Les Assises ont été organisées dans les Vosges par la Filière Bois du Grand Est en partenariat avec l’association Des Hommes et Des Arbres (DHDA). Cette rencontre réunissait les différentes institutions forestières, les associations représentant les usagers, les défenseurs de la nature en vue de tracer les contours des forêts du Grand Est à l’horizon 2050 – 2100.
En amont des Assises des ateliers-rencontres ont été organisés pour recueillir les attentes selon les différents types de rapports à la forêt. Ils ont regroupé par petits groupes deux cent quatre-vingt-dix-neuf participants : propriétaires, travailleurs forestiers, chasseurs, défenseurs de la nature, enseignants, chercheurs, élus locaux, architectes.Quelle suite sera donnée aux Assises de la Forêt et du Bois des 26 et 27 novembre 2021
Bien que la perception de la forêt soit fonction de la relation de chacun d’entre nous avec elle (l’on soit professionnel ou usager profitant de ses aménités), celle-ci est avant tout associée au calme et au bien-être qui s’en dégagent. Cependant le calme recherché loin du rythme imposé par notre société trouve ses limites par rapport au niveau de fréquentation dont elle fait parfois l’objet. La quiétude recherchée peut être troublée par la pratique de sports nature (quad, VTT).
Les défenseurs de la nature mettent en avant la richesse des populations animales et des espèces végétales qui constituent un écosystème forestier riche et complexe. Un des membres de l’atelier organisé au sein de notre réseau Forêt a signalé « je ne m’ennuie jamais en forêt sauf en monoculture de résineux. Pour l’instant la majeure partie de la forêt semble échapper au modèle dominant dans l’agriculture qui renvoie une image négative du point de vue des impacts sur la nature de l’exploitation à outrance. Notre position est de ne pas engager la forêt dans les traces du régime agricole intensif au vu de ses impacts sur le sol et l’environnement.
De leur côté, les salariés qui vivent de l’exploitation ou de la transformation du bois invoquent de leur côté l’éloignement du monde urbain par rapport aux réalités du monde rural, cet écart serait illustré par une nature considérée comme sacralisée.
Alors que la 1° journée des Assises était consacrée à l’état actuel de la forêt, au cours de la 2° les participants par groupe de huit ou dix, étaient invités à réfléchir à un modèle de forêt durable et à s’interroger sur les impacts des choix au niveau des différentes fonctions de la forêt. Un réel défi pour les sous-groupes quand on sait que l’addition des attentes, des intérêts catégoriels ne constitue pas forcément un projet pour l’avenir des forêts. Les contributions parmi la douzaine de groupes furent nombreuses et le temps restant n’a pas permis d’analyser les différentes pages de paperboard. La filière Bois organisatrice des Assises prévoit de réunir un panel de représentants (dont FNE Grand Est) pour analyser plus en détail la production des différents groupes.
Rappelons qu’une forêt multifonctionnelle répond à plusieurs critères : la protection de son écosystème [avec aujourd’hui les risques liés au changement climatique], un rôle économique lié à la production de bois, la fonction sociétale avec l’accueil du public et la jouissance des aménités de la forêt.
Arrivera t-on à dresser les contours de la forêt du futur en conciliant les intérêts des acteurs de la filière économique et les attentes des défenseurs de la nature. Des représentants aux intérêt parfois diamétralement opposés pourront-ils coopérer ? Réponse dans quelques mois.