Mardi 8 novembre, l’émission télévisée « Aux Arbres Citoyens » sur France 2 a permis de réunir plus de 1,8 millions d’euros de dons pour financer des projets de préservation de nos forêts sélectionnés par notre fédération nationale France Nature Environnement.
Le mouvement France Nature Environnement et particulièrement Alsace Nature, remercient chaleureusement toutes celles et ceux qui ont donné lors de cette grande soirée.
Toutes vos contributions vont soutenir des projets de restauration de la nature !
Acquisition de 100 hectares de forêt mature à préserver sur le territoire alsacien
Ce projet passera par plusieurs phases : repérages des bois, animation foncière en lien notamment avec les propriétaire, plan de gestion, suivi scientifique…
Les 100 hectares ne sont à ce stade pas identifiés et Ils ne seront pas d’un seul tenant mais sur des portions présentant un intérêt écologique fort. Le projet sera porté en lien avec notre association fédérée le Conservatoire des Espaces Naturels Alsace. (CEN Alsace).
Projet de renaturation douce dans la vallée de la Bruche
Ce second projet s’inscrit dans une démarche globale à portée environnementale, économique et sociale.
Il consiste à transformer l’actuelle pessière sur le site de BENAVILLE, de le renaturer pour amener de la biodiversité, des essences d’arbres et d’arbustes diversifiés et plus résilients. Il y aura un volet de plantations d’arbres et de haies vives tous issus d’essences locales et adaptées. Ce projet se fait en partenariat avec Emmaüs Mundo.
Mardi 8 novembre 2022, France Télévisions s’est associée à France Nature Environnement pour organiser une grande soirée en direct présentée par Léa Salamé et Hugo Clément, en association avec Cyril Dion, sur la forêt – ses bienfaits, sa richesse, les défis qu’elle doit affronter également.
Une grande soirée de sensibilisation pour s’interroger et comprendre la place et l’importance des forêts dans l’indispensable transition écologique pour construire un monde vivable. Des projets de gestion durable des forêts, d’acquisition et préservation de forêts, de restauration fondée sur la nature, de restauration du bocage… Partout en France, des forêts provençales aux massifs vosgiens, des mangroves de Mayotte au bocage du grand Ouest, des dizaines de projets, qui reflètent la diversité des situations et des défis auxquels les forêts françaises font face, attendent votre soutien.
Deux projets portés notamment par Alsace Nature ont été soumis et seront cités en exemple dans cette grande opération pour la préservation de la forêt. N’hésitez pas à participer à cette opération !
Au secours ça déborde ! Vous n’en pouvez plus de voir ces déchets partout autour de vous ?
Cette année encore, Alsace Nature s’associe à de nombreux partenaires pour vous proposer une grande collecte de déchets à Strasbourg sur les berges et dans le lit de l’Ill. Cette opération est ouverte à tous les citoyens.
L’objectif est de collecter un maximum de déchets au fond de l’Ill, sur les berges et dans les parcs et rues voisines. Des équipes de plongeurs exploreront les fonds de l’Ill pour y remonter les déchets immergés, les kayakistes sillonneront la surface, tandis que des bénévoles à pied (vous !) ramasserez les détritus au sol. Le produit des différentes collectes sera analysé lors de l’animation « autopsie d’une poubelle », trié, puis conduit en déchèterie.
Un gouter bien mérité viendra égailler nos papilles suite à cette après-midi de labeur.
Cet événement se tiendra autour de la place Dauphine (devant Riv’étoile), le samedi 26 novembre 2022. Tout au long de l’après-midi, un village associatif d’activités et d’informations se tiendra à proximité des parcours de collecte.
Vous pourrez également poursuivre ces activités dans la convivialité sur le Marché OFF (place Grimmeissen) : conférence sur la thème de l’eau – concerts – buvette et restauration. Une belle soirée festive en perspective !
Pourquoi organiser une collecte de déchets autour de l’Ill ?
Tous issus des activités humaines, les déchets provoquent des ravages sur la biodiversité jusqu’à se retrouver parfois dans nos assiettes et impacter notre santé. Comment ? Les plastiques (en particulier) et autres déchets sont charriés par les vents jusque dans nos mers et océans, entrant en contact avec la faune marine… que nous consommons. Pas moins de 80% des déchets marins sont issus de l’intérieur des terres et acheminés en grande partie par nos cours d’eau. Ainsi même éloignés de la mer, nous, alsaciens partageons cette responsabilité.
S’inscrire pour être bénévole avant et pendant l’événement
Pour que cette action se passe dans de bonnes conditions, nous aurions besoin de bénévoles affectés à plusieurs missions. Si vous êtes disponible, merci de vos inscrire ci-dessous
Symbole historique du mouvement France Nature Environnement dont Alsace Nature fait partie, le hérisson d’Europe nous accompagne dans tous nos combats depuis 1968. Protégé depuis 1981, il reste toutefois relativement méconnu. Face à ce constat, une vaste opération de recensement au niveau national s’est mise en place pour mieux connaître et mieux protéger ce petit mammifère. Aujourd’hui, c’est l’ensemble de la fédération qui se met au service de son animal totem.
Pourquoi lancer un recensement participatif du hérisson d’Europe ?
Le hérisson bénéficie d’un fort capital de sympathie populaire, mais s’il peut sembler familier, on connaît en réalité bien peu de choses sur lui : quelle est l’abondance réelle de sa population ? Comment évolue-t-elle ? Quels peuvent être les effets du dérèglement climatique et des activités humaines sur son activité ? Autant de questions pour l’instant sans réponse qui incitent à mener l’enquête.
Et le meilleur moyen d’obtenir des données nombreuses, c’est de faire appel à toutes les bonnes volontés, partout en France ! Sur les routes, en forêt ou dans le jardin, il n’est pas rare –dans certaines régions du moins– de voir un hérisson, vivant ou mort. Chaque signalement peut fournir des renseignements précieux aux scientifiques. Chacun, chacune peut ainsi contribuer, à son échelle, à la constitution d’une vaste base de données qui permettra de mieux connaître ce petit mammifère, et donc de mieux le protéger.
Comment créer un environnement propice au hérisson ?
Le hérisson est un allié précieux pour qui cultive son jardin, puisqu’il vous débarrassera des limaces, chenilles et autres insectes qui pourraient menacer votre potager. Si vous voulez avoir la chance d’en voir un s’installer dans votre jardin, créez un environnement favorable :
N’utilisez pas de produits toxiques tels que les anti-limaces, qui risqueraient de l’empoisonner ;
Favorisez son installation en préservant des recoins sauvages dans votre jardin (buisson, tas de feuilles ou de branchages…), en construisant ou en achetant un petit abri en bois ;
Mettez à disposition une gamelle d’eau, notamment en période de sécheresse.
Et si un hérisson s’installe bel et bien, laissez-le faire sa vie sans le déranger et prenez soin de vérifier qu’il n’est pas dans les parages avant de déplacer un tas de feuilles ou de débroussailler une parcelle !
Comment participer à l’opération de recensement ?
C’est très simple : si vous voyez un hérisson, il vous suffit de le prendre en photo ou en vidéo et de renseigner votre observation ici.
Le hérisson étant un animal nocturne, il n’est pas normal de le croiser pendant la journée. Toutefois, si vous n’êtes pas noctambule, des indices peuvent vous permettre de détecter sa présence : empreintes, crottes, nids… Pour en savoir plus sur le hérisson et apprendre à identifier ces indices, rendez-vous sur le site de FNE 25 !
Attention : le Hérisson d’Europe est une espèce protégée, qui bénéficie d’un statut de protection réglementé. Sont interdits par la loi : la destruction ou l’enlèvement des nids, la mutilation, la destruction, la capture, le transport, la détention, la vente ou l’achat (sauf spécimen légalement détenu) de l’animal (article L. 411-1 du code de l’environnement).
Paris, le 17 octobre 2022 – Le Conseil d’État condamne une nouvelle fois l’État à payer une astreinte de 10 millions d’euros par semestre pour avoir encore manqué à ses obligations de lutte contre la pollution de l’air. Malgré une première condamnation en 2017, l’histoire se répète, au détriment de la santé des personnes et de l’environnement, puisque les normes de qualité de l’air ne sont toujours pas respectées dans les plus grandes agglomérations françaises. Heureusement, le Conseil d’État maintient une pression très forte sur l’État pour le contraindre à agir.
Cette décision s’inscrit dans une bataille judiciaire initiée il y a plus de 10 ans et marquée par une première grande victoire, le 12 juillet 2017, puisque le Conseil d’État avait condamné l’inaction de l’État concernant la problématique majeure de la pollution de l’air. Face à l’inertie étatique, les Amis de la Terre France et 77 co-requérants ont de nouveau saisi la juridiction suprême afin qu’elle ordonne à l’État de respecter sa décision de 2017 ; ce qu’elle a fait le 10 juillet 2020. Cette décision avait pour but d’enjoindre à l’État de respecter ses obligations sur la pollution de l’air, sous peine d’avoir à payer une astreinte historique de 10 millions d’euros par semestre de retard. L’État n’ayant toujours pas agi un an plus tard, le 4 août 2021, les juges administratifs ont mis leur menace à exécution : l’État a été condamné à verser 10 millions d’euros à plusieurs établissements publics et structures agréées de surveillance de la qualité de l’air dans les zones concernées.
Considérant que la décision n’était toujours pas respectée, les Amis de la Terre France et les autres associations ne lâchent pas et demandent toujours au Conseil d’État de condamner l’État au paiement de l’astreinte. Dans la décision rendue aujourd’hui, le Conseil d’État devait donc évaluer si, pour les deux semestres passés, l’État avait enfin respecté ses obligations. Cela n’est malheureusement pas le cas : trois zones dépassent toujours le seuil autorisé pour le dioxyde d’azote [Note numero=1] tandis que pour la ville de Toulouse, la baisse du niveau de polluant en dessous du seuil ne peut être regardée comme « suffisamment consolidée ».
Les juges n’ont pas été convaincus par l’argument du ministère de la transition écologique selon lequel l’État avait pris les mesures nécessaires pour améliorer suffisamment la qualité de l’air, notant au contraire l’insuffisance des mesures mises en place. Lutter contre la pollution de l’air est pourtant une mesure sociale essentielle, puisque les personnes les plus vulnérables sont les plus exposées à la pollution [Note numero 2]. En effet, si le nombre de morts prématurées imputables à la pollution de l’air s’élève à environ 100 000 par an [Note numero 3], les enfants sont les premières victimes des effets des polluants dans l’air [Note numero 4]. Il est d’ailleurs prouvé que la mise en place de Zones de Faible Emissions (ZFE) diminue les pathologies chez les enfants [Note numero 5].
Les juges constatent que l’État n’a pas respecté ses engagements européens dans quatre villes de France. Ils rappellent que, même si certaines améliorations ont été constatées, « la période de dépassement des valeurs limites dans les zones concernées' » continue, malgré les condamnations.
Selon Louis Cofflard, l’avocat des associations, « cette décision était malheureusement prévisible ; l’Etat se montre en réalité récalcitrant et n’a pas souhaité se conformer aussi rapidement que possible à la décision obtenue il y a plus de cinq ans. ».
Dans le prolongement de cet arrêt, d’autres batailles judiciaires sont gagnées au nom de la protection de la qualité de l’air. Très récemment, France Nature Environnement Paris et Les Amis de la Terre Paris ont permis d’éviter la construction de bâtiments enjambant le boulevard périphérique. Ces projets condamnaient des personnes à vivre dans des niveaux de pollution dangereux pour la santé [Note numero 6].
En 2023, le Conseil d’État réexaminera à nouveau si l’État remplit ses obligations. Les Amis de la Terre France et leurs soutiens espèrent que ce sera le cas et que le juges constateront une diminution drastique des polluants dans l’air.
Par deux décisions du 28 septembre 2022 (n°459524 et 459379), la 6ème chambre du Conseil d’État a donné tort au Ministère de la Transition Écologique et à la Société MDPA en rejetant les pourvois formés contre l’arrêt du 15 octobre 2021 de la Cour Administrative d’Appel de Nancy, qui avait annulé l’autorisation d’enfouissement définitif des déchets dangereux à Stocamine.
Pour rappel, la Cour Administrative d’Appel de Nancy avait prononcé, en octobre 2021, l’annulation du jugement du 5 juin 2019 du Tribunal Administratif de Strasbourg ainsi que de l’arrêté préfectoral du 23 mars 2017 qui autorisaient l’enfouissement définitif de plus de 40 000 tonnes de déchets toxiques. Cette annulation se basait principalement sur l’absence de garanties financières apportées par les MDPA.
La décision du Conseil d’État intervient suite à la contestation formée par l’État de contrer la décision de la Cour Administrative d’Appel de Nancy. Le Conseil d’État a estimé que les arguments soulevés par l’État consistant à considérer que la décision de la Cour d’appel reposait sur un vice de procédure (défaut de capacité et de garantie financière) « n’est pas de nature à permettre l’admission du pourvoi ».
L’annulation d’autorisation d’enfouissement des déchets devient de ce fait définitive. Le Préfet du Haut-Rhin est contraint de mettre à nouveau en œuvre une procédure d’évaluation environnementale, bien malgré lui et alors qu’avaient été tentés plusieurs contournements de cette décision de justice :
par amendement à la loi de finance considérée comme inconstitutionnelle par décision du Conseil Constitutionnel du 28 décembre 2021 N°2021-833
en prenant un arrêté de mise en demeure (normalement destiné à prendre des mesures conservatoires), mais détourné ici pour permettre la construction des travaux de barrages en béton et le remblayage du bloc 15 ayant pris feu en 2002 (et alors qu’une enquête pénale diligentée par Alsace Nature est toujours en cours pour essayer de déterminer la composition exacte des déchets stockés dans la mine) : ces travaux ont été suspendus par ordonnance du Tribunal Administratif du 25 mai 2022 ;
en tentant de passer en force contre cette suspension pour continuer la construction de 3 barrages en béton : travaux non autorisés suite à l’ordonnance du Tribunal Administratif de Strasbourg du 1er août 2022.
Il s’agit d’une défaite de plus pour les MDPA et l’État dans ce dossier à rebondissement. Et Alsace Nature maintiendra son devoir de vigilance environnementale pour l’autorisation à venir.