samedi 26 Juin 2021 | A la une, Agriculture et Alimentation, Réseaux Thématiques
Alsace Nature a adressé aux candidats aux élections régionales un questionnaire pour qu’ils se positionnent sur les questions liées à l’Agriculture dans le Grand Est au vu du renouvellement de la PAC.
L’agriculture est une compétence importante des Régions. Actuellement, les Régions gèrent le Développement rural (2ème pilier de la PAC), dédié à la modernisation, la compétitivité et l’environnement, ceci avec les autres cofinanceurs du FEADER (surtout l’Etat, les Agences de l’Eau et un peu des départements).
Pour la nouvelle PAC (dès 2023) les Régions ne géreront plus de mesures surfaciques mais les investissements, l’installation, la formation et LEADER (des projets territoriaux), donc elles auront moins de compétences mais semble-t-il plus d’autonomie. Les enjeux climat, environnement et bien-être animal devraient gagner en poids. Du côté des Régions, il serait question d’accompagner les exploitations agricoles dans des projets de transition agroécologique sur la base de ‘fiches’.
Avec comme arrière-fonds constant l’urgence climatique, quatre domaines posent des défis sensibles, avec en plus comme enjeu transversal celui de la gouvernance. C’est pourquoi nous avons demandé aux candidats comment ils comptaient s’engager :
- pour la biodiversité
- pour le bien-être animal
- pour l’agriculture biologique et la sortie des pesticides de synthèse
- pour une bioéconomie durable et une utilisation responsable des terres
- pour la gouvernance
questionnaire complet adressé aux candidats aux élections régionales 2021
Agriculture : réponses des candidats
Deux listes nous ont répondu.
1 ) Madame Christèle Willer, actuelle vice-présidente de la Région Grand Est chargée de l’environnement, nous a consacré le temps nécessaire pour répondre à nos remarques en lien au programme agricole de la liste Rottner « Plus forts ensemble » et à notre questionnaire :
Oui, bien sûr, il y aura autant d’agriculture biologique dans les cantines des Lycées.
Quant au label Proxim’Est il ne doit certainement pas se limiter au gustatif et sanitaire mais la qualité doit inclure les conditions agricoles, la biodiversité… Quant à associer FNE Grand Est à son élaboration, rien n’est fermé mais elle ne va pas s’engager.
Elle a beaucoup porté l’environnement et la biodiversité, dans l’idée de prendre le temps de la transition, de convaincre l’amont et l’aval, car on ne change pas les entreprises d’un jour à l’autre.
Quant au groupe d’experts pour le climat, la composition n’est pas définie, il y aura une équipe d’élus, et ils ont toujours veillé à avoir des avis indépendants.
Quant à l’assiette bas carbone, le SRADDET prévoit la fin de l’artificialisation. Il faut des objectifs atteignables. Ils ont créé la filière lait bas carbone. Quand on parle de filières courtes, il est difficile de faire que du local, on n’y arriverait pas par exemple pour atteindre les objectifs en bio dans les lycées. La restauration collective est un grand chantier. A côté du bio ils mettront le maximum en production locale raisonnée et saine.
Quant aux polluants, ils essaient de mettre des objectifs atteignables, et même pour l’objectif du vignoble sans herbicides ce n’est pas gagné. Avec Jean Rottner on arrive à mettre les acteurs autour d’une table. Il faut avancer pas par pas.
Elle n’est pas experte de la PAC, étant responsable de l’environnement. Chaque élu défend le budget de son domaine.
Quant à l’installation, la Région donne une aide complémentaire quel que soit l’âge.
Pour la méthanisation, leur option est l’économie circulaire, ils ne veulent pas du spéculatif. Ceux-là et ceux qui font des cultures dédiées à outrance, le font sans subvention. L’Etat doit jouer son rôle, nous l’avons alerté. La transition énergétique doit être un mix.
Quant aux arbres et haies à planter, on n’a actuellement même pas les pépinières pour les haies, il faut créer la filière et former les gens, c’est en cours. Idem pour les vergers.- Ils sont engagés pour les « communes nature ».
La Région Grand Est a présenté un grand projet LIFE pour la biodiversité dans son ensemble, ce projet a déjà passé la pré-selection, on espère l’obtenir.
En mars la Région a voté le « budget vert » dont elle est à l’initiative. Pour une subvention donnée, de manière générale, est posée la question : est-ce bien pour le bilan carbone, pour l’environnement ? Il s’agit de prioriser ce qui est bien pour l’environnement et l’humain. C’est le même souci pour l’industrie que pour l’agriculture, il s’agit d’obliger à cette prise de conscience. Quant aux pesticides, il est temps qu’on arrête de les vendre…
Nous apprécions l’écoute de Madame Willer, nous la remercions pour cet échange et espérons qu’il se poursuivra.
2 ) Cécile Germain, tête de liste pour l’Alsace de la liste « Il est temps » (EELV) nous a rencontré avec plusieurs de ses colistiers.
Quant à notre questionnaire, toutes les questions obtiennent un « OUI » franc et sincère.
Pour la biodiversité, plus précisément, ils veulent créer 5 nouveaux parcs naturels régionaux. Des mesures de protection doivent être prises partout où il y a des zones humides.
Les aides favorables au bien-être animal figurent dans le programme qui est détaillé en la matière et inclut entre autre l’abattage mobile.
L’accompagnement individuel des exploitations pour la conversion en agriculture biologique est une priorité, cela répond à une demande des agriculteurs.
Quant à la bioéconomie durable et la gouvernance, le OUI est tout aussi net.
Elaine Romani, tête de liste « Il est temps » pour le Grand Est, nous a aussi envoyé un message :
Vous nous interpellez ici sur les enjeux d’une agriculture durable dans le Grand Est, au vu du renouvellement de la PAC. Nous partageons votre constat et nous pensons qu’il est important que les régions gagnent en autonomie sur l’application des mesures non-surfaciques (les plus essentielles à nos yeux pour mener une transition agroécologique).
Avec seulement 9% de terres en agriculture biologique, notre région Grand Est a pris un retard considérable dans ce domaine. Nous souhaitons inverser la tendance en accompagnant les agriculteur.ices en mettant en place un contrat de transition écologique et en atteignant un objectif de 25% des terres en agriculture biologique dès 2025.
Nous pensons que pour cette transition puisse avoir lieu, les enjeux climatiques et environnementaux doivent être davantage pris en compte dans les aides de la PAC. Ainsi, si nous sommes élu.e.s, nous nous engageons à mettre en place l’ensemble de vos propositions pour la biodiversité, le bien-être animal, l’agriculture biologique et l’utilisation responsable des terres.
Elle renvoie vers son programme https://www.ilesttemps2021.fr/agriculture-alimentation où, en cliquant sur les 11 points, on obtient des détails qui méritent être lus.
mardi 27 Avr 2021 | A la une, Agriculture et Alimentation, Aménagement du territoire, Eau et zones humides, Energies Climat, GL EMS, Groupes Locaux, Nature, Pollutions et santé, Réseaux Thématiques
Mercredi 21 avril 2021 s’est tenue l’assemblée constitutive de l’Agence du climat de l’EMS. Cette Agence est constituée de 4 collèges (collectivités, entreprises, chambres consulaires, associations) et a pour objectif de susciter, d’accompagner et de soutenir toutes initiatives apportant des réponses aux enjeux climatiques au sens large (économies d’énergie, mobilités durables, énergies renouvelables, consommation, biodiversité…).
Alsace Nature salue cette initiative de l’EMS qui devrait permettre de signifier clairement les priorités et d’augmenter les moyens en faveur d’une politique, non pas seulement de transition, mais de rupture écologique. Les enjeux climatiques, écologiques et sociaux sont colossaux dans la mesure où nos modes de vie et de fonctionnement restent collectivement non soutenables. Nous n’arriverons pas à répondre à ces multiples défis par quelques ajustements à la marge, mais il convient d’agir au cœur de notre modèle socio-économique. Cela signifie que l’Agence du climat doit donner le signal d’une transformation réelle qui suppose aussi des choix politiques forts qui passent par le courage du renoncement à certains projets obsolètes ou contraires à ces objectifs (on peut penser à des projets routiers comme la VLIO).
La réussite passe aussi par l’implication citoyenne et c’est là que la présence des associations au sein de l’Agence prend tout son sens. Les habitants ne sont pas que des réceptacles passifs d’un discours homogénéisant, mais ils sont capables d’initiatives et de regard critique, adaptés à leur contexte particulier. Les associations, dans leur diversité, sont en mesure, avec d’autres, de stimuler, de démultiplier et de problématiser ces questions au profit d’un engagement collectif plus large et durable. Cela suppose également que l’Agence du climat leur mette à disposition des moyens adéquats qu’elles sauront démultiplier par leur engagement bénévole.
A l’issue de l’Assemblée constitutive, le collège associatif du Conseil d’administration est composé des associations suivantes :
Alsace Nature : Bruno Ulrich (Christian Ledunois) / poste de suppléant à pourvoir
Alter Alsace Energies : Christophe Hartmann (Annie de Larochelambert) / poste de suppléant à pourvoir
Emmaüs Mondo’ : Thierry Kuhn / Eco-quartier Strasbourg : Emmanuel Marx
Chambre de Consommation Alsace : Raymond Haeffner / FNAUT GE, François Giordani
SINE : Frédéric Deck / poste de suppléant à pourvoir
Les associations ont décidé de fonctionner en véritable collectif afin de permettre une parole coordonnée et collégiale au sein du Conseil d’administration et du Bureau.
Le Bureau est composé comme suit :
Présidente : Danielle Dambach (EMS)
Assesseur : Marc Hoffsess (EMS)
Vice-président : Bruno Ulrich (Alsace Nature)
Assesseur : Christophe Hartmann (Alter Alsace Energies)
Secrétaire : Laurent Schmitt (Université de Strasbourg)
Assesseur : Jean-François Husson (Atmo grand Est)
Trésorier : Piero Calvisi (CRESS)
Assesseur : Jean-Luc Heimburger (CCI)
jeudi 11 Mar 2021 | A la une, Nature
Les effectifs de lynx sont au plus mal.
le 16 janvier 2020, la dépouille d’un Lynx sur la commune de Fellering a tristement grossi la liste des individus de cette espèce protégée détruits par arme à feu.
Un an plus tard, et alors que la cause de la mort ne fait aucun doute, l’enquête judiciaire n’a pas avancé.
S’interroger sur l’inertie du système judiciaire ? Nous ne cessons de le faire et l’absence de réponse pénale demeure très préoccupante.
Mais le plus inquiétant reste la faiblesse des effectifs. Actuellement la population estimée par l’Office des Carnivores Sauvages (OCS) est de 4 lynx dans le massif et sans doute majoritairement des mâles (aucune femelle détectée ces 6 dernière années). Sans une intervention rapide la population aura bien du mal à survivre.
Ainsi, Alsace Nature et le Groupe d’Étude et de Protection des Mammifères d’Alsace (GEPMA) venons d’interpeller Madame la Ministre de l’Ecologie et Monsieur le Garde des sceaux pour :
- engager des lâchers en remplacement des animaux tués illégalement (nous demandons le lâcher de 2 femelles pour chaque lynx abattu)
- que les moyens judiciaires soient déployés pour que la lumière soit faite sur le ou les auteurs du tir du Lynx de Fellering.
Unissons nos forces, pour permettre la sauvegarde de la population de lynx dans le massif Vosgien.
Pour ce faire, Alsace Nature et le GEPMA avons besoin de votre aide pour assurer les actions suivantes :
Faire cesser tout tir illégal de l’espèce en apportant des réponses pénales adaptées et dissuasives.
Relâcher des animaux en remplacement de ceux détruits pour soutenir la dynamique de population et éviter l’extinction.
SIGNER LA PÉTITION
Poursuivre nos actions en terme de sensibilisation du public, de préservation des habitats, de promotion des mesures de cohabitation et de restauration de la population.
FAIRE UN DON
Nos deux associations, Alsace Nature et le GEPMA, avons besoin du soutien du plus grand nombre de citoyens en faveur de la préservation urgente de l’espèce pour ne pas voir le Lynx s’éteindre dans les Vosges. Mobilisons-nous !
jeudi 4 Mar 2021 | A la une, Nature, Réseaux Thématiques
Face au constat du déclin alarmant de la biodiversité, plusieurs personnalités et associations se sont associées pour publier un manifeste intitulé : « Redonnons la place au vivant » et pour demander la création de zones de libre évolution naturelle sur 10% de notre territoire.
« La nature décline globalement à un rythme sans précédent dans l’histoire humaine – et le taux d’extinction des espèces s’accélère, provoquant dès à présent des effets graves sur les populations humaines du monde entier ».
C’est avec ces mots que l’IBPES (plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques) a lancé l’alerte dans son rapport paru en 2019. Sur les 8 millions d’espèces animales et végétales sur Terre, le rapport estime qu’environ 1 million sont aujourd’hui menacées d’extinction (…), chose « qui n’a jamais eu lieu auparavant dans l’histoire de l’humanité ». Et parmi les 5,9 millions (estimation) d’espèces terrestres, plus de 500.000 ne bénéficient plus de l’habitat naturel nécessaire à leur survie à long terme ! Et la crise de la Covid-19 ne fait que renforcer nos craintes : le recul du monde sauvage face à la pression humaine favorise l’émergence de nouveaux pathogènes.
Un bilan de la biodiversité en France alarmant
La France n’échappe pas à ces menaces. La nature régresse du fait des activités humaines : artificialisation des sols et fragmentation des milieux naturels, surexploitation des ressources, pollutions de l’air, de l’eau et des sols, usage massif des pesticides en agriculture, chasse. Les forêts sont en grande partie exploitées, les zones d’agriculture industrielle artificialisées, les cours d’eau aménagés, les zones humides drainées, les prairies de montagnes usées en grande partie par le pastoralisme, les mers vidées par la surpêche. Il n’y a plus assez de très vieux arbres dans nos forêts, les oiseaux et les papillons se font rares dans nos campagnes. Certaines espèces d’animaux sauvages ont presque disparu. Les écosystèmes sont fortement perturbés et ne peuvent plus rendre les services qu’ils offrent habituellement aussi bien à l’humain qu’à la nature : purification de l’eau et de l’air, atténuation des crues et de l’effet des sécheresses, maintien de la pollinisation, régulation du climat, régulation de la dynamique des pathogènes et parasites, etc. Et pourtant… la variété des paysages et la richesse des écosystèmes de notre merveilleux pays nous confèrent une responsabilité réelle vis-à-vis du vivant : la France accueille plus de 160 000 espèces (1), soit environ 2% des espèces connues sur notre planète. Il s’agit de la plus grande biodiversité d’Europe
Aujourd’hui en France, moins de 1,54% du territoire métropolitain terrestre bénéficie d’une protection dite « forte » (2). Or à l’intérieur de ces espaces de protection « forte », l’exploitation forestière, le pastoralisme et la chasse sont encore bien présents. La chasse est autorisée dans 3 zones-cœurs de parc national sur 11 (Parc National des Calanques, des Cévennes et de forêts), dans une grande majorité des Réserves Naturelles nationales et dans la plupart des Réserves Naturelles régionales. En outre, la chasse et la pêche ne sont pas partout interdites dans les réserves biologiques. Les forêts et les pâturages sont exploités dans les zones cœurs des parcs nationaux de montagne et dans de nombreuses réserves naturelles. À ce jour, on peut estimer que seuls 0,6% du territoire terrestre métropolitain français assurent la libre expression des processus naturels
Offrons 10% de notre territoire à la nature, sans intervention humaine
Le Président Emmanuel Macron a déclaré en mai 2019 vouloir protéger 30% des espaces naturels sur terre et en mer, dont 1/3 « en pleine naturalité » (devenu entre-temps «en protection forte »), soit 10% à l’horizon 2030. Cet objectif est entériné dans la stratégie Biodiversité de la France et de l’Union Européenne 2020-2030.
Mais quelle définition donner à la pleine naturalité ou protection forte dont parle le Président Macron ?
Devant l’urgence de préserver la nature et les humains, nous nous réjouissons des déclarations faites, qui pourraient être une véritable révolution, tout en redoutant les artifices de langage. La protection forte ne doit pas être un consensus mou qui ne nous ferait en rien gagner la bataille de la biodiversité.
En février 2009 déjà, le Parlement européen avait adopté un rapport invitant les Etats membres à développer de vastes zones de nature « vierge ». La protection forte de l’Europe a été définie par l’initiative Wild Europe en 2012 : « Un espace à haute naturalité est une zone gouvernée par des processus naturels. Elle est composée d’espèces et d’habitats naturels et suffisamment grands pour le fonctionnement écologique effectif des processus naturels. Il est non ou peu modifié et sans activité humaine intrusive ou extractive, habitat permanent, infrastructure ou perturbation visuelle. » Ce qui signifie une zone sans chasse, sans exploitation du bois, des terres ou des minéraux, sans contrôle des espèces.
• Renforçons la protection forte française pour que les 10% promis le soient en libre évolution (en pleine naturalité) en adoptant la définition européenne des zones de nature vierge (3).
• Créons des zones de libre évolution à l’intérieur d’espaces encore trop mal protégés (Parcs Naturels Régionaux, zones Natura 2000, etc.) mais aussi là où cela sera profitable à de nouveaux territoires. Créons de nouveaux outils pour faciliter leur mise en place.
• Visons systématiquement la présence de toutes les composantes d’un écosystème laissé en libre évolution afin de garantir son fonctionnement optimal.
• Encourageons les propriétaires privés à rendre certaines de leurs parcelles à la nature sauvage avec une garantie sur le long terme.
• Inscrivons ces propositions dans la nouvelle stratégie des Aires Protégées 2020-2030 de la France. Arrêtons de vouloir maîtriser et exploiter la totalité des espaces et des écosystèmes, laissons, en certains lieux, la nature prendre la direction qu’elle souhaite ! Car la nature libre, autonome, spontanée et sauvage a des capacités de réparation étonnantes, à condition qu’on lui en laisse l’espace et le temps. Sans intervention humaine quelle qu’elle soit, la forêt se reconstitue, la faune revient et retrouve sa densité naturelle sans qu’il soit besoin de la réguler.
L’urgence démontrée de telles mesures appelle une volonté forte quant à leur mise en œuvre. Mais nous savons aussi que la garantie de vrais progrès en ce sens repose, au-delà même des moyens, sur la qualité des dialogues, des concertations qui les accompagneront. Créons donc les conditions d’un partage exigeant, fondateur de décisions claires et mieux susceptibles ainsi d’être partagées (4). Le déclin de la biodiversité n’est pas inéluctable. Redonnons de la place au vivant !
VOIR LA VERSION DU MANIFESTE EN PDF
Les signataires :
Personnalités:
Isabelle Autissier, navigatrice et écrivain
Jean-Michel Bertrand, photographe, cinéaste animalier et réalisateur
Gilles Clément, paysagiste, botaniste, entomologiste, biologiste et écrivain
Gilbert Cochet, agrégé, attaché au Muséum national d’histoire naturelle, expert au Conseil de l’Europe, expert au Conseil Scientifique régional du patrimoine naturelJe
Jean-Baptiste Dumond, naturaliste-photographe
Stéphane Durand, éditeur et auteur
Jean-Claude Génot, ingénieur écologue, écrivain
Marc Giraud, écrivain, naturaliste, chroniqueur
Francis Hallé, botaniste, biologiste et dendrologue
Nicolas Hulot, président d’honneur de la Fondation Nicolas Hulot
Béatrice Kremer-Cochet, agrégée, experte au Conseil Scientifique régional du patrimoine naturel
Virginie Maris, directrice de recherche au CNRS, spécialiste de la philosophie de l’environnement
Roger Mathieu, naturaliste, écrivain
Baptiste Morizot, enseignant-chercheur en philosophie
Vincent Munier, photographe animalier
Jacques Perrin, comédien, producteur
Matthieu Ricard, moine bouddhiste tibétain, essayiste et photographe
Sylvain Tesson, écrivain, voyageur
Associations
Animal Cross, ASPAS, FNE Auvergne Rhône-Alpes, Forêts sauvages, Association Francis Hallé, Alsace Nature, Mille traces, Faune sauvage, FNE Midi-Pyrénnées, Wild Europe, Bretagne Vivante, Ferus ..
Sources :(1) MNHN 2015 : 160 612 espèces (sur 8-10 millions estimées dans le monde), soit 2%(2) : Source INPN 30 octobre 2020 : Les coeurs de parc national (0,77% du territoire) – Les arrêtés de protection de biotope ou de géotope (0,32% du territoire) – Les réserves naturelles nationales, régionales et de Corse (0,36% du territoire) – Les réserves biologiques forestières dirigées et intégrales (0,09% du territoire)(3) Définition de l’initiative Wild Europe de 2012(4) Nous sommes pour notre part en discussion et convergence de réflexion avec les associations Francis Hallé pour une forêt primaire (qui a attiré l’attention d’E. Macron sur son projet qui a répondu favorablement à la démarche) (https://www.foretprimaire-francishalle.org/), ASPAS (https://www.aspas-nature.org/) et d’autres qui se positionneront dans les prochaines semaines
jeudi 14 Jan 2021 | A la une, Communiqués de presse, Nature, Presse
Il y a un an, le 16 janvier 2020, l’année s’ouvrait sur la découverte de la dépouille d’un Lynx sur la commune de Fellering. Les causes de la mort étaient vites identifiées : tir par balle !
La longue liste des individus de cette espèce protégée détruits par arme à feu venait donc une nouvelle fois de s’allonger. On se souvient de la mobilisation spontanée et citoyenne qu’avait provoqué cette découverte, on se souvient des propos de la procureure de la République de Mulhouse retranscrit dans un article de France 3 Alsace « Une enquête judiciaire a été ouverte. L’autopsie a démontré qu’il était mort d’une balle dans la tête. C’est un acte de braconnage grave commis contre une espèce protégée, dans une
réserve naturelle, constituant une infraction pénale réprimée par un article du code de l’environnement » .
Dès lors, Alsace Nature ne comprend pas le silence qui depuis s’est installé autour de l’enquête judiciaire. Tous les moyens ont-ils été mis en œuvre pour trouver le ou les responsables ? Devant de tels délais peut-on encore parler de réponse pénale adaptée et dissuasive ?
A l’heure où conjointement la Ministre de l’écologie et le Garde des sceaux imaginent des nouvelles mesures pour « accélérer » les procédures (en écartant les parties civiles au passage) force est de constater que l’appareil judiciaire semble être un goulet d’étranglement dans le domaine de la protection de l’environnement.
Par ailleurs, au-delà de la réponse pénale, la préoccupation première est bel et bien celle de la conservation de l’espèce dans le massif des Vosges. La réponse de l’État qui était attendue au travers du Plan National d’Actions a refroidi les attentes des citoyens et des associations de protection de la nature. Aucun renforcement n’est programmé. Par inaction, l’État signe la disparition du Lynx dans le massif vosgien et donne raison aux braconniers qui poursuivent leur travail de destruction à l’image de ce qui vient d’avoir lieu en Franche-Comté.
Les destructions illégales ont suffisamment fait de dégât et la population vosgienne est à l’asphyxie aujourd’hui. Plus que des sommets mondiaux sur la biodiversité, les associations et les citoyens attendent des actes concrets et tangibles.
Nous demandons à Madame la Ministre de mettre tout en œuvre pour que le remplacement des animaux détruits soient opérés sur le massif des Vosges dans les plus brefs délais et à Madame la Procureure de mettre l’ensemble des moyens nécessaires (service d’investigation, moyens techniques et matériels,…) à l’aboutissement de la procédure pour apporter une réponse dissuasive aux actes de braconnage et de destruction d’espèces protégées.
mardi 5 Jan 2021 | A la une, Vie associative
Cher-e-s adhérent-e-s,
Cher-e-s sympahisant-e-s,
Permettez-moi de vous adresser mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année. Qu’elle soit, pour vous et vos proches, la plus agréable possible, dans un contexte plus serein que celui de l’année qui vient de s’achever.
Pour notre fédération, Alsace Nature, souhaitons que cette année nous permette de reprendre pleinement nos actions de sensibilisation et de protection au service d’une société humaine plus humble et respectueuse du vivant qui nous entoure. Notre raison d’être est d’attirer l’attention et de faire réfléchir, que ce soit dans la contestation ou la proposition, et de semer des initiatives porteuses d’espoir pour une véritable réorientation écologique de notre modèle socio-économique.
Le « monde d’après » ne sera pas spontanément meilleur que celui d’avant, bien au contraire.
Comme hier, nous devrons continuer sans relâche à rappeler que nous sommes des êtres humains sensibles et citoyens, et pas seulement des machines à produire et à consommer. A rappeler que les milieux naturels que nous défendons ne présentent pas seulement de l’intérêt quand ils sont valorisables économiquement.
2021 marque également le cent dixième anniversaire de la naissance du Dr Henri Ulrich, fondateur de notre fédération en 1965. Nous prévoyons de lui rendre un hommage particulier à cette occasion. Dans son ouvrage Je ne fais que passer (1998) il écrivait notamment ceci:

« La singularité de l’être humain me déconcerte, m’irrite, souvent m’écœure. L’homme, qui s’est érigé en maître du monde, est devenu le prédateur en chef implacable, il a perdu le sens de la mesure, il écrase tout ce qui contrarie sa folle chevauchée… Et pourtant, dans un tel être habite une âme sensible, nostalgique, qui aspire aux plus hautes valeurs de la culture et de l’esprit. »
Puissions-nous contribuer à ce que cette âme sensible prenne le pas sur la névrose aménagiste !
Un grand merci pour votre fidélité et votre soutien.
Gardons espoir, force et volonté pour 2021 !
Ewerall, wo d’Natür uns brücht !
Partout où la nature a besoin de nous !
Maurice Wintz
Président d’Alsace Nature