mercredi 21 Sep 2022 | Communiqués de presse, Presse, Vie associative
Nous avons la grande peine d’apprendre le décès de Daniel Walter, Président de Thur Ecologie Transports, association de Saint Amarin, avec qui il a rejoint Alsace Nature depuis de longues années et participé aux instances dirigeantes.
De militant syndical dans son usine à Thann, il est passé à la défense sans faille et sans interruption de toutes les causes justes de l’humanité, dont l’écologie. Dans son engagement premier contre la déviation de la RN 66, évitée grâce à un recours, il a très vite compris la nuisance de toutes les pollutions masquées sous le visage du progrès, et rejoint toutes les actions militantes, souvent menées par lui-même avec le soutien organisationnel de son épouse Annette, engagée comme lui. C’était la défense farouche de la tranquillité du massif face aux camions, du train dans la vallée, la lutte contre l’incinérateur d’Aspach le Haut, contre Stocamine, contre un projet polluant d’usine à Malmerspach.
Il rejoignait tous les combats proches ou lointains, Fessenheim, Bure, GCO, Tunnel du Mont Blanc, Notre dame des Landes, etc Impossible de tout citer ; une vie entière passée dans les actions.
Parmi ses grands investissements nous pouvons citer les Journées des énergies renouvelables à St Amarin de 2001 à 2007, ainsi que le lancement d’un toit photovoltaïque citoyen à Aspach le Bas ou encore le Festival du film, co-organisé avec ACCES et FESTI-DEBAT, deux autres associations de la Thur et de la Doller.
Un homme entier, au style abrupt, mais tellement averti et tellement rapide à agir et à mener des actions qu’il était un défi pour tous ses amis. Constamment dans les villages pour informer, tracter, écrire aux élus et monter sans cesse des conférences.
Après la menace des ondes et la 5G, après les pesticides et les sorties Coquelicots, Daniel Walter a centré son action sur la menace climatique et la biodiversité, convaincu que toutes les espèces vivantes étaient liées. Il a réclamé, en commun avec le groupe local Thur-Doller, des assises sur le climat, l’agriculture et la forêt en lien avec l’eau. Dernièrement c’est le risque d’inondations et le rejet par les communes du Plan général des risques d’inondation que nous avons dénoncés ensemble.
Et c’est en commun que la Marche pour le Climat a été mise sur pied à Wesserling encore cette année 2022 au mois de mai.
Daniel était un grand homme et Alsace Nature tient à partager sa peine avec Annette, Vincent, Robin, Thur Ecologie Transports et les associations amies.
Gardons sa pugnacité en tête et que son exemple inspire de nouvelles générations pour poursuivre le combat de protection de la nature et de la Terre que nous menons tous.
mardi 6 Sep 2022 | A la une, Communiqués de presse, Déchets, Eau et zones humides, GL M2A, Groupes Locaux, Nappe phréatique, Pollutions et santé, Presse, Réseaux Thématiques, Risques industriels
[communiqué du collectif Destocamine]
Stocamine : 10 septembre 2002 – 10 septembre 2022, 20 ans de perdus !
Le collectif Destocamine organise un rassemblement public devant le site le 10 septembre 2022 pour déplorer les 20 années d’inactivité de l’État face aux risques de pollution de la nappe phréatique d’Alsace
Il y a 20 aujourd’hui se déclarait « l’improbable » incendie qui allait interrompre les opérations de stockage engagés jusqu’alors sur l’unique site en France de stockage de déchets industriels dangereux classe 0.
« Stocamine le site idéal pour le stockage de vos déchets ultimes… » titrait une brochure de présentation du projet dans les années 90. Entre frustration pour des mineurs crédules et soulagement pour les actionnaires de Stocamine, cet incendie aura révélé la faillite économique et la gestion peu scrupuleuse de l’entreprise.
20 ans après, que reste-t-il de ce fleuron de la technocratie française en matière de gestion des déchets ?
– Des dizaines de millions d’euros d’argent public gaspillés dans l’entretien de la mine, une véritable gabegie financière en études et expertises diverses et variées.
– Une confiance définitivement perdue envers l’Etat qui promettait pourtant la réversibilité du stockage et le retrait de tous les déchets en casd’incident grave.
– 42000 tonnes de déchets chimiques dangereux abandonnés à 600 m sous la plus grande nappe phréatique d’Europe, une menace permanente, une bombe à retardement laissée en héritage aux générations futures.
Pourtant l’état alarmant de notre planète exige plus de raison de la part de nos dirigeants.
Ces situations catastrophiques que l’on croyait exceptionnelles deviennent petit à petit la norme. Elles font dorénavant partie de notre quotidien.
Ainsi donc l’eau, ressource vitale que nous pensions abondante dans notre région avec une nappe phréatique de quelques 35 milliards de m3, est en train de devenir une ressource rare et précieuse. Est-il concevable de continuer aujourd’hui à empoisonner cet élément indispensable à la vie ? C’est pourtant ce que fait le gouvernement qui persiste depuis l’incendie du 10 septembre 2002, en dépit d’un élémentaire bon sens. Enfouir définitivement 42000 tonnes de déchets toxiques sur le site de STOCAMINE est une menace permanente sur la qualité de notre eau.
Répétons-le, l’enfouissement des déchets au fond d’une mine est la pire des solutions au problème des déchets produits par nos sociétés dites avancées.
La préservation de notre eau est plus que jamais une impérieuse et vitale nécessité !
La solution existe avec le déstockage des 42000 tonnes de déchets toxiques !
Pour le collectif Déstocamine Yann FLORY Porte-parole
Collectif Destocamine : tel. 06 87 16 37 86 collectif.destocamine@gmail.com – https://www.destocamine.fr/
mercredi 10 Août 2022 | A la une, Déchets, Eau et zones humides, GL M2A, Groupes Locaux, Nappe phréatique, Pollutions et santé, Presse, Réseaux Thématiques, Revue de presse, Risques industriels
Lundi 1er août, le tribunal administratif de Strasbourg, saisi en procédure de référé suspension, a rejeté la requête soutenue par l’entreprise Mines et Potasse d’Alsace et l’Etat et a, de ce fait, confirmé sa précédente décision de suspension des travaux de confinement des 42 000 tonnes de déchets ultimes stockés par Stocamine.
Par cette décision le tribunal n’a pas retenu les arguments de MDPA, liés notamment à la sécurité du site, mais a repris un des points soulevés par la CeA et les associations CLCV et Alsace Nature :
« Les nouveaux éléments produits par la société MDPA ne permettent pas non plus de caractériser une urgence à poursuivre, dans les plus brefs délais, les travaux de réalisation des barrages de confinement numéros 1 et 2, ni à entamer, dans les mêmes conditions, les travaux relatifs au barrage n° 3. »
Il a ainsi confirmé la décision du 25 mai dernier, prise suite au recours d’Alsace Nature , de la CeA et de CLCV, contre un arrêté du préfet du Haut-Rhin qui demandait à MDPA de réaliser des travaux, présentés comme « préparatoires au confinement ». Les requérants estimaient que ces travaux seraient irréversibles et qu’il était urgent de suspendre toute opération dans les anciennes mines de sel. Leur requête avait d’abord été rejetée en mars 2022, puis, suite aux travaux commencés le 10 mai, le tribunal s’était laissé convaincre, considérant que la préparation des barrières de confinement en béton avaient bien un aspect définitif et irréversible.
Il s’agit d’une défaite de plus pour les MDPA et l’Etat dans ce dossier à rebondissement.
Pour rappel, une enquête pénale est encore en cours pour essayer de déterminer la composition exacte des déchets stockés dans la mine. En mars 2022, le pôle environnement du parquet de Strasbourg a annoncé avoir saisi l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp)
REVUE DE PRESSE
L’Alsace, le 01/08/22, Stocamine : les travaux restent suspendus à Wittelsheim : https://www.lalsace.fr/environnement/2022/08/01/stocamine-les-travaux-restent-suspendus-a-wittelsheim
Rue89 Strasbourg, le 02/08/22 : Stocamine : la justice maintient la suspension des travaux de confinement des 42 000 tonnes de déchets toxiques : https://www.rue89strasbourg.com/stocamine-le-justice-maintient-la-suspension-des-travaux-de-confinement-des-42-000-tonnes-de-dechets-toxiques-242153
Actu.fr , le 02/08/22 : Stocamine : la justice maintient la suspension des travaux à Wittelsheim : https://actu.fr/grand-est/wittelsheim_68375/stocamine-la-justice-maintient-la-suspension-des-travaux-a-wittelsheim_52882295.html
BFMTV Alsace , le 02/08/22 : https://www.bfmtv.com/alsace/replay-emissions/bonsoir-l-alsace/stocamine-la-suspension-des-travaux-validee-par-la-justice_VN-202208020417.html
mercredi 20 Juil 2022 | A la une, Agriculture et Alimentation, Communiqués de presse, Eau et zones humides, Nappe phréatique, Presse, Réseaux Thématiques, Revue de presse
Pourquoi les agriculteurs peuvent-ils continuer à irriguer le maïs dans le Ried centre Alsace, alors que les ruisseaux phréatiques tombent à sec les uns après les autres ?
Pourquoi les autorités ne tiennent-elles pas compte de l’étude récente de GEStion quantitative des Eaux souterraines du grand Ried (dénommée GES’Eau’R, lien ici) menée par un organisme spécialisé et reconnu démontrant l’impact des pompages agricoles sur les niveaux de la nappe phréatique et établissant des côtes à partir desquelles il faudrait arrêter les pompages pour ne pas nuire aux cours d’eau ?
Pourquoi les mêmes autorités ne tiennent-elles pas plus compte des relevés quasi continus effectués par l’APRONA (association de protection de la nappe phréatique d’Alsace) et démontrant depuis deux mois que les niveaux d’alerte sont atteints et qu’il fallait arrêter les pompages ? (ci-joint le rapport du 18 juillet 2022)
Pourquoi l’intérêt général, à savoir le maintien en bon état écologique des cours d’eau, passe-t-il après les intérêts privés ? Notez qu’une journée d’assec dans une rivière anéantit des années d’effort pour sa restauration.
Il est inacceptable que l’on demande des efforts pour économiser l’eau à tous les usagers sauf aux agriculteurs et quand les autorités retrouvent un peu de courage c’est souvent vers la fin août (fin des irrigations) : trop tard évidemment…
La protection de la nature et notamment la protection des ressources en eau ne peut pas rester une variable d’ajustement par rapport à l’économie. Au-delà des beaux discours sur le changement climatique il serait temps d’agir réellement et efficacement notamment par une gestion globale des ressources alsaciennes et surtout en utilisant les données existantes pour anticiper.
REVUE DE PRESSE
jeudi 7 Juil 2022 | GL Colmar et environs, Groupes Locaux, Nature, Réseaux Thématiques
Le groupe local Colmar et environs organisait le 26 juin dernier, une visite du secteur du Silberuntz-Natala à Colmar afin de sensibiliser habitants et élus à la fragilité de la biodiversité et de leur présenter le projet de convertir cette zone en parc urbain, avec notamment la transformation de champs en ried naturel.
Plus de 50 citoyens ont participé à cette visite de terrain, dont deux élus de Colmar : Mr Meistermann adjoint chargé de l’environnement ainsi que Mme Ebel, conseillère.
Rappelons que nous avions déjà fait cette proposition de Parc lors d’une rencontre avec les mêmes élus en août dernier.
Notre objectif est de :
- Reconquérir la biodiversité dans une zone humide, classée N ou A par le PLU de Colmar
- Créer un grand parc urbain de 25 ha
- Substituer aux cultures céréalières de production intensive avec apport de pesticides, un paysage de Ried fait de prairies , haies , arbres isolés , ruisseaux et mares.
Nous avons commencé notre promenade en partant du Sud : la végétation de la prairie du Nonenholz est constituée de plantes hygrophiles : salicaires, carex, joncs, roseaux attestant une zone humide. Le Silberunz y prend source puis se renforce en aval à la hauteur du Natala par d’autres sources phréatiques.
Selon le témoignage d’un participant, les brochets jadis remontaient le ruisseau pour y frayer.
Un second témoignage nous a rappellé que le Natala, propriété de l’ Association des Amis de la Nature de Colmar a été un lieu de baignade populaire lors de la 1ère moitié du 20e siècle, avec la pratique déjà du naturisme !
Ensuite, nous avons traversé le Silberunz aux eaux toujours claires et fraiches.
Nous avons présenté différents scenarii de réalisation permettant la faisabilité du Parc.
Autour les champs de céréales (maïs, blé, orge) sont intensément cultivés. La biodiversité y est très dégradée par l’agrochimie. Une mise à distance des zones urbanisées proches de cultures arrosées par les pesticides serait sur le plan sanitaire souhaitable.
cliquer pour agrandir la carte
La zone est heureusement classée en N ou Am selon le PLU. Une zone classée N pour naturelle n’est cependant qu’inconstructible sans autre contrainte pour la « préservation de la nature ».
Cette zone humide est propice pour créer un milieu ouvert de prairies, haies, arbres isolés offrant leur ombrage en été. Et un habitat favorable aux papillons, sauterelles, oiseaux, grenouilles, bref un cortège du vivant rescapé de nos régions.
Le projet, par sa grande surface (25 ha), permettrait de créer un nouveau paysage, comme celui du Ried (voir figure) et embellir l’entrée de ville.
L’élaboration du projet doit associer les habitants, dans le cadre d’un atelier de projet par exemple. La proximité du centre-ville (moins de 2 km ) est garante de sa fréquentation. Créer un parc urbain de cette taille serait un atout pour le territoire. La crise du Covid a encore renforcé chez les citadins le besoin de nature.
C’est aussi un projet à tiroir : on évoque une micro ferme pédagogique.
Le volet social des exploitants doit être traité dignement. Le foncier se règle par l’achat ou la location.
Personne ne nous a contredit. Les participants intéressés, semblaient convaincus.
Les haltes successives avec discussions n’ont permis de voir que la partie Sud de la zone projetée.
Le relai est -il passé aux élus ?
Au fil de la promenade, les échanges cordiaux avec les élus ont été de bon augure. La remise du plan du périmètre du projet de Parc n’a attiré aucune critique. A l’issue, nous étions réellement satisfaits du départ pris par ce projet et qu’un accord de principe pour un parc serait en vue.
L’idée qui avait émergé lors de sorties sur ces sites humides au Sud de Colmar et la lecture des cartes peut se concrétiser.
Quelques jours plus tard nous avons reçu ce mail de remerciements de Mr Meistermann, qui avait été diffusé à l’ensemble des adjoints :
« Bonjour,
Merci pour cette balade et moments d’échanges très instructifs.
Madame la Première Adjointe Odile UHLRICH MALLET confirme que la municipalité est bien consciente de la nécessité de préserver à plus ou moins long terme cet espace naturel, et de fait un travail de révision en ce sens du PLU, est engagé par nos services d’urbanisme depuis un petit moment.
L’aboutissement de cette étude, vous sera livré lors de notre rencontre annuelle que nous souhaiterions programmée courant octobre.
Nous reviendrons vers vous à ce moment-là.
Dans cette attente et au plaisir de vous revoir, nous vous souhaitons un bel été. »
Pour le moins, il est évident que l’Idée de Parc de Nature et urbain doit encore se diffuser et devenir plus populaire pour que les élus se l’approprient.
Aux citadins de Colmar qui veulent un grand parc récréatif, un ilot de verdure et de fraicheur en été, dans un milieu urbain de le faire savoir à leurs élus .
A Alsace Nature et autres associations amies de vouloir redonner le plus de Nature au Silberunz-Natala.
contact : colmar.environs@alsacenature.org
Le PLU consultable sur le Net pour visualiser le zonage en N et Am : https://geo.agglo-colmar.fr/index.html