Ce vendredi 15 juin, ALTEM, le centre de tri des déchets de l’Eurométropole a ouvert ses portes aux membres d’Alsace Nature. En 2015, la loi de transition énergétique a fixé l’objectif de 55% de recyclage d’ici 2020 et 60% pour 2025. Avec un taux de recyclage de 28,8% en 2016, l’Eurométropole a encore des progrès à faire pour tenir le cap.
Classé parmi les trois plus grands centres de tri français, ALTEM réceptionne annuellement 58 000 tonnes de déchets en provenance de l’Eurométropole et d’une grande partie du Bas-Rhin. Une fois acheminés par le service de ramassage de votre collectivité au centre de tri, les déchets mélangés seront catégorisés, séparés puis revendus aux différentes filières de recyclage. Cette revente des matières triées, au bénéfice de la collectivité permet d’alléger les coûts de gestion de nos déchets. Aujourd’hui, chaque habitant de l’Eurométropole de Strasbourg produit en moyenne 388 kg de déchets par an, soit deux fois plus qu’en 1960 ! Augmenter la part du recyclage est indispensable pour réduire le gaspillage de nos ressources naturelles, mais ne dispense pas d’agir pour diminuer notre production d’ordures.
Chaque matin, les camions de ramassage déposent ici des tonnes d’emballages métalliques, de briques alimentaires, de papiers, cartons, de bouteilles et de flacons en plastique. Entassés sur le sol de l’entrepôt, ils sont ensuite déposés sur les tapis de la chaîne de tri. Un aimant attire les emballages ferreux puis un séparateur à courants de Foucault récupère les métaux non-ferreux tel que l’aluminium. Un premier tamis rotatif sélectionne ensuite grossièrement les déchets par taille et par poids. Derrière, un séparateur optique souffle sur certains types de plastiques pour les conduire vers le tapis correspondant. Enfin, une poignée d’opérateurs font une dernière sélection manuelle. Tout ce processus vise à fournir aux filières de recyclage, une matière première la plus pure possible, sans intrus.
« À chaque ville, son taux d’erreurs de tri »
Régulièrement, un échantillonnage des matières livrées par les communes permet de caractériser précisément la composition des déchets de chaque ville. Ainsi, les bénéfices de revente sont adaptés à chaque commune. Les chiffres montrent que dans l’Eurométropole, plus d’un déchet sur 5 ne devrait pas se retrouver dans le bac jaune. La proportion d’erreurs de tri, supérieure à 20 %, est pourtant 10 % inférieure dans les communes de moins de 10 000 habitants. Les professionnels d’ALTEM sont formels, ces taux sont meilleurs dans les communes qui communiquent et sensibilisent leurs habitants aux bons gestes. Grâce, notamment, aux ambassadeurs du tri. C’est dans cet esprit de sensibilisation que de nombreuses écoles viennent en visite ici chaque semaine. L’accompagnateur le soutient : « Les enfants ramènent ensuite le bon geste de tri à la maison. »
Des erreurs qui coûtent cher !
En plus de la perte de ces matières à l’incinérateur et l’impact de cette perte sur l’environnement, les erreurs de tri représentent un manque à gagner non-négligeable pour les collectivités. Dans le Grand Est, si l’on additionne les coûts des refus de tri avec les matières recyclables qui se retrouvent dans l’incinérateur, le manque à gagner s’élève à 16 M d’Euros par an.
Dans un futur proche, le geste de tri sera prochainement simplifié. « L’extension des consignes », déjà présente dans certaines communes, permettra de recycler les pots de yaourt, les barquettes de polystyrène, les sacs et les sachets plastiques. Dans le même bac. Tous les emballages plastiques peuvent d’ores et déjà être jetés dans le bac de tri par les habitants des communes en vert sur la carte ci-dessous. Espérons que cette simplification fasse chuter les taux d’erreurs.
L’ensemble du territoire devrait passer sous ce régime simplifié d’ici 2023.
L’Alsace, en avance grâce à la redevance incitative.
La région Grand Est est connue pour son niveau de performance de tri élevée : 56 kg/an/Hab contre 50 kg pour la moyenne nationale. En vigueur dans de nombreuses communes alsacienne, la « redevance incitative » fonctionne selon le principe « pollueur-payeur ». Les usagers payent leur redevance de ramassage du bac, proportionnellement au poids de leurs déchets ménagers. Ce principe les incite à trier plus de déchets recyclables, et à réduire leur production d’ordures ménagères. Grâce à ce dispositif, certains centres de tri ont vu la masse des déchets recyclés augmenter de 6 % et les erreurs de tri diminuer de 46 %. Néanmoins, ce système de redevance ne peut pas être instauré à Strasbourg à cause de l’impossibilité de retracer les déchets qui se trouvent dans les bennes collectives.
En pratique :
Trier c’est changer le destin de nos déchets en leur permettant d’être recyclés plutôt que brûlés. Ainsi, le tri rime avec économies d’énergie, préservation des ressources naturelles et qualité de l’air. Chaque tonne de plastique recyclé fait économiser près de 800 kilos de pétrole brut et 1 tonne de briques alimentaires recyclées permet de préserver 2 tonnes de bois !
Déposez vos bouteilles dans le bac de tri bouchon vissé.
Compactez-les seulement dans la longueur.
Ne rincez pas vos emballages avant de les mettre au recyclage.
Ne déchirez pas les papiers avant de les jeter.
Et ne déposez pas les pots de yaourt, le polystyrène ou le papier aluminium dans le bac jaune.
En cas de doute, l’application « Guide du tri » vous permet de savoir ce que vous pouvez recycler ou non en fonction de votre lieu d’habitation ou de vacances.
« Parce que le meilleur déchet est celui qui n’existe pas. »
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M.D
Crédit photo: Gilbert Renninger et Matthieu Durey
En vidéo :
Sources :
RAPPORT ANNUEL 2016 SUR LA QUALITÉ & LE PRIX DU SERVICE D’ÉLIMINATION DES DÉCHETS, Strasbourg.eu
L’Écrevisse à pattes rouges est une espèce de crustacés décapodes des eaux douces. C’est l’une des trois espèces autochtones de France métropolitaine.
L’activité de l’écrevisse à pattes rouges est principalement nocturne. Elle montre une grande sensibilité à la qualité de son habitat. Elle se dissimule sous les pierres, dans les enfoncements irréguliers du substrat ou dans le système racinaire de la ripisylve (forêt rivulaire). Omnivore, les adultes se nourrissent d’invertébrés, de mollusques et de végétation aquatique.
La période de reproduction débute en automne (octobre – novembre). Après l’accouplement, la femelle pond et porte 100 à 150 œufs dont l’incubation va durer 6 à 7 mois avant l’éclosion des larves (mai – juin). Les larves restent ensuite accrochées à la femelle quelques jours avant de se disperser dans le milieu.
Aujourd’hui en voie de disparition suite de sa surexploitation en tant que ressource halieutique, au braconnage et l’introduction et au développement de populations d’écrevisse américaines.
L’écrevisse à pattes rouges a totalement disparu de ses habitats historiques, et notamment des cours d’eau comme le Rhin et l’Ill, mais aussi des petits cours d’eau de plaine où elle était très abondante. On la rencontre essentiellement en Alsace, Lorraine, Champagne Ardenne, Bourgogne et Franche-Comté.
La principale menace pour ce crustacé outre la pollution et l’aménagement des cours d’eau, réside désormais dans l’introduction d’espèces d’écrevisses exotiques notamment les espèces en provenance d’Amérique du Nord, qui connaissent une expansion rapide dans les cours d’eau et plans d’eau d’Alsace et qui sont porteuses saines de la peste des écrevisses (aphanomycose).
Depuis plus d’un siècle (premiers cas signalés en 1893) une maladie dite peste de l’écrevisse due un pathogène dénommé Aphanomyces astaci Schicora à décimé les grandes populations d’écrevisse à pattes rouges qui faisaient encore en Europe du Nord l’objet d’une importante exploitation commerciale.
Les tentatives visant à stopper la propagation de cette maladie émergente ont toutes échoué. Il a donc été décidé de restaurer le commerce de l’écrevisse en introduisant une espèce nord américaine (Pacifastacus leniusculus) naturellement résistante à la maladie. En 30 ans, l’espèce introduite a pratiquement éliminé et remplacé l’espèce autochtone.
Plante herbacée annuelle, appartenant à la famille des gentianacées. Elle a une hauteur moyenne de 15 cm, couverte de pruine, elle à des corolles jaune clair.
Elle affectionne les milieux humides, notamment les zones temporairement humide voire partiellement inondées par des flaques lors d’épisodes pluvieux.
Elle peut pousser en grandes populations, sur des sols découverts et non cultivables, notamment sur les surfaces graveleuses d’alluvions calcaires liées aux travaux de creusement du canal d’Alsace. On la rencontre plus rarement dans les gravières.
La période de floraison s’étend de juillet à septembre. La Centaurée jaune tardive à une floraison matinale et les fleurs s’ouvrent seulement au soleil. Les tiges mesurent entre 2 et 7 cm. La couronne mesure habituellement de 8 à 10 millimètres de long et se compose de 6 à 8 pétales jaunes.
Sa répartition est dite euryméditerranéen, mais elle est présente dans la bande rhénane de Huningue à Lauterbourg, surtout dans le Bas-Rhin, comme par exemple en val des usines hydroélectriques du Rhinau et de Gerstheim, à Erstain-Krafft, Auenheim, Fort-Louis ou encore Neuhaeusel.
La destruction de ses biotopes par des activités humaines (décharges, dépôts divers, activités humaines), l’embroussaillement, la colonisation par des ligneux (Salix purpurea, argousiers, etc.) par le Solidage géant (Solidago gigantea) et la Calmagrostide commune (Calmagrostis epigejos), constituent les principales menaces pesant sur cette fleur.
Sa préservation passe par le maintien d’une végétation basse et ouverte, le débroussaillage, l’interdiction des dépôts et décharges, et d’activités humaines. Si vous êtes les témoins d’une atteinte à l’environnement, ayez le réflexe :
Journée mondiale de la biodiversité le 22 mai, journée mondiale des geeks le 25 mai : deux excellentes occasions pour télécharger la toute nouvelle application « Sentinelles de la nature ». Avec elle, participer à la protection de l’environnement devient (presque) un jeu d’enfant. Grâce à cette appli, France Nature Environnement et ses associations fédérées complètent le site sentinellesdelanature.fr, une plate-forme numérique de signalement des atteintes à la nature et des initiatives favorables à l’environnement.
Un site et une application pour une action citoyenne environnementale
Qui ne s’est pas senti un jour démuni en découvrant de ses yeux une décharge sauvage, une destruction de zone humide ou encore un cours d’eau pollué ? Qui n’a jamais voulu faire connaître au monde entier la belle idée en faveur de la nature et l’environnement développée à côté de chez elle ? Avec le projet Sentinelles de la Nature, chacun dispose désormais d’un moyen d’agir facilement en quelques clics. Le site sentinellesdelanature.fr et son application mobile fraîchement lancée (disponible sur Google Play et Apple Store) permettent de signaler des actions favorables à l’environnement et des dégradations environnementales, mais également d’agir main dans la main avec les autorités compétentes et les associations du mouvement France Nature Environnement pour prévenir ou résorber ces atteintes.
Comment agir sur le territoire ?
Le site internet et l’application des Sentinelles de la nature permettent aux utilisateurs de contribuer à la préservation de la planète en signalant directement les atteintes ou initiatives favorables à l’environnement sur une carte participative. Ces informations sont transmises aux référents associatifs de la région pour revue et éventuelle proposition d’action lorsqu’il s’agit d’une atteinte à l’environnement. Le but : prévenir et résorber les atteintes à l’environnement et faire connaître des initiatives positives.
Les citoyens deviennent alors « Sentinelles » et peuvent, grâce à un système de suivi, connaître l’état d’avancement des démarches entreprises et modifier leur signalement en apportant par exemple de nouveaux éléments. Les « Sentinelles » qui le souhaitent peuvent donc rester des contributeurs actifs pour mettre fin aux atteintes à l’environnement.
Les Sentinelles de la nature : un projet fédéral de grande ampleur
La petite graine ne cesse de croître. Né en Auvergne Rhône Alpes, à l’initiative de la FRAPNA, puis de la FRANE, le projet a été repris par France Nature Environnement pour le déployer à l’échelle nationale. 9 Fédérations régionales associatives, qui couvrent différents territoires, ont aujourd’hui rejoint le projet : l’Auvergne-Rhône-Alpes, la Bourgogne Franche-Comté, la Bretagne, le Grand Est, le Limousin et la Normandie. Cet outil permet au mouvement France Nature Environnement de renforcer sa veille écologique en sensibilisant et mobilisant largement les citoyens et les acteurs du territoire. Gratuit et sans publicité, l’initiative embrasse la volonté collective, toujours plus prégnante dans notre société, d’agir concrètement pour l’environnement. « Agir pour un monde vivable passe par des actions à tous les niveaux. Contribuer à révéler des irrégularités ou mettre en valeur des initiatives favorables est particulièrement important pour la préservation de notre environnement. L’application Sentinelles de la nature permet à chacun, en quelques clics, de devenir acteur d’un environnement plus sain et d’une nature plus belle, près de chez soi ou sur son lieu de vacances. A l’aide de cet outil, le temps est venu pour les hommes et femmes de bonne volonté de se prendre en main et de construire ensemble une vigie collective et citoyenne au service d’un avenir désirable », précise Arnaud Schwartz, pilote du projet au sein de France Nature Environnement.
Le Lynx Boréal est une espèce de félin facilement reconnaissable. Comme tous les Lynx, ses oreilles triangulaires sont surmontées d’une touffe de poils noirs qui mesurent jusqu’à 4,5 cm de long. Le revers des oreilles est marqué par une tâche blanche. Des rayures verticales lui barrent le front, et une marque noire par du coin externe de l’œil jusqu’aux joues. Il possède aussi un collier de poils long autour du cou. Le Lynx Boréal n’a que 28 dents au lieu des 30 habituelles chez les félins. Sa queue, courte, se termine par un manchon noir. Ses pattes sont longues et les pieds volumineux en comparaison du reste du corps. Cela lui permet de se déplacer plus facilement dans la neige. La couleur de sa fourrure est la plus variable du genre Lynx. Elle varie du blanc crème au brun foncé, avec plus ou moins de tâches noires sur le corps, qui peuvent être pleines ou en rosettes. Il à une fourrure particulièrement dense, notamment sur le dos où la concentration de poils atteint 9000 poils/cm² contre 4600 sur le ventre.
Le Lynx Boréal est deux fois plus gros que les trois autres espèces de lynx. Il pèse de 9 à 35 kg et mesure de 65 à 75 cm au garrot. Sa longueur est de 77 à 135 cm. Les mâles sont en moyenne un quart plus gros que les femelles.
Le temps de gestation est de 63 à 68 jours, les portées sont composées de un à quatre jeunes qui quitterons leurs mère vers dix mois. La maturité sexuelle est atteinte à 30 mois pour les mâles et 20 à 24 mois pour les femelles. Un Lynx peut vivre jusqu’à 15 ans.
Le Lynx Boréal est un prédateur solitaire, actif du crépuscule au lever du soleil. Le territoire du mâle recouvre celui d’une ou plusieurs femelles. Le lynx mâle est intolérant envers les autres mâles traversant son territoire, mais ce sont les femelles qui restent les plus vindicatives entre elles. Les territoires comportent cependant des « zones neutres » où il est possible de circuler sans qu’il y ait affrontement ; il s’agit fréquemment des limites du territoire.
Chaque adulte a un territoire de 11 à 100 km² selon l’abondance des proies. Lorsqu’elles sont rares, le territoire est plus grand. Il préfère les zones forestières avec des sous-bois denses et couverts. Le Lynx Boréal est le seul Lynx à s’attaquer préférentiellement aux petits ongulés comme le chevreuil ou le chamois. C’est un superprédateur, qui consomme d’autres prédateurs, notamment le renard roux.
Son aire vitale est de plus en plus morcelée par la fragmentation forestière et plus généralement par le réseau routier (60 % environ des causes de mortalités connue de cet animal dans les Vosges et le Jura sont dues au collision avec des véhicules.)
Le Lynx Boréal est une espèce dont l’aire de répartition française est principalement cantonnée au Jura. Ce noyau de population jurassien, avec ses prolongations sur le versant suisse, est le plus dynamique d’Europe occidentale. Elle colonise lentement, via la Suisse, une zone d’habitat favorables d’environ 200 km² située sur les premiers contreforts du Jura alsacien.
Dans la massif vosgien, les Lynx réintroduits entre 1983 et 1993 n’ont pas trouvé les conditions optimales au développement d’une population pérenne.
En Alsace, le félin est classé « En Danger critique » sur la nouvelle Liste rouge régionale et est considéré, comme étant « En danger » à l’échelle nationale. Même si les conditions d’habitats sont favorables à l’espèce et que les ressources alimentaires existent en effectifs importants, le petit noyau d’animaux fondateurs de la population vosgienne (dix individus) isolé géographiquement, a très vite été exposé à des facteurs de mortalité d’origine humaines (collision, braconnage, etc..)
La conservation du Lynx implique de maintenir ou de restaurer des continuités naturelles suffisamment vastes pour permettre des échanges entre les massifs, notamment dans le Jura et les Vosges.