultation publique] Projet d’introduction de Grand Tétras dans les Vosges : pourquoi devons-nous massivement participer et comment ?

[Consultation publique] Projet d’introduction de Grand Tétras dans les Vosges : pourquoi devons-nous massivement participer et comment ?

La DREALE organise une consultation du public du 4 mars au 24 mars, en application de l’article L.123-19-2 du code de l’environnement sur la demande d’introduction dans le milieu naturel de Grand Tétras dans le département des Vosges par le Parc naturel régional des Ballons des Vosges.

La Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) Alsace et Alsace Nature incitent leurs sympathisants à répondre massivement et positivement à cette consultation très importante pour la protection de l’ensemble de la faune et de la flore des forêts vosgiennes. Cette dernière prendra fin le 24 mars 2024.

 

Pourquoi devons-nous massivement participer et comment ?

Le Grand Tétras, principal symbole de la biodiversité du massif des Vosges, est au cœur d’un grand projet de renforcement dans les forêts des Hautes-Vosges. Ce projet va plus loin que la simple survie du Grand Tétras sur le massif car sa présence est une des dernières chances de préserver les milieux sauvages encore présents et les espèces qui y trouvent refuge comme la Gélinotte des bois par exemple.

Mais pour que ce projet ait une chance de réussir, il faut que certaines conditions soient réunies, à savoir :

  • des lâchers dans des zones d’habitats encore favorables et proches les unes des autres, afin de faciliter les échanges entre les individus lâchés ;
  • l’établissement de corridors entre les zones d’habitats favorables encore présentes dans le massif ;
  • la mise en place d’une gestion sylvicole favorable ;
  • une extension et/ou création d’aires protégées dans les secteurs favorables ;
  • la limitation des dérangements grâce à l’interdiction et/ou la limitation d’accès aux zones sensibles ;
  • l’abandon des projets impactants dans toute la zone de reconquête affichée tels que les nouvelles activités touristiques, projets immobiliers, via ferrata… ;
  • le retour vers un équilibre forêt/gibier.

Il faut également savoir que l’espèce est encore espèce gibier en Norvège et que les oiseaux capturés pour être introduits en Alsace sont prélevés sur le quota d’oiseaux voués à être chassés. L’impact est donc nul sur les populations de ce pays (même si nos associations sont bien conscientes de l’impact de ces déplacements sur ces oiseaux).

Dans ce contexte, il est très important de faire remonter lors de cette consultation, l’importance de préserver la biodiversité et de conserver la tranquillité de nos dernières forêts sauvages vosgiennes, tout en soulignant que ce projet doit être exemplaire et ambitieux (en rappelant une partie des conditions détaillées plus haut). Le Grand Tétras est le garant de cette protection !

Merci de votre aide à cette faune et cette flore vosgiennes si malmenées et à vos claviers.

Michèle Grosjean et Yves Muller
Présidente d’ Alsace Nature et Président de la LPO Alsace

Les contributions sont à envoyer jusqu’au 24 mars 2024 par mail à :

consultation-publique-especes.dreal-grand-est@developpement-durable.gouv.fr

 

Retrouvez l’ensemble des pièces mises à la consultation
sur le site de la DREAL en cliquant sur le bouton ci-dessous :

Pièces du dossier de consultation