mardi 16 Mar 2021 | Aménagement du territoire, Réseaux Thématiques, Transports
Les députés ont donné leur aval ce dimanche en commission à la mise en place de taxes régionales sur les poids lourds. L’Alsace est particulièrement visée par ce texte qui fait partie du projet de loi climat.
Alsace Nature et le collectif GCO NON MERCI ont toujours soutenu la mise en place d’une écotaxe en Alsace. Elle faisait partie de solutions alternatives au GCO inclus dans notre livret « 10 solutions pour faire sauter les bouchons » et reste d’actualité face à la problématique du trafic poids lourds.
OUI à une écotaxe !
Entre 160 et 180 000 véhicules traversent chaque jour en semaine l’agglomération strasbourgeoise par l’A35 devenue la M35 depuis le 1er janvier 2021. Parmi eux, 16 500 poids lourds estimé dont 2000 se reportent en Alsace pour échapper à la LKW Maut, la taxe poids lourds en Allemagne, mise en place en 2005. C’est quand le GCO sera en service, qu’on aura un risque très sérieux d’afflux massif de camions de transit supplémentaires (sans doute plusieurs milliers, voire dizaine de milliers) dans notre région, puisqu’ils feront entre 30% et 80 % d’économie (péage GCO sur 24 km vs LKW Maut sur 200 km) et les plus polluants seront les plus avantagés par le passage côté alsacien.
Pour Alsace Nature, et GCO NON MERCI, la mise en place d’une écotaxe est une solution qui peut contribuer à faire baisser le trafic poids lourds sur la plaine d’Alsace et éviter un afflux supplémentaire de camions, conformément à ce que le collectif a toujours prôné. Il nous faut donc impérativement une écotaxe en Alsace, proportionnelle au km parcouru et aux émissions polluantes, et au moins équivalente à la LKW Maut.
L’article 32 du projet de loi climat, examiné en commission ce dimanche 14 mars, prévoit une ”habilitation à légiférer par ordonnance” pour permettre aux régions volontaires ”disposant d’un domaine public routier”, de mettre en place une ”contribution spécifique assise sur le transport routier de marchandises”. Le projet de loi « Climat et Résilience » sera examiné à l’Assemblée nationale à partir du 29 mars.
En Alsace, cette disposition est déjà présente dans la loi. La région Alsace et la Collectivité européenne d’Alsace préparent son application à l’horizon 2024-2025.
[mise à jour le 16 mars 2021 ] La mise en place d’une écotaxe est une solution pour réduire le report allemand de poids-lourds dû à la LKW Maut, mais la mesure seule ne suffit pas à interagir sur le trafic routier, notamment celui de l’ensemble des camions. Quand on sait que Vinci a besoin d’un maximum de trafic camions pour rentabiliser son autoroute, la mise en place d’une taxe pouvant lui en faire perdre ne doit pas être une bonne nouvelle pour la multinationale. Pour GCO non merci, le GCO reste une mauvaise idée à de vrais problèmes…
lundi 1 Mar 2021 | GL EMS, Groupes Locaux, Vie associative
C’est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris le décès de Jean-Marie Wilhelm, survenu de façon soudaine. Nos premières pensées vont à sa famille à qui nous adressons nos plus sincères condoléances.
Jean-Marie était membre d’Alsace Nature depuis très longtemps. Habitant Eckwersheim, il s’était investi dans les années 1990 sur des questions liées à la pollution lumineuse dans le Bas-Rhin. Il avait aussi créé le collectif « TGV sans casse », pour limiter les impacts environnementaux liés à la création de la nouvelle ligne TGV.
Il a ensuite participé activement aux premières actions du collectif anti-GCO dans les années 2000. Lorsque le collectif a repris la lutte contre le projet autoroutier à partir de 2012, il a participé à l’organisation et la mise en oeuvre de nombreuses actions, manifestations… Il a aussi redynamisé l’association de son village « Ligne Verte » qui faisait partie du collectif.
De nombreux témoignages de sympathie et d’hommage à Jean-Marie nous sont parvenus. Tous soulignent la personnalité très humaniste de Jean-Marie, sa disponibilité, son empathie pour les autres, son sens de l’humour, ses idées originales parfois, et son engagement sans faille pour la protection de la nature.
Une trentaine de membres du collectif GCO NON MERCI, dont le président d’Alsace Nature, se sont réunis le 28 février, en plein air (avec prise en compte des contraintes sanitaires), pour un moment de recueillement en mémoire de notre compagnon de lutte.


samedi 5 Déc 2020 | A la une, Energies Climat, Nature, Réseaux Thématiques
Ce 3 décembre 2020, 2 militants d’ANV COP21, qui avaient participé au décrochage d’un portrait d’Emmanuel Macron pour dénoncer son inaction en matière de climat, ont été relaxé·es au nom de la liberté d’expression.
Christine et Charles avaient participé au décrochage d’un portrait d’Emmanuel Macron à la mairie de Lingolsheim le 29 juillet 2019. Ils avaient été convoqués devant le tribunal de grande instance de Strasbourg le 22 octobre 2020 pour vol en réunion, et le procureur avait requis à leur encontre 300€ d’amende avec sursis. Mais le tribunal n’a pas suivi et a décidé de les relaxer au nom de la liberté d’expression.
Le tribunal a estimé que : ”les agissements des prévenus qui visaient à interpeller les pouvoirs publics et à alerter l’opinion sur les enjeux environnementaux et leurs conséquences pour l’avenir de la communauté nationale et au-delà planétaire relevaient à l’évidence de l’expression politique et militante dans le cadre d’un débat dont il ne peut sérieusement être contesté qu’il était d’intérêt général. Dès lors, la condamnation du chef de vol en réunion, à une peine, fut-elle une amende avec sursis, de faits commis sans violence et ayant causé un préjudice matériel dérisoire, s’inscrivant dans une démarche militante de protestation politique, constituerait une ingérence disproportionnée dans l’exercice de la liberté d’expression.”
Cette décision a été accueillie avec joie par les militants rassemblés à l’extérieur du tribunal en soutien aux prévenus, dont certains membres d’ANV COP21, d’Alsace Nature ou du collectif GCO NON MERCI au sein duquel Christine s’est beaucoup investie.
Cette décision constitue une légitimation des actions de désobéissance civile menées par les activistes du mouvement climat, d’autant plus qu’elle fait suite à une décision similaire du tribunal d’Auch du 13 octobre [1].
L’action à laquelle ont participé les deux militants relaxés fait partie d’une vague de 150 décrochages de portrait partout en France, dont le but est de symboliser l’inaction du président de la République et de son gouvernement quant au dérèglement climatique, en laissant le mur de la mairie aussi vide que son bilan. A ce jour, 81 personnes ont été ou sont poursuivies pour des faits similaires dans 37 procès, dont un à Strasbourg le 26 juin 2019 qui avait également donné lieu à une relaxe [2]. D’autres procès sont toujours en cours d’instruction : les prévenus de Paris recevront le délibéré de leur jugement le 10 décembre alors que le prochain procès aura lieu à Agen le 17 décembre [3]. La multiplication des victoires juridiques suivant la campagne de décrochage de portrait renforce ANV COP21 Strasbourg dans sa détermination à poursuivre ses actions de dénonciation de l’immobilisme du gouvernement.
[1] https://anv-cop21.org/relaxe-a-auch-decrocher-macron-inaction-climatique-releve-de-liberte-dexpression/
[2] https://anv-cop21.org/victoire-pour-les-decrocheurs-le-tribunal-de-strasbourg-relaxe-les-trois-prevenus/
[3] voir la liste complète sur https://decrochons-macron.fr/les-proces/
REVUE DE PRESSE
DERNIERES INFOS
APPEL DU PARQUET : le combat continue !
Nous avons appris entre-temps que le Parquet a décidé de faire appel de la décision du tribunal. Mais les militants et leurs avocats sont plus que jamais motivés pour continuer à défendre la liberté d’expression et d’alerter l’opinion sur l’inaction climatique du gouvernement !
mardi 10 Nov 2020 | Aménagement du territoire, Les piques du Hérisson, Nature, Presse
Le chantier du GCO n’en finit pas de dérouler son ruban mortifère à travers les forêts et cultures de l’ouest de Strasbourg. On pouvait penser, compte tenu de l’intense opposition qu’il a suscitée, et des discours quasi unanimes sur l’importance de la crise écologique, que ce serait un des derniers projets destructeurs que l’Alsace pouvait se permettre. Quelle illusion !
Il suffira de quelques exemples, liste non exhaustive, pour montrer que le modèle économique prédateur d’écosystèmes continue à fonctionner comme avant. A Monswiller, au nom du développement industriel, on prévoit le défrichement de près de 34 ha de forêt qui avaient pourtant été classés comme forêt de protection pour compenser un défrichement précédent. A Neuve-Eglise, environ 3 ha de prairies hébergeant une des dernières populations alsaciennes d’un papillon protégé au niveau européen seraient sacrifiés pour y installer un entrepôt de logistique. Près de Lorentzen, Châtenois, Rothau, ou Entzheim des projets routiers menacent des milieux pour certains rares et précieux. A Ottmarsheim sur la bande rhénane, les dernières forêts naturelles et pelouses sèches relictuelles du secteur sont envisagées pour l’installation d’un champ de panneaux photovoltaïques. Les Vosges sont transformées en piste de karting géante et en terrain de jeu avec des projets tels que via ferrata ou pistes nocturnes. Enfin, cerise sur le gâteau, en Centre Alsace, il est sérieusement envisagé d’ouvrir plus de 200 ha à l’urbanisation pour installer hôtels et zones de loisirs…
Pourtant, aux dires de leurs promoteurs, qui sont souvent des collectivités publiques masquant des intérêts privés, tous ces projets s’inscriraient parfaitement dans la transition écologique. Alsace Nature a du mal à voir, sur le terrain, en quoi ces destructions seraient plus vertueuses que celles contre lesquelles elle se bat depuis cinq décennies. Ce n’est pas parce qu’on embellit son emballage que le poison qu’il contient devient inoffensif ! Certes, ces projets mobilisent des bureaux d’études et produisent des quantités d’études d’impact, mais au final le résultat est le même : les milieux sont détruits. Dans la séquence « Eviter Réduire Compenser » prévue dans la loi, la phase d’évitement est la plupart du temps escamotée, sauf oppositions citoyennes déterminées, car le modèle de croissance est incompatible avec le renoncement. Pour le système productiviste, il est toujours plus intéressant de produire et vendre de l’énergie par exemple, y compris en détruisant des milieux naturels au nom des énergies renouvelables, que d’en faire diminuer la consommation. Quant aux mesures compensatoires, elles sont utilisées aujourd’hui comme justificatif de n’importe quel projet en omettant de s’interroger sur sa finalité. De plus, ces compensations, pour les rares qui sont mises en place et qui fonctionnent, ne font au mieux que maintenir un statu quo qui correspond justement à la crise écologique majeure que nous connaissons actuellement.
Pour Alsace Nature, il est plus qu’urgent de changer de modèle, et d’arrêter l’hypocrisie actuelle. Depuis trois décennies, dans l’esprit des décideurs politico-économiques, le développement durable, la croissance verte, l’économie circulaire et maintenant la transition écologique n’ont été majoritairement qu’un moyen de faire perdurer un système foncièrement destructeur et inégalitaire.
Si les collectivités publiques, et particulièrement la future Collectivité Européenne d’Alsace, prennent la crise écologique et sociale au sérieux, il est temps qu’elles écoutent et soutiennent massivement les initiatives sincères portées par des milliers de citoyens engagés et qu’elles rompent avec les pratiques dominantes actuelles. De nouveaux exécutifs municipaux ont émergé, certains semblent vouloir s’engager dans une transition écologique réelle. Alsace Nature espère que ces initiatives seront soutenues et reproduites plutôt que combattues et elle est prête à contribuer à leur développement.
Maurice Wintz
Président d’Alsace Nature
mardi 6 Oct 2020 | Energies Climat, Réseaux Thématiques
Alsace Nature soutient ANV COP21 et ses militants engagés sur les questions liées au climat.
et appelle à participer au rassemblement organisé le 22 octobre 2020 à STRASBOURG devant le Tribunal de Grand Instance
Deux militant.es ANV COP21 comparaîtront devant le tribunal ce 22 octobre pour avoir participé au décrochage d’un portrait du président Macron. Soutenons les !
Rendez vous devant le tribunal de grande instance de Strasbourg (1 quai du Finkmatt) de 8h à 12h ! Nous avons besoin d’un maximum de monde pour faire entendre le message de l’urgence climatique et demander la relaxe de nos lanceurs d’alerte !
== RAPPEL DES FAITS ==
Les deux prévenu.es, Christine et Charles, ont reçu une ordonnance pénale les condamnant à plus de 300€ d’amende, sans aucune forme de procès, pour leur participation à cette action.
Christine a été très active dans la lutte contre le Grand Contournement Ouest de Strasbourg et est membre d’Alsace Nature.
ANV COP21 Strasbourg y voit :

Des méthodes judiciaires expéditives et injustes

Une instrumentalisation de la justice permettant de museler les représentants d’une vision de l’écologie différente de celle du gouvernement

Un
acharnement sur des militant.es connu.es pour leur engagement respectivement contre le GCO et au sein des Gilets Jaunes
Pendant ce temps là, le gouvernement :

annonce un plan de relance insuffisant face à la crise climatique, qui fait la part belle aux demandes des lobbies et vient confirmer que les objectifs de l’Accord de Paris ne seront pas atteints [1]

affiche clairement son mépris pour les propositions de la convention citoyenne pour le climat [2]

ne fait rien contre l’implantation généralisée d’entrepôt d’e-commerce [3]
Ce 22 octobre le rassemblement permettra non seulement de soutenir les militant.es en procès, mais aussi de dénoncer l’inaction du gouvernement sur le dossier de l’urgence climatique.