[Découverte de la Semaine] – Castor d’Europe (Castor fiber)

[Découverte de la Semaine] – Castor d’Europe (Castor fiber)

castorLe Castor d’Europe peut être confondu avec le ragondin. En France, un adulte pèse en moyenne 20 kg. Son poids varie saisonnièrement, augmentant en automne où des graisses sont stockées dans la queue. La queue du Castor, constituée de 24 vertèbres, est longue d’environ 30 cm, et large d’environ 15 cm. Recouverte d’écailles, elle sert d’outil au Castor, mais aussi de gouvernail, de réserve de graisse. Il mesure jusqu’à 1,35 m, il est le plus gros rongeur d’Eurasie.
En terme de régime alimentaire, il est exclusivement végétarien.
Le Castor a un comportement grégaire, monogame, il vit généralement en famille composée d’individus de plus d’un an et des jeunes de l’année. Animal semi-aquatique, il passe les deux tiers de son temps dans l’eau et peut faire des apnées d’environ 5 minutes. Il est principalement actif en début de nuit.
Il est capable de créer et améliorer son habitat, pour s’établir, il a besoin d’eau permanente, l’entrée de son gîte doit toujours être immergée et invisible, pour cela, lorsque le niveau de l’eau baisse, il construit une digue pour l’élever. Il a besoin de branches qu’il se procure sur les arbres, et buisson rivulaires des cours d’eau, lacs, étangs, ou zones humides boisées.
Ce rongeur nécessite un réseau hydrographique étendu sans obstacles infranchissables. La présence d’eau doit être permanente et la végétation bien pourvue en boisement tendre.
Très prisée pour sa chair, sa fourrure et son castoréum, l’espèce a été intensivement chassée et piégée, amplifiant progressivement son déclin jusqu’à la fin du XIXe siècle. Au début du XXe siècle, plusieurs pays européens on adopté des mesures de protection permettant au Castor d’Eurasie de recoloniser une partie de son ancienne aire de répartition. A partir des années 1960, l’ensemble du bassin rhodanien a ainsi été recolonisé et cette population naturelle a servi de source d’approvisionnement pour lancer 26 opérations de réintroduction dans 15 départements de France. Totalement éradiqué d’Alsace au XIXe siècle, le Castor d’Eurasie y a été introduit dès les années 1970 à partir de 51 individus prélevés dans la population de la vallée du Rhône.
L’espèce c’est bien implantée sur la Largue, la Doller, l’Ill, La Lauch, Le Giessen, La Bande Rhénane et la Moder. Néanmoins, l’espèce est classée « vulnérable » sur la Liste Rouge des espèces menacées au niveau régional, au vue d’une situation très contrastée des différents noyaux de population.
De nombreuses menace pèsent encore sur le développement des populations de castors dans la région, dont notamment, le trafic routier, les barrages ou seuils trop pentus infranchissables, le faible renouvellement naturel des salicacées et le développement de végétaux invasifs.

[Découverte de la semaine] Adonis de printemps (Adonis vernalis)

[Découverte de la semaine] Adonis de printemps (Adonis vernalis)

KM_C754e-20180227122640L’adonis de printemps est une espèce de plante herbacée vivace de la famille des Ranuncalaceae. Elle est présente ponctuellement en Alsace, notamment dans la Forêt du Hardtwald. Les fleurs, jaunes, apparaissent vers les mois de mars/avril en plaine et mai/juin en montagne. Larges de 4 à 7 cm, elles comptent entre 10 à 15 pétales. La face intérieure des pétales est très brillante et reflète la lumière. L’adonis de printemps est une plante des prairies et pelouses sèches pâturées aux sols basique. Elle apprécie aussi les terres calcaires. En automne, elle est plus difficile à trouver car elle est en repos.
Cette plante est très toxique, mais elle est néanmoins utilisée à des fins médicinales. Notamment pour la composition de remèdes homéopathiques.
Avec l’abandon progressif du pastoralisme en plaine, (élevage extensif pratiqué sur des pâturages et des parcours) ayant conduit au reboisement ou à la mise en culture de nombreuses terres calcaires, l’Adonis a disparu de beaucoup d’endroits, et ne subsiste plus dans certaines région qu’à l’état de relique.
Depuis 2000, L’adonis vernalis est inscrite à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction. En effet, la plante fait l’objet de commerce international en raison de son usage médicinal, au risque d’entraîner sa surexploitation et le recul de l’espèce. Elle est aussi inscrite sur la liste des espèces végétales protégées sur l’ensemble du territoire français métropolitain.

[Découverte de la semaine] – Courlis cendré (Numenius arquata)

[Découverte de la semaine] – Courlis cendré (Numenius arquata)

KM_C754e-20180227122528

Le Courlis cendré est une espèce oiseaux limicole faisant parti de la famille des scolopacidés. Il s’agit du plus grand limicole de son genre, il mesure de 49 à 57 cm et a une envergure de 1 m. Il est principalement d’un marron grisâtre, avec un arrière-train blanc et un bec très long et courbé. Il est souvent confondu avec le Courlis Corlieu qui est plus petit.
En Alsace, le Courlis Cendré est présent de fin février à la mi-juin pour la saison de reproduction. Il se reproduit dans des prairies à végétation assez basse, tourbières. Le femelle pond dans un nid rudimentaire à même le sol, 3 à 5 œufs de couleur brun olive tachetés. L’incubation dure environ 28 jours. Les jeunes sont nidifuges et très souvent élevés par le mâle. Ils volent et sont indépendants au bout de 32 à 38 jours.
C’est un oiseau typique des prairies. Le régime alimentaire du Courlis cendré comporte des insectes, des crustacé, des mollusques, des baies, des graines, et occasionnellement des vertébrés, des petits poissons, des amphibiens ou des lézards. La plupart du temps, il cherche ses aliments dans le sédiment, en s’adaptant aux horaires des marées, sur des zones humides souvent chassées.
Devenu symbole des rieds, la maïsiculture, l’intensification des pratiques agricoles dans la prairie et les pratiques de loisirs trop invasives n’ont cessé de faire chuter ses effectifs. Le Courlis cendré est victime de la perte de son habitat liée à la disparition et au morcellement des prairies, de la destruction mécanique des couvées et nichées , elle est aussi victime de dérangements à cause des activités de loisirs se développant dans les prairies.

Sundgau : trop volumineuse la haie ?

 
Le groupe local Alsace Nature – Sundgau est intervenu récemment pour dénoncer la destruction d’une haie champêtre à Chavannes-sur-l’Etang.
Malheureusement, nous n’avons pu que constater les dégâts…
Voici la réaction du responsable du groupe local, parue dans les DNA du 23 février 2018 :
Voir l’article des DNA « Pas un cas isolé »
Association Alsace Nature «Pas un cas isolé…»
Lui aussi ne manque pas de réagir à la taille pour le moins drastique des haies ( DNA des 17 et 20 février) : pilote du groupe local Sundgau d’Alsace Nature, Jean Pluskota de Jettingen constate toutefois que le problème dépasse largement Chavannes-sur-l’Etang.
« Trop volumineuse la haie cynégétique à Chavannes ? Préserver la haie en la rasant, c’est la nouvelle coutume dans le Haut Rhin. Ce qui est arrivé à Chavannes n’est pas un cas isolé et atteste d’une incompétence de certaines associations foncières ou de maires. S’agissant d’une haie cynégétique mise en place il y a une quinzaine d’années, le maire aurait dû se renseigner sur les pratiques d’entretien recommandées. Les dégâts sont immenses, coupée à ras du sol, il faut au moins cinq ans pour restaurer une haie de qualité. Entre-temps, les hôtes (petite faune, oiseaux, insectes) ne pourront que dépérir. Dans un contexte de sévère affaiblissement de la biodiversité, cette intervention est incompréhensible.
Pour que la prestation soit gratuite il a fallu couper la haie à ras du sol et récupérer le maximum de bois en copeaux valorisables. Des coûts nuls pour la commune, mais pour l’environnement l’étendue des dommages est incalculable !
Alsace Nature demande : Est-ce là le sort qui attend toutes les plantations de haies financées par l’Agence de l’eau, l’ONF, la région, le département, l’Europe ?
Quand pour gagner du temps on se dispense de replier les machines volumineuses, c’est sûr, les chemins ne sont plus assez larges. Mais est-ce là une justification acceptable pour faire table rase des haies ?
Les bandes enherbées aussi…
Les haies ne sont pas les seules à subir le mauvais sort, les bandes enherbées en bordure de chemin qui se réduisent chaque année, deviennent moins larges ou alors elles sont fauchées ou broyées quatre fois par an, beaucoup trop pour qu’une fleur puisse s’épanouir ou un insecte puisse survivre et se reproduire. Les haies et les bandes enherbées constituent les rares espaces non traités par les pesticides et ainsi propices à la préservation de la nécessaire biodiversité.
Pour concilier la préservation des haies avec l’activité agricole nous devons tous réfléchir et coopérer ! »
 
Voir aussi les autres réactions sur le même sujet :
17/02/2018 « trop volumineuse la haie ?  » : Voir l’article des DNA : trop volumineuse la Haie …
23/02/2018 https://c.dna.fr/edition-de-saint-louis-altkirch/2018/02/23/une-haie-entretenue
 
 
 
 
 

[Découverte de la semaine] – Scorpidium cossonii

[Découverte de la semaine] – Scorpidium cossonii

Scorpidium cossonii (Intermediate Hook-moss) 24mar12 (07a)
Scorpidium cossonii est une mousse qui se développe dans les prairies tourbeuses de plaine ou de montagne. Elle se rencontre dans les bas-marais alcalins, à toutes les altitudes. Elle est présente dans toute l’Europe, mais se raréfie vers le sud du continent. Elle est présente aussi en Amérique et en Asie.
Le nom du genre – Scorpidium – renvoie à la forme des feuilles : celles-ci font penser à l’aiguillon d’un scorpion. Le nom de l’espèce – cossonii – est issu du nom d’un botaniste français du XIXe siècle, Ernest Cosson.
L’espèce a été classé « En Danger » sur la liste rouge des espèces menacées en Alsace par Odonat. En effet, de rares mentions sont faites Scorpidium cossonii, et sa répartition ne semble jamais avoir été très large. Elle est principalement citée en plaine, en particulier dans le sud de l’Alsace, près du Rhin dans le secteur de la réserve naturelle de la Petite Camargue alsacienne. Elle a été découverte plus récemment au Champ du Feu, dans le Bas-Rhin.
Les habitats qui permettent d’héberger Scorpidium cossonii sont devenus rares dans la région. La disparition des prairies naturelles par la fertilisation des sols, les drainages et les labours constituent les menaces les plus fortes pour cette espèce.
Ces données ont été extraites du livre « Liste Rouge des espèces menacées en Alsace » établit par Odonat.

[Communiqué de presse] Avis de l’Autorité environnementale : un nouveau camouflet pour le dossier GCO

[Communiqué de presse] Avis de l’Autorité environnementale : un nouveau camouflet pour le dossier GCO

gco-illus
Communiqué de presse
Vendredi 23 février 2018

Avis de l’Autorité environnementale : un nouveau camouflet pour le dossier

L’avis de l’Autorité environnementale, daté du 21 février 2018 et portant sur le volet de prise en compte de l’environnement, est sévère. Même si l’objet de l’avis n’est pas de discuter de l’opportunité du projet, les nombreuses remarques formulées ne peuvent qu’interroger sur la pertinence du projet in fine.
Ainsi, pour l’Autorité environnementale (Ae), les « principaux enjeux environnementaux sont les risques pour la santé humaine du fait de la pollution de l’air et des nuisances sonores, la préservation des milieux naturels, des sols et de la biodiversité, et de la réduction des gaz à effet de serre (…). D’autres enjeux méritent une attention particulière, notamment la bonne organisation des déplacements dans et autour de l’agglomération strasbourgeoise ». L’Ae pointe également de nombreux points non ou insuffisamment traités (sols, impacts sur le développement de l’urbanisation, impacts en phase travaux, qualité de l’air, effets sanitaires, consommation d’énergie, évaluation socio-économique). On ne voit pas comment, et l’Ae le dit explicitement, un projet qui vise à développer le trafic routier peut contribuer à la stratégie de mobilité propre de l’Etat.
Bref, on se demande ce qu’il y a de sérieux dans le dossier de Vinci « particulièrement volumineux et difficile d’accès ». Après deux avis négatifs du Conseil National de Protection de la Nature (CNPN) sur les mesures compensatoires, voici un nouvel avis très sévère qui pointe non seulement de nombreux manquements sur la qualité du dossier, mais aussi des incohérences de fond.
Le collectif GCO Non merci ne peut que dénoncer l’irrationalité de l’Etat, qui, du ministère dit de la Transition écologique jusqu’au préfet, s’obstine à vouloir imposer coûte que coûte ce projet, alors que les instances qu’il a lui-même créées n’arrêtent pas de tirer la sonnette d’alarme. Le ministère va-t-il enfin ouvrir les yeux et arrêter de servir les intérêts d’une multinationale au détriment de l’intérêt collectif ? Le communiqué de presse du ministère du 23 janvier 2018 annonçant qu’il délivrera l’autorisation unique environnementale apparaît de plus en plus, non seulement comme un déni de démocratie, mais comme une erreur manifeste de jugement, voire une faute politique.
Il est impensable qu’un dossier jugé aussi mauvais par des instances indépendantes soit soumis à enquête publique dans ces conditions. Il est impensable qu’un dossier aussi mauvais soit autorisé un jour. Le collectif se sent une fois de plus conforté dans son opposition à ce projet inutile et néfaste.