Première nationale : EDF condamnée pour ses manquements à la réglementation nucléaire

Le réseau « Sortir du nucléaire » vient de publier un communiqué de presse :
« C’est une première ! Lundi 3 décembre, EDF a été condamnée par la Cour d’appel de Toulouse à 4000 euros d’amende pour de multiples négligences ayant conduit, en janvier 2010, au déversement de 450 litres d’effluents radioactifs dans le milieu naturel par la centrale nucléaire de Golfech. Une condamnation qui ouvre la voie à bien d’autres…
Golfech© EDF 2010

Les deux réacteurs de la centrale de Golfech sont situés sur les berges de la Garonne, entre Agen et Toulouse et à environ 40 km de Montauban.

Janvier 2010 : déversement radioactif dans l’environnement

En janvier 2010, selon une auto-estimation d’EDF, 450 litres d’effluents radioactifs provenant de la centrale de Golfech ont été accidentellement déversés dans le milieu naturel. À la suite de cet évènement grave, du tritium a été découvert dans la nappe phréatique sous la centrale. Bien que la composition exacte du rejet intempestif ne soit pas précisément déterminée, il est établi que ce dernier comportait de nombreux autres radioéléments en plus du tritium.

Après enquête, il s’avère que ce déversement a été causé par un enchaînement de défaillances techniques au sein de la centrale.

Des manquements à la réglementation technique pour la première fois sanctionnés

Face à cette pollution inacceptable du milieu naturel, le Réseau « Sortir du nucléaire », France Nature Environnement Midi-Pyrénées et les Amis de la Terre Midi-Pyrénées, soutenus par de nombreuses associations locales, ont décidé de porter plainte. Le Parquet n’ayant pas engagé de poursuites, EDF a été citée directement devant les juridictions.

Le 29 mars 2012, le tribunal de police de Castelsarrasin a relaxé EDF, en dépit des réquisitions du procureur. Les associations et le Parquet ont fait appel de cette décision. L’audience devant la Cour d’appel de Toulouse a eu lieu le 1er octobre 2012. L’avocat général, représentant du Ministère public en appel, a requis une condamnation pour deux des trois infractions soulevées par les parties civiles. L’affaire a été mise en délibéré et le verdict a été rendu le 3 décembre 2012. EDF a été reconnue coupable de deux infractions et a été condamnée à payer 2000 euros d’amende pour chacune et à reverser 1500 euros de dommages et intérêts à chacune des parties civiles.

Cette condamnation relative à des problèmes d’application de la réglementation technique en matière nucléaire est une première ! Le Réseau « Sortir du nucléaire » se félicite donc de ce verdict et espère qu’elle marquera un tournant dans la jurisprudence en ce domaine, pour mettre fin à l’impunité des pollueurs. »

Retrouvez tout l’historique de cette procédure : http://groupes.sortirdunucleaire.org/Golfech-EDF-hors-la-loi

Le coût de l'EPR de Flamanville encore revu à la hausse

Article paru dans « le Monde » le 3 décembre 2012 :

« Le groupe énergétique français EDF a annoncé lundi 3 novembre avoir relevé de 2 milliards d’euros son estimation du coût de la construction du réacteur nucléaire EPR de Flamanville, portée à 8,5 milliards, inflation comprise, en partie à cause des retards subis par le chantier. Les dépenses attendues pour ce réacteur dit de troisième génération, à eau pressurisée, avaient déjà été quasiment doublées l’an dernier, atteignant 6 milliards d’euros, contre 3,3 milliards annoncés en 2005.

Le géant français de l’électricité a, en revanche, maintenu le calendrier de mise en service, tablant toujours sur un démarrage de la production en 2016, soit quatre ans de retard par rapport à la date d’achèvement initialement prévue. Le groupe a expliqué dans un communiqué avoir pris en compte dans cette révision à la hausse l’évolution du design de la chaudière (ou cœur du réacteur), des études d’ingénierie supplémentaire, l’intégration de nouvelles exigences réglementaires, ainsi que des enseignements postérieurs à la catastrophe nucléaire de Fukushima intervenue l’an dernier au Japon.
De plus, il a tenu compte d’« aléas industriels », comme le remplacement des« consoles » (énormes pièces métalliques entourant le bâtiment réacteur, que le groupe a dû remplacer après la détection de défauts) et ses conséquences sur le planning des travaux, qui a dû être réaménagé, ainsi que de « l’impact financier de l’allongement des délais de construction ».
« BRISER LE MYTHE DU NUCLÉAIRE PAS CHER »
La nouvelle d’une hausse des coûts tombe au plus mal pour EDF, alors que le gouvernement socialiste français vient de lancer un débat national sur la transition énergétique, qui doit aider à définir la politique énergétique de la France etproposer des pistes pour réduire de 75 à 50 % la part du nucléaire dans l’électricité à l’horizon 2025. Le groupe s’est vu en outre infliger lundi pour la première fois une amende de 4 000 euros à la suite d’une fuite radioactive dans une centrale à Golfech (sud-ouest).
« Cette annonce enterre la compétitivité de l’EPR face à l’éolien » et « tue aussi la crédibilité de l’EPR à l’export », a déclaré Sophia Majnoni, en charge des questions nucléaires à Greenpeace France. « Voilà qui vient briser le mythe, si cela n’était pas déjà fait, du nucléaire pas cher. Ce sont 8,5 milliards gaspillés et détournés des véritables alternatives. Il faut arrêter les frais et stopper ce chantier qui est absurde », a renchéri auprès de l’AFP Charlotte Mijeon, porte-parole du réseauSortir du nucléaire.
Outre celui de Flamanville, trois autres EPR sont en construction dans le monde, un en Finlande (mise en service prévue en 2014, avec cinq ans de retard), et deux à Taïshan, dans le sud-est de la Chine (entrée en service prévue fin 2013 et fin 2014). »
http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/12/03/le-cout-de-l-epr-de-flamanville-encore-revu-a-la-hausse_1799417_3244.html

Dialogue ou provocation ? La FDSEA et les Jeunes agriculteurs d’Alsace ont choisi


« Alors que les associations de protection de la nature, représentées par France Nature Environnement, ont pris part à l’opération « Agriculture – environnement : de la crispation à la médiation » le 27 septembre dernier, Alsace Nature, fédération des associations de protection de la nature alsacienne, vient de voir ses locaux dégradés par le dépôt d’un tas de fumier devant sa porte. Leur participation constituait pourtant une première pierre pour sortir de l’incompréhension qui existe actuellement et cette reprise de dialogue avait fait l’objet d’un soutien des ministres de l’Ecologie et celui de l’Agriculture.

Pendant que le monde agricole alsacien manifestait ce matin dans la capitale strasbourgeoise pour dénoncer l’inadaptation de la Directive Nitrates aux fonctionnement des entreprises agricoles alsaciennes, un tracteur portant un drapeau de la FDSEA s’est rendu devant la maison des associations de protection de la nature (rassemblant Alsace Nature, la Ligue pour la Protection des Oiseaux, Odonat, le Groupe d’Etude et de Protection des Mammifères d’Alsace, BUFO et le pôle nature et biodiversité de France Nature Environnement) pour y déverser une benne de fumier. Sans même avoir pris la peine de justifier ce geste ou d’en donner la moindre explication, les protagonistes ont filé avant même que les divers occupants des lieux n’aient pu engager une discussion.
Alsace Nature et ses associations fédérées et France Nature Environnement déplorent ce type d’acte et n’en comprennent pas la signification. Alors que l’enjeu principal est de réconcilier l’agriculture et les enjeux environnementaux, ce dépôt de fumier donne une bien mauvaise image d’une partie de la profession et de ses capacités d’entendre les préoccupations de la société.
Maurice Wintz, Président d’Alsace Nature, déclare « alors que nous faisons de très nombreuses ouvertures au dialogue vers la profession nous déplorons ce type de procédé. Nous attendons de la part des dirigeants des organismes professionnels agricoles qu’ils prennent clairement position face à ces exactions ».
Pour Bruno Genty,  Président de FNE : « Il est clair que cette action malveillante est un obstacle sur le chemin du dialogue. La balle est dans le camp des dirigeants des organisations professionnelles agricoles. »

Décharges sauvages sur le territoire de la CUS

Le thème de la nature en ville est très présent dans le débat public, cependant on observe que nombre d’espaces naturels sauvages sont malheureusement le siège d’acte pour le coup contrenature: les décharges sauvages.
– Lors de vos sorties, promenades, à travers la CUS vous êtes témoin  de la présence de décharges sauvages sur le territoire. Des dépôts qui peuvent subsister pendant des mois sans que personne ne s’en soucie et constituer ainsi des appels d’air à la décharge.
– Lors de vos déplacements vous êtes agacés voire sérieusement en colère face à cet autre phénomène moins visible, plus diffus  qu’est la  pollution des bords de route, autoroutes, voies de chemins de fer… par des emballages, bouteilles, pneus, plastiques tous genre, etc.
– Vous souhaitez déclarer la guerre à cette agression, voire ce fléau. Il vous semble que l’impunité soit de mise dans cette affaire malgré un cadre législatif existant. Je vous propose que nous nous associions pour :

  • Faire un état des lieux le plus complet possible des différents sites : (photos, types de déchets, quantités…)
  • Puis de faire enlever  tous ces dépôts par les municipalités concernées (opération nettoyage)
  • Etudier le cadre législatif, évaluer les causes, les conséquences, proposer des solutions, les exposer à nos élus qui ne semblent pas prendre ce phénomène au sérieux.
  • Communiquer auprès du grand public , sensibiliser…

Pour tout ce travail je propose aux personnes sensibles au sujet de se manifester : contact67@alsacenature.org ou actu@alsacenature.org
Une première réunion de préparation  pourra être organisée en fonction de vos disponibilités.

Christian Ledunois
Co-animateur bénévole
du Groupe Sectoriel CUS
Alsace-Nature

Rejoignez le Groupe sectoriel CUS-réunion le deuxième jeudi de chaque mois

AGRICULTURE : Solidarité oui, chèque en blanc non !

On parle de rigueur. La précarité avance, les peuples descendent dans la rue. Pendant ce temps les céréales rapportent gros, et le marché de l’agroéquipement poursuit sa hausse (+ 16% d’immatriculations de tracteurs en 2012 par rapport au premier semestre 2011).
Dans ce contexte, le Conseil européen pourrait approuver, le 22-23 novembre, un chèque en blanc pour la Politique Agricole Commune (PAC) portant sur 41 % du budget européen au bénéfice des agriculteurs et de leurs filières, sans définir la moindre exigence en contrepartie. Soit 56 milliards d’euros – pour en faire quoi ? Planter encore plus de maïs en Alsace comme le réclament certains ? Echouer dans l’abandon des pesticides qui polluent l’eau, l’air et les aliments ? Laisser se pérenniser les élevages concentrationnaires ?
Face à un tel effort financier de la société, la profession agricole pourrait mettre un point d’honneur à pousser plus loin le verdissement de la PAC, la protection des ressources planétaires, l’agronomie à la place des pesticides, et enfin le respect de la biodiversité et des besoins des animaux d’élevage. Si une telle évolution significative et crédible* n’a pas lieu, le financement d’une PAC n’a plus de raison d’être.
Le discours agricole pourrait en effet gagner par plus de discernement entre colères légitimes – p.ex. concernant les distorsions de concurrence quant aux salaires – et une rhétorique désignant l’environnement comme bouc émissaire, à quelques semaines des élections des Chambres d’Agriculture. Or c’est le système économique qui doit évoluer, pas les lois de la nature.
Néanmoins Alsace Nature comprend l’opposition des éleveurs aux nouvelles règles d’épandage qui leur sont imposées au titre de la directive nitrates. Cette application issue d’un modèle hollandais d’élevage hors sol en pays plat parait totalement inadaptée, invérifiable malgré des montagnes de paperasses, et contreproductive. Pourtant l’urgence est double : la pollution est grave (algues vertes…), et la condamnation de la France à des astreintes faramineuses est imminente. Mais comment en être arrivé à une telle surenchère de complexité et d’inefficacité ? Sans doute, parce que la profession a tout fait pour freiner les contraintes et les vraies solutions au problème. Aujourd’hui, il faudrait tout remettre à plat et recommencer, mais le temps presse.
Il est en effet beaucoup plus pertinent de sauvegarder voire de reconquérir des prairies et pâturages (ce que certains agriculteurs font !), de soutenir des systèmes aussi herbagers que possible, de favoriser des conversions vers l’agriculture biologique, que de forcer les éleveurs à investir dans du béton ruineux pour stocker plus de lisier, alors qu’une mise aux normes avait été faite. La gestion cloisonnée des problèmes et les erreurs de priorité font de terribles dégâts !
Le rôle d’une PAC justifiable et défendable est bien celui-ci : rendre économiquement viable une agriculture qui respecte la santé, les ressources naturelles, les écosystèmes, la biodiversité, et les animaux d’élevage.
 
* Les ONGs spécialisées demandent au minimum l’attribution de 30 % du 1er pilier au verdissement, 50 % du 2ème pilier à l’environnement, 1% au programme LIFE, et 5-10 % du 2ème pilier pour améliorer le bien-être animal, ainsi que le maintien des 7% (comme proposé par la Commission) des surfaces en compensation écologique. Tout cela n’est pas du luxe, mais serait particulièrement utile pour les petites exploitations d’élevage, pour une agriculture de Haute Valeur Naturelle, et pour nos précieuses zones humides.