GCO toujours : alors que les bulldozers et les bétonneuses tournent à plein régime, le tribunal Administratif se prononce enfin, le 21 juillet, sur les autorisations environnementales ! Pour constater qu’en temps normal, il aurait annulé ces autorisations, mais comme le GCO est déjà construit (il sera mis en service le 17 décembre), il se contentera de demander des mesures environnementales complémentaires avant de se prononcer sur les raisons impératives d’intérêt public majeur du projet (qui, à ce stade, ne lui semblent pas démontrées). La farce continue…
Les réseaux thématiques (Agriculture, Forêt, Eau, Nature) s’activent pour suivre de manière critique les nombreux plans, schémas, stratégies dont nous abreuvent les collectivités publiques (SRADDET, SDAGE, PGRI, SNB, SAP, PNA…) dont on a du mal à mesurer l’effet positif réel sur nos écosystèmes.
Autre préoccupation émergente : les méthaniseurs qui fleurissent essentiellement dans le Haut-Rhin, avec des questionnements complexes sur les modes d’approvisionnement des méthaniseurs, et les plans d’épandage du digestat au-dessus de la nappe phréatique.
Au chapitre du concret positif, Alsace Nature, dans le cadre des projets TVB (Trame verte et Bleue) a planté 1 882 arbres et arbustes sur les communes de Lingolsheim, Schiltigheim, Bischheim et Hoenheim. Ces actions seront poursuivies dans d’autres communes les années suivantes.
Autre bonne nouvelle : grâce à une action déterminée et de longue haleine, le Groupe Local Sierentz – bande rhénane, avec l’association CAPS 68, a réussi à sauver de l’urbanisation 3 ha d’un ensemble naturel très intéressant à Sierentz, hébergeant notamment l’Ornithogale penché.
GCO : année noire pour la nature et la démocratie. Malgré 6 avis d’experts défavorables (CNPN, Autorité environnementale, Agence française de la biodiversité, Commission locale de l’eau), 2 avis défavorables suite aux 2 enquêtes publiques, malgré 3 manifestations réunissant à chaque fois plus de 2 000 personnes, une grève de la faim de 10 membres d’Alsace Nature, une demande de moratoire signée par 200 élus locaux, 70 parlementaires et 70 scientifiques des universités d’Alsace, 3 recours non purgés, l’Etat imposera la réalisation du projet, y compris en envoyant 550 (!) gendarmes mobiles évacuer la ZAD de Kolbsheim. Les forêts de Kolbsheim et de Vendenheim seront détruites. Le GCO sera construit mais aucun de ceux qui en ont été les promoteurs ou qui ont tourné leur veste par opportunisme n’en sortira grandi.
L’Etat, qui passe en force avec le GCO, joue la montre pour Stocamine en cherchant à éviter à tout prix un déstockage des déchets toxiques enfouis dans la mine. Y aurait-il quelque chose à cacher ?
Mise en place en Alsace de l’outil « Sentinelles de la nature », créé par la FRAPNA (fédération régionale de protection de la nature et de l’environnement en Auvergne-Rhône-Alpes) et déployé par FNE. Le site internet dédié permet à chacun de signaler et localiser un enjeu environnemental.
Alsace Nature participe activement, à travers ses groupes Locaux, à l’opération « Nous voulons des coquelicots » demandant la sortie des pesticides agricoles.
Publication de la brochure « 10 principes de gestion des zones herbeuses ».
Les carrières de Saint Nabor, dont l’exploitation a cessé au début des années 2 000, sont protégées par un Arrêté préfectoral de protection de biotope (APB) du 12 décembre 2018. Le règlement de l’APB sera édulcoré suite à un recours introduit par le PETR du Piémont des Vosges…
Stocamine : le déstockage (partiel) a enfin démarré, 12 ans après l’incendie.
GCO : sur fond de ZAD (Zone à défendre) qui s’installent pour contrer certains projets « inutiles et imposés » (Notre Dame des Landes, Sivens), une première cabane anti-GCO pérenne est installée à Kolbsheim sur le tracé du GCO. La contestation ne faiblit pas, malgré l’acharnement de la Chambre de commerce et le retournement de certains élus.
La plus importante manifestation contre le GCO à ce jour s’est déroulée à Strasbourg à l’initiative du collectif GCO NON MERCI regroupant élus, associations, citoyens et agriculteurs : une mobilisation citoyenne exemplaire. A Ostwald, les citoyens occupent une cabane au sommet d’un peuplier pour protester contre une extension de Tram qui favorise la voiture et détruit les espaces naturels urbains !
Le décret d’extension de la Réserve naturelle de la Petite Camargue Alsacienne est publié au journal officiel du 27 juillet 2006. Vous vous souvenez, l’enquête publique a eu lieu en 2003. Patience et longueur de temps…
Les opposants au Grand Contournement Ouest de Strasbourg (GCO ou A355) organisaient ce samedi 22 octobre 2023, un rassemblement pour l’anniversaire des 20 ans du collectif GCO NON MERCI, au lieu-dit SPOT de Kolbsheim, un des lieux emblématiques de la lutte contre ce projet autoroutier.
C’est sur ce terrain du SPOT de Kolbsheim, situé sur la M45 entre Breuschwickersheim et Kolbsheim, à quelques dizaines de mètres d’un pont enjambant le GCO, qu’avait été construite la première cabane anti-GCO, lieu de rassemblements des opposants, mais aussi abri de fortune pour les zadistes venus leur prêter main-forte dans la lutte…
Les cabanes anti-GCO installées tout au long du tracé, et entre lesquelles de nombreuses marches ont été organisées, symbolisaient au départ les cabines de péage auquel les utilisateurs de la nouvelle route seraient soumis.
Rétrospective de 20 ans de lutte ! et projets à venir …
Ce 22 octobre 2023, plusieurs figures emblématiques du collectif ont pris la parole pour retracer ces 20 ans d’actions des militants, des villageois, des élus locaux, des zadistes, des naturalistes …. 20 ans au cours desquels des liens étroits se sont tissés entre toutes ces personnes engagées.
Après le mot d’accueil de Mme Annie Kessouri, actuelle maire de Kolbsheim, Maurice Wintz d’Alsace Nature a présenté le contexte de ce combat en lien avec les enjeux actuels sur le climat et la biodiversité.
Dany Karcher, ancien maire de Kolbsheim et un des premiers élus à l’origine de la création du collectif, a retracé en partie l’histoire de la lutte contre le GCO.
Luc Huber, ancien maire de Pfettisheim et aussi figure historique de la lutte, a complété cette rétrospective en chanson, égratignant au passage, les responsables politiques et économiques qui ont tout fait pour que l’Etat impose par la force cette autoroute largement contestée par les populations locales.
Alain Jund, vice-président de l’Eurométropole de Strasbourg en charge des mobilités, a rappelé les projets alternatifs en cours, nécessaires pour que les usagers puissent changer leurs habitudes de déplacements : le bus en site propre entre Marlenheim et l’EMS, les pistes cyclables entre l’EMS et le Kochersberg, de nouvelles lignes de tram, le Réseau Express Métropolitain Européen (REME), certaines de ces alternatives ayant été proposées par notre collectif dans la brochure « 10 solutions pour faire sauter les bouchons« .
Julien Haegy, actuel maire de Duppigheim, est intervenu pour dénoncer les autres projets routiers ou d’urbanisme, dont certains en lien avec le GCO. Ainsi le projet de liaison entre le GCO et Entzheim, que l’on croyait abandonné, est ressorti des cartons sous le nom de « liaison intermodale Duppigheim-Entzheim« . Il viserait à inciter les automobilistes à laisser leur voiture à la gare de Entzheim pour rejoindre l’EMS…. sauf qu’il existe déjà une gare à Duppigheim ! Faire une nouvelle route le long d’une voie ferrée, n’est-il pas un projet absurde ! En réalité, la raison évidente de ce projet est de desservir les zones d’activités actuelles et à venir, qui entraineraient la bétonnisation de plusieurs centaines d’ha et la circulation de nombreux poids lourds.
La lutte contre les projets climaticides, écocides et inutiles n’est donc pas terminée !
Le rassemblement s’inscrivait aussi dans le mois d’actions du collectif national « La déroute des routes »
Bruno Dalpra, un de nos porte-paroles, a présenté ce collectif regroupant des associations et collectifs engagés contre d’autres projets routiers inutiles et imposés. « La déroute des routes » demande un moratoire sur les projets en cours et à venir, afin de réexaminer les dossiers en prenant en compte le contexte d’urgence climatique et de déclin de la biodiversité.
Le collectif GCO NON MERCI a également rappelé son soutien aux opposants à l’A69, projet contesté d’autoroute entre Castres et Toulouse.
Ce 22 octobre 2023, à l’occasion des 20 ans de GCO NON MERCI, une plaque expliquant la plantation du Tilleul offert par le BUND à Alsace Nature, a été inaugurée.
Lors de l’inauguration de cette plaque, Caroline Ingrand-Hoffet, pasteure de Kolbsheim, a rendu un hommage aux arbres et tout particulièrement à ce tilleul : « Arbre, nous venons près de toi. Transmets-nous la détermination de nous opposer aux destructeurs. »
Maurice Wintz a rappelé le contexte de la plantation de ce tilleul.
« Ce tilleul a été offert par le BUND Rheinland-Pfalz à l’occasion du cinquantenaire d’Alsace Nature en 2015. Il symbolise l’amitié entre les deux associations et leurs luttes communes contre des projets destructeurs Il a été planté ici le 25/11/2017 pour marquer leur opposition conjointe au contournement ouest de Strasbourg (GCO). »
D’autres arbres étaient venus rejoindre le tilleul lors d’une plantation organisée par le collectif en mars 2020.