mercredi 20 Mai 2020 | A la une, Agriculture et Alimentation, Les piques du Hérisson, Pollutions et santé, Presse
Lorsqu’un agriculteur achète et manipule un bidon de pesticides il voit une étiquette destinée à l’informer des dangers. Cette information est très codifiée, selon des règles européennes. Elle est exprimée par des codes commençant par H suivi de chiffres et d’une « phrase de danger » plus explicite, comme vous pouvez le voir sur l’exemple ci-dessous. C’est à ces phrases de danger que nous allons nous intéresser. Que vaut cette information ? Est-elle sincère et suffisante ?
Pour trouver des réponses, Anne Vonesch, avec l’aide d’Alain Bertrand, de Michèle Weisheit et de Michèle Grosjean du groupe local Bruche aval, a analysé les effets chroniques sur la santé de 89 substances pesticides (sur un total de 199) achetées en 2017 dans le secteur du code postal 67120.
Bref, c’est du concret et du local ! L’analyse consistait à comparer les dangers annoncés par les phrases de danger officielles européennes/nationales (exemple ci-dessus), aux effets à long terme sur la santé répertoriés dans deux autres bases de données, l’une anglaise, l’autre canadienne. L’écart est considérable ; c’est le résultat de tout ce travail. Par exemple, 8 % de substances actives sont cancérigènes officiellement selon les étiquettes, mais 48 % au total présentent un risque cancérigène dès lors qu’on intègre les données venant des deux autres sites. Jamais les phrases de danger officielles ne mentionnent un effet toxique sur le foie, jamais une perturbation endocrinienne.
Découvrez la suite… et apprenez pourquoi, après le dernier avis de l’ANSES datant de cet avril, le gouvernement devrait prendre son courage entre deux mains et respecter son propre arrêté du 27 décembre 2019, à savoir : imposer une distance minimale incompressible par rapport aux riverains de 20 m pour les 126 perturbateurs endocriniens listés par l’ANSES. Tout en accélérant la sortie des pesticides, notamment avec les outils de la PAC.
Cette enquête vous introduit aussi dans l’usine à gaz des règlementations et dans le « mythe de l’usage sûr » des pesticides. Et les riverains ? Qu’ils applaudissent les paysans bio en achetant leurs produits !
Télécharger l’intégralité de notre enquête – PDF (3,3 Mo)
vendredi 24 Avr 2020 | A la une, Communiqués de presse, Presse
Alsace Nature propose une démarche pour une refondation écologique
La plupart des pays du monde sont en prise avec une crise sanitaire de grande ampleur. Notre pays, malgré son haut niveau de vie et de technologie, n’y échappe pas. Il faut saluer toutes les personnes qui, souvent situées au bas de l’échelle sociale, investissent leur énergie et leur santé pour soigner les malades ou pour faire en sorte que nos besoins de base continuent à être assurés. L’heure est bien sûr aux soins des malades et à la solidarité, mais aussi à la réflexion sur les premiers enseignements que nous pouvons tirer collectivement de cette pandémie.
L’humanité va se diviser, et elle a déjà commencé… d’un côté ceux qui continueront comme avant et de l’autre ceux qui sont prêts à amorcer un tournant.
Alsace Nature, en toute modestie, souhaite contribuer à ce tournant, à cette réflexion, en portant le regard sur ses domaines de compétence qui sont loin de couvrir tout le champ des enjeux soulevés par le coronavirus. Après quelques constats, nous proposons des pistes pour envisager une « refondation » qui tienne compte des fragilités actuelles, dans certains domaines qui nous semblent cruciaux.
Quelques constats
La pandémie actuelle est une crise mais cette crise ne doit pas faire oublier qu’elle s’inscrit dans un processus beaucoup plus important qui est le changement global (climat, biodiversité, inégalités sociales et environnementales…). Certaines études semblent d’ailleurs montrer que la crise écologique et ses causes aggravent les risques de pandémie de ce type (ponts facilités entre espèces sauvages et humains, consommation d’espèces sauvages, ambiance polluée, élevages industriels et globalisation facilitant la propagation des germes).
Le Covid est une crise, ce qui signifie qu’après le passage de la pandémie on peut s’attendre à revenir à une situation proche de celle d’avant. Le changement global, lui, est au-delà de la crise : le processus engagé ne permet pas un retour en arrière. Il exige des modifications radicales et une adaptation rapide. Le confinement peut donner des pistes.
Cela a déjà été souvent constaté : depuis le confinement, un grand nombre d’indicateurs de pollutions ou de nuisances ont spectaculairement reculé. Ces indicateurs parlent d’eux-mêmes. Qui peut encore croire aujourd’hui que notre modèle économique de croissance dite verte n’est pas intrinsèquement générateur de nuisances à toutes échelles ? Qui peut encore imaginer que la relance de ce modèle ne reproduira pas immédiatement les mêmes effets délétères ?
Bien sûr, il ne s’agit pas de rejeter tous les aspects de notre modèle actuel. Certains développements techniques sont collectivement utiles et contribuent réellement au bien- être du plus grand nombre. Mais notre système est à ce point complexe et imbriqué (les techniques mortifères côtoient les bénéfiques, les intérêts privés sont mêlés aux intérêts collectifs…) qu’il nous faudra faire un effort collectif inouï pour faire le tri entre le désormais utile et le superflu. Car le confinement nous dit que nous pouvons vivre avec moins, que nous pouvons vivre autrement, redécouvrir des choses simples et fondamentales. Ce tri est indispensable.
Mais, nous nous heurtons au problème de la contrainte ou à notre incapacité à nous autolimiter sans menace immédiatement palpable. La crise climatique et écologique a provoqué bien plus de morts prématurées (sans parler des profondes injustices sociales et environnementales) que le coronavirus . Mais aucune des alertes rationnelles énoncées par les scientifiques et les associations depuis des décennies (sur des crises qui jusqu’ici nous touchent peu directement) n’ont été capables de provoquer dans nos pays des réactions aussi rapides et radicales que la peur de la pandémie. C’est dire combien nous sommes collectivement, nos dirigeants en tête, profondément immatures, et combien la refondation à venir doit être radicale.
Refondation ?
De refondation, il en est beaucoup question ces derniers temps. Du ministre de l’économie jusqu’au président de la République, tout le monde jure que « rien ne sera plus comme avant ». Vraiment ? Ce discours, nous l’avons déjà entendu après le Grenelle de l’environnement (2007) où l’on nous promettait d’entrer dans le monde d’après ; après la crise financière de 2008 où on allait domestiquer le capitalisme… Aujourd’hui ces refondations radicales annoncées ne sautent pas aux yeux. En tant qu’association de protection de la nature nous observons plutôt que la mégamachine à détruire au nom du profit a continué à fonctionner de plus belle. Les réglementations protectrices de l’environnement sont plutôt détricotées que renforcées, le GCO n’est pas vraiment un exemple de rupture avec le monde d’avant, l’agriculture industrielle est de plus en plus aux mains du capital mondialisé, la fuite en avant technologique se poursuit avec la 5G…
Pour Alsace Nature, une véritable refondation n’est imaginable qu’à au moins trois conditions :
- Une redéfinition collective de ce que sont les biens communs, c’est-à-dire indispensables, et la mise en place d’une gestion réellement commune de ces biens.
- Un rééquilibrage des rapports de force entre les acteurs. L’accaparement de tous les leviers de commande par une oligarchie (publique et privée) n’est pas compatible avec une gestion juste des biens communs.
- Une refonte radicale des processus de décision au niveau international, européen et local, y compris dans le domaine économique. Aujourd’hui, la plupart des grandes orientations techniques sont décidées en petit cercle et leur opportunité n’est jamais soumise à débat public en préalable.
Il n’y aura pas de refondation crédible tant que les mêmes types d’acteurs fonctionneront avec les mêmes priorités et les mêmes outils de pilotage ! Cela vaut au niveau national et au-delà, comme au niveau local.
Quelques pistes concrètes
Alsace Nature propose de mener collectivement un inventaire de la refondation, en deux temps.
Une première phase de réflexion collective au cours de laquelle Alsace Nature va mobiliser ses adhérents et les citoyens intéressés pour leur permettre d’exprimer leur point du vue sur les quelques thèmes qui nous paraissent cruciaux en fonction de notre objet statutaire.
Je souhaite exprimer mon point de vue !
Pour ce faire, remplissez le formulaire ci-dessous en cochant les thématique sur lesquelles vous souhaitez vous exprimer, indiquez votre mail, cochez « je ne suis pas un robot » et cliquez sur le bouton « envoyer ».
Vous recevrez en fonction de la ou des thématiques choisies, un ou plusieurs mails dans lesquel vous trouverez le lien du document partagé (PAD) ainsi que le mot de passe pour y accéder.
Dans une seconde phase, Alsace Nature propose la mise en place d’instances de concertation thématiques à l’échelle de l’Alsace. Cette concertation pourrait prendre la forme d’une Conférence permanente de la transition écologique, dont les Départements, dans la perspective de la Collectivité européenne d’Alsace, pourraient se saisir. Cette Conférence pourrait passer les politiques publiques et aides économiques au crible des nouveaux enjeux afin de mettre en place les modalités d’une refondation écologique avec les acteurs concernés.
Dans cette perspective, Alsace Nature remettra des propositions détaillées aux instances publiques dans les prochaines semaines.
lundi 23 Mar 2020 | A la une, Agriculture et Alimentation, Bien-être animal, Réseaux Thématiques
MOINS d’animaux et un MEILLEUR bien-être :
un défi pour le Pacte Vertet la PAC
FNE Grand Est et FNE Bourgogne-Franche-Comté, avec le Collectif Plein Air, viennent de produire une brochure destinée à être largement diffusée aux élus et acteurs de l’élevage.
Les échecs de la PAC (Politique Agricole Européenne) sont dénoncés par les ONG, par la Cour des comptes européenne, par le New York Times, et encore récemment par 3600 scientifiques… L’échec dans le domaine du bien-être animal est cruel, c’est le cas de le dire.
Qu’en sera-t-il demain ? Les discussions autour de la future PAC sont en pleine effervescence, au niveau européen (Pacte Vert, De la Fourche à la Fourchette), au niveau national (Débat public national) et au niveau régional.
MOINS et MIEUX est notre paradigme pour l’avenir de l’élevage, ceci pour des raisons éthiques et environnementales. L’intention très pertinente de réduire sa consommation de protéines animales est de plus en plus répandue chez les citoyens. Mais la réduction, à vrai dire incontournable, du côté de la production semble encore être largement taboue. Il faudra pourtant la traduire en politique agricole, tout en tenant pleinement compte de la sensibilité et des besoins des animaux d’élevage, et en assurant des revenus décents aux agriculteurs pour des pratiques vertueuses. C’est pourquoi cette brochure vous propose des informations sur :
- le besoin de cohérence et de volonté politique, afin de réussir à créer du revenu pour du bien-être animal
- les raisons de la nécessaire réduction des cheptels, au vu des limites planétaires
- pourquoi les milliards de la PAC ont été aussi inefficients pour réduire la souffrance des animaux
- ce qu’il faut encourager pour améliorer le bien-être animal
- quels outils de la future PAC pour sortir du cercle vicieux
- pourquoi les indicateurs proposés par la Commission européenne sont si mauvais et comment assurer un réel suivi qualitatif des résultats
- comment le commerce et le libre-échange sabotent les efforts pour une PAC durable.

Télécharger la brochure – PDF
mardi 17 Mar 2020 | A la une, Non classé
Chers amis,
Dans ces temps où la question sanitaire est cruciale, il nous semble important de tout mettre en œuvre pour l’éradication du virus.
Conformément aux annonces gouvernementales, l’accueil du public et des bénévoles est suspendu dans les locaux de Strasbourg et Mulhouse. Le président d’Alsace Nature demande à chaque membre, chaque bénévole d’annuler toute sortie nature, réunion, rassemblement ou action diverse jusqu’à nouvel ordre.
Prenez soin de vous, de vos proches, ressourcez-vous comme vous le pouvez et dans la mesure de ce que permettent les obligations de confinement.
à très bientôt,
vendredi 13 Mar 2020 | A la une, Communiqués de presse, Energies Climat, Groupes Locaux, Nature, Pollutions et santé, Presse, Réseaux Thématiques
Communiqué Alsace Nature
CLIMAT – marche annulée, la mobilisation continue
Après les annonces officielles et au regard de la propagation du coronavirus et de la nécessité de mettre en oeuvre une stratégie collective pour éviter la propagation, les organisateurs de la Marche pour le climat initialement prévue ce 14 mars à Strasbourg ont décidé d’annuler cette manifestation. (idem pour les marches de Mulhouse et de St-Louis)
La décision n’a été guidée que par la volonté de venir en soutien des organisations sanitaires dans leur lutte contre la propagation, toutefois, nous souhaitons rappeler l’importance de poursuivre la mobilisation pour le climat.
Les incendies en Australie, les récentes inondations dans de nombreux pays, les épisodes de tempêtes de plus en plus fréquents en France ne sont que quelques-uns des signaux pour nous dire qu’il est plus qu’urgent d’agir.
Et comme le montre cette « crise » du coronavirus, le ralentissement de l’économie en Chine et dans de nombreux pays s’est accompagné d’une baisse significative des émissions de CO2 et de la pollution, prouvant bien que nos modes de production – et de transports qui y sont liés – sont les premiers responsables de la crise écologique actuelle. Notre société de surconsommation nous mène tout droit à la catastrophe… Il est grand temps de passer à un autre modèle, moins énergivore, qui ne gaspille plus les ressources naturelles, et qui ne soit plus dicté par les sautes d’humeur de la bourse et des actionnaires des multinationales.
Dans son allocution d’hier, le président Macron a dit que des moyens financiers allaient être débloqués pour faire face à la crise sanitaire et pour indemniser les milieux économiques. Nous prenons acte de la capacité de l’Etat à prendre les mesures nécessaires en cas de crise majeure…
Or le déclin vertigineux de la biodiversité et l’urgence climatique constituent une crise écologique, sociale et à terme économique majeure qui demande des mesures à la hauteur des enjeux au même titre que la santé publique.
Nous appelons chacun de vous à s’engager dans une transition écologique nécessaire et inéluctable et à continuer à faire pression sur les pouvoirs publics pour prendre les mesures qui s’imposent.
jeudi 27 Fév 2020 | A la une, Energies Climat, Groupe Jeunes, Réseaux Thématiques
Après la grève pour le climat du 13 mars 2020, en soutien aux Jeunes pour le climat, une grande mobilisation est prévue le 14 mars au niveau national et à Mulhouse, Strasbourg et St-Louis

Rejoignez-nous le samedi 14 mars à partir de 14h, Place de la République pour la nouvelle marche Climat !
Un festival de musiques et d’ateliers de formations aux solutions écologiques aura lieu à la suite de cette marche.
Pourquoi se mobiliser ?
Parce que le réchauffement de la planète est annoncé à +7°C si on ne change rien.
Pourtant les conséquences du réchauffement actuel sont réelles : des millions de réfugiés climatiques, plus d’1 million d’espèces menacées d’extinction, 60% des populations de vertébrés ont disparu.
75% des solutions sont au niveau local
Nous avons le pouvoir de faire changer les choses ! A la veille des élections municipales, rappelons aux élu.e.s et aux candidat.e.s l’urgence climatique et la nécessité d’enrayer le changement climatique avant qu’il ne soit trop tard.
VENEZ NOMBREUX !!
Et si vous souhaitez donner un coup de main pour l’organisation en amont, le jour J ou même pour un prochain évènement, n’hésitez pas à remplir le formulaire ci-dessous :
https://framaforms.org/sengager-pour-la-marche-pour-le-climat-a-strasbourg-1566561334
Pendant la marche climat, une action : « Alsace, Notre Eau en Danger ! #Stocamine » est organisée par ANV COP21 Mulhouse. Vous êtes invités à y participer. Voir infos ici : https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLScW6pt-_w5Ofrz4VquYMrnTwWtF7fsyKwclNZAu72rv10Jtuw/viewform

14 h – square de la Bourse – Mulhouse
Plus que jamais, la veille des élections municipales, mobilisons-nous pour des actions ambitieuses à la hauteur de l’enjeu climatique.
Parce que 75% des solutions se trouvent au niveau local.
Parce que près de chez nous, nous avons le pouvoir d’agir et de décider ensemble ce à quoi rassembleront nos villes et nos villages : rappelons à nos élu·es l’urgence en nous mobilisant dans la rue, provoquons le changement que nous voulons voir !
Nous voulons des villes premièrement piétonnes et cyclables.
Nous voulons nous nourrir d’aliments sains produits près de chez nous.
Nous voulons l’arrêt des projets polluants, inutiles et imposés.
Nous voulons toujours plus de protection de l’environnement et des politiques qui s’engagent pour la sobriété énergétique.
Rejoignez nous et invitez vos contacts !
Nous vous attendons en nombre avec vos banderoles et messages prêts à faire entendre notre voix commune. Ensemble prêts à changer le système pas le climat !
Pendant la marche climat, une action : « Alsace, Notre Eau en Danger ! #Stocamine » est organisée par ANV COP21 Mulhouse. Vous êtes invités à y participer. Voir infos ici : https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLScW6pt-_w5Ofrz4VquYMrnTwWtF7fsyKwclNZAu72rv10Jtuw/viewform
A la veille d’un dernier mandat pour le climat, nous marcherons le samedi 14 mars, partout en France, et pour la première fois à Saint-Louis, pour revendiquer notre droit à un avenir. Ensemble, faisons de cette mobilisation une nouvelle étape de ce mouvement historique.
RDV : 10h – Place du Forum, 68300 Saint-Louis
Nous avons cette opportunité, saisissons-la ! Rejoignez-nous pour ce moment pacifique et convivial, en famille si vous le souhaitez !