Alors que la Cour des Comptes vient de rendre un rapport sans appel mettant en évidence l’impact du réchauffement climatique pesant sur l’équilibre financier des stations de montagne et appelant à repenser le modèle économique de ces territoires, les associations font, sur le terrain, le constat d’une toute autre réalité.
Décembre 2023, alors que l’enneigement n’est pas au rendez-vous, d’aucuns ont jugé pertinent d’effectuer en pleine nuit des rotations en camion, au cœur d’espaces protégés, pour transporter au moins de 70 tonnes de neige selon notre estimation.
Cette anecdote traduit malheureusement la cécité de certains acteurs devant l’urgence de changer de paradigme.
Nos associations, Alsace Nature, Mountain Wilderness, SOS Massif des Vosges et Lorraine Nature Environnement, appellent à ce qu’un réel travail collectif soit engagé autour des mutations permettant non seulement de vivre correctement en montagne, de répondre aux enjeux touristiques mais aussi d’offrir la nécessaire protection aux ressources et milieux naturels.
A l’heure où la loi « climat et résilience » impose à chaque Comité de Massif d’établir un plan stratégique d’adaptation au changement climatique, où la Cour des Comptes appelle à réorienter des fonds vers la mutation des activités, il est plus que temps d’ouvrir ce débat auquel nos association demandent d’être alliées.
Merci pour l’info. Deux mondes vont se confronter, celui du business et celui de la survie de nos enfants et particulièrement de nos petits enfants !
Malheureusement le monde du business va l’emporter. Les intéressés mettent toujours en avant les emplois.
Idem pour le projet de la CEA pour le Champ du Feu.
Cette histoire me fait penser à la légende du Kerbholz, une ancienne marcairie proche du Hohneck.
Dans les forêts et les escarpements du Kerbholz vivait un peuple de nains. Lorsque revenait l’hiver et que le marcaire abandonnait ferme et fromages, ce sont eux qui prenaient le relais pour surveiller, façonner, retourner, travailler…
Les fromages issus du lait de l’été qui étaient restés seuls étaient devenus, par miracle, lorsque revenait le printemps, ces chefs-d’œuvre de la gastronomie alsacienne .
Leur travail était terminé jusqu’à l’année suivante, les nains repartaient donc dans leurs inexpugnables cachettes.
Les nains des temps modernes conduisent tracteurs et camions bennes et s’occupent les nuits d’hiver, pour se rendre utiles, à déplacer malicieusement de gros volumes de neige là où les gérants de stations de sport d’hiver en ont besoin.
La nuit passée, ils disparaissent au pays des dénégations.