mardi 1 Fév 2022 | A la une, Aménagement du territoire, Communiqués de presse, Nature, Presse, Réseaux Thématiques, Transports
Alors que le GCO a été mis en service le 17 décembre après son inauguration par le premier Ministre Jean Castex, l’Autorité environnementale vient de publier un nouvel avis à charge sur le dossier, estimant que « les éléments complémentaires présentent d’importants défauts formels (absence d’une étude d’impact à jour présentée en un document unique, hypothèses mal présentées, absence d’évaluation des effets spécifiques du projet…) ». Ce rapport intervient suite à la saisine par la préfète, contrainte de revoir sa copie après la décision du tribunal administratif de juillet 2021.
Le rapport de l’Autorité environnementale, organisme indépendant, vient s’ajouter à la longue liste des avis négatifs ayant souligné les insuffisances relatives à la prise en compte des enjeux environnementaux dans les dossiers présentés par le concessionnaire ARCOS.
Relevons, dans un premier temps, l’absence de réponse d’ARCOS à la demande, déjà formulée par l’Autorité environnementale, d’avoir un dossier clair, actualisé et précis permettant une bonne compréhension des enjeux de la part du public. ARCOS se refuse à produire un tel document, conscient que mis bout à bout, les impacts du GCO apparaîtraient alors démesurés.
Concernant la conservation des espèces protégées, l’Autorité environnementale estime que l’analyse produite par ARCOS doit être affinée et que les paramètres retenus pour évaluer le besoin de surfaces compensatoires étaient trop optimistes ce qui « empêche d’adhérer à la conclusion que le projet ne porterait pas atteinte au maintien dans un état de conservation favorable des populations des espèces protégées concernées dans leur aire de répartition naturelle ».
L’avis est extrêmement critique sur les données relatives au trafic des véhicules. « Les résultats des projections, qui ont servi à justifier le projet, présentent de telles faiblesses de fond et de forme qu’il n’est pas possible d’en valider les conclusions. ». L’Autorité environnementale estime également que « quelles que soient les hypothèses retenues, il apparaît constant que le nombre de véhicules empruntant quotidiennement l’A4/A35 restera très élevé, comme par conséquent les nuisances associées » et que l’étude d’impact ne permet pas d’apprécier l’effet de la mise en service du GCO sur la qualité de l’air car il manque de nombreuses données prenant en compte les autres infrastructures connexes, la requalification de l’A35, etc.
La lecture des rapports de l’Autorité environnementale, comme avant lui celui du Conseil National de Protection de la Nature, met en exergue l’absence de raisons impératives d’intérêt public majeur qui justifient pourtant la dérogation à la protection des habitats et des espèces. Dès lors, l’autorisation de réalisation de ce chantier et, encore récemment, sa mise en service sous l’égide du Premier Ministre, piétinent les engagements de la France vis-à-vis des Directives Européennes et font planer un risque de contentieux sur notre pays.
Si l’Etat avait pris au sérieux tous ces avis ainsi que les enjeux écologiques, climatiques et sanitaires, il n’aurait tout simplement pas dû autoriser ce projet, mais investir massivement dans des alternatives.
Au-delà de l’inauguration, c’est le projet en lui-même et son instruction qui sont honteux. Il est encore techniquement et politiquement possible d’annuler l’autorisation. Ce serait certainement plus responsable que de figer cette aberration pendant 54 ans.
Avis de l’Autorité environnementale
du 27 janvier 2022 – PDF
Avis du CNPN
du 23 novembre 2021 – PDF
mardi 1 Fév 2022 | Aménagement du territoire, Pollutions et santé, Réseaux Thématiques, Transports
Association de Défense des Riverains de l’Aéroport de Bâle-Mulhouse (ADRA) – 31 janvier 2022
Communiqué de presse en réponse au bilan 2021 de l’Euroairport
L’avenir de l’Euroairport ressemble furieusement au passé, au grand dam des riverains et de la planète. La crise sanitaire impacte encore lourdement la reprise des activités, sauf pour le fret. Les records de 2019 sont loin, mais l’aéroport mise tout sur le low-cost pour « redécoller ». Une politique de développement climaticide du temps d’avant COVID et impactante pour les riverains. L’Euroairport à beau jeu de mettre en avant quelques petites mesures de réduction de la pollution et du bruit, en chiffre cela relève d’une campagne de greenwashing orchestrée conjointement avec les compagnies aériennes. Arrêtons de prendre le client, qui est aussi un citoyen, pour un gogo.
La crise du COVID et l’état de la planète en surchauffe n’ont rien appris à l’Euroairport. A Bâle-Mulhouse, on attend passivement la fin de la pandémie pour repartir comme avant et revenir voire dépasser la situation de 2019. Pour relancer l’économie, on sort les vieilles recettes et tout est bon à prendre ; le low-cost, qui propose surtout des voyages non-essentiels, et le fret express, qui transporte majoritairement des produits sans valeur ajoutée et dont la rapidité de livraison est un luxe inutile et polluant.
Pourtant ailleurs, et même en Aquitaine autour de Toulouse, haut lieu de l’aéronautique, on réfléchit à la transition du secteur. Universités, entrepreneurs, syndicats, collectifs environnementaux, voir simples citoyens, recherchent des solutions pour produire, consommer et voyager autrement en préservant l’environnement (Collectif Pensons l’Aéronautique pour Demain, PAD).
Ce n’est pas seulement à Bâle-Mulhouse, que nos dirigeants ont une vision un peu simpliste de ce qui va arriver à moyen/long terme. Du reste, on retrouve le même aveuglement et verdissement concernant le projet de Nouvelle Liaison Ferroviaire.
Et pour le bruit, contrairement aux affirmations de l’Euroairport et de la DGAC, la mise en place des mesures du Plan de Prévention du Bruit dans l’Environnement, PPBE, et notamment l’arrêté de restriction d’exploitation le 1er février, ne feront pas baisser le bruit de façon significative pour la population riveraine (environ 40.000 personnes sont fortement impactées de part et d’autre de la frontière). En effet, la durée effective du repos nocturne actuel de 24h à 5h ne sera pas allongée et reste trop courte (5 heures) par rapport aux recommandations de l’OMS avec 8 heures de sommeil. En outre, il est prévisible que les avions retardés décolleront après 23h et les atterrissages se feront comme avant jusqu’à 24h. En plus, les riverains subiront le report des vols qui seront avancés sur la plage 22h-23h.
En conclusion, les nuits des riverains continuent d’être perturbées 365 jours par an.
Le « corset limitateur du bruit », (courbes de bruit limitantes) sera une passoire !
La législation européenne exige que les PPBE fassent baisser les nuisances par des mesures adéquates. Comme ce n’est pas le cas, l’ADRA a engagé un recours avec 18 associations sous l’égide de l’UFCNA auprès du Conseil d’Etat.
Et n’oublions pas que, quel que soit l’heure de décollage ou d’atterrissage, l’aéroport et ses activités aéronautiques engendrent aussi une forte pollution, non seulement locales, mais aux effets planétaires. C’est pourquoi l’ADRA poursuit avec ses partenaires la surveillance et la mesure de la qualité de l’air et le bilan des émissions réelles en continuant d’en rendre compte auprès de la population.
Pour mémoire, nous continuons d’exiger, avec les associations suisses et allemandes :
● le respect strict du repos nocturne de 23 à 6 heures (7 heures de repos nocturne)
● la limitation des envols et atterrissages à 100.000/an (pour respecter les objectifs de baisse des émissions de carbone de l’UE de 55% d’ici 2030, il faut réduire sensiblement les mouvements commerciaux et le fret)
● la suppression des trajectoires bruyantes et polluantes au décollage et à l’atterrissage.
L’ADRA expose largement tous ces sujets et informe sur son site Internet www.adra-bale-mulhouse.fr
Bruno Wollenschneider
Président
Avec le soutien de:
BISF, Bürgerinitiative Südbadische Flughafenanrainer BISF e.V. Jürgen Fingerle, Président Schutzverband der Bevölkerung um den Flughafen Basel-Mülhausen, Katrin Joos, Présidente ADENAH association défense nuisances aérodrome Habsheim, Éric Huber-Simon, Président …. et bien d’autres associations, qui n’ont pas eu matériellement le temps de donner leur accord.
vendredi 28 Jan 2022 | Forêt, GL M2A, Groupes Locaux, Nature, Réseaux Thématiques
Rue d’Illzach sur la colline du Hohlerberg à Pfastatt, une poignée de riverains soutenue par le groupe local Alsace Nature – Mulhouse-M2A veut empêcher la déforestation d’un espace boisé de 55 ares pour accueillir une construction.
Dans certains cas, Alsace Nature M2A soutient l’urbanisation des dents creuses pour éviter l’expansion des zones urbaines en périphérie dans les zones naturelles et agricoles. Ici cette dent creuse, située sur une décharge et au-dessus, probablement, de galeries de l’ancienne tuilerie, mérite d’être préservée.
Lors de l’enquête publique récente sur la modification du PLU de Pfastatt, le groupe local a demandé que la préservation de cette belle zone de nature « ordinaire » – qui peut devenir peu à peu « extraordinaire » soit une compensation à l’urbanisation prévue d’une autre dent creuse de la commune. Le classement de cette parcelle en zone protégée dans le PLU a également été demandée.
Le journal l’Alsace invité sur place a fait le point le 26 janvier. https://www.lalsace.fr/environnement/2022/01/26/pfastatt-un-projet-de-deforestation-conteste-sur-la-colline-du-hohlerberg
lire le courrier adressé au commissaire enquêteur
Télécharger l’article de presse de l’Alsace au format pdf
mardi 18 Jan 2022 | Déchets, GL Colmar et environs, Groupes Locaux, Réseaux Thématiques
Samedi 15 janvier 2022, le groupe local Colmar et environ d’Alsace Nature organisait le premier ramassage de déchets de l’année à Volgelsheim. La récolte a (malheureusement) été très fructueuse…
Malgré le froid, 18 adultes et 10 jeunes ont répondu à l’appel de notre bénévole à l’origine de cette action.
Partis du collège, nous avons pu former 6 groupes qui ont pris chacun des directions différentes. Un premier groupe vers la gare, un autre vers Neuf-Brisach sur la piste cyclable le long de la voie ferrée, un troisième vers le lotissement des Énergies et les autres vers la zone commerçante et l’arrière du collège notamment.
Voici ce qui a été récolté :
- 3 sacs de déchets recyclables (plastique, verre, canettes alu)
- 2 sacs de 130 litres de déchets ultimes
- 6 sacs de 50 litres de déchets ultimes
- 1 pneu
- 3 seaux en plastique
- 6 pots de fleurs en plastique
- ferraille
- 1 tuyau plastique
- 1 taule plastique
- 2 vélos laissés sur place pour ramassage par les agents communaux

une partie des participants au ramassage de déchets à Volgelsheim
Un grand MERCI à tous les participants !
Merci également à la commune pour son soutien matériel et logistique, aux 2 adjoint.e présent.e.s pour leur participation et leur implication, à celles et ceux qui ramassent régulièrement des déchets à titre personnel.
Un prochain Rendez-vous est prévu début mars. En attendant, chaque personne qui se sent concernée par le fléau des déchets dans la nature est invitée à sensibiliser son entourage, jeunes et adultes, à utiliser les poubelles ! Une simple question de bon sens. Merci pour nous tous !
Pour recevoir les informations sur les prochains ramassages : initiativescitoyennes@mailo.com
samedi 15 Jan 2022 | Déchets, Groupes Locaux, Réseaux Thématiques
Grâce au groupe local Alsace nature Florival et un collectif d’associations de la vallée, ce sont 6377 kg de détritus qui ont été ramassés au cours des 266 collectes de l’année, sur une trentaine de sites, entre Soultz, Issenheim et les lacs du Ballon et de la Lauch, ce qui représente une moyenne de 24 kg par « maraude ».
Chaque collecte a mobilisé, en moyenne, au moins six personnes pendant 1 h 30 à 2 h, ce qui représente environ 2500 heures de bénévolat sur 2021. Notre projet Déchets a réuni 285 bénévoles tout au long de l’année, dont 123 scolaires (issus de cinq écoles de la vallée), environ 25 jeunes du Périscolaire de Buhl et 137 volontaires de nos différentes équipes.
Un immense bravo et merci aux référents locaux qui ont assuré la coordination des sorties.
Toute notre gratitude aux différentes collectivités et institutions qui nous soutiennent efficacement depuis le début du projet : le Service Environnement de la CCRG, le Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges, le SM4, le siège d’Alsace Nature, l’Office Français de la Biodiversité, les Brigades Vertes, les municipalités concernées et surtout leurs services techniques, les élus communaux qui interviennent sur le terrain à nos côtés, la Mission Eau, la Fédération de Pêche du Haut-Rhin, les écoles, le Périscolaire « Les P’tits Potes » de Buhl, les associations partenaires (AAPPMA Lautenbach-Zell, Action Climat Florival, Alternatiba Soultz, Buhl Environnement, Club Vosgien Guebwiller, Collectif Citoyen Guebwiller, Collectif LMDA, Conservatoire des Sites Alsaciens, Florival en Transition, Maison St Michel Issenheim, VAL Linthal, Vivarium du Moulin).
Une mention particulière également à Julia DUSAUCY, notre amie doctorante, membre du groupe local Alsace Nature, qui apporte depuis deux ans son expertise de biologiste et aux étudiants de Master 2 « Droit de l’Environnement » de l’UHA de Mulhouse qui nous ont accompagnés pour un travail de Mémoire.
Un grand bravo et merci à eux !
Tous les bénévoles seront les bienvenus pour 2022…
vendredi 14 Jan 2022 | Forêt, Nature, Réseaux Thématiques
Les Assises ont été organisées dans les Vosges par la Filière Bois du Grand Est en partenariat avec l’association Des Hommes et Des Arbres (DHDA). Cette rencontre réunissait les différentes institutions forestières, les associations représentant les usagers, les défenseurs de la nature en vue de tracer les contours des forêts du Grand Est à l’horizon 2050 – 2100.
En amont des Assises des ateliers-rencontres ont été organisés pour recueillir les attentes selon les différents types de rapports à la forêt. Ils ont regroupé par petits groupes deux cent quatre-vingt-dix-neuf participants : propriétaires, travailleurs forestiers, chasseurs, défenseurs de la nature, enseignants, chercheurs, élus locaux, architectes.Quelle suite sera donnée aux Assises de la Forêt et du Bois des 26 et 27 novembre 2021

Forêt Burnhaupt
Bien que la perception de la forêt soit fonction de la relation de chacun d’entre nous avec elle (l’on soit professionnel ou usager profitant de ses aménités), celle-ci est avant tout associée au calme et au bien-être qui s’en dégagent. Cependant le calme recherché loin du rythme imposé par notre société trouve ses limites par rapport au niveau de fréquentation dont elle fait parfois l’objet. La quiétude recherchée peut être troublée par la pratique de sports nature (quad, VTT).
Les défenseurs de la nature mettent en avant la richesse des populations animales et des espèces végétales qui constituent un écosystème forestier riche et complexe. Un des membres de l’atelier organisé au sein de notre réseau Forêt a signalé « je ne m’ennuie jamais en forêt sauf en monoculture de résineux. Pour l’instant la majeure partie de la forêt semble échapper au modèle dominant dans l’agriculture qui renvoie une image négative du point de vue des impacts sur la nature de l’exploitation à outrance. Notre position est de ne pas engager la forêt dans les traces du régime agricole intensif au vu de ses impacts sur le sol et l’environnement.
De leur côté, les salariés qui vivent de l’exploitation ou de la transformation du bois invoquent de leur côté l’éloignement du monde urbain par rapport aux réalités du monde rural, cet écart serait illustré par une nature considérée comme sacralisée.
Alors que la 1° journée des Assises était consacrée à l’état actuel de la forêt, au cours de la 2° les participants par groupe de huit ou dix, étaient invités à réfléchir à un modèle de forêt durable et à s’interroger sur les impacts des choix au niveau des différentes fonctions de la forêt. Un réel défi pour les sous-groupes quand on sait que l’addition des attentes, des intérêts catégoriels ne constitue pas forcément un projet pour l’avenir des forêts. Les contributions parmi la douzaine de groupes furent nombreuses et le temps restant n’a pas permis d’analyser les différentes pages de paperboard. La filière Bois organisatrice des Assises prévoit de réunir un panel de représentants (dont FNE Grand Est) pour analyser plus en détail la production des différents groupes.

Coupe-rase_Hirtzbach
Rappelons qu’une forêt multifonctionnelle répond à plusieurs critères : la protection de son écosystème [avec aujourd’hui les risques liés au changement climatique], un rôle économique lié à la production de bois, la fonction sociétale avec l’accueil du public et la jouissance des aménités de la forêt.
Arrivera t-on à dresser les contours de la forêt du futur en conciliant les intérêts des acteurs de la filière économique et les attentes des défenseurs de la nature. Des représentants aux intérêt parfois diamétralement opposés pourront-ils coopérer ? Réponse dans quelques mois.