[Communiqué] Bienvenue au Moyen-Âge

[Communiqué] Bienvenue au Moyen-Âge

Communiqué de la LPO Alsace, d’Alsace Nature et du GEPMA

Bienvenue au Moyen-Âge

Acculés dans leurs terriers par les cris des chiens dressés pour les pourchasser, les blaireaux font, aujourd’hui encore, l’objet d’une chasse barbare, qui se cache sous un nom mystérieux : la vènerie sous terre. Une pratique que l’on croyait disparue d’Alsace, mais qui vient d’être révélée, dans le sud de la région.

Affublée d’une réputation de chasse noble et éthique, voire « respectueuse de l’environnement (sic) » par certains chasseurs, la vènerie sous terre consiste plus concrètement à déterrer de force les blaireaux (ou les renards) préalablement « harponnés » par les chiens, puis à les tirer vivants violemment hors de leur terrier au moyen d’immenses pinces métalliques avant de les mettre à mort. Une chasse qui peut durer plusieurs heures.

Au nom de la tradition (les premières vèneries dateraient du 16e siècle), les chasseurs pratiquant la vènerie se targuent d’exercer un art et posent fièrement devant leur butin. En réalité, les scènes de vènerie sont tout simplement insoutenables à regarder, s’apparentant davantage à une séance de torture, tant la cruauté infligée aux animaux relève d’un autre âge. A l’heure où le respect et le bien-être animal sont mis en avant et plébiscités par l’ensemble de la population, de tels actes de barbarie ne peuvent plus rester de mise.

La revue « La chasse en Alsace » publie ainsi fièrement un article dans son numéro du mois de décembre 2019 sur le massacre de 8 blaireaux à Courtavon (68), dans le Jura alsacien, photos en gros plan à l’appui. De loin, on pourrait croire à une photo de famille, avec des hommes, mais aussi des femmes et des enfants, tout sourire. Mais les cadavres des animaux, au premier plan, donnent vite un autre ton à ce portrait, davantage mortuaire que festif. Cette chasse inhumaine n’était plus pratiquée en Alsace depuis des décennies et il aura fallu l’appui d’un équipage de vènerie venant du département du Rhône pour la voir réapparaître au XXI siècle.

La LPO Alsace et le Groupe d’Etude et de Protection des Mammifères d’Alsace, qui militent depuis des années en faveur de l’espèce (le blaireau n’est plus chassable dans le Bas-Rhin !), ont développé un service d’aide reconnu et apprécié par les acteurs de terrain lorsqu’ils sont confrontés à un terrier de blaireau gênant pour leur activité. Il existe de ce fait des solutions alternatives à la chasse (sa destruction est interdite par un autre moyen) pour pallier les désagréments pouvant être occasionnés par les blaireaux. La seule justification qui puisse être avancée pour le déterrage des animaux par ces chasseurs rétrogrades ne peut donc être que la pratique d’un « loisir ». Rappelons que les blaireaux mangent principalement des lombrics et des limaces et sont donc totalement inoffensifs.

Les associations de protection de la nature appellent tout un chacun à interpeller les élus de Courtavon et des communes voisines pour dénoncer cette activité barbare, et demander aux propriétaires des parcelles (donc aussi aux communes) sur lesquelles se trouve un terrier de blaireau de refuser ces méthodes (l’accord du propriétaire est obligatoire pour pratiquer le déterrage). Elles ont de leur côté déjà contacté la mairie dans ce sens. Nous comptons sur vous !

 

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Jusqu’au 11 février – Consultation sur le futur Plan régional d’actions (PRA) Lynx Massif des Vosges

Jusqu’au 11 février – Consultation sur le futur Plan régional d’actions (PRA) Lynx Massif des Vosges

Une consultation publique est actuellement en cours pour permettre aux citoyens de s’exprimer quant au projet de Plan régional d’actions (PRA) Lynx Massif des Vosges. La consultation se terminera le 11 février et nous invitons nos adhérents et sympathisants à y participer activement.

pour participer :  http://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr/plan-regional-d-actions-lynx-massif-des-vosges-a19133.html?

La présence d’un Plan Régional d’Action sur une espèce n’est jamais une bonne nouvelle car cela induit, le plus souvent, un état de conservation déplorable de la population. Pour ce qui est du Lynx, les associations tirent la sonnette d’alarme depuis des années. Déjà en 2003, quand un lynx a été retrouvé abattu à Masevaux nous avions interpellé les pouvoirs publics pour relancer un ambitieux programme sur le lynx.

Il aura fallu attendre de trop nombreuses années pour le voir naitre. Pendant ce temps les destructions se sont poursuivies. En effet, la situation est plus que critique dans les Vosges (4-5 individus, uniquement des mâles et dont au moins 3 viennent du Palatinat allemand) où l’habitat est pourtant favorable pour le lynx.

Il est donc urgent qu’une opération de renforcement de la population vosgienne par des lâchers de lynx, notamment des femelles, fasse partie des actions prioritaires du PRA. C’est sur ce point en particulier que vous devez insister en participant à la consultation publique : pas de lynx = inutilité du PRA.

Vous pouvez également insister sur les points suivants :
– le remplacement de tout individu braconné par le lâcher d’un ou plusieurs nouveaux animaux, comme nous l’avons demandé suite au braconnage de Fellering (cette possibilité ne figure pas dans le PRA)
– des moyens conséquents mis en œuvre pour lutter contre la destruction des espèces protégées
– une politique ambitieuse de reconquête rapide des corridors écologiques entre le massif du Doubs et les Vosges mais aussi au sein des Vosges (entre les hautes vosges, les vosges moyennes et les vosges du nord) et vers le Palatinat au Nord.

PS : et n’oubliez pas de signer la pétition pour le Lynx

et de participer à la campagne de dons : https://www.helloasso.com/…/pour-des-vosges-sauvages…

MERCI !

Décès de Edith Wenger

Décès de Edith Wenger

C’est avec beaucoup d’émotion que nous avons appris le décès d’Edith WENGER.

Ancienne vice directrice de l’Institut des Plaines Alluviales à Rastatt, membre de plusieurs associations de protection de la nature en Alsace, dont Alsace Nature, Edith a porté une action exemplaire au sein du réseau Eau d’Alsace Nature et a siégé de nombreuses années au sein du conseil d’administration.

A l’origine du projet de classement du Rhin au titre de la convention de Ramsar sur la protection des zones humides d’importance internationale et du lancement du Plan Loire Nature, représentante des ONG auprès de plusieurs organisations internationales, défenseure des droits des peuples autochtones, Edith a apporté son indéfectible soutien aux grandes causes de l’écologie, en Alsace, en Amérique du Sud et dans d’autres régions du monde. C’est une militante d’envergure que vient de perdre la protection de la nature !

Alsace Nature s’associe à la peine de sa famille et de ses proches.

Lynx dans les Vosges : le mauvais feuilleton se poursuit

Lynx dans les Vosges : le mauvais feuilleton se poursuit

Mardi 14 janvier 2020 à Pau, le Président de la République annonçait la fin du programme Ours dans les Pyrénées, moins d’une semaine plus tard, un Lynx est retrouvé abattu dans les Vosges ! A vouloir satisfaire les désirs d’une minorité, le Président a envoyé un très mauvais message aux opposants à la présence de grands prédateurs dans nos espaces naturels.

Rappelons que le dernier lynx retrouvé abattu date de 2003. Le retour de ces méthodes de braconnage dans notre massif, n’augure rien de bon à l’heure où nos homologues allemands du Palatinat conduisent de leur côté un programme ambitieux de renforcement de leur population.

Le massif des Vosges est un lieu naturel de présence du Lynx et pourrait accueillir une vingtaine d’animaux si on leur laissait la chance de vivre sereinement. Réintroduit en 1983, la population ne doit sa très faible présence qu’à une longue suite de tueries. Bien qu’alimenté  par les migrations d’animaux en provenance du Jura et maintenant du Palatinat, le Lynx n’a malheureusement jamais réussi à se développer correctement dans les Vosges.

Aujourd’hui l’heure est venue où chacun doit prendre ses responsabilités vis-à-vis de la protection de cette espèce :

  • L’Etat d’abord, en réaffirmant le rôle bénéfique indéniable de la présence des grands prédateurs dans les Vosges et en envoyant un signal très clair : le relâché rapide d’un nouvel individu dans le massif pour ne pas laisser la population s’éteindre.
  • La fédération des chasseurs doit prendre un position claire sur le sujet des grands prédateurs, condamner fermement cet acte et se porter partie civile, sans cela elle se rendra complice des braconniers.
  • Tous les citoyens désireux de garder la naturalité du massif des Vosges et une cohabitation avec les grands prédateurs doivent s’exprimer en signant notre pétition.

Signer la pétition

Nos associations saisiront le procureur de la République et se constitueront partie civile pour que le ou les responsables soient identifiés,  jugés et condamnés. Nous mettrons tout en œuvre pour que le gouvernement, non seulement relâche un individu en compensation, mais aussi engage un programme plus vaste de protection réelle et sérieuse (protection de troupeaux, zones de quiétude, …) des grand prédateurs dans le massif. Pour cela, nous lançons dès aujourd’hui un appel à dons pour nous permettre de mener à bien ces différents objectifs.

Appel à dons

C’est parce que nous ne pouvons tolérer que certains décident, par la force, quelles sont les espèces qui ont le droit de vivre dans les Vosges, que nous serons toujours là où la nature a besoin de nous.

[Communiqué] Champ du Feu : préservons ce joyau cher aux bas-rhinois

[Communiqué] Champ du Feu : préservons ce joyau cher aux bas-rhinois

Le site du Champ du Feu est un site important pour le Bas-Rhin, riche d’une biodiversité remarquable. Il est aussi le lieux de nombreux projets de développement touristique de nature à porter atteinte à l’équilibre de cette chaume fragile et des milieux environnants.
Une partie du site fait l’objet d’un classement en Réserve Naturelle Biologique et est intégré au réseau Natura 2000.

Les enjeux climatiques et la perte de biodiversité sont dans toutes les têtes aujourd’hui et cela impose par conséquent de réfléchir autrement les lieux de promenade et de ressourcement.

Depuis des décennies Alsace Nature tente de mettre en œuvre cet équilibre au travers du comité de pilotage Natura 2000 et du comité de suivi de la Réserve Biologique, malheureusement sans effet face aux projets conduits jusqu’alors, abîmant voire détruisant totalement des milieux d’une richesse exceptionnelle.

L’année passée l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature a attribué au site du Champ du Feu le label « Liste verte » le plaçant ainsi au 46ème rang des sites à travers le monde détenant ce label. Mais en cas d’aménagements en inadéquation avec les principes de préservation de la biodiversité, ce label pourrait être retiré.

Les 3 millions d’Euros programmés par le Conseil Départemental pour le Champ du Feu visent à développer un modèle touristique d’autrefois.
Ce ne sont pas un nouveau stade de biathlon, ses piste macadamisées, son bâtiment de stockage et les raccordements aux réseaux d’eau et d’électricité qu’il faut mettre en place mais plutôt la restauration à moindre coût – tant financier qu’environnemental – de l’ancien pas de tir de la Charbonnière.

Face à l’absence d’enneigement, ce ne sont pas des canons à neige et leur corollaire de problème sur la ressource en eau qu’il s’agit de mettre en place, mais un autre regard qu’il faut porter sur ce site, regard basé sur la découverte et le respect de ces milieux fragiles qu’il convient impérativement de protéger.

Nul ne peut croire que ce qui se passe au Champ du Feu n’est pas en lien avec l’ensemble du massif Vosgien. La préservation de ses milieux naturels qui sont l’un des atouts de l’Alsace, mérite une réflexion bien plus décloisonnée et large qu’aujourd’hui, à l’échelle de l’ensemble du massif vosgien.

Il n’est plus possible de penser l’accueil du public sans ouvrir la focale en prenant en compte les aménagements présents ou à venir tant sur le piémont des Vosges, sur les Vosges du Nord, que sur les Hautes-Vosges.

Alsace Nature invite donc les porteurs de projets et notamment le Conseil Départemental du Bas-Rhin porteur du projet de stade de biathlon à éviter toute précipitation dans ce dossier sensible. Il convient d’inviter l’ensemble des parties prenantes à un tour de table.

En 2020, face aux enjeux climatiques et de régression de la biodiversité, il n’est plus pensable de poursuivre l’artificialisation de ce secteur naturel.

Ce serait là non seulement une atteinte inacceptable à la biodiversité et aux paysages, mais de plus les investissements d’aujourd’hui seraient rapidement rattrapés par raréfaction de la neige et de l’eau dont nous pouvons mesurer d’ores et déjà les effets dans le département du Bas-Rhin.

Recours gracieux – modification du PLU d’Ottmarsheim

Recours gracieux – modification du PLU d’Ottmarsheim

Le groupe local Alsace Nature – M2A a envoyé un recours gracieux au maire d’Ottmarsheim visant au retrait de la délibération du Conseil municipal du 22 Octobre 2019 approuvant le Plan Local d’Urbanisme de la commune.

En effet, ladite délibération nous semble entachée de vice de légalité. Les arguments développés au sein du recours reprennent le contenu de notre avis transmis à Monsieur le Commissaire-enquêteur lors de l’enquête publique.

Par exemple :

« Selon l’Atlas de la Biodiversité Communale d’Ottmarsheim (Climax, 2016), les espaces non bâtis des zones UE et 1AUe, concernés par la ZNIEFF de type 2, renferment des sites à enjeux écologiques potentiellement urbanisables dans le cadre du PLU : bois de l’usine Solvay au nord, friche rudérale du site Holcim, pelouses sèches et peupleraie noire rhénane des digues du Grand Canal d’Alsace. Les incidences du projet sur les périmètres d’inventaires et de protection sont faibles à moyennes. »
Alsace Nature estime que le PLU aura également une incidence sur la biodiversité communale, et les espèces protégées qui y ont été inventoriées.
Or nous n’avons rien trouvé dans le règlement écrit ni dans les Orientations d’Aménagement et de Programmation (OAP) urbaines qui impose la réalisation de mesures compensatoires en cas de réalisation de projets…
Seule l’évaluation environnementale cite p.18 : « Ces continuités écologiques à créer et les mesures compensatoires devront être réalisées de façon concomitante avec les projets urbains attenants. Un espace tampon entre le canal d’irrigation et l’espace agricole devra également être aménagé au niveau du gazoduc. »

Plus loin dans l’évaluation environnementale (EE), il est question de mesures de compensations mais nous considérons que ce ne sont pas des mesures compensatoires, car rien ne définit comment compenser (qui ? comment : forêts ? friches ? mares ? quelle gestion ?….).

De plus, ces propositions ne se trouvent que dans l’EE or celle-ci n’a pas de valeur règlementaire opposable.

Alsace Nature demande donc au maire d’Ottmarsheim de bien vouloir procéder au retrait de la décision litigieuse et de procéder au réexamen du dossier au vu des éléments exposés par l’association .
Les délais, dans lesquels la prise en compte des enjeux auxquels notre société doit faire face aujourd’hui, nécessitent la mobilisation de tous les acteurs et notamment des collectivités territoriales.

voir le texte du recours en entier