Les 22 et 23 juin : Participez aux 24H de la biodiversité !

Les 22 et 23 juin : Participez aux 24H de la biodiversité !

Les 24h de la biodiversité ont 10 ans !
Comme chaque année depuis 2010, les naturalistes de la région se rassemblent sur un secteur donné et notent toutes les espèces qu’ils rencontrent, sur une période de 24h, qu’il s’agisse d’oiseaux, de mammifères, d’insectes, de plantes…
Ces inventaires permettent d’améliorer notablement notre connaissance de la biodiversité locale, d’élaborer un outil de planification urbaine et de sensibiliser aux enjeux de cette biodiversité.
Cette année, c’est à Zilisheim, au sud de Mulhouse que se déroulera la rencontre. Vous avez des connaissances naturalistes et souhaitez y participer ? Inscrivez-vous dès à présent !
https://www.odonat-grandest.fr/edition-2019-24h-de-la-biodiversite/

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[Découverte de la semaine] Le Chat forestier d’Europe

[Découverte de la semaine] Le Chat forestier d’Europe

Michael Gäbler

Cette semaine, parlons d’une espèce qui ne se laisse pas facilement observer ! Le Chat forestier d’Europe ! 😻 Extrêmement farouche, il évite au maximum de s’approcher des humains. Ce qui le rend très difficile à observer. Ce chat ne doit pas être confondu avec les chats errants, car ce n’est pas un chat domestique qui serait retourné à l’état sauvage. Il est généralement plus grand et plus lourd que ces derniers. Il pèse en moyenne 5 kg et peut en atteindre 8 pour une longueur comprise entre 50 et 65 cm, plus une queue de 30 cm. Le chat forestier fait malgré tout partie de la même espèce que notre chat d’appartement, car ils sont capables de se reproduire ensemble. La seule technique de différentiation fiable est d’effectuer une analyse des variations génétiques.

Anciennement nommé chat sauvage, il vit en solitaire, caché dans la forêt et part chasser les rongeurs dans les prairies. Ce prédateur, aux mœurs principalement nocturnes, veille sur un territoire de taille variable, compris entre 9 et 1300 ha, en fonction de son sexe, son âge, de la structure du paysage et de la nourriture disponible. À l’aide de ses griffes, il marque les limites de son espace sur les troncs d’arbre à l’écorce fibreuse. L’écorce est lacérée sur une hauteur de 30 à 40 cm et s’effiloche au fil du temps, car il revient régulièrement au même endroit. En observant bien au pied de l’arbre marqué, on peut y trouver des morceaux de griffes !

chat forestier Thierry Spenlehauer-2-01

Il est aujourd’hui présent sur la majeure partie de l’Alsace. Des régions boisées de plaines jusqu’aux basses et moyennes montagnes des Vosges et du Jura alsacien en passant par les collines du Sundgau, le piémont vosgien et l’Alsace Bossue. Cette dynamique positive est due à son classement en catégorie protégée dite de « Préoccupation mineure ». Notons que le lynx et de chat forestier sont les deux seuls félins sauvages présents en France et sont protégés tous les deux.

En Alsace, sa présence est très ancienne et l’espèce semblait encore répandue et abondante il y a un siècle. L’espèce a ensuite fortement régressé à cause de la chasse et du piégeage. C’est à partir de 1981 qu’il a pu réinvestir les territoires désertés, grâce à un arrêté ministériel qui lui offre une protection dans toute la France. Aujourd’hui, les menaces qui pèsent encore sur son espèce concerne la mortalité routière, la destruction des prairies à cause de l’intensification agricole et son hybridation avec les chats domestiques.

 
Alena Houšková

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Crédit photo : Thierry Spenlehauer – Alena Houšková – Michael Gäbler
Sources : – livre rouge des espèces menacées en Alsace, ODONAT
– UICN
– ONCF

 
 

[Découverte de la semaine] Le Grand Tétras (Tetrao urogallus)

[Découverte de la semaine] Le Grand Tétras (Tetrao urogallus)

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Voici le Grand Tétras ou Coq de Bruyère ! 💡  Ce gallinacé sédentaire vit dans les forêts de conifères purs ou mélangés de feuillus. Il est exigeant. Pour l’accueillir, la forêt se doit d’être clairsemée et pourvue de vieux arbres de plus de 120 ans. Dans le massif Vosgien, on le retrouve dans les vieilles futaies composées de 50 à 70 % de sapins ou de pins, dont le sous-bois foisonne de myrtilles. Que mange-t-il ? Essentiellement végétarien, il mange des bourgeons, des baies, des feuilles et éventuellement des coléoptères et quelques fourmis. L’hiver, il se nourrit d’aiguilles de sapins et de pins. Pour mieux digérer, il ira jusqu’à avaler du gravier.

Aimant se tenir loin des hommes, il affectionne les forêts de plusieurs milliers d’hectares et celles qui ne sont pas perturbées par nos activités. Comme la sylviculture et les pratiques hors-piste, les randonnées en raquettes, ou le ski de fond. Et pour cause, à la fin de l’hiver, les grands coqs convergent vers une « place de chant » pour se mesurer chaque matin aux autres mâles et y retrouver les femelles. Ces arènes, du combat et de l’amour, demeurent le plus souvent au même endroit durant des années ! Très attentifs, ils connaissent par cœur les moindres recoins de leur territoire. S’ils remarquent que quelque chose n’est pas à sa place ou si leur place de chant est désorganisée, ils se dispersent. Le désordre et la confusion causés par une présence humaine suffisent alors aux Tétras pour déserter le lieu de la reproduction et faire capoter la saison des amours !

Historiquement présent du sud du massif jusqu’au Vosges du Nord et dans la forêt de la Haguenau, le Coq de bruyère se cantonne aujourd’hui aux derniers îlots de forêt vosgienne qui bénéficient d’une grande quiétude. En 2010, les effectifs sont estimés à 140 oiseaux adultes sur l’ensemble du massif. Aujourd’hui, l’espèce est en « Danger Critique » de disparition sur la liste rouge régionale. On n’en compte plus qu’une centaine. Imaginez, ils étaient plus d’un millier dans nos montagnes il y a seulement 80 ans !

En janvier dernier, l’Office National des Forêts (ONF), qui gère 75 % de la surface forestière d’Alsace, a renouvelé son partenariat avec le Groupe Tétras Vosges afin de protéger le bel oiseau. Jusque dans les années 70, la réduction de sa population était principalement causée par la destruction de son habitat, les arbres anciens et les clairières. Maintenant, c’est véritablement l’absence de tranquillité qui pourrait lui être fatale. L’hiver, lorsque la nourriture devient trop rare, le Tétras dépense plus d’énergie qu’il ne peut en acquérir en mangeant des aiguilles de conifères. Il économise alors les ressources mises de côté durant l’été en faisant le moins de mouvement possible. Or, il s’envole lorsqu’un promeneur en raquettes ou un skieur de fond passe près de lui. Et si cela se reproduit trop souvent, l’animal arrive largement affaibli à la période de reproduction.

Coup de grâce pour le Tétras, le nourrissage hivernal des sangliers fait grandir leurs hardes. Ces derniers, en trop grand nombre, dérangent le Coq et mangent les œufs pondus au sol par la poule. Pour y remédier, l’ONF compte agir pour interdire le nourrissage au-dessus de 800m d’altitude et canaliser le public hors des zones d’habitation du Grand Tétras. Samuel Audinot, président du Groupe Tétras Vosges, est optimiste : « On espère que tout ce travail permettra de maintenir, voire augmenter leur population, la situation n’est pas désespérée ! »

Pour entendre le chant du bel oiseau et tout savoir sur lui 
– https://www.youtube.com/watch?v=uEj8O7KR5u0
– https://inpn.mnhn.fr/docs/cahab/fiches/Grand-tetras.pdf

.MD
Crédit photo : Jari Peltomäki et Michel Munier
Sources : – ODONAT (Livre rouge des espèces menacées en Alsace)
– groupe-tetras-vosges.org
– salamandre.net
– lalsace.fr