Marche climat à Issenheim et mobilisation contre la bétonnisation

Marche climat à Issenheim et mobilisation contre la bétonnisation

Le groupe local Alsace Nature Florival, avec le collectif Action pour le Climat Florival organisait ce 6 novembre, dans le cadre de la COP26, une manifestation à Issenheim.
Une centaine de participants ont répondu à l’appel de cette première Marche pour le Climat à Issenheim. D’autres suivront car nous sommes dans l’urgence au service de la résistance climatique.
Entre la zone commerciale et la mairie, cette marche joyeuse et solidaire aura permis de s’engager au service de la préservation des terres agricoles et contre les projets d’urbanisation des espaces cultivés du Daweid et de Pfleck. Les champs doivent servir à nourrir sainement les habitants du territoire et non à assouvir les ambitions des promoteurs ou à alimenter l’égo de certains élus…

Un courrier aux élus d’Issenheim a été lu devant la mairie et déposé dans la boîte aux lettres par la benjamine du défilé.

Une pétition a été diffusée et a déjà récolté plus de 150 signatures à travers le village.

Voici un résumé en images de la manifestation. Merci à Action climat Florival pour ce montage

Pour signer la pétition, télécharger le document pdf – à envoyer à la mairie de Issenheim

Projet de téléphérique au Mont Sainte Odile : nous restons vigilants

Projet de téléphérique au Mont Sainte Odile : nous restons vigilants

Que penser, quand aux détours d’une rue , lors du marché, la discussion s’engage avec un élu sur le projet Sainte Odile ? «  Il y une étude en cours, on n’a pas pris de décision! ».

En lisant les quelques pages (ironie) du projet de révision du scot du Piemont, à la page 267 du rapport de présentation :


« Au stade de la rédaction du diagnostic, les membres du comité de pilotage (collectivités territoriales, Evêché, Etat) ont décidé de réaliser une étude de faisabilité.

 

Cependant, l’hypothèse qui est retenue est de créer un transport téléporté et de réduire le nombre de places de stationnement au site. Il s’agira aussi de rendre le stationnement payant de sorte à ce que le TSP soit privilégié. Afin de rabattre les automobilistes vers le stationnement à Saint-Nabor, des panneaux judicieusement placés aux abords des routes accédant au site indiqueront le nombre de places restantes et des barrières seront alignées le long de la chaussée pour éviter les stationnements sauvages« 

Afin de montrer à nos décideurs que nous ne sommes pas dupes, nous avons lancé une pétition contre ce projet et démontrant son absurdité alors qu’il existe des solutions alternatives beaucoup moins impactantes pour la nature et certainement beaucoup moins chères.

De plus avec ce projet de transport par cables les élus souhaiteraient développer des activités nouvelles en totale opposition avec la motion prise par Alsace Nature lors de sa dernière Assemblée Générale, de ne pas transformer le massif vosgien en parc d’attractions

Si vous pensez que nos arguments sont recevables, nous vous engageons à signer la pétition ci-dessous et à la faire suivre à vos contacts.

SIGNER LA PETITION

Merci pour votre soutien

Le groupe local Alsace Nature – Piémont des Vosges et association Nature et Vie de Barr

 

[Communiqué de presse] VLIO : un projet daté et inadapté au nouveau contexte

[Communiqué de presse] VLIO : un projet daté et inadapté au nouveau contexte

Dans le cadre du débat en cours autour du projet de VLIO, Alsace Nature souhaite faire part des observations suivantes.

Le projet de VLIO se présente comme une réponse unique à un questionnement complexe et évolutif. Personne ne nie qu’il y ait un problème de saturation de certains axes de circulation pendant des périodes limitées, et de nuisances pour les riverains, ni que des solutions doivent être trouvées. Mais avant de s’engager dans une réponse ancienne, il s’agirait d’objectiver et de comprendre les besoins et pratiques réelles en termes de mobilités ainsi que leurs enjeux afin de pouvoir concevoir des réponses adaptées et inscrites dans un contexte en évolution.

Tout d’abord, les études justifiant le projet ont été faites dans un contexte qui a évolué depuis (pandémie, options politiques…) : par conséquent les prévisions de trafic prises en compte dans les études initiales méritent aujourd’hui d’être réinterrogées.

Par ailleurs, et plus important, divers dossiers de mobilité alternative sont annoncés :

  • le tram vers l’ouest qui va améliorer les capacités de desserte de l’ouest de l’EMS
  • le transport en site propre ouest (TSPO) qui vise à proposer une alternative à l’usage de la voiture individuelle
  • la prise en charge de la compétence mobilité par les collectivités voisines de l’EMS, qui ouvre des perspectives d’amélioration de l’offre en transports collectifs
  • le développement du transport à la demande (TAD)
  • la mise en place des zones à faibles émissions (ZFE)
  • le développement des pistes cyclables

Enfin, la crise sanitaire a été l’occasion de développer massivement l’usage du télétravail. La pérennisation au moins partielle de ce fonctionnement permettra de réduire la mobilité et donc la congestion et les émissions de CO2 (Etude ADEME de juin 2020).

La question n’est pas simplement d’absorber le trafic en créant une nouvelle route car il est apparu à de nombreuses reprises, et notamment dans les zones denses, qu’une nouvelle route générait aussi un nouveau trafic. Alors que l’amélioration significative de l’offre en transports « doux » favorise le transfert vers ces modes.

Ainsi, dans une logique purement routière, la VLIO pose un certain nombre de questions :

  • elle sera un barreau reliant le nord au sud de l’agglomération strasbourgeoise (Schiltigheim – Illkirch par exemple), rôle que tient aujourd’hui la M35. Plutôt que de simplement répartir le trafic existant localement, elle risquerait d’attirer un trafic nouveau lié à l’aménagement de la M35.
  • comme le GCO n’assurera pas ce barreau nord-sud (péage, détour), la VLIO risquerait aussi de tenter un certain nombre d’usagers qui voudront éviter le péage.

En résumé, sur la VLIO, comme d’ailleurs sur la M35, la régulation du trafic se fera par la saturation – et du coup la VLIO remplira mal son rôle de désengorgement des rues principales des villages de la deuxième couronne,
ce qui montre bien l’incohérence des logiques purement routières.

L’enjeu pour Alsace Nature est donc, sur la base d’une connaissance fine des motifs et circuits de déplacement sur le secteur concerné, de développer significativement les offres alternatives à la voiture, dont notamment les plans de déplacements dans les entreprises, les voies cyclables et leurs accessoires, le covoiturage…

Un impact trop important sur les milieux naturels

Par ailleurs, le tracé prévisionnel impacterait de nombreuses zones humides voire inondables classées ainsi que le Ried de la Bruche dans sa partie basse.

La route passerait à proximité directe d’un des méandres les plus actifs de la Bruche (Korngrutt) et à moins de 300 m d’un site du Conservatoire des Sites Alsaciens : le Brischaltarm (ancien bras mort de la rivière encore en eau et véritable refuge pour la faune aquatique).

Par ailleurs, le tracé impacterait les espaces forestiers et les prairies mésohygrophiles remarquables entre Eckbolsheim et Wolfisheim habitat d’espèces animales et végétales remarquables (Agrion de Mercure, Couleuvre helvétique, Lézard des murailles, Pulicaire vulgaire, Cerfeuil bulbeux, Isnardie des marais, Léersie faux riz, Erysimum fausse giroflée, Pesse d’eau…).

A l’heure où de plus en plus de communes de l’EMS se lancent dans la reconquête des corridors écologiques, il serait pour le moins paradoxal de prévoir un projet qui mettrait ainsi à mal des éléments de trame verte et bleue encore existants.

Révision du Plan de Protection de l’Atmosphère de l’EMS : les remarques d’Alsace Nature

Révision du Plan de Protection de l’Atmosphère de l’EMS : les remarques d’Alsace Nature

Le groupe local d’Alsace Nature – Eurométropole de Strasbourg a participé à la consultation sur la révision du Plan de Protection de l’Atmosphère de l’EMS. Voici la contribution d’Alsace Nature

 

Depuis leurs premières mises en application en 2008, les PPA successifs visent à améliorer la qualité de l’air sur le territoire de l’Eurométropole de Strasbourg (EMS) afin que nos concitoyens vivent et grandissent sans risque sanitaire liés aux pollutions de l’air.
Force est de constater que l’objectif n’est pas atteint, malgré une certaine amélioration, d’où la nécessité de mettre en œuvre un nouveau plan de protection de l’atmosphère sur l’agglomération de Strasbourg.
La concertation préalable nous donne l’occasion de rappeler certains éléments qu’il nous semble importants de prendre en compte.

 

En préambule

Nous nous interrogeons sur l’ambition donnée à la présente consultation publique tels qu’elle que présentée dans l’introduction du document (encadré en page 5 du document). Si en effet, il faut replacer le citoyen au cœur des réflexions et que chacun, à son niveau, peut être acteur de l’amélioration de la qualité de l’air, tâche qui notamment est portée par Alsace Nature, nous exprimons notre désaccord avec l’affirmation selon laquelle la pollution de l’air est principalement due à notre comportement individuel au quotidien. Cette affirmation revient à assimiler les causes aux effets.

Modes de transport, de chauffage et d’élimination des déchets sont plus que largement induits par le type d’organisations collectives mises à l’œuvre depuis plusieurs décennies par nos sociétés :

  • le Grand contournement Ouest (ou COS) est l’exemple révélateur d’un choix imposé qui induit immanquablement de privilégier l’un des modes de déplacement les plus polluants.
  • La mise en place tardive de normes ou d’une réglementation prenant mieux en compte les émissions de particules retarde le renouvellement d’équipements plus optimaux et performants en matière de chauffage.
  • Le choix de l’incinération comme mode de traitement des ordures ménagères résiduelles a été fait par la collectivité territoriale…

Sans vouloir préjugée de l’impact effectif des changements de comportement individuels en matière de réduction de la pollution de l’air, nous ne pouvons que faire le parallèle avec l’indispensable besoin de réduire celle des émissions des Gaz à effets de serre (GES). Les leviers de réduction de l’empreinte carbone moyenne, liés tant aux changements de comportement que des investissements «réalistes des individus », induiraient une baisse limitée à environ 20 % des émissions de GES (Etude téléchargeable : Carbone 4 – Faire sa part ? Pouvoir et responsabilité des individus, des entreprises et de l’Etat face à l’urgence climatique – juin 2019). Pour utile qu’ils soient, ces gestes individuels doivent être compléter par des investissements et des règles qui sont du ressort de l’Etat, des collectivités et des entreprises.

Il nous semble qu’en matière de lutte contre la pollution atmosphérique, la réponse la plus efficiente relève plus de choix collectifs (aménagement du territoire notamment) que d’actions individuelles.

 

Le contexte juridique et réglementaire

Le cadre réglementaire du PPA est présenté en page 19 du dossier de concertation. Le contentieux instruit par la Cour de justice de l’Union européenne est évoqué rapidement. Rappelons aussi la procédure en cours devant le Conseil d’État porté par les Amis de la Terre, et dont notre fédération est l’un des requérants. Dès 2017, le Conseil d’Etat avait ordonné au Gouvernement de mettre en œuvre des plans pour réduire les concentrations de dioxyde d’azote (NO2) et de particules fines (PM10) dans 13 zones en France dont l’agglomération de Strasbourg. Constatant, en juillet 2020, que les valeurs limites étaient toujours dépassées, le Conseil d’Etat avait donné un délai de six mois complémentaires sous peine de devoir mettre en place une astreinte financière. Et le 4 août dernier, il a jugé que les mesures prises ne permettront pas d’améliorer la qualité de l’air dans le délai le plus court possible et a donc condamné l’Etat au paiement de l’astreinte de 10 millions d’euros, au titre du 1er semestre 2021, la plus forte jamais vu pour la France. Il nous semble qu’il aurait été utile de présenter ces éléments dans le document support à la concertation.

Il est indiqué en page 23, qu’il s’agit de viser, pour ce nouveau PPA, non seulement l’atteinte des seuils réglementaires, mais de respecter les lignes directrices de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Nous ne pouvons qu’approuver cet objectif. C’est également l’objectif fixé dans le SRADDET de la Région Grand Est (Objectif 15. Améliorer la qualité de l’air, enjeu de santé publique). Le SRADDET étant un document prescriptif, il aurait aussi pu y être fait mention dans le document support à la concertation.

Nous relevons aussi que l’OMS vient, le 22 septembre 2021, de publier ses nouvelles lignes directrices. Pour ne prendre qu’un exemple, l’un des nouveaux seuils de référence pour le dioxyde d’azote, NO2, l’un des polluants préoccupants pour l’agglomération de Strasbourg, est réduit d’un facteur 4, passant de 40 μg/m3 à 10 μg/m3 en moyenne annuelle. Nous estimons logiquement que c’est bien le respect de ces nouvelles lignes directrices de l’OMS qui doivent être la cible visée.

Il nous parait indispensable d’actualiser le diagnostic du territoire en prenant en compte ces nouveaux éléments. Il convient donc, entre autre, d’actualiser les données sur les populations qui sont exposées au dépassement des seuils de référence de l’OMS.

Par exemple, pour les PM10, selon le document de support à la concertation, environ 25 000 personnes sont exposées à un dépassement de la valeur guide OMS annuelles de 20 μg/m3. Combien avec la nouvelles référence qui est à 15 μg/m3 ?

Il est donc indispensable de mettre en œuvre des mesures fortes pour réduire notamment les émissions de particules fines et cibler les secteurs les plus contributeurs (industrie, résidentiel, agriculture, transport).

 

Pollution liée aux transports (1er contributeur des NOx et 2eme pour les PM et GES) :

Pour réellement agir sur les transports, notamment ceux du quotidien, il est indispensable de raisonner non seulement à l’échelle de l’agglomération de Strasbourg, mais à l’échelle du bassin de vie, concrètement, quasiment à l’échelle de la CEA. Favoriser, via l’aménagement du territoire, la réduction des besoins de déplacements (par exemple, refus des centres commerciaux ou des zones
d’activités de type tertiaires en périphérie …).

Il est primordial que la mise en place de la ZFE s’accompagne d’une réelle volonté de réduire le volume de véhicules individuels en circulation sur le territoire, et éviter qu’elle ne se traduise principalement par un renouvellement du parc vers des véhicules plus récents et électriques. C’est une réduction du nombre de véhicules qu’il faut atteindre, les gains seront multiples ; moins de pollution, mais aussi une réorganisation des territoires et réappropriation de l’espace public, moins d’impact sonore et d’accidentologie etc…

Pour cette raison nous considérerons toujours qu’un accompagnement au transfert de l’usage de la voiture individuelle vers des mobilités alternatives et douces est primordial.

Nous mettons également en garde contre une électrification intensive et inadaptée des mobilités, qui serait dévastatrice en termes de consommation énergétique et néfaste au climat. A ce titre les aides actuellement prévues dans le cadre de la ZFE porte exclusivement sur l’électrique. Il nous semble important que la ville s’empare de ce débat pour éviter que le mirage de la voiture électrique propre ne soit entretenu à l’occasion de cette mise en œuvre.

Il convient de poursuivre le développement des alternatives à la voiture individuelle et de privilégier les mobilités actives et les transports en communs. Ces derniers doivent renforcer leur fiabilité (respect des horaires), être plus rapides (développement des sites propres) et plus attractifs (tarification incitative, confort, sécurité). Les projets de renforcement du réseau de tram sur l’agglomération, la refonte des lignes de bus, la mise en œuvre du projet de Réseau express métropolitain (REM) doivent être concrétisés le plus rapidement possible.

Il faut, bien évidemment, aussi continuer à développer les zones de rencontres et les zones 30, le réseau des pistes cyclables, les aides financières pour la location ou l’achat de vélo, la mise en place de plans de mobilité en entreprises, le soutien aux modes de livraisons non polluants (vélos-cargos, livraison par voie d’eau, par tramway …).

Il faut aussi prendre en compte l’impact, à priori positif, de l’évolution des modalités de travail avec l’irruption du télétravail, des visioconférences … qui réduisent les besoin de déplacements.

Dans le cadre de la mise en service du GCO nous demandons qu’une étude des reports des pollutions soit intégrée à cette révision du PPA lors de l’enquête publique programmée pour fin 2022.

 

Pollution liée à au résidentiel et au tertiaire (Principalement les particules fines) :

Si le chauffage bois individuel et le fioul sont des sources non négligeables de PM, la responsabilité des centrales biomasses du territoire est-elle bien évaluée ?

Il convient de poursuivre et renforcer les politiques d’appui à l’isolation des bâtiments qui couvrent à la fois les enjeux de qualité de l’air et ceux de la réduction des GES. Il faut, dans la mise en œuvre, raisonner aussi en cycle de vie et efficience énergétique, qualité architecturale et préservation de la biodiversité urbaine.

 

Pollution liée à l’agriculture (notamment du NH3 qui participe à la formation de polluants secondaires) :

Alors que les oxyde d’azotes, le dioxyde de souffre sont depuis 1990, sur des trajectoires à la baisse, la pollution liées à l’ammoniac (NH3) liée très majoritairement aux pratiques agricoles évolue entre 250 et 300 tonnes/an sans baisse manifeste (ATMO Grand Est Invent’Air V2020).
L’agriculture, qui occupe de l’ordre d’un tiers de la surface de l’Eurométropole de Strasbourg, est un émetteur important tant de polluants atmosphériques que de GES. L’intensification des productions est l’un des facteurs aggravant. Il existe diverses solutions techniques de réduction qui doivent être plus fortement valorisées (non labours par exemple). Notre fédération milite pour une modification profonde des modes de production. Il s’agit aussi de mieux préserver la biodiversité. Il convient de mieux soutenir les exploitations de tailles humaines, de privilégier les circuits de production locaux et si possible bio, de sortir des élevages de type intensif, favoriser le retour de bêtes à l’herbe …

Pour réussir cette indispensable transition vers une agriculture écoresponsable, l’engagement des acteurs agricoles est essentiel. Nous attendons des acteurs concernés des propositions d’actions concrètes. Il convient également que l’Etat soutienne la transition vers une PAC « verte » sans oublier l’accompagnement que peut apporter l’Eurométropole, la ville de Strasbourg et les autres
communes.

 

Pollution liée à l’industrie (1ere émettrice de SO2 et de COV) :

Après avoir observé une baisse, due aux délocalisations et aux changements de process, les émissions de polluants atmosphériques se maintiennent au même niveau lors des 5 dernières années. Il convient donc de remobiliser le monde industriel afin qu’il contribue à l’effort collectif.
La volonté de relocalisation de l’industrie, qui est à soutenir (car réduction potentielle des GES), doit s’accompagner d’une exigence intacte en matière de qualité de l’air.

 

Autres polluants non règlementés :

Nous souhaitons que le prochain PPA, même si cela n’est pas imposé par le cadre réglementaire, puisse ouvrir une réflexion sur les polluants émergeants et pour lesquels il n’y as pas de modes de surveillance encadrés (nanoparticules, pesticides, certains COV…).

 

En guise de conclusion :

Nous ne sous-estimons pas l’enjeu que représente la sensibilisation et la mobilisation des citoyens sur la qualité de l’air et de ses impacts sur la santé des plus fragiles, en particulier des enfants qui sont bien souvent exposés à la pollution dès leur naissance. Il est important que chaque citoyen de l’agglomération de Strasbourg, au-delà d’une simple information, soit en capacité d’agir pour améliorer, à son échelle la qualité de l’air qu’il respire. Se loger, se déplacer, se nourrir…autant de postes producteurs de pollutions et de GES sur lesquels tous et chacun peut agir.

Mais, si les enjeux de communication et de connaissance sont importants, il s’agit pour le futur PPA d’être véritablement un levier d’action pour réduire les différentes sources de pollution.

L’Etat, garant du « droit reconnu à chacun à respirer un air qui ne nuise pas à sa santé » (article L220-1 du code de l’environnement), les collectivités publiques et les acteurs privés que sont les entreprises ont, chacun dans leur domaine de compétence, une responsabilité majeure en matière de lutte contre la pollution de l’air. C’est avant tout via des actions qui relèvent du collectif plutôt que des gestes individuels que nous pourrons garantir un air de qualité et engager une transition en faveur du climat.

Il y a 3 ans, démarrait une grève de la faim contre le GCO

Il y a 3 ans, démarrait une grève de la faim contre le GCO

Il y a 3 ans, jour pour jour, commençait la grève de la faim engagée par 10 citoyens luttant contre le projet de Grand Contournement Ouest de Strasbourg.

Ces militants, soutenus par le collectif GCO NON MERCI, les associations environnementales, et de nombreux citoyens et élus locaux, avaient commencé cette grève de la faim le 22 octobre 2018 pour obtenir un moratoire sur le projet autoroutier. N’ayant pu obtenir l’annulation de la Déclaration d’Utilité Publique, ni la suspension des travaux préparatoires (le tribunal ayant invoqué des circonstances exceptionnelles pour ne pas accorder la suspension !), les militants ont pendant plusieurs semaines cessé de s’alimenter pour interpeller le président de la République et lui demander de stopper les travaux, l’invitant par-là à mettre en conformité ses paroles (« Make our Planet Great again ») et ses actes.

Devant le silence incroyable de l’Etat et des dirigeants de l’Eurométropole, conscients qu’ils n’obtiendraient rien, et pour ne pas mettre en danger la vie de certains d’entre-eux affaiblis par 30 jours sans manger, les grévistes de la faim avaient cessé leur action le 20 novembre 2018, sans pour autant renoncer à lutter contre ce projet climaticide.

Rendons hommage tout particulièrement à Pierre Rosenzweig qui nous a quitté ce 11 octobre 2021.

Trois ans après, où en est-on ?

Dans un contexte climatique et de déclin de la biodiversité particulièrement intenses, malheureusement, les opposants n’ont pas réussi à stopper le chantier et les travaux sont presque terminés. Ce qui est un comble car le tribunal administratif de Strasbourg dans une décision du 20 juillet 2021, a donné raison a bon nombre d’arguments présentés par les opposants.

Toute la ligne de défense et la communication de l’État ainsi que du pétitionnaire Arcos (filiale de Vinci Autoroutes) avait été de dire qu’ils avaient présenté un dossier exemplaire. Les magistrats du Tribunal Administratif ont suivi les recommandations de la rapporteur publique le 17 juin dernier, qui demandait l’annulation partielle des autorisations de construction de l’autoroute lors des audiences pour ces 6 recours portés par Alsace Nature contre le projet autoroutier [voir notre article détaillé]. Ils exigent une nouvelle étude d’impact, une nouvelle enquête publique avec une nouvelle saisine de l’Autorité environnementale. Durant cette période, la mise en service ne pourra pas se faire, même si les travaux ne sont pas suspendus.

Le tribunal se prononcera sur les raisons impératives d’intérêt public majeur, vraisemblablement aux alentours de mai 2022, nouvelle étape juridique du dossier. L’Avocat d’Alsace Nature, Me François ZIND indique que « ce jugement ne révèle pas de simples irrégularités, mais d’insuffisances substantielles telles, qu’elles entrainent l’annulation des arrêtés préfectoraux » ! Il précise même que « dans un dossier « classique » qui aurait été jugé plus rapidement, le tribunal aurait annulé l’arrêté d’autorisation unique », entrainant l’abandon pur et simple du projet, ce qui semble aujourd’hui assez improbable puisque les travaux sont près d’être achevés. Cette imposture, c’est ce qu’Alsace Nature et le collectif GCO NON MERCI ont toujours dénoncé et continueront à dénoncer : le passage en force des autorités pour démarrer le chantier et la lenteur de la justice pour juger le fonds du dossier.

 

Alors que rien n’est décidé concernant la requalification de l’A35 qui devait être couplée à la réalisation du GCO, nous ne savons toujours pas comment l’Etat compte réduire le problème des camions en transit dans la métropole strasbourgeoise.

Alors que des forêts (à Vendenheim et à Kolbsheim), des zones humides, des alignements d’arbres, des haies, des vergers, autant de biotopes qui abritaient des espèces rares ou non,  ont été détruits, anéantis par les machines, on ne voit pas beaucoup avancer le chantier des grandes compensations environnementales censées être réalisées par Vinci avant la mise en circulation de l’autoroute. (voir article de Reporterre ICI)

Alors que Vinci & consorts sont dans l’obligation – selon les arrêtés préfectoraux d’autorisation – de veiller à réduite les impacts du chantier, les riverains n’en peuvent plus des nuisances sonores, de la poussière, du non respects des règles de circulation par les conducteurs d’engins dans les villages traversés …

 

Des lueurs d’espoir grâce à la mobilisation des citoyens

Même si les grévistes de la faim n’ont pas réussi à faire plier le gouvernement sur le GCO, et que les nuisances à l’environnement continuent en Alsace et ailleurs, un vaste mouvement citoyen s’est développé suite aux actions menées contre ce projet climaticide, que ce soit à travers les marches pour le climat, les actions des décrocheurs de portraits d’ANV COP21, les mobilisations contre d’autres projets (Stocamine, Amazon, … ).

Nous ne remercierons jamais assez Christine, Aurélie, Rachel, Elisabeth, Maurice, Pierre, Michel, Jean-Jacques, Marc, et Jean-Jacques ainsi que tous ceux qui les ont accompagné il y a 3 ans lors de cette grève de la faim, d’avoir montré la voie et contribué à l’engagement de beaucoup de citoyens pour les questions environnementales et climatiques.  Merci encore à eux !

[Communiqué de presse] STOCAMINE : que de temps perdu !

[Communiqué de presse] STOCAMINE : que de temps perdu !

La Cour Administrative d’Appel de Nancy vient de rendre son arrêt dans le dossier de Stocamine. Elle prononce l’annulation du jugement du 5 juin 2019 du Tribunal Administratif de Strasbourg ainsi que de l’arrêté préfectoral du 23 mars 2017 qui autorisait l’enfouissement définitif de plus de 40 000 tonnes de déchets toxiques, et relance ainsi le débat sur le déstockage total des déchets enfouis.

C’est une grande victoire pour Alsace Nature, la CEA, la Région Grand Est, la commune de Wittenheim et la CLCV qui ont porté conjointement ce recours en appel.

De par leur décision les juges reconnaissent que l’enfouissement définitif fait courir un risque sanitaire et environnemental important, que le caractère « ultime » des déchets n’est pas fondé et que les capacités financières tout au long de l’exploitation n’étaient pas garanties.

C’est un camouflet pour les services de l’État qui ont tout fait pour que les citoyens et les collectivités n’aient pas voix au chapitre dans ce dossier.

Maintenant il est urgent que l’ensemble des parties puissent se réunir et avancer dans le même sens à savoir le déstockage maximal des déchets enfouis.

Les associations attendent de Madame la Ministre qu’elle revienne très vite en Alsace pour lancer les travaux qui doivent mener à la remontée et au traitement des déchets de Stocamine. Après avoir plaidé que le temps risquait de manquer, les citoyens ne comprendraient pas que ce dossier ne devienne pas la priorité des services de l’État. Beaucoup d’années ont été perdues inutilement, aujourd’hui la place est à la seule action responsable envers les générations futures : le déstockage.

Alsace Nature se tient prête à contribuer à ce nouvel élan rendu possible grâce aux juges de la Cour d’Appel de Nancy.

Mise à jour (au 19 novembre 21) La presse nous apprend que : « Le gouvernement a introduit un amendement dédié à Stocamine dans le Projet de loi de finances pour 2022 adopté en première lecture à l’Assemblée nationale ce mardi 16 novembre. Cet amendement, voté vendredi dernier, autorise le ministre de l’Économie à accorder la garantie de l’État aux MDPA pour mener les travaux de confinement des déchets stockés sur le site Stocamine, à Wittelsheim. Il autorise aussi, et surtout, leur enfouissement définitif. » (…) « Une adoption définitive devrait intervenir à la mi-décembre, permettant les premières coulées de béton à Stocamine probablement début janvier. » https://c.dna.fr/environnement/2021/11/17/stocamine-le-confinement-definitif-adopte-par-l-assemblee-nationale