Grusenheim – Grand Hamster

 
publié dans les DNA le 10/10/12
Le Grand Hamster
« Les élus sont fermement opposés à la formulation de l’arrêté ministériel qui définit notamment les “sites de reproduction et aires de repos” du hamster commun comme les surfaces favorables situées dans un rayon de 600 mètres autour d’un terrier connu au cours des deux dernières années. »
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Hamster : changer de modèle agricole !

A l’occasion de la consultation sur le Plan National d’Action (PNA) Hamster, Anne Vonesch, secrétaire régionale d’Alsace Nature, livre une critique sévère et argumentée de ce plan en ce qui concerne son volet agricole.
Ce plan national d’action pour le hamster  s’engage à dépenser des sommes considérables sans poser le problème de fond du système agricole en cause.
Le hamster est un indicateur de la qualité d’un écosystème agricole. Or l’écosystème agricole de la plaine fertile d’Alsace est en crise dans différents domaines, aussi sérieux et inquiétants les uns que les autres :
–       La perte en matière organique des sols
–       La pollution de l’eau par les nitrates et pesticides
–       La pollution de l’air par les pesticides
–       La progression de la chrysomèle du maïs
–       La dégringolade de la biodiversité
–       La banalisation des paysages
–       Une pression foncière sévère, qui fait entre autre que tout le monde hurle à l’unisson contre l’artificialisation des terres – sauf lorsqu’on cherche à freiner l’urbanisation au nom du hamster !
Le PNA offrait une opportunité pour soutenir un changement de paradigme en termes d’agronomie et de biodiversité, impactant positivement le cadre de vie et l’attractivité du territoire. Il est possible d’utiliser les moyens disponibles intelligemment pour répondre à l’ensemble des problèmes listés ci-dessus, tout en fournissant un biotope viable au hamster. Les discussions avec les agriculteurs et la lecture de diverses études me font en effet penser que la réponse aux problèmes du hamster est liée :
–       A un sol couvert tout au long de l’année
–       Aux rotations pertinentes pour le hamster, lui apportant de la nourriture
–       A l’enrichissement en humus et au travail superficiel du sol
–       A l’absence de pesticides
–       A la connectivité des parcelles favorables
Tout en réintroduisant des haies, arbres, bandes enherbées, ripisylves…  pour l’ensemble de la biodiversité.
Or ces méthodes agronomiques sont préconisées voire obligatoires en agriculture biologique, mais aussi en agriculture écologiquement intensive, deux approches qui, projetés sur l’avenir, se rejoignent.
Une action prioritaire serait donc de mettre en place une incitation déterminée  en faveur des conversions en agriculture biologique dans les zones à hamster. Il existe une forte demande pour les céréales biologiques. Pour les agriculteurs qui ne veulent pas passer en agriculture biologique, l’adoption de méthodes relevant de l’agriculture écologiquement intensive est une alternative valable, tout en renonçant pour l’essentiel aux pesticides selon les méthodes élaborées par l’INRA.
Une telle approche permet en même temps de répondre aux problèmes de pesticides et de la pollution de l’eau, de l’air et des sols, de la fertilité des sols, de la chrysomèle. Les efforts pour la biodiversité peuvent bénéficier à l’ensemble de la faune et à la qualité du paysage. L’abandon des pesticides me semble essentiel pour la protection du hamster, et il vaut mieux ne pas attendre l’ultime preuve de cet impact.
Il me semble inacceptable d’utiliser 27 % de cette manne financière pour élever et lâcher des hamsters. Il y a sans doute un sens pédagogique à ce que les scientifiques éleveurs apprennent à tirer les leçons des échecs de la production en cages batteries. Toutefois ceci n’est pas forcément l’objectif prioritaire du PNA.
Il se trouve que l’obstacle à la diversification oh combien nécessaire des rotations, est la forte attractivité économique du maïs grâce à la demande industrielle, associée au fait que, de plus, il nécessite assez peu de travail.
L’élément clé pour rendre viables et attractives des rotations et combinaisons de cultures favorables au hamster est donc la construction des filières correspondantes.  La mise en place de filières doit donc être en première ligne du PNA, et avancée en très haute priorité. Or seulement 100 000 € sont attribués à cet objectif ! Les filières peuvent être de deux types :
–      Cultures favorables au hamster : luzerne, blés anciens à récolte tardive…
–      Produits étiquetés et valorisés comme étant favorables au hamster, indicateur d’un agro-éco-système sain et durable. Cela pourrait concerner des produits comme le pain, la bière, du muesli… et, en fait, aussi les filières animales à base de cultures favorables à la biodiversité.
Il est donc nécessaire et urgent de corriger les priorités du présent plan, et ceci au nom de la cohérence et de la transversalité et de la bonne utilisation de l’argent public.

Anne Vonesch

Secrétaire régionale d’Alsace Nature

Massif du Hohneck : les associations se mobilisent pour la remise en état d’un site « Natura 2000 »

Massif du Hohneck : les associations se mobilisent pour la remise en état d’un site « Natura 2000 »


Alsace Nature a participé ce 23 septembre, à l’action symbolique organisée par le collectif biodiversit’haies 88,   pour réclamer  la remise en état d’un secteur du Hohneck où un circuit de BMX a été construit sans autorisation.
Une cinquantaine de personnes, membres de diverses associations, dont Alsace Nature, se sont réunies pour dénoncer la construction du circuit de BMX par le propriétaire de l’auberge « Au Pied du Hohneck », et surtout réclamer la remise en état du site, classé en zone Natura 2000. .
Suite à l’action des associations auprès de la Préfecture, cette remise en état avait été annoncée mais pour l’instant rien n’a été fait.
L’action de ce week-end, visait à montrer que nous restons vigilants pour voir aboutir la fin de ce dossier et pour élargir le débat à l’ensemble du massif vosgien.
 « On veut attirer l’attention des institutions sur tous les projets qui transforment peu à peu les hautes chaumes en parc d’attraction », indique Dominique Humbert, citant le projet de télécabine à Mittlach ou encore le rallye de France. Autant d’actions « de destruction massive de la biodiversité », selon le
président d’Alsace Nature, Michel Breuzard.

 
Voir sur ce point l’article paru dans l’Alsace le 24/09/2012.
http://www.lalsace.fr/actualite/2012/09/24/vent-de-discorde-au-pied-du-hohneck

 

Nouvelle polémique sur le Grand Hamster

Face à la menace de sanctions par l’Europe pour manquement à l’obligation de protection d’une espèce menacée, deux arrêtés ministériels prévoient le gel de 9000 hectares de terres, ce qui suscitent de nombreuses réactions de la part des élus.
Maurice Wintz, président d’Alsace Nature, a été interrogé par France 3 à ce sujet.
Pour  voir la vidéo de France 3, cliquez  ICI
 
 

Réserve Naturelle Nationale d’Illkirch/Neuhof : 25 ans après… enfin !

Alsace Nature et l’ensemble des associations de protection de la nature ont accueilli avec plaisir la publication du Décret 2012-1039 du 10 septembre 2012 portant création de la réserve naturelle nationale du massif forestier de Strasbourg-Neuhof/Illkirch-Graffenstaden (Bas-Rhin).
 
Rappelons que ce combat a fait l’objet d’une obstination de nombreux bénévoles au cours des 25 dernières années. Ce classement vient reconnaitre l’intérêt de ces massifs forestiers, leur rôle récréatif pour les riverains et surtout le fait qu’une forêt est plus qu’un volume de bois sur pied.
 
Maurice Wintz, Président d’Alsace Nature déclare : « Nous attendions cette décision de longue date, nous espérons aujourd’hui que le dossier jumeau qu’est le classement de la forêt de la Robertsau et qui date de la même époque va lui aussi aboutir rapidement ».
 
Dans une tension importante autour de la gestion des forêts en Alsace et plus largement en France, les associations espèrent que ce classement permettra de redonner sa juste place à la forêt dans la stratégie de sauvegarde de la biodiversité. Danielle Schaeffer, pilote du réseau forêt précise « actuellement nous constatons une intensification de l’exploitation forestière. Partout ou presque la forêt n’est plus regardée que comme un volume sur pied et donc une réserve économique. La mécanisation outrancière de l’exploitation, l’explosion de la taille de certaines scieries,… rappellent l’industrialisation qu’a connu l’agriculture il y a quelques décennies »
 
Ainsi, les associations accueillent avec enthousiasme cette publication au journal officiel mais incitent les propriétaires forestiers, les collectivités, les gestionnaires et bien entendu le gouvernement en place à se ressaisir rapidement pour permettre de sauver nos forêts. En tout état de cause elles comptent bien y veiller…