mercredi 27 Fév 2019 | Agriculture et Alimentation, Bien-être animal, Communiqués de presse, Presse, Réseaux Thématiques
Un succès et des attentes
En novembre 2017, un colloque sur le bien-être des animaux d’élevage avait été organisé à Obernai par l’Etat dans le cadre de la Conférence du Rhin supérieur qui est une instance transfrontalière tripartite (FR, DE, CH). C’était un beau succès, avec un fort intérêt tant de la part des professionnels que des ONG, et des échanges qui mettaient bien le doigt sur les besoins.
Exclusion des ONG
Les propositions du colloque étaient sensées remonter au Ministère et peut-être même à Bruxelles ! et surtout, il devait y avoir une suite. Hélas, cette suite prometteuse s’est faite attendre. Les ONG qui pourtant avaient contribué dans un esprit très constructif, en insistant sur l’indispensable viabilité économique du bien-être animal, ont été exclues (pas les agriculteurs !) des éventuelles discussions au sein de la Conférence du Rhin supérieur.
Evincement des questions prioritaires identifiées et sensibles
Résultat : une nouvelle journée sur le bien-être animal a lieu hier en Allemagne le 26 février 2019, consacrée uniquement à l’attache des vaches. Cette journée a été préparée sans associer les ONG. Le thème choisi préoccupe surtout les Allemands, qui semblent être confrontés à une demande de la part de la distribution de ne plus garder les vaches à l’attache.
Que deviennent les autres questions prioritaires identifiées en 2017 ? Aujourd’hui, les truies passent encore couramment plusieurs mois par an dans une cage où elles ne peuvent même pas se retourner. Chez les petits veaux les bourgeons des cornes sont brûlés au fer chaud générant une douleur extrême, alors qu’une anesthésie locale est parfaitement faisable, l’éleveur pouvant se faire accompagner par son vétérinaire. Les porcelets, ruminants et chapons sont castrés à vif. Les critères pour les aides de la Politique Agricole Commune dans la Région Grand Est comme ailleurs permettent de financer le meilleur et le pire en termes de systèmes d’élevage.
Moins de mépris et plus d’efficacité !
Comment les ONG pourraient-elles cautionner cette débandade face aux problèmes à prendre en charge? En pleine phase de Grand Débat National, Alsace Nature met le doigt sur ce qui ressemble à un mélange de mépris et d’inefficacité de la part des pouvoirs publics et demande une réforme au niveau de la méthode, et de l’efficacité quant aux résultats sur le terrain. Assez de temps perdu !
mercredi 13 Fév 2019 | Déchets, Eau et zones humides, Nappe phréatique, Pollutions et santé, Réseaux Thématiques, Risques industriels
Suite à l’annonce par François de Rugy le 21 janvier 2019, de privilégier la solution de l’enfouissement total des déchets dans l’ancienne mine de Wittolsheim, une délégation d’élus Haut-Rhinois ainsi que Jean Rottner, président de la région Grand Est, se sont rendus le 12 février, à Paris pour essayer de convaincre de revenir sur sa décision.
Au même moment, les citoyens, plus que jamais mobilisés, étaient sur le site de Stocamine dès le matin pour bloquer symboliquement l’accès à la mine et empêcher les travaux de confinement. Ils ont manifesté toute la matinée pour réclamer le déstockage total en attendant que la délégation des élus soient reçue par le ministre. (voir vidéo ci-après)
Après l’entrevue avec M. De Rugy, les élus se sont dit satisfaits de l’évolution positive de la situation. Le ministre a en effet promis qu’une réunion d’information sur site sera prochainement organisée à l’initiative du Préfet Laurent Touvet pour présenter les derniers travaux et avancées. Il a par ailleurs indiqué que la possibilité d’un destockage complémentaire des déchets allait être étudiée.
Contrairement aux élus reçus en délégation, les associations environnementales et les habitants de peuvent se contenter de ces belles paroles. Cela fait plus de 20 ans que les gouvernements successifs tergiversent sur l’issue de ce dossier.
Le Ministre joue la montre en demandant de nouvelles études alors que les travaux de confinement peuvent continuer. A l’heure du Grand Débat, on voit bien une fois de plus, que la volonté n’est pas d’écouter (ou écouter mais ne surtout pas entendre) les gens sur le terrain mais bien de prendre les décisions rentables économiquement quelque soit l’impact sur l’environnement et la santé des populations.
En attendant, le risque de pollution de la plus grande nappe phréatique d’Europe est bien réel et les citoyens restent déterminés pour obtenir le déstockage complet des déchets toxiques.
StocaMine, un déni démocratique et environnemental
La source d'eau de 7 millions de personnes en France, en Allemagne et en Suisse est menacée.L'entreprise Stocamine a placé 44 000 tonnes de déchets à l'amiante, au mercure ou encore au chrome, juste en-dessous de la nappe phréatique rhénane, qui est la plus grande réserve d'eau souterraine d'Europe.Celle-ci est donc maintenant menacée par la pollution. Impossible de dire à quel moment les conséquences seront visibles, mais des infiltrations d'eau auraient déjà lieu dans la mine. Les habitants locaux sont consternés par la décision de François de Rugy, qui projette d'enfouir définitivement les déchets, et de condamner ainsi la nappe phréatique rhénane.Une grande mobilisation a lieu en ce moment, pour pousser les autorités à prendre la décision de ressortir ces déchets toxiques.
Publiée par Alsace Nature sur Jeudi 14 février 2019
jeudi 31 Jan 2019 | Communiqués de presse, Presse
A l’heure précise où certains se félicitent, et remercient le Gouvernement de l’opportunité laissée au peuple de pouvoir s’exprimer dans le cadre du « Grand Débat National », les arbres continuent de tomber et le terrassement progresse sur le chantier du projet de Grand Contournement Ouest (GCO), la décision d’enfouir les 42 000 tonnes de déchets toxiques à StocaMine est arbitrairement prise d’en haut, des centaines de projets néfastes et fortement contestés par la population poursuivent leur petit bonhomme de chemin, en Alsace et ailleurs… Et si finalement le temps ne s’était pas suspendu pour laisser place au débat qui nous a été promis ?
Alors que le président de la République a précisé « je veux que cette consultation soit organisée en toute indépendance et soit encadrée par toutes les garanties de loyauté et de transparence » nous constatons amèrement, que les enjeux majeurs sont une fois de plus simplement omis. Pour commencer, le pilotage est réalisé par les membres du Gouvernement : exit l’indépendance. Ensuite, l’état des lieux n’est pas objectif et aucun sujet n’est réellement mis en pause le temps de recueillir les avis de nos chers concitoyens : auf wiedersehen la loyauté. Pour finir, dans la fiche de cadrage relative à la transition écologique, la formulation des questions n’est ni ouverte ni neutre : ciao transparence… Donc pour résumer, nous serions aujourd’hui exceptionnellement sollicités dans le cadre du Grand Débat National pour exprimer nos requêtes au gouvernement, mais surtout pas celles qui ont été écartées d’office du débat et de toutes manières sans ralentir la course effrénée des projets et réformes, qui en toute logique devraient attendre les conclusions de cette grande consultation… Et ce n’est là que la partie immergée de l’iceberg (qui en attendant, fond inexorablement, du fait des graves manquements de nos politiques, quels qu’ils soient, du Champion de la Terre jusqu’au niveau le plus local, devant le plus grand défi de notre époque : le dérèglement climatique !). Qui connait les modalités de réponses du gouvernement ? Vont-ils piocher dans la Grande Boite à dée Nationale ce qui leur semble juste et nécessaire pour l’humanité ? Malheureusement on ne connait que trop bien cette mélodie : c’est celle du « Cause toujours », où à la fin les mêmes décident pour les autres en faisant croire que le « débat » a trouvé consensus.
Ce Vaste Enfumage National suscite une certaine défiance chez une partie de la population, que nous partageons au sein de notre association. Mais comment une fédération comme Alsace Nature, qui rassemble avec son mouvement France Nature Environnement plusieurs centaines de milliers de sympathisants au niveau national, peut s’abstenir de participer à une telle consultation ? qui d’autre porterait la voix de la transition écologique sur notre territoire ? les risques de régression ne sont-ils pas trop forts ?
Alsace Nature a vu passer des gouvernements qui font, d’autres qui défont, les suivants qui font et qui défont dans la même année… toujours avec des manières de faire innovantes et pleines de promesses, pour au final piétiner toujours pareillement la représentativité citoyenne, augmenter les inégalités ou toutes autres formes d’injustices, au détriment des plus faibles, de l’environnement… et surtout du bon sens.
Sans garanties de bonne volonté de la part de l’Etat, Alsace Nature ne servira donc pas de faire-valoir dans le Grand Débat National, ni en tant qu’organisateur, ni en tant que participant. Avant tout positionnement de notre part et pour retrouver confiance dans toutes les formes d’instances de consultation du public, nous attendons un geste qui soit à la hauteur de ce qui est annoncé dans ce Grand Débat. Cela passe pour nous par la suspension des projets en cours très impactant pour l’environnement, et qui ont fait l’objet d’une expression citoyenne forte contre leur mise en œuvre, notamment un moratoire sur les projets de GCO et d’enfouissement à Stocamine. Nous attendons donc un message positif et tangible avant toute forme d’engagement et n’encourageons pas à répondre dans le cadre trop réducteur du formulaire mis à disposition.
Toutefois, nous nous engageons à poursuivre sans relâche les missions que nous confèrent nos statuts et plus que jamais à défendre l’environnement dans tous les lieux et à toute les occasions où notre voix pourra être entendue comme c’est le cas depuis près de 55 ans.
La situation planétaire et les enjeux qui sont face à nous, ne trouveront de solution que dans un sursaut démocratique et un changement profond de notre société. Les associations y sont prêtes et elles se tiennent à disposition, à ce dessein, de tous ceux qui souhaiteront prendre réellement en main le destin de l’homme sur cette planète.