jeudi 16 Jan 2025 | A la une, Nature, Nos publications, Réseaux Thématiques, TOUT SAVOIR SUR
Note : Alsace Nature travaille de longue date sur l’équilibre sylvo-cynégétique. Cet article fait suite à la pétition « Pour la biodiversité et la sauvegarde de la grande faune dans le Haut-Rhin » lancée par la Fédération des Chasseurs du Haut-Rhin et Sauvegarde Faune Sauvage. Nous faisons le point sur ce texte alarmant, vecteur de contre-vérités et au service d’intérêts particuliers.
Ce débat n’est pas nouveau. Il revient à échéance régulière et particulièrement lorsque les chasseurs ont besoin de donner de la voix. Il pourrait se formuler basiquement :
« Y’a t-il trop d’ongulés sauvages ou non ? ».
La réponse à cette question nécessite notamment la collecte de très nombreuses observations et ne peut en aucun cas se résumer à des prises de position simplistes comme celles que ce que nous avons pu lire dans le texte de la pétition de la Fédération de Chasse du Haut-Rhin, qui annonce ni plus ni moins la disparition irréversible des Cerfs Elaphes, Chevreuils, Daims et Chamois dans notre région ! Notre association de protection de la nature ne s’en serait-elle pas rendue compte ? Soyons sérieux…
Permettez ce récit : Même si cela paraît désuet à l’heure du tout-internet, du tout-virtuel, des fermes à Trolls et de l’Intelligence Artificielle, revenons à nos fondamentaux et allons observer sur le terrain ce qui s’y passe. Du fait de la présence de neige dans nos forêts au cours des dernières vacances de Noël, il suffisait d’avoir sous la main le numéro spécial de La Hulotte consacré aux empreintes d’animaux pour constater que chevreuils, cerfs, daims et chamois n’ont de loin pas disparu de leurs biotopes.
D’autre part, les auteurs de la pétition nous annoncent que les tirs que leur Fédération de Chasse s’est engagée à réaliser mettent en péril le maintien de la biodiversité. Rien que cela…
La biodiversité : de quoi parle-t-on ?
La diversité biologique en Alsace c’est entre autres :
- 65 espèces de mammifères
- 310 espèces d’oiseaux
- 18 espèces de poissons
- 86 espèces de papillons
- 60 espèces de libellules
- environ 10 000 espèces d’insectes
- des dizaines d’arbres et arbustes,
- 3 200 espèces de plantes
- quelque 5 000 espèces de champignons
- … et sachant que beaucoup restent à découvrir !
Parmi toutes ces espèces certaines sont au plus mal (Courlis cendré dans le Ried, Lynx dans les Vosges, etc.) et d’autres connaissent des conditions qui leur semblent plus favorables, permettant une augmentation de leur population (Cigogne noire, etc.).
Quid des espèces chassables ?
Parmi les espèces citées, une catégorie attire de nombreuses attentions : ce sont les espèces dites « chassables ». Ces dernières sont listées sur un arrêté ministériel décliné à l’échelle préfectorale ce qui ouvre le droit à leur chasse, sur des périodes définies. Or, quelques ongulés se portent aujourd’hui à merveille et leurs effectifs posent des problèmes clairement identifiés.
Le plus célèbre est sans doute le Sanglier et les dégâts qu’il peut produire que ce soit aux productions agricoles, mais aussi en consommant les couvées au sol de divers oiseaux. Rappelons également qu’il est impliqué dans un quart des collisions d’animaux sauvages avec des véhicules (10 000 cas par an en France uniquement pour cette espèce).
Pour autant il n’est pas le seul et les effectifs des populations de cerf Elaphe, de Chevreuil, de Chamois ou de Daim posent eux aussi question.
Que reproche-t-on aux ongulés ?
Tous les animaux sauvages présents sur un territoire donné doivent se partager la ressource alimentaire que la nature leur fournit. Dans un écosystème en bon état de fonctionnement, l’équilibre se fait par lui-même, les prédateurs se chargeant de réguler les espèces en surnombre.
Notre analyse :
Si l’Homme, comme c’est le cas actuellement, après avoir quasiment éliminé les grands prédateurs, se met à favoriser excessivement quelques espèces (de manière volontaire ou non), la catastrophe écologique n’est alors plus très loin.
Ainsi, la forte progression de la population de ces grands herbivores conduit à augmenter de façon déséquilibrée la pression sur les espèces végétales. La consommation des semis forestiers, les frottis sur jeunes plants à la période du rut pour un marquage territorial des mâles ou en période de frayure pour se débarrasser des velours en fin de pousse des bois, et enfin les écorçages d’hiver ou d’été dans les perchis forestiers peuvent , dans le cas d’une population inadaptée à la ressource, conduire à des dégâts mettant en péril le renouvellement naturel de la forêt et la biodiversité forestière. Ainsi le Sapin pectiné, arbre emblématique des Vosges, le Sorbier des Oiseleurs, le Frêne, essences très appétentes, sont éliminées par les Cervidés au profit de l’Epicéa.
Dans Trente ans de suivi du cerf en France (1985-2015) on peut lire en conclusion :
En trente ans, la progression du cerf Elaphe en France a été inexorable tant en termes de surface occupée qu’en nombre d’animaux. […] C’est en montagne que la progression spatiale est la plus marquée.
Le cas des quatre autres ongulés (Chevreuil, Cerf sika, Chamois et Daim) présent en Alsace affiche les mêmes tendances évolutives. Pour autant, si le Chevreuil est sans contestation une espèce autochtone, les trois autres, s’ils ont pris leurs quartiers en Alsace de longue date, restent des espèces introduites.
S’il existait incontestablement une population autochtone résiduelle de Cerf Elaphe dans le massif vosgien au XIX° siècle, il faut tout de même rappeler pour mémoire qu’elle a été fortement renforcée par l’introduction de cerfs des Carpates au moment de l’annexion allemande (1871-1918).
Le cerf sika, originaire d’Asie, est une espèce forestière introduite dans la forêt de la Hardt en 1953. Il n’est pas souhaitable de voir se développer cette espèce allochtone qui présente la particularité de pouvoir s’hybrider avec le cerf elaphe.
Le Chamois, animal de haute-montagne a été introduit dans les Hautes-Vosges par les chasseurs en 1956. Il a depuis colonisé pratiquement tous les biotopes lui correspondant. C’est un herbivore moyennement sélectif : les études effectuées dans la réserve nationale de chasse du Markstein, ont montré qu’il se nourrit essentiellement d’herbacées (graminées, callunes et diverses plantes à fleurs) et de feuillus (hêtres, érables sycomores, sorbiers, etc.), tandis que les résineux (sapins blancs, plus rarement épicéas) sont consommés dans une moindre proportion.
Entre 1854 et 1858, à l’époque où le Loup est éliminé du Ried et où le Cerf élaphe a disparu de la plaine d’Alsace et d’une grande partie des Vosges, le Daim est introduit pour la chasse dans la forêt de l’Illwald à Sélestat. La population s’est développée dans un espace dominé par les taillis-sous-futaie, les bosquets et les vastes prairies de fauche du Ried, entre la forêt de l’Ill et de Niederwald ; elle a toujours fait preuve d’un remarquable dynamisme. Seule la limitation par la chasse freine son extension vers les forêts de la bande rhénane ou vers la forêt domaniale de la Harth.
Finalement c’est quoi le problème ?
La surpopulation des ongulés crée un déséquilibre chronique dans la plupart des forêts (particulièrement celles de montagne) et impacte fortement les espaces cultivés (particulièrement ceux de plaine), ceci depuis plusieurs décennies.
Il est globalement admis que trois facteurs concomitants sont à l’origine de cette situation :
- l’extension considérable des surfaces cultivées en maïs en plaine depuis les années 1970, ce qui impacte fortement et positivement les densités de sanglier ;
- l’agrainage excessif dans toutes les forêts et zones naturelles de la région, jusqu’aux plus hautes altitudes en montagne, ce qui favorise la reproduction de tous les ongulés et augmente leurs taux de survie ;
- l’incapacité des locataires de chasse (ou parfois, l’absence de volonté de leur part) de réguler les populations d’ongulés et d’atteindre les quotas de tir fixés.
- la disparition historique des grands prédateurs dans nos contrées.
Ainsi, en forêt, les surdensités d’ongulés compromettent la régénération naturelle par abroutissement des jeunes plants (Sapin blanc en premier lieu, mais également d’autres espèces comme le Hêtre, l’Épicéa, les alisiers, le Cormier, l’Érable sycomore, etc.) ce qui pénalise la régénération de la forêt et la diversité des essences. Il en va de même avec les cultures ou les prairies agricoles qui connaissent des dégâts conséquents.
La position et l’action d’Alsace Nature
La position d’Alsace Nature est constante depuis de nombreuses années et à déjà fait l’objet de nombreux écrits dont des motions en Assemblées Générales. Notre objectif est un équilibre de l’écosystème forestier qui laisse sa place à toutes les formes de vie le composant, et pas uniquement les espèces chassables, et où la forêt peut se renouveler naturellement.
Les représentants d’Alsace Nature à la Commission Départementale Chasse et Faune Sauvage (CDCFS) défendent cette position en transmettant les alertes de naturalistes qui constatent, sur le terrain, des dégradations des milieux en rapport manifeste avec la gestion de la chasse. Si bien évidemment nous faisons toutes les propositions qui peuvent favoriser la réinstallation durable des grands prédateurs dans les milieux forestiers, l’essentiel de la régulation s’effectue aujourd’hui par le tir de l’excédent de croissance des grands ongulés.
Le travail au sein de cet organisme nous a malheureusement convaincu que la clé du problème était le refus catégorique d’une part des chasseurs de regarder la réalité en face. Comment peut-on discuter de solutions avec un interlocuteur qui, face à une parcelle de forêt où manque une dizaine de classes d’âge, soutient que tout va bien ?
Quant à la pétition lancée par la Fédération des Chasseurs 68, il est incroyable que les rédacteurs parlent de « prélèvements… imposés » alors que les chiffres ont été proposés et votés par leur propre Fédération !
Notre vision :
Notre vision de la forêt et des espèces qui la composent repose sur un refus du traitement « sectoriel » mais sur la prise en compte d’un retour à l’équilibre forêt-ongulés dans une gestion globale, orientée vers une plus grande naturalité, y compris des méthodes sylvicoles. Elle doit intégrer pleinement la présence des grands prédateurs (Lynx boréal, Loup gris) car ils sont les seuls capables d’agir de façon permanente, gratuitement et sans autres considérations que celle de devoir se nourrir pour survivre.
La forêt , qui couvre un tiers de notre région, n’a pas vocation à devenir une sorte de vaste chasse royale, réservée à quelques privilégiés. Elle doit conserver son rôle multifonctionnel et constituer un vrai réservoir de biodiversité. Comptez sur Alsace Nature pour y veiller.
Dès lors, la pétition lancée par la Fédération des chasseurs du Haut-Rhin, qui tend à faire croire aux citoyens que nous nous dirigeons vers une éradication des grands herbivores semble bien guidée par des intérêts tout autres que la défense de la naturalité dans notre région. Il est déplorable que, après avoir refusé toutes les avancées que nous avions proposées lors de la réécriture du Schéma Départemental de Gestion Cynégétique du Haut-Rhin (dont le premier jet a été annulé suite à un recours d’Alsace Nature), la Fédération des Chasseurs du Haut-Rhin tienne aujourd’hui de tels propos. On ne peut pas être à la fois la source d’un problème et vouloir incarner la solution.
Pour aller plus loin…
Nous reprenons ci-dessous les arguments développés dans le texte de la pétition.
« Les grands cerfs mais aussi les chamois, les daims et les chevreuils sont directement menacés. »
Depuis 50 ans, les populations de cerfs, chevreuils, chamois, sanglier n’ont cessé d’augmenter en Alsace. Les prélèvements par la chasse ont suivi cette tendance sans la remettre en cause. La population de daim n’est pas menacée de disparition. Le chamois a également été introduit dans les Vosges pour la chasse. Ces introductions se sont faites hors de considérations écologiques.
Pourquoi ne pas évoquer la chasse pendant le brâme du cerf, le rut du daim, du chevreuil et du chamois ? Ne s’agit-il pas de menaces sérieuses sur le bon déroulement du cycle biologie de ces animaux ?
« Naturalistes, photographes animaliers, promeneurs, tous font le constat de la diminution notoire de la grande faune. »
C’est un des grands mensonges de ce manifeste : ce constat n’est pas partagé par les gens de bonne foi, qu’ils soient naturalistes, photographes animaliers, promeneurs ou chasseurs. Personne ne demande l’éradication des ongulés, mais uniquement la réduction des populations là où leur surnombre est incompatible avec la bonne santé des écosystèmes. Les chasseurs du Haut-Rhin essayent de défendre un « cheptel reproducteur » constitué au fil des années aux dépens de la biodiversité. Il faudrait aujourd’hui retrouver un niveau de population compatible avec la biomasse que les écosystèmes peuvent fournir.
Quant au fait qu’à certains endroits les densités de Cerf Elaphe ont pu diminuer à un moment donné (Haute vallée de la Meurthe, massif du Brezouard) le phénomène devrait être avant tout mis en rapport avec l’état des ressources alimentaires. Mais malheureusement, ce genre de recherche ne semble pas beaucoup intéresser la Fédération des Chasseurs.
« …mise en péril de la grande faune au profit de la rentabilité de l’agriculture et de l’agroforesterie » (ils veulent sans doute plus parler de sylviculture que d’agroforesterie…) :
Il faudrait y ajouter la biodiversité, qui est également menacée par les fortes populations d’ongulés. En effet, la biodiversité, l’agriculture et la sylviculture souffrent d’une forte population d’ongulés entretenue au profit d’un loisir (la chasse) et du système financier qui tourne autour. Sans justifier la monoculture de maïs qui a détruit de nombreux écosystèmes de la plaine d’Alsace, ni les plantations d’essences forestières monospécifiques, nous ré-affirmons notre attachement à la production de nourriture locale et de qualité, ainsi qu’à la valorisation de la ressource en bois, pourvoyeuse d’emploi locaux, de savoir-faire et puit de carbone. De fortes populations d’ongulés accentuent les difficultés de renouvellement de la forêt, mais aussi les conditions de travail des petits paysans, maraichers (et éleveurs de montagne) en particulier.
Sur le plan éthique, nous sommes obligés de relever qu’au moindre débat sur la chasse, nos interlocuteurs mettent en avant les retombées financières de ce loisir ; nous ne voyons donc pas pourquoi un bucheron ou un agriculteur devrait avoir honte de vouloir vivre de son métier.
Au « tir trop élevé » s’ajouterait « l’impact des grands prédateurs » !
Encore faut-il que les prédateurs retrouvent la place qu’ils n’auraient jamais dû perdre. Remarquez en passant que les chasseurs du Haut-Rhin tirent chaque jour plus de 36 cerfs, daims, chamois ou chevreuils (chiffres de la saison de chasse 2021-2022 / 365 jours). Accepter un prélèvement par les prédateurs naturels, partie intégrante de la biodiversité serait trop demander ? On peut considérer qu’un lynx consomme une cinquantaine d’ongulé type chamois ou chevreuil en 1 an ! Rappelons aussi le refus catégorique de la fédération de condamner les dernières destructions illégales de Lynx dans le massif… une vision sélective de la biodiversité sans doute.
« Face au changement climatique impactant l’environnement, les animaux ne peuvent rester indéfiniment le bouc émissaire, la variable d’ajustement. »
Les fortes densité d’ongulés sont un frein à l’adaptation des forêts au changement climatique, en empêchant l’apparition d’une régénération forestière spontanée et adaptée au climat. La nature peut s’adapter au changement climatique si on lui en laisse la possibilité. En raison des forte densités actuelles d’ongulés, les propriétaires forestiers peuvent être contraints de recourir à des plantations, et potentiellement d’espèces exotiques. Alsace Nature milite pour une régénération naturelle, pas des plantations, qu’elles soient choisies ou subies.
« Les animaux sauvages ont une valeur intrinsèque et écologique reconnue, ils font partie de notre patrimoine et leur protection est indispensable au maintien de la biodiversité. »
Nous partageons pleinement ses propos et attendons avec impatience la prise de position favorable au retour des grands carnivores que la fédération ne manquera pas de prendre au nom de la valeur intrinsèque et reconnue de l’ensemble de la faune sauvage !
vendredi 10 Jan 2025 | A la une, Nucléaire, Pollutions et santé, Réseaux Thématiques, Risques industriels
Dans le cadre du projet de TechnoCentre porté par EDF sur le site de Fessenheim, Alsace Nature prépare sa contribution au « cahier des acteurs »contre ce projet et sollicite la participation de ses membres et sympathisants.
LE TECHNOCENTRE : QUESACO ?
Techno Centre est cette usine de retraitement de déchets de matériaux métalliques faiblement contaminés en provenance des centrales nucléaires. Elle serait un centre de fusion-valorisation à four électrique à 3 étages :
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- Découpe et décontamination
- Fusion et décrassage du laitier
- Refusion et mise en forme des lingots (à la demande du client)
Plusieurs séances d’information et de débat se sont déroulées depuis le 17 octobre 2024 et se poursuivront encore en décembre.
Dès l’annonce de ce projet porté par EDF, et dans le cadre des discussions relatives à la fermeture de la Centrale de Fessenheim, et avec le collectif STOP FESSENHEIM, Alsace Nature s’était prononcée contre cette installation en questionnant :
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- Le nucléaire et ses conséquences
- Les choix de reconversion du site de Fessenheim
- Les conséquences sur la santé et l’environnement de cette usine de retraitement des métaux faiblement contaminés tant pour un usage au quotidien des futurs consommateurs que nous serons, tant sur le site et les impacts lors du transport des matériaux…
- Les risques encourus pour les habitants et le territoire
- Le modèle économique de l’installation
Les diverses organisations sont donc invitées à produire un « cahier des acteurs ».
Ce document a pour objectif de réunir l’ensemble des expressions, interrogations, argumentations, positions des diverses organisations (collectivités territoriales, associations, chambres consulaires, syndicats…) auxquelles EDF devra répondre publiquement
AIDEZ ALSACE NATURE EN CONTRIBUANT AU CAHIER DES ACTEURS
VOUS AVEZ DES QUESTIONNEMENTS OU DES REMARQUES SUR CE TECHNOCENTRE ?
Alsace Nature vous propose d’envoyer via un formulaire vos questions, vos arguments, vos propositions… autour de ces 3 axes :
- Recycler des déchets faiblement toxiques en Alsace : avantages, inconvénients et alternatives
- Technocentre : risques pour la santé et l’environnement
- Technocentre : projet économique de territoire ?
DATE LIMITE DE VOS RETOURS :
lundi 20 janvier 2025
TRANSMETTEZ A ALSACE NATURE VOS QUESTIONS ET ARGUMENTS SUR CE PROJET
BESOIN D’INFORMATIONS SUR LE TECHNOCENTRE ?
CONTACT :
Courriel : communication@alsacenature.org
vendredi 10 Jan 2025 | A la une, Nature
Un projet de modification de l’arrêté du 21 février 2024, fixant les conditions et limites de destruction de loups, est ouvert à consultation publique jusqu’au 17 janvier 2025.
Alsace Nature invite ses membres et ses sympathisants à s’opposer à ce projet de modification accentuant les menaces pour la conservation de cette espèce protégée, sans apporter de solutions efficaces et durables aux problèmes rencontrés par les éleveurs.
Ci-dessous quelques arguments contre ce projet :
Parmi les évolutions prévues, l’autorisation pour les lieutenants de louveterie de transporter les cadavres de loups ou de chercher des loups blessés marque un dangereux précédent.
→ Ce pouvoir supplémentaire fragilise les contrôles sur les conditions des tirs, jusqu’ici assurés par l’Office Français de la Biodiversité (OFB). Ce dispositif risque d’accroître les abus, déjà observés par le passé.
De plus, l’arrêté propose un seuil de déclenchement des tirs dérogatoires beaucoup trop bas : une seule attaque sur 12 mois suffirait à justifier une intervention létale.
Le projet inclut également des dispositions floues concernant les troupeaux bovins et équins, invoquant leur « non-protégeabilité » faute de référentiels clairs.
→ Pourtant, des études montrent l’inverse et des exemples satisfaisants de protection existent en Europe ! L’État semble ignorer ces solutions, préférant rendre les loups responsables d’un manque de mesures adaptées.
Enfin, la décision récente de la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) souligne que toute dérogation doit être strictement encadrée pour garantir la survie de l’espèce. Mais les bilans sur l’efficacité des mesures de protection ou de réduction de la vulnérabilité sont trop souvent incomplets ou flous. Ces lacunes compromettent toute analyse sérieuse des impacts des dérogations sur les loups et sur les écosystèmes.
→ Ce projet risque d’aller à l’encontre des critères fixés par l’Europe, qui exigent une démonstration claire que ces dérogations ne nuisent pas à l’état de conservation de l’espèce. Ces mesures pourraient entraîner une augmentation alarmante des tirs.
Cette consultation publique est l’occasion pour chacun de se faire entendre et de s’opposer à ce projet dangereux pour la biodiversité. Nous invitons nos lecteurs et nos adhérents à participer massivement et à défendre les loups, symboles d’équilibre écologique et de vie sauvage !
Participer à la consultation publique
(bien indiquer « avis défavorable » dans le titre de votre contribution)
mercredi 18 Déc 2024 | A la une, Communiqués de presse, Nucléaire, Pollutions et santé, Presse, Réseaux Thématiques, Risques industriels
Depuis octobre 2024, un débat public, sous l’égide de la Commission Nationale du Débat Public (CNDP), se tient autour du projet de Technocentre à Fessenheim en Alsace porté par EDF.
Les associations* ont pleinement investi les différentes réunions pour permettre d’apporter la contradiction au discours rassurant que porte le pétitionnaire vis-à-vis du fonctionnement de cette fonderie de déchets nucléaires et de ses conséquences sur la santé, l’environnement, l’économie, etc.
Mais elles ont pris la décision de quitter la « réunion des Acteurs » samedi 14 décembre à Biesheim, après que le Président de la CNDP ait délivré ses constats, invité EDF à s’exprimer, puis fait tourner le micro auprès des élus locaux, des acteurs associatifs et du public.
Force est de constater qu’en guise de débat, nous sommes face à un monologue partial de la part d’EDF, porteur du projet, qui s’octroie un temps de parole conséquent à chaque réunion, qui ne répond pas aux questions en se réfugiant derrière des études à venir ou le secret commercial, qui refuse le débat réel en limitant les prises de parole.
Dans ce contexte, toute parole vécue comme contradictoire avec le prétendu « bien-fondé » du projet déchaine les railleries voire les foudres des pro-nucléaires et des afficionados du technocentre. Si cela n’est pas une grande surprise quand on connaît le refus du débat démocratique autour des questions qui touchent au nucléaire, le fait que la CNDP, garante du cadre du débat, ne puisse réguler ces phénomènes, malgré les efforts esquissés, est purement insupportable.
Les associations environnementales avaient accepté de débattre avec EDF sur la base des valeurs édictées par la CNDP, auxquelles elles ont tout du long pleinement adhéré : « Indépendance – Neutralité –Transparence – Argumentation – Égalité de traitement – Inclusion ». Or, elles doivent bien faire le constat que le maître d’ouvrage, soi-disant « demandeur du débat », a refusé des échanges équitables et équilibrés et respectueux de ces valeurs.
En dehors de sa vision déjà toute arrêtée, il ne saurait pour EDF y avoir d’autre perspective ou alternative ! L’exercice ne serait-il là que pour pouvoir tenter d’apporter une pseudo légitimité à ce projet contesté de « Technocentre » ?
La méthode et l’animation des différentes séquences ne sont pas conformes au bon déroulement de ce débat et nos alertes, formulées auprès des garants, n’ont pas permis de changer la trajectoire de ces temps de « concertation ».
Les associations que nous représentons ont une haute opinion de ce qu’est un débat où les citoyens peuvent réellement se forger un avis sur un dossier. Cela nécessite une information impartiale, des temps de débat contradictoire et une neutralité d’animation.
L’ensemble de ces conditions n’est pas réuni aujourd’hui et les représentants de la société civile que nous sommes ne serviront pas de faire-valoir dans un jeu dont les dés sont pipés. Ainsi, les associations viennent de prendre la décision de ne plus participer, dans ces conditions, à cette caricature de débat.
Nous appelons non seulement EDF mais aussi la CNDP à revoir d’urgence le cadre, la forme, le fond et les informations portées à la connaissance du public. Sans cela, ce débat ne sera qu’une parodie de concertation et ne permettra pas aux habitants du territoire d’avoir une juste et fidèle information leur permettant de se forger un avis… mais c’est peut-être la stratégie pour imposer une poubelle nucléaire aux alsaciens !
*associations : Alsace Nature, Stop Fessenheim, CIVIs
vendredi 29 Nov 2024 | A la une, GL Sauer Lauter, GL Vosges du Nord, Groupes Locaux, Nature, Noël Autrement, Nos publications, Nucléaire, OGM, Pollutions et santé, Presse, Réseaux Thématiques, Revue de presse
APPEL A CONTRIBUTION ENQUETE PUBLIQUE : INSTALLATION GEORTHERMIE et LITHIUM – NORD DE L’ALSACE
Un nouveau projet de géothermie profonde est en cours d’émergence à Schwabwiller, commune de Betschdorf.
Ce projet, qui nécessite des forages à plusieurs km sous terre est très problématique car il ne mentionne aucun consommateur de chaleur. Qu’en est-il donc du destinataire de l’énergie qui sera produite ? Aussi, le projet risque de fragiliser le sous-sol et de causer de nombreux impacts pour l’environnement et les riverains. Si pour Alsace Nature, ce type d’installations d’énergie renouvelable peut avoir un sens, il nous apparait indispensable que les pétitionnaires présentent des dossiers complets, mentionnant précisément l’ensemble des impacts du projet. Ce qui n’est pas le cas pour cette enquête publique.
Aussi, nous comptons sur vous pour participer massivement à cette enquête publique, et exprimer votre désaccord sur le projet.
Il vous est possible de contribuer directement à l’enquête publique en soulevant vos propres questions en contribuant à l’enquête publique jusqu’au 9 décembre 2024.
via internet: https://www.registre-dematerialise.fr/5739
via email: enquête-publique-5739@registre-dematerialise.fr
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DATE LIMITE : 9 DECEMBRE 2024 à 17h
Vous trouverez toutes les informations sur le projet et l’enquête ici : dossier_enquete_publique_schwabwiller – OneDrive
Voir aussi ici : https://lithiumdefrance.com/enquete-publique-du-4-novembre-au-9-decembre-2024-projet-de-travaux-les-sources-1/
Voici quelques arguments sur le dossier.
!!!! Merci de ne pas les reprendre à l’identique mais de les reformuler. (Les arguments en copier- coller risquent de ne pas être pris en compte) !!!!
De la géothermie pour qui ?
- Le projet ne mentionne aucun consommateur de chaleur. Il parle de faire des forages mais ne mentionne aucun réseau pour acheminer de l’eau chaude vers qui que ce ne soit ni aucun consommateur potentiel. Aucune localisation des consommateurs n’est identifiée.
Quel besoin y a-t-il de creuser 2 à 3 km sous terre voir plus, pour y puiser de la chaleur s’il n’y a personne à chauffer et aucun utilisateur potentiel ?
- Le projet traite de l’impact des forages, mais sans prendre en compte l’impact des réseaux de chaleurs à créer ni l’impact induit sur les consommateurs de la chaleur de la centrale (installation, transformation, etc…). Cette pratique de découpage en petits lots du projet n’apporte pas une vision globale du projet et empêche d’évaluer les impacts totaux. Il n’est donc pas possible de se positionner sur ce projet.
- Il est mention, en cas d’absence de consommateur de chaleur, d’éventuellement produire de l’électricité. Or cela implique l’ajout de refroidisseurs. Cela n’est pas pris en compte dans l’étude d’impact.
- On mesure à la lecture du dossier que ce dernier n’est pas abouti en l’état et que de très grandes zones d’ombre perdurent. A ce stade il apparaît le l’absence d’une vision complète (production, distribution, consommation) empêche de connaitre l’impact global du projet et n’offre donc pas une vision complète des impacts et une juste information du public.
Quel impact environnemental ?
- 1/3 du terrain de la centrale géothermique se trouve sur une zone humide. Alors que nous mesurons plus que jamais le rôle des zones humides dans la régulation des pluies, et des sécheresses tout comme dans la fixation du carbone, il apparait que ce projet va produire, de par la destruction de la zone humide et de ses fonctionnalités, un effet négatif sur un milieu naturel régulateur des effets du changement climatique.
- De plus, le site se trouve à proximité d’une zone Natura 2000, et de réservoirs biologiques important.
- Aucune information n’apparaît dans le dossier qui permet d’identifier le ou les consommateurs de chaleurs qui bénéficieront de ce projet géothermal. Ainsi, il n’est pas possible de connaître les impacts globaux des travaux qui seront conduit et pourtant ces derniers peuvent avoir un effet multiplicateur conséquent.
- Bien que certains éléments aient été pris en compte pour limiter l’impact sur les eaux de surfaces (pollution) une séquence Éviter-Réduire-Compenser (ERC) correctement conduite aurait dû aboutir au déplacement du projet hors zone humide et loin des sites à enjeux naturalistes (cours d’eau du territoire, Natura 2000, etc.). Pour limiter son impact le choix d’un site alternatif ayant moins d’impact sur l’environnement semble nécessaire.
Quelle articulation avec les autres projets du secteur
- Il y a déjà, dans un cercle de 10 km, deux autres centrales (Soultz-sous-Forêt et Rittershoffen), avec plusieurs forages. L’une d’elle va creuser dans un avenir proche de nouveaux puits. Quelles seront les conséquences sur le sous-sol d’avoir une activité de géothermie profonde aussi intense avec une telle proximité ? Quels risques croisés en cas de séismes induits par l’un des sites sur les autres sites ? Ne faudrait-il pas finir les forages autorisés sur les sites existants et vérifier la stabilité du sous-sol, avant d’effectuer de nouveaux projets, et en menant des études plus approfondies sur les risques croisés ?
- Plusieurs séismes perceptibles par des humains ont eu lieu récemment à la centrale de Rittershoffen à moins de 10km. A nouveau, quelle va être l’influence de la nouvelle activité géothermale ? Quelles garanties sont apportées ?
Quelle empreinte écologique pour ce projet ?
- Le dossier mentionne une réduction de l’émission des Gaz à Effet de Serre (GES) grâce à la géothermie profonde. Ne connaissant pas les consommateurs de la chaleur, cette étude ne peut être complète. Quelles transformations (création) vont être induites par la consommation de cette chaleur ? Ces transformations peuvent aussi induire des augmentations de consommations d’autres énergies. Tout cela n’est pas pris en compte dans l’étude d’impact sur les GES, et la rend factice et caduque.
- Il est mention de la construction d’une nouvelle zone industrielle à 10 km environ (Hatten) pour consommer cette chaleur. L’impact de ce surplus d’urbanisation, de pollution et de consommation d’énergie tierce doit être pris en compte dans l’impact du projet.
- L’installation éventuelle de serres agricoles, qui risquent d’être créées suite à ce projet, aurait un impact environnemental très fort de par la consommation énergétique électrique, la pollution lumineuse, le trafic routier pour des productions de légumes hors sol et hors saison dont nous n’avons pas besoin, au mépris de la forêt Natura 2000 et de la biodiversité environnante sur des dizaines de km à la ronde.
- La proximité avec les habitations inquiète considérablement les riverains, les études présentées se sont pas complètes et les conséquences en terme de nuisances sonores pas assez évaluées dans leur globalité.
Géothermie ou extraction de Lithium ?
- Quelle est la place du lithium dans l’exploitation prévu, et comment les risques environnementaux et humains associés sont-ils couverts ? Le projet mentionne la mise en place d’un extracteur de lithium expérimental. Il s’agit d’ailleurs de la seule partie du projet ayant un potentiel retour économique. Or faire des forages à plusieurs km sous terre pour exploiter uniquement du lithium et pas de chaleur est non seulement risqué, mais également un gâchis d’énergie considérable.
Il est donc essentiel de clarifier le projet et de prendre en compte tous les éléments attenants.
jeudi 14 Nov 2024 | A la une, Energies Climat, Nucléaire, Pollutions et santé, Réseaux Thématiques
Suite à la présentation faite lors de la réunion publique organisée par la CNDP, le 14 octobre dernier à Fessenheim, les associations environnementales vous invitent à une conférence intitulée :
Technocentre de Fessenheim, demain de l’acier radioactif pour vos casseroles ?
VENDREDI 15 NOV. 2024, à 19H30
salle Kegreiss, 57 Rue Principale, 68320 KUNHEIM
Intervenants :
- Jean-Marie Brom, Global Chance / Groupement des Scientifiques pour l’Information Sur l’Energie Nucléaire
- André Hatz, Association Stop Fessenheim
- Daniel Reininger, Fédération Alsace Nature
Entrée libre
Pour rappel :
Comme vous le savez peut-être, EDF a l’intention de construire à Fessenheim son “Technocentre”. Derrière ce nom délibérément trompeur, se cache en réalité le projet d’une usine destinée à refondre des métaux radioactifs provenant de la France entière et, à terme, d’autres pays européens : des conduites, tuyauteries, pompes ou générateurs de vapeurs (longueur 20m / diamètre 4m) etc… tous radioactifs.
À l’issue du processus de refonte envisagé, l’acier serait séparé en deux parties :
- d’une part le métal chargé d’impuretés (dit le “laitier”) dans lequel se retrouverait piégée une part importante de la radioactivité. Cette partie serait évacuée pour stockage par l’ANDRA (dans l’Aube).
- d’autre part, la partie la plus importante en volume de l’acier, qu’EDF prétend “valoriser” : celle-ci serait tout simplement revendue par EDF sous forme de lingots sur le marché de l’acier… sans aucune traçabilité !
Or, bien que “très très peu radioactif”… cet acier serait quand même radioactif !
EDF minimise délibérément les risques réels des “faibles doses”.
À quand des casseroles radioactives, des fourchettes radioactives, des sommiers radioactifs ou des caddies radioactifs ?
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